Quand un
Ecossais, David MacKenzie, se mêle de réaliser un western contemporain qui
danse entre les ricochets des balles du thriller, de la comédie et du
road-movie, cela donne ''Comancheria''. (titre français)
Les beaux
paysages en moins. Mais la revanche à prendre sur le méchant est bien là. Le
méchant, c’est la Midlands Texas Bank qui a hypothéqué le ranch de leur mère aujourd’hui
décédée. Comme une métaphore de la dépossession des territoires Comanches par
les pionniers. Alors les deux fils veulent rompre le signe indien, celui de la
pauvreté qui colle à leur famille depuis des générations. L’un parce qu’il est
devenu jusqu’au-boutiste après dix ans de taule pour avoir refroidi un
beau-père indélicat, l’autre pour mettre à l’abri ses enfants et s’acquitter de
la pension due à leur mère malgré le reproche permanent lu dans ses yeux, quoiqu'il fasse, quelque aient été les raisons de la dissension, bien entendu…
Le temps
presse, il faut rembourser la banque pour s’affranchir de sa rapacité, mais où
trouver l’argent qu’on n’a pas, ailleurs que dans une banque ? Et pourquoi
pas celle-là même, histoire de rendre les braquages presque moraux… ?
Seul le vieux
Texas Ranger qui les poursuit comprendra, mais trop tard, ligne de la retraite
franchie, même si la dernière scène du film, laisse ouverte l’issue d’un duel
final entre les deux protagonistes qui ont chacun tué l’être cher de l’autre.
On est dans l’ouest du Texas, oui ou non ?
Mais le but des
frères est atteint, la banque, remboursée par son propre argent dévalisé, blanchi
au casino, ne pourra que lever l’hypothèque et, désormais, sur les terres
arides mais au sous-sol pétrolier, la vie des fils et de l’ex se bercera du
va-et-vient lent et régulier des chevalets de pompage, mouvement révérencieux d’un
acquiescement permanent à jouir des cinquante mille dollars mensuels fournis
par les barils d’or noir.
Pour solde de
tout compte, chérie… Reste une question :
l’amour déçu est-il soluble dans le pétrole ?
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