mercredi 20 janvier 2010

J'meuh sens beauf...

Très très beauf je me sentais hier soir au théâtre alors que crépitaient frénétiquement autour de moi les applaudissements nourris de mes voisins de tendido saluant "El Cielo de tu Boca" d'Andres Marin ! Parce que s'il y a un spectacle où je me suis fait copieusement ch... non, reprenons... disons où l'ennui s'est imposé avec force et constance, c'est bien devant cette incompréhensible et clochemerlesque cacophonie. Les cinq premières minutes mises à part, je le concède volontiers. Mais comme ce spectacle dure une heure trente cinq, le calvaire a débuté très tôt.
Oh mais vous pouvez chercher, sur la toile.... que des éloges, du superlatif, du dithyrambique. Même Ma'ame GINA qui m'accompagnait a trouvé ça su-per-be : c'est sûrement moi qui passe au travers de la géniale conceptualisation flamenquiste, certes, mais m'en fous ! Vais dire c'que je pense quand même, au risque de me torpiller, de révèler en public ma beauferie généralisée ! Déjà le Marin, là, le danseur, son physique me gêne... il n'y est pour rien notez bien, pobrecito, pero comme c'est un spectacle et qu'il se donne à voir en tant que danseur, je suis bien obligé de dire ce qu'il m'inspire... On le commente puissant, je l'ai trouvé
faiblard, on le dit génial je l'ai trouvé timoré, etc je vous économise la liste. Faut dire que j'ai encore dans la rétine Israel Galvan. La barre est haute. Marin, lui, évoque pour la moitié haute de son corps l'Huitrier-Pie qui aurait fauté, pour la partie basse, avec un Chevalier Gambette : Tout le monde se rend mieux compte maintenant, non...? Connaissez pô les p'ti zoizos ? Et ben tout le monde au marais et à la jumelle !
Le spectacle ? Agressif pour les yeux - au bout de dix minutes j'étais un peu comme Mowgli quand Kaa le python lui refile des cercles dans les yeux - Horrible pour les oreilles, entre les borborygmes incantatoires ahanés tous azimuts par une cuadrilla de types en noir qui déambulaient d'un air inspiré sur les planches attendant une grande claque dans le dos pour enfin cracher leur morceau et la cacophonie clochesque moult fois réitérée qui violait les tympans, un enfer sur fond d'église ! Chiant pour l'intellect qui s'efforce de capter le sens (très) caché de cette débauche de décibels laitonnés quand justement cette débauche itself le rend incapable d'arriver à connecter deux neurones. Ah c'est fort ! Du contemporain messieurs-dames, du brut de brut ! Du conceptuel. Prenez une escouade de cloches de bonne fonderie suisse, prenez un chariot à timbales tibétaines diverses, rajoutez quelques cantaors-hurleurs, un batteur, un guitariste, faites s'agiter, se télescoper tout ça pendant une heure dans tous les sens et vous n'aurez même pas une petite idée de ce qu'on a dû subir ce soir-là ! Ne passons pas sous silence l'épisode des poêles à frire suspendues par des cordes qu'un papa Noël est venu percuter de ses baguettes même s'il ne courait pas assez vite pour respecter le rythme et qu'il en ratait une sur trois, le bougre, et bien sûr Marin qui n'en finissait plus de jouer les Egyptiens profilés en tapotant d'un zapateo précautionneux la scène, mama mia ! Et bien figurez-vous que j'ai pratiqué un quart de tour discret sur mon fauteuil opportunément placé à l'extrémité d'une rangée et que j'ai piqué un petit roupillon vu que l'écriture occupe mes nuits en ce moment (ouais, rapport au prix Hem, of course...) me disant, tu n'auras pas tout perdu, récupère un peu mon petit père...
Mal m'en a pris ! J'ai clochemardé ! Malgré mon épuisement total, j'ai bien été obligé de me réveiller quand tout ce petit monde carillonnait comme des perdus... De toute façon j'étais en train de rêver que j'étais place Saint-Marc à Rome, prostré, à genoux devant le Pape en pleine cérémonie du dimanche de Pâques et qu'il me faisait expier mes péchés à grands coups de battant de cloche sur ma tête tandis que tout autour des milliers de gens se suspendaient à des cordes pour actionner... d'autres cloches. C'était affreux. Du coup j'ai rejeté un oeil sur la scène et là, la consternation a repris : j'avais remarqué qu'au centre de la scène une cloche isolée pendait, bêtement. L'air cloche. je m'étais dit pour me moquer : tu vas voir qu'il va mettre sa tête dedans... comme ça, par dérision.... Bingo ! Il l'a fait, messieurs-dames ! Mieux il agitait aussi à bout de bras des clochettes ! Géniaaaaaaal......
Bon alors j'ai pris une décision : l'an prochain on ne m'y verra plus au théâtre... voir des espectaculos compréhensibles aussi bien au Japon qu'au Canada, juste coloré d'évocations flamenquistes noyées dans la ''contemporanéité'', niet ! Plus pour moi. Moi, je veux de la tripe, du frisson, de la sueur, pas du concept fumeux, j'ai pas les neurones. C'est bien simple, quand je suis sorti de là je me sentais très Gong.
Je n'ai pas encore eu le temps de vous en parler, mais samedi dernier quand la Silvia de la Placette aux inspirations bien gitanes a interrompu sa danse et prit le bas de sa robe pour dessiner une véronique puis s'est approchée tout au bord de la scène engueulant violemment le public par je ne sais quelle pulsion, putain là oui, il est venu le frisson, sans crier gare, d'un seul coup d'un seul, sans que je l'appelle ou le souhaite, en une demi-seconde il était là, qui m'a parcouru les bras jusqu'à l'échine, dressant mes poils et mes cheveux. Je me suis alors tourné sur ma gauche pour me donner une contenance face à ce trouble qui m'envahissait et dire au photographe qui me côtoyait que, quand même, "avoir une femme comme ça à la maison ça ne devait pas être facile tous les jours" mais le rire qui a fusé n'était pas le sien. Mes yeux s'acclimatèrent au noir profond et découvrirent ceux d'une très belle jeune femme elle aussi très typée gitano. Elle a ri et m'a dit : "détrompez-vous, Silvia est très gentille dans la vie, tout comme moi..." Fou, non ?

