lundi 28 septembre 2015

La Pensée du jour

Des photographes, des philosophes, des spécialistes de la photographie s'interrogent ici sur la notion controversée de photographiable. S'agit-il d'une limite ou, à l'inverse, d'une liberté indéfinie ? Les prétendues "limites du photographiable" ne sont-elles pas faites pour être reculées et déplacées ? La découverte (immédiatement inventive) d'un nouvel "objet" photographique se base sur des possibilités techniques et sur une plausibilité mentale à un moment donné, mais elle parvient à faire voir quelque chose qui, jusqu'alors n'avait pas droit de cité et n'avait pas de nom. Du coup, le photographiable, ne se ramène pas au constat d'une gamme prévue de moyens. Loin de se borner au prévu, il s'ouvre à l'invu. Le fin mot du photographiable ne serait-il pas que notre perception est toujours prothétique ? L'oeil n'a jamais été nu. On ne perçoit pas le monde, mais un monde. Et ceux qui, de tout temps, se mettent en devoir de le rappeler à tous, ce sont les artistes.

A propos du livre "le Photographiable" de jean Arrouye et Michel Guérin.

dimanche 27 septembre 2015

La Nuit de la Branlette...

- Une nuit
- Deux contraintes
- Trois mille euros
- Dix-huit ans révolus
- Vingt finalistes
- Des dizaines de fantasmes
- Des centaines de déçus
- Des milliers de lecteurs
- Vingt-mille signes
- Des millions de spermatozoïdes
- Des jurés dépravés en rut
- Des litres de bave, liquide séminal, sperme, cyprine
- Un orgasme majeur, le gagnant !



C'est, messieurs-dames, la grille, le canevas, du nouveau concours de nouvelles jeté en pâture aux auteurs tumescents, à l'ego priapique en quéquette de gloriole, nous, les bien caressés. 

Sur une idée libidineuse de J.O Liby et inscription préalable ici : 

leprixdelanouvelleerotique@lesavocatsdudiable.com

et à condition que vous ayez déjà répandu un peu d'encre quelque part, vous recevrez par mail le samedi 24 octobre à 23h59 la double contrainte : une paire de menottes en fourrure rose et un plug robotisé qui, non, pardon, c'est pas là, un contexte et un mot final qui devront pénétrer votre nouvelle, genre : 
<< c'est alors qu'elle aperçut le shavensbrück de malade dont dame Nature l'avait doté >>, enfin, ou du moins un truc dans le style mais en beaucoup plus chicos, peut-être : 
<< mais speed rabbit n'avait plus de piles >>  ou quasiment :
<< Haletante, pantelante, ivre, la chair encore douloureuse des assauts subis, elle offrait sa croupe à la lune en cherchant sa culotte sous le lit tandis que Kevin la possédait encore de son regard lubrique. A cet instant il comprit que sa chair blanche se repaîtrait encore de sa sauvagerie >> on dirait du Harlequin dis-donc... On verra bien, c'est pas moi qui organise...


On rend les copies en PJ par email sous Word avant sept plombes du morningue, après être allé déposer son pantalon de pyjama au linge sale, GHÂâââââââaâ....

Le prix ? Trois mille euros je te l'ai dit lecteur, et une résidence de trois semaines au "Paradise'' à la Junquera... ah...attend...non... à la Laune, chez les moustiques des roubines où tu pourras aussi choper des maladies graves (Lechmaniose, Dengue, Chikungunya) légèrement moins honteuses.

jeudi 24 septembre 2015

RIP par PEYRE

Voici une visite commentée des Rencontres Internationales de la Photographie par Henri Peyre fondateur de l'incontournable site galerie photo le site des photographes à grand négatif de haute résolution, moyen format et grands formistes



Que voir en Arles ?

