vendredi 18 février 2011

Une idée de sortie pour AZER

En cette fin de semaine, Toreria organise l'expo des egos d'une trentaine de personnes ci-après dénommées ''artistes'' faute de mieux. Cela se passe Chapelle Sainte Anne qui j'espère vous verra venir. Tous les détails sur la portada de toreria.net. J'imagine que cela va ressembler à une grande kermesse artistico-sympathique où ''Azer'' célèbre commentateur anonyme du blog devrait croiser un maximum d'amateurs de tortures sanguinaires amoureux du thème : le toro et son combat. Pour sa part votre bloggeur préféré a choisi non pas des bèèèèèlles photos sans rapport entre elles, mais au contraire une série assez cohérente qui s'intitule :

"Manolo de Pablo-Romero, mayoral"

Veuillez trouver plus bas le texte d'accompagnement, ne reste plus donc qu'à passer voir les photos. Je ne sais pas si on a la possibilité de les vendre mais tant qu'à faire pour éviter de les stocker après l'expo des années durant dans mon garage, les 30x45 seront à 50 euros - c'est la crise, les prix sont bas - et la muy grande unique et magnifique en 60x90 à 250 euros - ben tiens, vous savez combien elle me coûte à moi...? - Inutile de vous dire que les tirages sont limités ne serait-ce que par le fait que je n'en vendrais pas tous les matins... Si Azer pouvait passer avec un seau de sang de boeuf afin de les souiller ça me ferait une pub d'enfer, merci.

Manolo de Pablo-Romero, mayoral

Comme la taupe sait tout de la terre, experte à cheminer dans ses souterrains labyrinthiques en gardant le cap, comme elle respire son humus, discrimine son azote, son phosphore et ses enzymes, comme elle analyse ses acides humiques et fulviques, évalue ses cations métalliques et ses podzols, comme elle vit de ses exsudats et de ses miellats, Manolo sait tout des toros.

Il les fait naître, les couve de son œil de superviseur, les renifle de son flair de conocedor tout autant que leurs mères, puis les nourrit et les marque au feu du fer rouge et de sa passion. Marie-Carmen sa femme, dit même que certains jours, il est toro. Par discrétion nous ne l’avons pas interrogée plus avant. Manolo connaît tous ses ‘’toros’’, individuellement. Un jour qu’il fallait refermer une barrière, une vache restait plantée là :

- Euh… Manolo, je peux y aller là, tu es sûr ?

- Si, claro !

Et quand il s’avança, elle détala. Un peu plus loin même cas de figure et le type confiant, s’avança spontanément avant que Manolo ne le rappelle d’urgence :

- Stop ! malheureux… recule, vite, pas avec celle là !

Lors des mondanités qui donnent aux spectateurs privilégiés des tientas privées l’illusion d’entrer dans le temple sacré une coupe de Cava dans une main et une tartine de jabugo dans l’autre, on ne demande pas vraiment son avis à l’homme de la terre, à l’humble campesino taiseux qui en sait pourtant sur les toros, aussi long que Luis Miguel Dominguin en savait sur les petits boutons de nacre des corsages féminins, le Cordobes sur l’ivresse d’une opulence enfin gagnée, ou Nicollin sur les poubelles. Mais pour qui ne dédaigne pas voyager jusqu’à l’aube, il ne faut pas le provoquer longtemps, Manolo, pour qu’il s’élance à bout de souffle, tout vibrant de sa propre narration vers les contrées fascinantes des toros de Pablo-Romero. Les plus beaux toros de la planète d’après… l’unanimité.