samedi 16 janvier 2010

Tierra Flamenca 1






C'est avec plaisir que l'on retrouvait hier soir l'Odeon véritable tablao nimois à l'ambiance "auberge espagnole grand teint" moins guindé que le théâtre. Une remarque que j'avais déjà dû faire l'année passée non ? Je repiape comme on dit à la placette (ou repapie... j'ai jamais su...) La placette, un quartier d'émigrés espagnols et gitans où mon père vivait enfant dans une misère noire (pourquoi ai-je besoin de miter mes comptes rendus d'observations privées ?) Une confirmation technique tout d'abord : si le Nikon D3 est le maître des ténèbres, il n'en est rien concernant le D200 pour une scène toujours éclairée à la bougie... Pas grave, il suffit d'affirmer un postulat artistique aussi flou que les photos, du genre : le flou sied particulièrement à la fièvre transmise par les interprètes, pour s'en sortir l'air de rien...



Ce sont les danseurs qui nous ont enfièvrés hier soir : Cristina Serrano, Melinda Sala qui en chuta même, et Pedro Verdu dont les postures cambrées déclenchèrent des Olés vibrants de la part de la gent féminine sur qui elles avaient un réel impact hystérico-enthousiaste...


C'est la vie. Comment ne pas rêver d'être toréé main courant par le bas, par doblones même, voire reçue a porta gayola en déboulé de salle de bains par un tel torero, mmm ? Avouez.


Eh oui, quand je serai critique spécialiste de flamenco je vous dirai des choses plus orthodoxes mais en attendant contentez-vous de mes impressions !


Nous les hommes, les vrais, nous avions Cristina et Mélinda. Si l'on put bêtement remarquer qu'elles firent leur entrée avec quelques kilos de trop, leur talent de danseuse sublima bien vite ce détail et elles finirent dans nos coeurs de machos soucieux de leur santé, comme les plus aériennes des elfes jamais rencontrées dans la marisma. J'ai aimé aussi la longue plainte de Clara Tudela, meilleure chanteuse que cuisinière - pour ceux qui la virent dans ''un dîner presque parfait'' - étonnant petit bout de femme capable d'une puissance insoupçonnée, très bien accompagnée par Gregorio Ibor-Sanchez venu ce soir nous réconcilier un peu avec la guitare. N'oublions pas un très bon chanteur - Blas Deleria ou Luis de la Carrasca ? - no sé pero muy bueno. J'avoue, c'est vague... Au fait, Houria et moi on est bien copains maintenant... ;-)))
Dernière bonne nouvelle, grâce à l'ineffable Raoul et sous couvert d'une entourloupe à la nimoise de dernière minute, toujours possible, j'ai une place pour ce soir où l'on jouera "No hay billetes"


jeudi 14 janvier 2010

El Cabrero y el Microfono...




