Ils
avaient pour nom, Calerito, Caralegre, Chumbero, Cocinero, Artillero
et Caloroso, ils étaient beaux, armés et batailleurs mais, malgré
tous leurs atouts ne purent mettre Robleno hors de combat. Il restait
Dinamitero le sobrero dans les corrales dont on aurait bien voulu
savoir pourquoi il avait inspiré ce nom-là à son éleveur mais il
n'est pas sorti. La sortie des toros... justement, fut déjà un
spectacle réjouissant. A quoi se référer pour les évoquer ?
Pour les plus festifs d'entre vous, habitués des cocktails, à six
bouchons de Champagne de bouteilles précédemment secouées par un
barman farceur, sauf que les bouchons avaient quatre ans et sept mois
pour le plus niais et cinq ans et quatre mois pour l'aîné, qu'ils
étaient armés de dagues respectables, elles-même propulsées par
cinq ou six quintaux et qu'il n'y pas beaucoup de mondains
disponibles pour aguanter ça. Plus viril serait de comparer leur
entrée en piste à des missiles sol-sol à tendance frappe
chirurgicale charpentière tant ils eurent de propension à tenter
une restructuration méthodique du ruedo. De belles sorties... à
refiler l'envie à tout torero normalement constitué de rentrer chez
lui, prétextant par exemple qu'il aurait oublié d'éteindre sa
gazinière. Mais « Papoose couillu » comme les indiens
auraient pu le nommer, n'est pas de cette sorte. Il est un des plus
testostéroné du circuit, on le savait, et il l'a démontré encore.
Une grande course qui éclipse les deux autres dont les Moreno de
Silva que j'attendais sans doute trop, et qui termine en beauté le
Céret 2012. On peut parler d'un réel exploit de lidiador qui conçut
parfois d'émouvantes séries très liées et souvent passées très
près de la ceinture, sans douter et en contraignant. Cela s'appelle
toréer et n'est pas si souvent vu que cela ces derniers temps. Bien
sûr, il y eût un fada pour gueuler et gueuler encore assénant
toute sa science de phrases toutes faites telles que « à
chaque toro sa lidia » ce qu'était précisément en train
d'exposer Little big man sous ses yeux qui ne le voyaient pas. « Et
a chaque arène son andouille » aurait-on pu rétorquer à ce
patient psy en mal de reconnaissance qui voulait être héros à la
place du héros en peinant publiquement à connecter ses deux
neurones.
Pour
revenir à l'essentiel, et même si deux courses ne se comparent pas
vraiment, j'avoue avoir éprouvé par rapport à l'enthousiasme
général un léger bémol tant j'avais encore dans la rétine la
prestation de Castaño face aux Miuras, à mon sens plus importante
par le surcroît de répertoire, moins court que celui de Robleno
dont le changement de main dans le dos moult fois répété semble
être l'acmé de son toreo. Et aussi, détail qui tue, la présence
parmi les Miuras, d'un très grand toro. Pour filer une métaphore
judicieuse - merci Fabien – si Robleno a écrit talentueusement six
fois la même nouvelle, un Castaño de plus de vocabulaire a évoqué
une dimension supérieure, celle du roman, du récit épique dont les
toros étaient les chapitres et son toreo l'énigme flamboyante.
Il
n'empêche, une grande tarde de toros pour Céret et un convaincant
''Little Big Man'' qui inspira à l'arène une authentique
reconnaissance.
5 commentaires:
C'est mieux en inversant je crois :
dont son toreo était les chapitres et les toros l'énigme....
Non ?
Si !
Petee de rire!!! J'avais écrit un truc dans le genre ya un an et demi sur mon vieux blog. Meme titre...
http://talooky.blogspot.com.es/2011/03/little-big-man.html
comment ça ? Toujours à propos de Robleno ? parce que le lien est mort...
la bise à la belle, vive, talentueuse, plantureuse (ben quoi ?) féminine et redoutable (non, je ne développe pas...)Joséphine, cette française plus madrilène que les madrilènes. Et une poignée de main virile à Ugo son mari généreux qui m'alimente en puro de Cuba quand je suis en panne... abrazos
Deux courses ne se comparent pas vraiment en effet.Et deux arènes encore moins.Qu'auraient donné les Miuras dans le ruedo cérétan et les Escolar dans l'amphithéâtre ?Moins bien que ce qu'on a vu ? Mieux ?
On ne le saura jamais .
manolo
Immense Robleño! Les quelques grincheux présents à Ceret n'ont rien à faire sur des gradins; ce sont d'éternels insatisfaits qui ne savent pas voler à la vie quelques instants de bonheur. Seul peut-être de temps en temps un billet pour un voyage en coke...
Mais ce qu'a fait Robleño le dimanche suivant à Mont-de-Marsan est indescriptible à tel point que notre seul moyen d'expression furent les larmes. 1 énorme oreille malgré 10 descabellos!!
Fernando fait partie de cette race à part, il va plus loin que loin, seul au milieu des bombes à Verdun.
J'espère que robert Margé, présent dans le callejon, a bien regardé, lui qui a honteusement écarté et Castella et Robleño pour infliger à la place Thomas DUFAU et Mehdi SAVALLI.Au jeu des 7 erreurs entre ces quatre-là, ce n'est pas 7 mais 70 que l'on va en trouver!
Comment faire pour que Casas le regarde avec moins de condescendance? Sa belle blonde de Marie SARA saura t-elle et voudra t-elle le convaincre?
Il est en train, avec deux autres et leurs cuadrillas respectives, de redonner tout son sens à la corrida et peut-être de la sauver.
Eh Juli, regarde bien l'épée de Robleño au 5° Escolar de Mont-de-Marsan; il est peut-être encore temps de faire ta crise d'adolescence...
Beñat
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