Morantissime
oui, mais quoi ? Succès ? Non, morantissime petardo pour
un andalou qui n'a pas apprécié son lot de Victoriano del Rio.
C'est au premier qu'il « travailla » le plus, mais la
faena alla a menos, devenant fade, et pour la conclure il s'élança
vaguement vers la bête en passant par Fons outre Gardon. Silence du
public, notez bien la progression...
Son
second ne l'inspira pas davantage et après quelques séries où la
bête ne se conduisait pas comme il l'espérait, il alla chercher
l'épée de mort ce qui déclencha les protestations de ceux qui en
voulaient pour leur argent. Mais en fait, ils l'avaient, mais au
morantissime degré. Car il faut quand même être sacrément torero pour dire trois fois merde à un public qui manifeste pour que vous insistiez... c'est pas à la portée du premier novillero venu ! Et puis on s'emmerde tellement lors
de si nombreuses et longues faenas insipides... une entière plus sincère et
descabello. Sifflets nourris...
Et
son troisième, alors ? C'est peut-être celui qui lui convint
le moins... Ah mais c'est que l'Andalou est difficile... et aussi
retors qu'un Corse à qui on aurait piqué sa cagoule. Refusant de
ménager la chèvre et le chou (ça y est, je l'ai placé...) il ne
s'embarrassa pas plus quand il comprit à quel mal élevé il avait à
faire, boum, petardo, bajonazo, y bronca de gala pour le sniffeur de romarin. Olé !
La
voie du triomphe était donc largement ouverte pour le dernier toro
de la course et de Manzannares, qui ne maîtrisant pas tout nous
avait quand même alléchés par quelques enchaînements sophistiqués.
Unfortunately comme ne disent pas les Autrichiens, il avait jusque
là, mal tué, avec une curieuse préparation dans le geste
ressemblant plus à un épaulement de tromblon à poudre noire... De
plus, il tente des recibirs avec des toros qui n'ont plus d'allant...
ça peut pas marcher... enfin, moi, c'que j'en dis... c'est lui le
spécialiste... Et puis sortit donc le dernier toro qui fut de loin
le meilleur de la tarde. Plus sérieux, plus fort, plus brave, propre
et clair, sur lui et dans la charge et Manza continua le festival,
toreo débridé et yeux bridés, sobre, élégant, inspiré, l'arène
enfin se régalait et des Olés puissants scandaient le temple
du maestro. Si bien que vu le peu de satisfaction à mettre jusque là
sous la dent, quand il leva – bizarrement – l'épée, l'arène
retenait son souffle car l'instant conditionnait tout de la réussite
ou de l'échec de la faena et de l'après-midi. Je vous sens crispés
devant votre écran, la main droite pâteuse sur la souris, prêts à
craquer nerveusement car le suspens est à son comble... Le héros
s'élança et Rhânn ! Il
enfonça l'épée jusqu'à la garde et la foule soulagea sa tension
contrite en exultant comme un râle primal, tripal, de plaisir, qui
valait kedale ! Car l'eurasien luminescent s'empressa de
subtiliser l'horrible épée bajonazante du flanc de la bête, avant
que le scandale n'éclate. Seulement voilà, la perfide lardoire
avait instillé son effet mortel dans le beau toro bravo, que peina,
et le sosie de Marlon brandit plus rien, car PAF !
, le toro.
Lobe
pavillonnaire incompréhensible si ce n'est pour officialiser le
succès du jour, que ne voulût pas transporter Manzannares dans sa
vuelta. Bon garçon.
4 commentaires:
Et bien tout maestro qu'il soit et petardo ou pas ...il s'est comporté comme un gougnafier !
Nous sommes, fort heureusement, restés sur une belle note avec la classe de Manzanares qui ne se gargarisa pas d'une oreille qu'il savait "de circonstance".
Mano a mano ? Mano à ... rien. Celle de Morante étant en RTT
...pas mal les "bûcherons" finalement...
ce n'est pas gougnafier un andalou, c'est andalou !
il faut de tout dans la forêt de passes, des bûcherons et des cueilleurs délicats de romarin...
Moi, j'ai bien aimé Morante. Il s'est foutu de nous, mais avec classe.
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