Après Mayté Martin technicienne froide et distanciée à l’impeccable modulation, vue il y a quelques années, c’était hier soir au tour du Clint Eastwood des tablaos de trainer sa dégaine de cow-boy sur la scène du théâtre nimois. Rafael Rodriguez ‘’El Cabeza‘’ son guitariste accompagnateur ouvrait par une Malaguena suivie de trois autres pièces solo avant que la grande silhouette vêtue de noir, strangulée d’un foulard rouge et surmontée d’un chapeau que l’on imagine en peau de chèvre, apparaisse. Sans doute avait-il attaché jolly jumper devant le saloon de la rue Général Perrier. C’est en tout cas l’impression qu’il donnait, de venir d’une autre époque et de trimballer avec lui cet univers. Le poète communiste idéaliste – selon la présentation faite par la presse - commença assis. Il replia le coude à 90°, tendit la main devant lui, les cinq doigts raidis balayant l’espace au ralenti comme l’antenne d’un radar cherchant la connexion, puis lorsqu’il l’accrocha, commença à l’agiter convulsivement avant que le premier « Ay » ne déchire l’air. Et là, petite surprise, si la voix est grave quand il parle, elle change d’octave et devient plus médiane, vers l’aigu et la révolte se teinte de fragilité. Pour le moment sa gestuelle est contenue, il chante assis et convulse sur place en amplitude limitée. Mais pour sa deuxième mi-temps, il déploie sa grande silhouette enfin libérée et l’agite d’une chorée de Huntington qui d’un direct du droit met soudain le micro au tapis. Qu’importe, il continue de s’emporter a capella sous les Olé de la foule qui aime à saluer le moindre évènement imprévu… Un KO del microfono dont la technique ne se remettra pas vraiment. Un technicien surgit, redresse le micro sans voir le geste du chevrier qui fait signe de sa dextre « mas alto » et disparaît en coulisse sans l’avoir exaucé. El Cabrero, sur son causse rocailleux là-bas, n’a pas appris les finesses du réglage télescopique de microfono… et devant son impossibilité à l’élever, il le saisit en poids pour le tanquer sur une chaise : Ooooolé ! Et là le sketch va commencer : El Microfono devient un personnage de scène. Il glisse sur son assise pas vraiment étudiée pour encaisser la sauvage avalanche de décibels du berger ni le déplacement d’air de ses battoirs quand il hurle cash la douleur de sa révolte, de voir l’état et le clergé développer les inégalités entre les hommes. El Cabrero maîtrise mal son espace aérien immédiat dont il brasse l’air à grands renforts de revers liftés, de coups droits décroisés et même de smashes quand il s’énerve vraiment…. Alors, El Microfono tremble et vacille, tangue sur sa chaise et le technicien dans les startings-blocks, jaillit à plusieurs reprises, tout courbé, comme s’il voulait éviter les pales de l’hélicoptère El Cabrero qui s’emballe dans la tempête de sa colère et ne serait peut-être pas mécontent de filer une beigne au passage, à ce type avec ses allers-retours inutiles sous son nez vu que le chevrier rustique a l’œil pour s’aviser de qui s’écarte du troupeau et rattrape à la volée de sa large pogne, la tige d’El Microfono pour la replanter sur sa chaise avant que le technicien n’ait pu s’en approcher, le tout sans interrompre son chant profond rendu pour le coup plus comique que crédible. Le type repart penaud, il rampe quasiment maintenant…et disparaît sous les quolibets de la foule : Leja lo coño ! Fuera, gato negro ! Que malo…. Olééé y olé ! No ?

