HER
Extraits :
Un gros, un énorme navet : Scénarisé comme une vanne de Ruquier ( pour souligner le coté "penser malin"). Tourné comme une pub pour une banque en ligne ( pour souligner la déshumanisation). Joué comme une campagne de sensibilisation aux mycoses vaginales ( pour souligner le désarroi et l'émotivité des cadres).
Un gros, un énorme navet : Scénarisé comme une vanne de Ruquier ( pour souligner le coté "penser malin"). Tourné comme une pub pour une banque en ligne ( pour souligner la déshumanisation). Joué comme une campagne de sensibilisation aux mycoses vaginales ( pour souligner le désarroi et l'émotivité des cadres).
Un
chef-d'oeuvre d'intelligence, de sensibilité, de grâce, d'humour et
de poésie.
On
voit bien qu'entre ces deux réactions l'écart est grand !
Disons-le tout net, il me semble que le premier avis est celui d'un
gros bourrin qui soulève de la fonte au lieu de lire ou d'écrire.
Il me semble que si j'étais une femme, c'est par le second que je
souhaiterais être aimée.
Qu'est-ce
que l'amour ? est finalement la question vaste à laquelle
s'attaque Spike Jonze dans ce très beau film, ''HER'' qui invite à
l'introspection. Et à la reprise de l'anglais au moment de demander vos tickets au guichet... un seul mot, comme ça, sans élan, avec un H aspiré, it is not easy... Le film est très bien servi par Joaquin Phoenix, un
viril émouvant qui trimballe sa moustache triste dans le désarroi
d'une séparation qui n'en finit plus, attendant, finalement comme
tout un chacun, la dernière extrémité pour quitter une femme dont
le souvenir des jours heureux, l'expérience de vie qu'il eût avec
elle, l'attendrit toujours. Comment en serait-il autrement ?
Il n'est plus avec elle depuis longtemps mais, se trouve incapable de mener les démarches d'un douloureux divorce, avant de s'avouer un jour la clé de l'inextricable nœud qui fera sursauter l'ex-divorcé que vous êtes, en prononçant ces paroles :
<< j'attendais de ne plus l'aimer pour pouvoir la quitter...>>
Il n'est plus avec elle depuis longtemps mais, se trouve incapable de mener les démarches d'un douloureux divorce, avant de s'avouer un jour la clé de l'inextricable nœud qui fera sursauter l'ex-divorcé que vous êtes, en prononçant ces paroles :
<< j'attendais de ne plus l'aimer pour pouvoir la quitter...>>
Car
l'amour est un diesel, même s'il devait exister meilleure image pour
embuer vos beaux yeux mesdames, un moteur progressif, une invasion lente qui ne démarre
pas au quart de tour, mais croît doucement, s'instille insidieusement
dans toutes les molécules de votre petit corps tout mou pour
l'envahir, le baigner de liquide intersticiel en une décoction
magique et vénéneuse dont on ne trouve pas forcément l'antidote
rapidement, ni ne s'arrête net, comme une porte qui claque !
Alors ?
Qu'est-ce que l'amour, mmm ? Vous pourriez le dire, vous ?
Quand 90% des ''je t'aime'' signifient ''aime-moi !'' Comment le
définir ? Est-ce la douleur du manque ? Le caprice
affectif de vouloir être aimé par telle personne ?
L'imaginaire d'un fol espoir ? La détresse d'une fiction
rêvée ? La quête éperdue d'un absolu inatteignable ? Le
deuil raisonnable des espoirs déçus ? La sage acceptation des
renoncements, parce qu'on sait bien au fond : ces rêves que l'on
nourrit, l'autre, jamais semblable, ne pourra les décoder tous... ?
Parce que l'autre, celui qu'on connaît moins, celle qui semble si
différente, échappe à la routine et sera vécue plus attirante que
celle de la présence quotidienne, Ô injustice...