Suite à ma visite (forcément incomplète) en Arles, quelques observations et recommandations :
D’abord j’avais cessé d’aller en Arles il y a déjà 2 ans, en ayant définitivement assez qu’on tente de façon éhontée de nous faire prendre des vessies pour des lanternes : je trouvais que les tirages étaient dans l’ensemble d’une médiocrité détestable, que le porno chic en grand format ne pourrait jamais devenir le fondement de l’art et qu’on pouvait difficilement nous faire croire qu’il y avait tous les ans 30 nouveaux génies de 22 ans en photographie. Bref, je m’étais détourné de la foire-à-lancer-les-petits-copains.
En revenant en Arles cette année, entraîné par un ami resté plus positif et curieux que moi de ce qui pouvait encore s’y faire, j’ai eu l’heureuse surprise de trouver un niveau infiniment meilleur que celui sur lequel j’étais resté.
Il y a vraiment de belles choses à voir cette année. Je fais ci-dessous la liste d’un certain nombre de travaux qui valent qu’on parle d’eux… et, vraiment, je reviendrai l’année prochaine.

Eglise Sainte-Anne (01 sur le plan officiel) :
Kou Inose – très beau travail sur le rêve et l’angoisse. Il y a à l’achat dans l’espace un livre sur l’auteur qui présente bien. Mais hélas, les noirs des reproductions sont cramés.
Issei Suda – De très jolis petits tirages sur l’idée de la préciosité et du peigne (évidemment c’est un raccourci insolent). Il n’y a pas que le grand dans la vie. Etre petit peut aussi être une qualité admirable.

Stephen Shore – je croyais connaître ce photographe qui a eu beaucoup de réussite dans sa jeune carrière. J’y voyais un type assez bon sans plus, incroyablement favorisé par des circonstances exceptionnelles. Je pensais qu’il avait tout tiré de l’influence de glorieux ainés et qu’il devait le meilleur de son travail à la nostalgie de la peinture d’Hopper, dont il a la souffrance. J’ai nuancé mon jugement devant une très belle série que (honte à moi) je ne connaissais pas. C’est à l’Espace Van Gogh ; c’est la série Archeology (de 1994). C’est manifestement à la chambre 20x25, en noir et blanc. En 20x25 la profondeur de champ est réduite, en photographie documentaire on photographie ce qui va disparaître, et le noir et blanc est plutôt bien pour illustrer ce qui est monochrome. Les moyens employés par Shore sont donc en parfait accord avec le sujet : des tranches de niveaux archéologiques juste dégagées sur des chantiers de fouille. C’est tout bonnement magnifique. J’ai enfin vu quelque chose de génial chez Shore. Quand il y a accord de la forme au fond le boulot est forcément sublime.

J’ai eu ce choc 2 autres fois durant la visite : devant les daguerréotypes de Mustapha Azeroual dans le parcours OFF du festival (à la Maison Molière, rue Molière) : je connaissais quelques travaux antérieurs de ce photographe qui me laissaient dubitatifs : c’étaient des trucs raffinés à en être ampoulés enrobés dans un discours bien trop suave pour persuader. Là on n’est pas dans l’ampoulé mais directement dans l’ampoule et c’est excellent : Mustapha photographie des éclairs de flash au daguerréotype et cela donne comme résultat que pour une fois on voit ce qui d’habitude nous aveugle : l’ampoule allumée s’est inscrite, le temps de l’éclair, très nettement sur la plaque argentée. Voir et ne pas voir, c’est aussi ce qu’offre ce support bizarre qu’est le daguerréotype. Du coup il y a accord parfait entre la forme et le fond. La suavité de Mustapha reste dans le choix délicieux d’un encadrement délicat et est là parfaitement à sa place. C’est un travail superbe.

