Hier
soir, c'est Louise qui me l'a demandé :
- Papa, on ira voir l'encierro ? J'aime l'ambiance de ces petits bars... on y va hein papa ?
- Hum demain c'est dimanche, je ne sais même pas s'ils sont ouverts et puis ça nous fait nous lever tôt... on la regardera sur internet demain, plutôt...
Pas
fâché avec ma responsabilité de père qui ne tient pas
spécialement à faire prendre goût aux bistrots, à ma fille de
neuf ans...
Aujourd'hui
c'est Miura qui s'y colle. Le premier rejoindra l'arène en à peine
2'10'' dégommant absolument tout ce qui avait l'impudence de gêner
son passage. Bon, c'est vrai qu'il avait un peu les toreros au ''Muchacho Redondo''
puisque il doit être lidié le soir même. Mais bon cela semblait
plus impérieux que pour ses frères. Avant que la foule ne le temple
dans le haut de estafeta, fallait voir avec quelle facilité il
doublait des mecs qui sprintaient comme si leur vie en dépendait.
Enfin... leur vie en dépendait... mais il n'aura donné que des
roustes de boxeur sans jamais trouer personne comme si ça ne valait
pas le coup de corne, toutes ses mouches blanches affolées. A voir
certaines séquences au ralenti on peut vraiment en déduire que
certains ont brûlé des cierges à la vierge de Guadalupe (elle
existe ? C'est un nom comme ça, qui m'est venu...)
Entre
les inconscients, les touristes encanaillés, les lents qui ont
toujours l'impression que le tio va se ramener dans dix minutes alors
qu'il est à dix centièmes de seconde, les encombrants qui cherchent
encore pourquoi ils sont là, ceux qui pourront se la péter en disant qu'ils y étaient, on peut dire que la vierge exauce la
volonté des mères, à tour de bras...
Les
Miuras vont toujours vite, les Miuras, ne le répétez pas ça
tuerait un peu le mythe déjà mort par d'autres aspects, sont parmi
les les plus trouillards des individualités toros. C'est notamment
pour ça qu'ils sont très dangereux quand ils se retrouvent seuls.
Dans la course, observez-les, ils ont une pétoche bleue de perdre le
contact avec le reste du troupeau. Faut les voir ''artéguer'' après
une chute, pour recoller au peloton comme si s'en retrouver isolé
était la pire plaie de leur vie de noirs bovins à l'instinct
grégaire. Mais bon, on peut pas dire que chez les hommes en blanc,
les fêtes de San-Fermin ne poursuivent pas le même but. Sauf qu'eux
mettent quelque chose comme 358 jours pour faire le parcours et que
les coups de cornes ils ne les donnent pas mais rêvent de les
recevoir. Allez vous étonner après ça que certains préfèrent
tout rejeter en bloc plutôt que d'essayer de percevoir l'âme de ce
peuple aux trumeaux toujours en éveil sur le pavé de la calle estafeta abandonnant son logis pour des gîtes à la noix.
5 commentaires:
On en apprend tous jours ... les Miuras des trouillards qui cherchent à se rassurer dans la meute ?
Cette horde de mozos est toujours un plaisir à voir ... eux aussi en meute !
La vierge de Guadalupe c'est en Extremadura ... En Navarre c'est la vierge du Pilar ("la Pilarica")
Heureusement que les mères ne se sont pas trompées de vierge en faisant brûler les cierges !
C'est pas un concept universel, la vierge ? De la miséricorde géographique... bonté divine ! A chaque hermandad sa vierge... mais un seul Dieu : le toro bravo !
Aaah ... Môssieur a quelques restes de cathé ...
Sauf que tras los montes les dévot(e)s ont leurs patron(e)s ... géographiques, of course. Ah, ces régionalismes !
On m'a envoyé ça :
"Inaptocratie : système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d'un nombre de producteurs en diminution continuelle".
C'est pourquoi Marius, lou typé, n'a plus de fougassettes dans son rade.
JLB
C'est marrant JLB, moi j'aurais plutôt intitulé la définition : adaptocratie.J'y souscris, seulement s'il est précisé que les "moins capables" et les "producteurs" s'inscrivent dans des populations aux contours fluctuants voire interchangeables.
et puis merde, les moralistes des fois m'insupportent. je préfère le "voyage en Grande Garabagne" de Michaux. là, au moins, on frissonne.Une sorte d'encierro des rites et des pratiques de peuples poétiques.
Si tu ne l'as pas et si tu viens à Orthez je te l'offrirai, "Hiviniziki" de La Placette.
ludo
ps ; remarque, à chaque fois "prouver que vous n'êtes pas un robot" en tapuscritant des chiffres et des lettres est une parodie ethnographique digne du grand Henri.
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