Et si nous n'y pouvions rien ? Si au lieu de remplir les cabinets des psys rengorgé de culpabilité, il était écrit dans nos gênes que ce nomadisme ( vécu, rêvé, assumé, caché, larvé, autre...) est nécessaire pour la survie de l'espèce … ? Si c'était ''naturel'' ? S'il n'était pas possible de suffire à une seule et même personne, toute sa vie durant, Dupond ? Ah oui ? Vous croyez ? Une manière de se dédouaner, vraiment ? Ce film se le demande en tout cas et nous avec, qui le regardons engoncé dans notre fauteuil quitte à fermer les yeux endormi par la douce voix.
Et si nous n'y pouvions rien ? Si au lieu de remplir les cabinets des psys rengorgé de culpabilité, il était écrit dans nos gênes que ce nomadisme ( vécu, rêvé, assumé, caché, larvé, autre...) est nécessaire pour la survie de l'espèce … ? Si c'était ''naturel'' ? S'il n'était pas possible de suffire à une seule et même personne, toute sa vie durant, Dupond ? Ah oui ? Vous croyez ? Une manière de se dédouaner, vraiment ? Ce film se le demande en tout cas et nous avec, qui le regardons engoncé dans notre fauteuil quitte à fermer les yeux endormi par la douce voix.
Car,
à Los Angeles dans un futur proche qui permet d'acquérir de géniaux
programmes pour tenir compagnie aux esseulés par des logiciels
évolués, intelligents et sensibles, égrenés par la voix de
Scarlett Johansson, peut-être là, plus sensuelle encore que si on
l'apercevait, tant l'imaginaire frustré pédale à la recherche de sa représentation, quand on est
quasi hypnotisé par le rythme lent et chaleureux de cette voix, de
qui tombe-t-on petit à petit amoureux ? Du programme ? De
son ingéniosité ? De la femme par la voix de laquelle il
passe ? Du concepteur qui l'a créé ? Vers qui se rue-t-on
en l'allumant quand on rentre chez soi ? De qui exactement
devient-on dépendant ? Ne confond-t-on pas la fiction avec ce
qui devrait être une réalité plus charnelle ? Comme cette
voisine par exemple, si discrète et pudique, effacée même, mais
pourtant bien réelle, elle !
Parce
qu'à la fin, cette voix qui répond toujours trop bien, sans jamais
provoquer de dispute ou de jalousie, cette voix qu'on imagine
partenaire, exclusive, privée, pour ''nous'' entité humaine
individuelle unique, que répond-elle quand on lui demande à combien
de personnes elle est en train de parler extemporanément ?
- Je parle à 6416 individus en même temps que toi...
- 6416 ????
- Oui...
- Et... mais... tu...tu en aimes d...d'autres... que moi... ?
- Oui, j'en aime actuellement 428...
Après
cet électrochoc appliqué sur la relative naïveté de tout être
amoureux, enfin sorti de l'envoûtement, la voisine effacée révèle
d'étonnantes qualités : parmi les plus criantes, tout d'abord
elle est là, elle existe, elle a une peau, une bouche, des seins ;
elle est gentille en plus, on peut se confier à elle et poser même
sa tête sur son épaule, c'est plus concret et vous n'avez plus à
cauchemarder cette vision de 428 crânes s'entrechoquant en cherchant
le même appui sur une seule et même épaule...
Qu'est-ce que l'amour ? Quelles sont ses
limites ? A quoi cela sert-il d'aimer ? Les purs esprits
étant néanmoins aussi des corps organiques, au fait, la chair
est-elle nécessaire à l'amour ? Pourquoi ce besoin d'aimer et
d'être aimé ?
Peut-être,
en pleine conscience de notre fin, pour que la vie vaille la peine
d'être vécue ?
Mdr !!!!!
1 commentaire:
Et si l'Amour n'était que ce leurre si répandu parmi toutes les espèces qui permet d'assurer leur survie?
Franz-Olivier Giesbert a trouvé un beau titre pour son dernier roman :
"L'Amour est éternel tant qu'il dure".
Gina
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