J’ai eu ce choc une troisième fois devant de Markus Brunetti à la Grande Halle (15) : Il y a là, faites par ce photographe qui vient de la publicité et voit les choses en grand, les plus belles églises d’Europe en représentation parfaitement rectifiée, sans soleil, sans touriste, sans poteau et sans voiture, dans des jours gris qui auraient plu à des Becher assez bêtes pour photographier des châteaux d’eau alors qu’ils auraient pu photographier ce qui avait de la valeur, hein, et le tout imprimé par Epson sur les plus grandes laizes possible. Donc un effet cathédral pour des cathédrales, et une façon mécanique d’allier la richesse du chef d’œuvre à la richesse du détail qui marche parfaitement. C’est un travail irréprochable, qui ne prend pas de risque et est mené avec conscience et même foi. Un travail de bénédictin vraiment, un bénédictin qui voudrait nous faire publicité de sa ferveur et qui y arrive parfaitement. Je parierais volontiers qu’il y aura des conversions.

J’ai vu encore de fort belles choses. Il y avait en particulier toute une série de portraits posés absolument sublimes de Paul Tournachon dit Nadar (fils) dans l’exposition Oser la Photographie au Musée Réattu : attention, il faut les trouver : c’est caché dans un meuble à tiroirs. Entre parenthèse quand on sort de cette exposition on continue de saluer le travail de cadrage de Cartier-Bresson, mais la confrontation avec la sensualité des tirages d’Adams est vraiment mortelle pour le français. Il y a des gars qui font des images (et bien, sans conteste) mais il y en a d’autres qui font de la photo.

Je voulais aussi dire que j’ai vu un magnifique tirage d’un portrait de Marcel Duchamp à New York (1948) par Irving Penn. C’est un tirage gélatino-argentique viré au selenium, acquis par la MEP en 1992. On trouve cela à la Chapelle du Méjean (22) qui présente les acquisitions de la MEP. Franchement, ça peut se mettre chez soi (Mon ami m’a dit : « oui mais c’est un peu cher » et presque j’aurais trouvé qu’il exagérait de parler comme cela).
Par contre, pour la cinquantième fois j’ai fait l’effort de me replacer devant des Avedon qui étaient là en me motivant le plus que je pouvais pour essayer de trouver que la composition est belle, le point de vue décapant, les images pleines de force et tout ce qu’on me dit à chaque fois. Cela n’a, une nouvelle fois, pas marché. Je continue de trouver que les portraits d’Avedon sont simplets, plats et sans intérêt, les tirages me semblent vulgaires et je trouve que ce bonhomme n’a aucun sens du rapport de la forme au fond. (Là mon ami est consterné, la prochaine fois je ne dirai rien, c’est inutile de casser le bonheur des autres).
Dans la même exposition je me suis arrêté devant un immense dessin de Jean-Olivier Hucleux (1923-2012). Cela date de 1993 ; c’est un portrait de Robert Frank à la mine de plomb d’après une photographie de Marc Trivier. Pas de doute, c’est bien plus intéressant que la photographie originale. On regarde longuement le dessin en appréciant la façon dont le dessinateur a subtilement cherché de la matière dans les basses lumières. Un vrai travail d’orfèvre qui indique plus qu’un long discours comment on devrait traiter des images noir et blanc dans Photoshop.
Toujours dans le même lieu, j’ai aimé revoir des tirages de Joël Sternfeld. Pas de doute c’est un type qui aime donner à voir et il y a en particulier un tirage extraordinaire où l’on voit un pompier s’emparer d’une courge dans une grange tandis qu’à l’arrière-plan le camion de ses collègues est en action, arrosant ; toute échelle déployée, la ferme en feu.

Je voudrais enfin saluer le travail très intéressant et déjà classique de Marco Maria Zanin sur des Cathédrales Rurales (Cattedrali Rurali), nom qu’il donne à des ruines de fermes abandonnées au milieu des champs. C’est du très grand format, dans une veine documentaire pas tout à fait frontale. C’est très au point et vaut le détour, on peut même acheter, c’est pas cher et c’est sûr que cela prendra de la valeur. C’est au bas de la rue du 4 septembre, trottoir de gauche avant d’arriver sur le coup de midi à la place Voltaire, qui est bien le meilleur endroit de la ville quand on veut manger à peu près au frais.