Des toros qui de Guerrita à Ordonez auront fait suer de grosses gouttes à une cohorte de toreros aux fortunes diverses devant cet « animal fuerte, con caja, enmorillado pero no alto de agujas, chato de hocico, ancho de pecho, estrecho de sienes y bien conformado de cuerna » Dans son bureau où le computer n’a pas encore supplanté la machine à écrire, ils trônent sur les murs en noir et blanc, les cardenos. Comme un bonheur arrive souvent accompagné, Manolo a un vrai talent de conteur, une joie de l’anecdote et un humour sans faille. Sa maison secondaire du Rocio est un véritable musée, non loin de la belle église où l’histoire ne dit pas s’il brûle parfois un cierge pour que ses toros sortent tous comme le ‘’Joyerito’’ de Madrid. Un toro déferlant qui inonda Las Ventas de son tempérament tsunamique, ressuscitant le souvenir qu’avaient les aficionados de l’encaste. Alors, après les quinze heures de route enfin torchées, quand on s’accroche, épuisés, courbaturés, sales, affamés et parfumés au gasoil, au bastingage rouillé de la mauvaise remorque qui nous emmène au milieu du campo et de ses magnifiques gris ; quand on aperçoit sa silhouette fière galoper droit sur nous et nous accueillir d’un amical ‘’Locos de Franceses !‘’ de son timbre de voix si chaleureux, on est heureux. Comprenne qui pourra… Sinon, c’est pas grave, on ne vous en voudra pas de rester sur votre canapé à bourrer votre Chesepeake Bay Retriever de chocolat.

9 commentaires:

el chulo a dit…

franceses!

Marc Delon a dit…

Merki, Zulo !

Bon sinon du côté d'Azer ça ne s'arrange pas, hein... oh là-làààà, il m'a envoyé à 1H49 du matin, tout plein de messages délirants censés expliquer nos névroses, le sens de la vie et nous décrypter notre pauvre cerveau malade... il en a toujours après ma virilité mal placée qui selon lui expliquerais pas mal de choses : je vous dis pas la frustration qu'il a jusqu'au amygdales de n'être plus publié...
Il suffirait pourtant qu'il me donne son nom et qu'on se parle...
Parce que je veux bien qu'on me trouve une foultitude de défauts mais au moins savoir de qui ça vient... Azer à quoi de se cacher ? je ne le comprends pas et ça m'intrigue...
je les ai gardé les commentaires hein Azer, car vous vous êtes donné du mal pour les écrire et je les publierais dès que je saurais qui...

el chulo a dit…

en tous cas, je te jure que ce n'est pas moi!

Marc Delon a dit…

ouais faudrait p'têt que j'enlève des "s" dans mon commentaire aussi, au futur...

Ah bon... Chulo... j'avais des doutes ! ;-)

A Arles, on y lira aussi une nouvelle de Mr Xavier Klein !

el chulo a dit…

ah oui?

el chulo a dit…

oui et en ajouter d'autres dus au complément d'objet direct placé avant le verbe avoir. mais c'est la règle du jeu ou du je! écrire vite et dans le flux.

Maja Lola a dit…

Beau week-en en perspective donc, sous un ciel radieux et ensoleillé, flatter la vue et l'esprit ... tout un programme.

Il paraît que c'est aussi jour de marché en Arles. Un stand à visiter sans délai : tenu par la Secte des Adorateurs de l'Oignon. Si, si ... fondée par Frère Thomas qui avait observé que l'oignon ne s'épanouissait pleinement que lorsqu'on lui coupait la tige (malheureusement quelques adeptes se sont émasculés en croyant y voir un symbole). Peut-être une piste sur ton ollibrius allumé des heures vespérales ? Si ça se trouve, c'est un brave maraîcher camarguais qui veut profiter de la manne excrémentielle de bious pour améliorer le rendement de sa symbolique production.

Anonyme a dit…

Ce Azer, il est comme les dames des beaux quartiers parisiens qui laissent leur chien salir les trottoirs quand on ne les voit pas.
On esquive les saletés, on circule quand même !
Gina

el cjulo a dit…

oh gina quelle haine tenace envers les parisien(ne)s! très province ça!ils ont pourtant beigbeder!
je vous signale qu'y marcher dessus du pied gauche porte bonheur, pas sur les parisiennes évidemment.