Photo de Nassira Belmekki pour Midi-Libre

mercredi 6 janvier 2010

Modèle Sur Canapé

Aujourd'hui, pas de bla-bla, de nouvelles images sur Darqroom. Un exercice imposé dont la recette est simple : un canapé pour fond, un beau modèle féminin comme sujet, des poses alanguies, lascives ou amusées, une totale confiance et complicité entre le photographe et son modèle, une seule source lumineuse et cela donne une série que j'aime bien dont vous verrez la suite ici en cliquant sur ''Louise et le Canapé'' :
http://marcdelon.darqroom.fr/gallery/12417

lundi 4 janvier 2010

Grippe Q : Contamination Galopante






Aaaah cher cul… partie charnue de nos individus d'eux-mêmes imbus, que d’encre ta beauté a répandue, que de vertiges ces lignes ont connus, que de désirs par toi sont apparus. Toi, dont le massage appliqué provoques la détente la plus profonde, par le volume de tes fibres musculaires et la puissance de ta vascularisation ce que les patients ignoreront toujours vu qu’ils ne te confient qu’à leur conjoint et ils ne savent que caresser… Quel malheur pour toi de ne pas jouir du pétrissage tri-digital alterné à viroles doubles surcompensées, celui-là même capable de t’entraîner en des contrées relaxantes ignorées de ton état de base - stress de veille permanent - alors que le bien être est là, tout près, plus bas, oui, là, confie-moi ta rondeur, ton galbe généreux, laisse-toi pétrir en paix par le professionnel consciencieux rompu au stoïcisme, indifférent à toutes les anatomies du monde, du joli petit cucul andalou bien ferme et bien cambré à la majestueuse croupe africaine promesse de tous les sortilèges, confie-le au praticien tenu au secret, laisse-lui te le bachoucher comme le boulanger ses miches, bonne pâte que tu deviendrai, enfin pétrie d’intentions reposantes, malaxée, relaxée, décomplexée. Cuculs de tous pays, de toute obédience religieuse, culs bénis, culs terreux, cu-mulus, lucullus, cucul tout nus, sans niqab ni burnous ni burqa, cucul de prolo en lingerie monochrome basique, cucul de catho en coton blanc à l’élastique bien dressé remontant tout seul, cucul aristo qui se la pète dans la soie ''La Perla'', cucul de quadra libérée barrée en ''T'' par deux élastiques-ficelles, piège à doigts de masseur, cul nu de naturiste, cul de dune exhibitionniste… attendez une seconde je me relis…. alors… gnagna… gnagnagna…. gnagna... oups… je me suis encore laissé emporter … Si tout Nimes lit mon blog… je cours à la faillite… on va penser que je me retiens à grand peine dix heures durant, tous les jours, pour ne pas saisir un fantasme majeur à pleine mains. Remarquez, j’ai des confrères… chuuuut… j’en apprends de belles… Une jeune beauté orientale, aide-ménagère chez une mémé que je visite, avec qui j’ai sympathisé, m’a dit avoir regretté que je n’ai pu m’occuper d’elle (vacances) car le confrère à qui elle s’est confiée, lui a un peu sauté dessus, voyez… et ce n’était pas une technique ostéopathique… se serait mué en pervers pépère mâtiné de loup-garou lubrique, le garçon, et elle a dû entamer une lutte greco-romaine pour se libérer… Et voilà à quelles extrémités on en est réduit quand on manque de bagout ! Bon, c’est un peu sa faute aussi à Ilham : 1,80m de douceur et de féminité, une allure à réveiller les impuissants morts décomposés… s’est retrouvée dans la rue un peu débraillée du coup… mais ne regrettez pas lui ai-je dit, avec moi cela aurait peut-être été pire !!! Je suis comme ça… faut toujours que je déconne…

-Non, vous êtes gentil, vous….

Qu’elle m’a dit, rhâââââaaaa ça m’a fait du bien…

-Non, vous êtes gentil, vous… (je vous le fais relire…)

- Maaaais qu’en savez-vous, jeune et suave Perle de l’Orient à la peau de miel et aux tétons fiers comme des minarets implantés en Helvétie, si je suis gentil ?

Ai-je insisté modestement.

