mardi 2 avril 2013

Choc d'Aficionadisation

Les corridas dites toristas ont-elles un avenir ? Je vous rappelle que si je pose la question, c’est que nous vivons une époque où les adultes jeunes qui montent à Paris pour la première fois, font de la visite du parc Euro-Disney, le clou de leur déplacement. Au cas où il n’y aurait pas plus intéressant à voir dans la capitale.



Qui en effet pour accepter de réfléchir ou apprendre, se poser des problèmes, comprendre, bref faire un petit effort intellectuel – le vilain mot – plutôt que de se divertir connement ? Un pour cent de la population peut-être ? Déjà qu’on paye pour sortir, si en plus on ne se marre pas… si tout ne roule pas comme sur des roulettes, s’il y a des couacs dans l’harmonie factice, dans la mélodie facile, il y a des chances que le « si j’aurais su j’aurais pas venu », soit aussitôt pensé.



Un torerista grand teint et déclaré fier de l’être, aime à me provoquer entre le vélo et le tapis de marche :



- Valencia ? J’y étais : lors des ''corridas d’encastes'', Victorino et Miura, un tiers d’arène à peine… ils sont où tous ces aficionados qu’en somme vos blogs sont censés représenter là, les CyR, Brega, Vingt passes, vous…. En fait vous représentez tripette à vous tous ! Y’a dégun sur les gradins quand se trouve un cartel que vous pourriez promouvoir !!!



- Non, non, moi je me représente déjà à grand peine alors représenter les autres… disons que nous n’avons pas la même sensibilité…



- Quelle sensibilité ? Ils n’en n’ont aucune ! Ils ne comprennent rien au toreo ! A l’art de toréer ! Ils prennent le Fundi et Rafaellillo pour des grands toreros ! Robleno pour un artiste ! Ouarfff ! Dans cinq ans plus personne ne parlera d’eux ! Ils ne comprennent rien, c’est des ânes !



- Et inversement, tous ceux qui font des triomphes et quémandent des oreilles pour des tricheries profilées devant des chèvres, ''c’est pas des ânes'' ?



- Meuh non, vous n’y comprenez riiiiiieeenennn…. Vous parlez de choses d’un autre temps, vous vous gargarisez de fantasmes du temps de Pierre Cordelier, tiens des « terrains » par exemple… n’importe quoi…



- Quoi n’importe quoi ?



- C’est une vue de l’esprit les « terrains » , ça n’existe pas !



- Comment ça, ça n’existe pas ? Vous rigolez ou quoi ? Ah bien sûr, avec les « chèvres » produites aujourd’hui, ils sont moins capables de vous les faire sentir les terrains, dégénérés qu’ils sont !!!



- Ça n’existe pas je vous dis ! Vous vous gargarisez avec des concepts fumeux qui ne correspondent à rien….



- Alors y’a pas de manso alors ??? ça n’existe pas le manso ? Ni le querencioso ? Ce sont des vues de l’esprit ???



- Et à Campo abierto, ils sont où les terrains alors, hein, ils sont où ???



- Ah ben c’est plus exactement pareil, sûr que l’enceinte fermée augmente la notion de terrains, celui qu’il est plus dangereux de fouler, celui qui déclenche la charge, ce…



- Pouaaaaaaaah… n’importe quoi… terrains mon cul… c’est des conneries tout ça…. !!!!



- J’y crois pas… vous aimeriez que ça n’existe pas, qu’il ne puisse y avoir aucune considération de ce genre, que les toros soient si bêtement toréables que tout ça ne rime à rien, voilà la vérité… ! Qu’on puisse les dribbler dans tous les sens pour faire le show… Et même, en horizon ouvert, à campo abierto il y en a aussi, des terrains, même s’ils sont plus dilués, au moins celui de la charge, vers le cheval, celui de la bravoure et puis celui de la fuite, de l’autre côté, pré grand ouvert, où rejoindre le troupeau ! Sinon on verrait quoi pendant l’accoso y derribo ? On déterminerait quoi ? Rien !



- Bôaaaaa mort de rire… ‘’the terrain of the bravoure’’… ouaaaarffff !



- Bon ben, après le quart d’heure de vélo, stepper, puis assiette de Freeman yeux fermés puisque mÔsieur préfère être sourd et aveugle…



Lundi de Pâques à Arles, corrida de gala et de clôture, sous la pluie, certes, avec, dixit Midi-Libre qui a sûrement arrondi vers le haut, quatre mille spectateurs stoïques sous leurs parapluies, moulés dans leurs préservatifs translucides qu’un petit malin achète en Chine dix centimes et revends trois euros. Un putain de capitaliste qui doit voter à gauche pour faire genre, j’ai un cœur d’or… encore un…



Quatre mille spectateurs… Seulement parce qu’il pleuvait ? Je ne crois pas. La location, y compris les jours radieux, n’a jamais décollé parait-il… J’imagine qu’au minimum le double devait être espéré par l’organisateur. Alors, la météo ? La crise ?



Mouais…



Surtout le cartel, non ? Des Victorinos certes – fracaso valencian quelques jours avant des cousins d'Adolfo Martin– choix d’élevage dont la moitié se fout bien et à qui la ganaderia n’évoque aucune caractéristique particulière, et deux honnêtes et valeureux – mais Tapie comptait plus de fans que Rocard… - ouvriers-toreros. Enfin, le concept du mano à mano vendu comme un plus évènementiel et que nombre d’aficionados considèrent au contraire comme une perte potentielle. Et puis, et puis, une lente mais régulière désaffection du public semble-t-il, d’autant plus quand l’affiche demande des connaissances pour être interprétée. Sacré Cahuzac, va.

3 commentaires:

el Chulo a dit…

Comme tu dis oui, Marc!

Anonyme a dit…

va sur le compte google + de tiger lago ou laho .tu seras aux anges . cela satisfera ta libido.

Marc Delon a dit…

un lien ? je ne sais même pas ce que c'est "google +"
eh oui....