lundi 21 septembre 2015

La Pensée du jour

La recherche du plaisir est d'un côté sottise misérable.
Elle poursuit l'apaisement, quand le désir ne peut être apaisé, est avide de n'être pas assouvi.
                                                                                                                 Georges Bataille

samedi 19 septembre 2015

Un peu d'Histoire



Avec les anti d'il y a un siècle

Deux places pour un massage

Dans l'état d'aquoibonisme transcendantal chronique où je me trouve depuis deux ans, je n'avais pas prévu de me déplacer pour voir des Puerto de San Lorenzo. Oh qué no. Il a fallu que mon avant-dernier patient me dise que sa femme avait gagné deux places pour la course dont elle ne savait quoi fouchtre et que mon dernier patient se décommande pour que se retrouve mon ex-auguste fessier dont les fibres rouges striées me propulsaient jadis en Fosbury dans le firmament du ciel azur du ''Stade Municipal Marcel Rouvière'', sur les pierres millénaires fossilisées de l'amphithéâtre à anti-corrida.

Ça va l'intro t'a plu, lecteur ? C'est lourd, hein, ce matin ? En même temps, t'es obligé de ramener ta truffe ici ? Bon, alors...

L'éloge de la lenteur est un concept qui se défend, notamment pour le maniement des étoffes devant les museaux ; mais, quand tu vois sortir un toro au pas, très lentement, il n'y a pas de quoi accélérer le galop de ton espoir de voir une bonne course... maintenant que tu as compris de quels toros il s'agissait, les gonzinards :

Luque coupa parait-il, une oreille. Je jure que je l'apprends ce matin par le journal. On ne s'en était pas rendu compte ma sirène et moi. Rien d'étonnant, je réalise que je passe plus de temps à la bader qu'à regarder en bas. Une gazelle énergique et souple, qui ne choit dans le sable que lorsqu'elle veut bronzer, c'est quand même plus passionnant qu'un bovin déjà noir qui se croit tout le temps à la plage, non ? Si.

Le ''Pas Gitan'' (El Payo) prenait l'alternative. Pas le plus mauvais que j'ai vu mais manquant encore de sel, poivre, personnalité, alegria, détermination.

Heureusement Joselito Adame. Il a dû être pauvre, lui, dans sa jeunesse. C'est lui qui s'intéressa le plus, le mieux, le plus intensément à son métier. Concentré, concerné, travailleur, belluaire, mexicain. Las, il tenta en conclusion d'un trasteo intéressant une sorte de volabir à moins que ce ne fût un récipié dont résulta l'épée la plus laide qu'on n'ait jamais vu dans l'histoire de la tauromachie de Tijuana jusqu'à Barrancos.
Et si ça me plaît à moi, d'exagérer ?

Quand mon patient revint avec les deux places que sa femme m'offrait, je lui dis de transmettre à celle-ci, qu'elle avait gagné une séance de massage, qu'elle n'hésite pas à me contacter pour prendre rendez-vous. Cela n'eut pas l'air de le ravir, je crois que je suis bon pour une bouteille de vin...

mercredi 16 septembre 2015

La Pensée du jour

Moi je dis : la volupté unique et suprême de l'amour gît dans la certitude de faire le mal. Et l'homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve toute volupté.
                                                                                        Charles Baudelaire