- Je le sens, quand vous parlez avec moi, c’est tout… je le sais…

Eh l’aut’ hé… Gentil mon cul ! Et pourquoi pas inoffensif aussi pendant qu’on y est ? S’il le faut je suis super machiavélique, au contraire, Oui ! Hyper dangereux sous couvert d’innocence…. Tiens, jeune écervelée méfie-toi du quinquagénaire qui ne dort plus la nuit et dont la prostate n’a pas encore connu l’affliction ! Tiens, viens un peu te faire masser et tu… je déconne j’ai dit…

Par contre, si on m’a souvent raconté de tels débordements chez le kiné, dentiste ou médecin – ben oui, sous la blouse blanche du praticien un homme sommeille toujours – jamais ces patientes n’ont voulu me dire l’identité de leur ''gentil agresseur’’. Ca vaut le coup d’essayer, donc : statistiquement il y aurait peu de chances d’être dénoncé ; moi ça m’aurait amusé de savoir qu’untel croisé gentil bénévole derrière le stand de tartes aux quetsches de sa femme à la kermesse de l’école catholique, est en fait un faune lubrique aux instincts bestiaux irrépressibles dès qu’un téton s’écrase sur sa table d’examen… Elles sont gentilles les femmes, elles n’ont pas l’esprit de vengeance… ou alors, si l’entreprenant est resté relativement correct, une fois l’émotion passée, elles vivent ça dans leur for intérieur comme un compliment, un hommage à leur beauté, une ode à leur Q ?

Bien… mais que voulais-je vous dire sur le Q avant d’être emporté par la prose automatique ? Ouiii… voilà… le postérieur, si on ne le confie pas volontiers au kiné (c’est remboursé pourtant…) à l’objectif du photographe, oui. La preuve, trois livres viennent de sortir : « Q » , « Moon » , et « La Face Cachée des Fesses ». Pour les avoir tous feuilletés en librairie – frénétiquement bien sûr – ce dernier semble présenter plus d’intérêt. A noter l’hypocrite de passage venu feuilleter un livre de cuisine à côté de moi pour loucher sur les pages du mien qu’il n’a pas assumé d’ouvrir devant tout le monde… Faux cul, va….

Mais sur le plan d’une démarche d’auteur-photographe, on conseillera plutôt le vieux « Derrières » de jean-loup Sieff où l’on rend un bien plus talentueux « hommage à quatre-vingt-dix derrières pour leurs qualités plastiques, intellectuelles ou morales ». Un livre qui sur le thème, a creusé son sillon.

Et voilà… à cause de ce texte débile, la future nouvelle gagnante n’a pas avancé d’une ligne, ce soir… Qui pour me donner la fessée ?

dimanche 3 janvier 2010

La Bêtise du Toro




L'écriture de ma participation au Prix Hemingway - eh oui je m'y mets de toute urgence - m'a conduit à rechercher un passage savoureux dans lequel jean Cau expliquait le conflit que l'on pouvait éprouver soudain à s'essayer au toreo pour la première fois. On se trouvait alors pris en étau entre la fascination ressentie pour le fauve mythique et l'espoir de sa bêtise absolue qui permettait d'attendre là, sa charge potentiellement dévastatrice, voire mortifère...
Extrait :


Donc, je m'aperçus que le toro étant parfaitement bête puisqu'il n'obéit qu'à l'instinct et que si celui-ci est parfaitement adapté, il est parfaitement brut, je m'aperçus que pour toréer, il faut faire une confiance absolue à la bêtise. Exercice difficile quand on a l'habitude de faire confiance à l'intelligence, au sens moral, aux comportements raisonnés, à l'humanité de l'homme en un mot. Vous vous plantez devant un toro avec un chiffon rouge. Vous pensez : "cet individu armé de cornes n'est pas bête au point de vouloir poignarder un chiffon. Il me voit, il me regarde et son intention est de me trouer la panse... Bouge pas. Tranquille ! Tranquille ! Avance ta muleta, sur ta droite... Bien, bien...!