mardi 15 septembre 2015

Soins à domicile VI



Malade est son statut, terminal son état, grabataire sa condition. 
Une toute petite chose, menue, ratatinée parmi  les remous des couvertures d’où elle n’émerge qu’à peine. Elle ne parle pas. Un calot vissé sur le crâne, rencognée dans son matelas à eau, elle flotte sur son îlot sans jamais mettre pied à terre. Migrante de sa propre santé, tentant de retarder celle qui rôde et l’attend, obscure, sûre de son fait. 
Les bras repliés contre elle, mutique et un œil fermé, elle m’observe de cet œil encore ouvert où brille malgré tout une malice. Je soliloque, commentant ce que je lui fais ou lui indiquant ce que je voudrais qu’elle fasse, demandant à son mari de traduire ou de m’indiquer la traduction des mots dont j’ai besoin : tendre le coude ? Quelque chose comme « tirmas nichen… » ma foi, moi, je répète, me délectant de ces nouvelles prononciations et ça lui arrache des sourires. Quand je m’embrouille dans le maniement des trois moteurs du lit médicalisé, aussi. Elle tangue alors comme sur la houle avant que je n’arrive à stabiliser l’installation dont j’ai besoin. 
Elle ne dit rien, jamais, mais semble écouter avec attention. Selon mon horaire de passage par rapport à celui de l’infirmière, flottent des effluves qui nous renvoient à notre dépendance organique. Sa mine est alors renfrognée, son visage sans expression et elle ne me regarde plus. Elle a honte. De bon matin c’est difficile, parfois. L’envol des couvertures provoque la libération des effluves gênants, la mobilisation des membres inférieurs, aussi. Je force mes traits à l’impassibilité, je pense à l’infirmière pour qui ce sera pire… quel métier ! 
J’y vais depuis des mois et jamais elle ne m’a adressé la parole, elle ne doit rien savoir de notre langue.

Ce matin je mobilise machinalement ma patiente, ses membres ne pèsent pas lourd dans mes mains, essayant de discuter avec son mari qui parle un drôle de français, assez incompréhensible, avec des syllabes pourtant familières. Une sorte de français subliminal : tu comprends la première phrase lorsqu’il prononce la troisième tandis que tu réfléchis à la deuxième. Il me dit qu’ils sont de Ouarzazate, je lui dis que j’ai visité le palais du pacha Glaoui et ses quarante chambres où l’attendaient ses quarante épouses qu’il passait en revue tous les soirs pour choisir celle qui l’accompagnerait la nuit. Je lui dis que le type avait certainement réglé tous les problèmes passionnels. Sauf que c’est sa première épouse qui choisissait pour lui me précise-t-il… et qu’il y avait tout un jeu de conspirations savantes pour passer dans sa couche ou n’y jamais passer justement. Elle grimace, sa couche pince parfois l’entrejambe, mais elle reste mutique. Je dis qu’un jour, j’y retournerais volontiers, là-bas, et pousser jusqu’aux gorges du Todra. Et puis chacun se retranche dans ses pensées, silencieux.  

J’en termine, prenant congé du mari, enfilant ma veste et, la main sur la poignée de la porte pour la refermer derrière moi, la retrouve dans ''ma ligne de mire'', sa tête dépasse de la cloison du couloir. Je lui fais un dernier signe de tête entendu qui veut dire « à la prochaine » sauf qu’aujourd’hui ses deux yeux sont ouverts et qu’elle parle :
« Si tu vas à Ouarzazate, emmène-moi... »

samedi 12 septembre 2015

La Pensée du jour

Les femmes ressemblent aux maisons espagnoles qui ont beaucoup de portes et peu de fenêtres. Il est plus facile d'y pénétrer que d'y voir clair.
                                                                                               JP. Richter

jeudi 10 septembre 2015

Cartel de gala

Ah....! Enfin un cartel rare, un cartel imaginatif, un cartel excitant, un cartel de ''fin del mundo'' ( une idée de la fin d'une époque tout autant que la notion de ''voir ça et mourir") Oui je sais, vous allez vous moquer quand vous imaginez les bestioles devant, mais vous avez tort, une mauvaise réception de chute, à cet âge là, où l'on est aussi souple qu'un Mélenchon poussé à bout, qu'une Martine Aubry recevant un compliment, qu'un bloc à bancher, qu'un passe-lacet (non, parce que j'ai cru remarquer que selon son âge ou son univers, on ne comprenait pas toutes les images alors, sympa, je varie pour la bonne compréhension du lecteur)... et bim, adios...  ( je disais : une mauvaise réception de chute à cet âge-là et bim adios... mais comme vous étiez perdus...)
Alors, parfaitement ! C'est torero d'y aller et vous en êtes bien incapables ! Vous allez vous moquer parce que vous êtes vulgaires, voilà la vérité ! Car El Pana et Frascuelo messieurs-dames, dans le temple d'El Pana, dans la statuaire intemporelle de Frascuelo, dans la grâce de Varin et le ... pour Piles je sais pas trop, mais plusieurs m'ont dit qu'il était extrêmement doué quand il était jeune, y'a un bail. Eh oui, mais vous, même jeune, hein, alors... 
Bref, chez tous ceux-là, il y a le germe d'un truc que pas grand monde n'est capable de reconnaître à part Raoul Bessac alias Astérix, qui pourra vous l'expliquer de bon matin la moustache pleine de gusto cremoso à la barre des halles, et c'est très très difficile à cerner, à commenter, à ressentir, ce n'est pas la technique, ce n'est pas le règlement, ce n'est pas le comportement du toro, non, c'est l'Art, non pas, de toréer, bouffon d'aficionado, mais l'Art dans le toreo !
Et alors là, franchement, dans tout Nîmes, j'ai beau chercher... chez les revisteros ? Ha, Ha, laisse-moi rire... chez les toristas ? pffffff... je me marre... chez les torreristes ? Arrête, j'ai mal au bide... chez les girly qui s'émeuvent dans leur lit en pensant à la mâchoire angulaire de Manza ? Ouarf...! Non, sur Nîmes je n'en vois qu'un : Bessac Raoul ! Gloire à lui.
En plus, vous pouvez y aller tranquille, vous ne m'y croiserez pas, je ne peux malheureusement pas m'y rendre - en principe -. Je serais bien allé faire un portrait d'El Pana surtout s'il fait le paseo avec son puro... C'est bien embêtant mais ne me demandez pas pourquoi, ce ne serait pas discret. Vous me raconterez en commentaire de ce sujet, non ? Pour m'encourager à continuer à écrire... bande de voyeurs mutiques introvertis...  Bonne journée. 

Oui la photo est floue je sais mais je n'ai trouvé que ça... On clique dessus et c'est mieux. Au fait, l'Art a un prix : 55 euros pour la journée, ça se passe le 27 courant, du côté de Saint-Laurent d'Aigouze en appelant le 06 46 91 11 11.

lundi 7 septembre 2015

SANS TITRE




Je n’ai eu que quatre maîtresse depuis que j’ai l’âge de virilité ; c’est peu en regard des innombrables garçons avec lesquels j’ai fait l’amour, et, pour dire vrai, je le regrette. Je sens constamment tout ce qui me manque à vivre sans femmes, et qu’une connaissance extrême, corporelle, de l’humanité ne s’acquiert qu’auprès d’elles. J’ai mesuré la vanité d’une chair qui ne se perpétue pas dans la chair ; et dans l’orage qui parfois m’entourait de toutes parts, les éclairs illuminaient ces cavernes désertes et glacées où se promène le Solitaire ; qu’une main de femme m’eût été douce au front, que j’aurais aimé la voix d’une femme qui dit « mon ami » et qui veut dire « mon amant », ce vouvoiement qui tutoie ; que j’ai souhaité de rencontrer ces dévouements absolus et concrets qu’on ne rencontre que chez les femmes, cette soumission de l’esprit qui est une sorte d’esclavage librement consenti, ces attachements fervents et durables qui font qu’une femme marche, trente ans, appuyée au même bras. Ce besoin qu’à tout homme d’être le Dieu de quelqu’un et qu’exauce une femme en laquelle brûle le besoin complémentaire de veiller en vestale au temple de l’amour, ce besoin d’être aimé, admiré, approuvé à coup sûr, que toutes les femmes n’assouvissent pas sans exception, mais qu’une femme seule peut assouvir, je l’ai vivement éprouvé. 

                                                                                           Maurice SACHS

Le Pensée du jour

Un bon cigare Cubain ferme la porte à la vulgarité du monde.

El Puro