L'individu charge et c'est là qu'il faut se dire qu'il est bête comme c'est pas possible, que l'on doit avoir une confiance d'acier en cette bêtise et qu'au lieu de vous foncer dessus comme un train sur le malheureux au pied pris dans un rail, ce TGV brusquement aiguillé, au dernier moment foncera sur la fleur rouge que lui tend votre main délicate. Réaction normale, humaine, anthropomorphique : fiche le camp. Réaction saine mais qu'il n'est pas facile de s'enfoncer dans le crâne : ce crétin se rue sur tout ce qui bouge et que capte son oeil droit ou gauche. Il est bête et le restera. Maîtrise ta panique et colle tes pieds au sol. Miracle des miracles, ça fonctionne. Docile, noir et terrible, le train frôle votre flanc et passe. Bêtise, je crois en toi ! Tu es brave, brave au sens donné à ce mot dans le Midi, ce qui signifie gentiment que le citoyen ainsi qualifié n'est pas une lumière. Avec l'accent.

De là vient la différence entre un autobus et un toro. Le premier, intelligemment conduit, cherche à vous éviter, le deuxième à vous rentrer dedans mais, comme il est sot, si vous restez immobile, il vous confond avec le suaire que vous agitez sous son nez et se rue sur un fantôme. Dans la tête opaque de cette brute doit naître un sentiment étrange. J'aime imaginer qu'elle se met à croire aux esprits, à l'esprit, à Dieu. A Dieu ce leurre pour les croyants (nous le sommes tous, l'athée absolu n'existe pas, à preuve Sartre qui souhaitait être édité dans La Pléiade près sa mort et les Académiciens tout heureux de jouir d'une immortalité provisoire) et vers lequel ils se jettent, sans jamais l'encorner, tant qu'ils sont vivants. Morts, la question se pose. Est-ce que Dieu est enfin attrapé, est-ce qu'en lui on s'enfonce ? Le toro a cette chance : quand il cueille le torero, il sait que Dieu existe en vérité.




Les 20 ans du Nimes Flamenco Festival


A partir du sept janvier le NFF reprend du service et fêtera ses vingt ans. Vais-je pouvoir comme l'année dernière photographier ces soirées et en rendre compte au fur et à mesure ? Rien n'est moins sûr... Vous vous rappelez peut-être de mes démêlés avec Houria responsable des contacts avec la presse ? Vous me permettrez de photographier l'année prochaine...? avais-je glissé perfide avec mon sourire 1428 bis destiné à séduire la police, la milice, l'armée, les femmes qui me haïssent, etc...
- A quel titre ?
avait rétorqué aussi sec la professionnelle débordée non sans à-propos. Oaaah alors-là évidemment si on commence à tenir des raisonnements inflexibles, je suis mort. Mais ce serait pas très flamenco une organisation implacable à la teutone ; faut du mou ; de la faille ; de l'impro... une marge flottante, quoi... non ? Houria... z'êtes une fille du sud vous aussi... Car sinon, c'est là que le bât blesse, effectivement... c'est un blo-blog perso ici... pas un organe de presse... Pourtant je suis le clampin idéal, moi, je ne demande pas de "callejon", pas d'accréditation à trimballer autour du cou, nibe... je paye mes deux places sur la totalité de l'abono !
Tout ce que je voudrais c'est l'autorisation de pho-to-gra-phier !
Evidemment, en plus je suis négligent, l'ai pas recontactée l'Houria... et puis ai-je vraiment envie de me coucher à quatre heures du matin tous ces jours-là, retoucher les photos, écrire mes impressions... et avec quelles forces je les masse mes patients le lendemain ? Bon ben alors comment on fait ? Eh bien voilà : je ne prévois rien....... et on verra bien !
photo de Lucien Clergue

vendredi 1 janvier 2010

Bonne Année ?

Dans la catégorie vulgaire, cynique, inélégant et compagnie, j'ai reçu un mail qui m'a arraché un sourire :

Je tiens à informer tous les amis qui m'ont envoyé des voeux promettant bonheur, santé et fortune pour 2009, que ça n'a pas marché. Alors pour 2010 envoyez directement l'argent, merci.
Ouais... ? Bon... je ne cherche même pas de photo, tiens... vais fumer mon premier cigare de l'année pour bien la commencer. Parce que c'est dans ces moments-là que me viennent les idées. Oh fan de chichourle !!! Plus que 29 jours pour trouver, écrire, corriger et envoyer une nouvelle absolument géniale où se mêleront hardiment avec sensibilité et humour de remarquables sentiments humains capables d'illustrer ardemment un sens de la fête, un amour de la tauromachie chers à feu Ernest afin de terrasser dans l'arène de la littérarité les adversaires du prix Hem...