Ratonero
était un toro de présence. C’était comme si, dix mètres tout autour de lui, il
déplaçait une bulle impossible à comprimer qui dévastait tout sur son passage.
Le jeu, il n’aimait pas ; la provocation, non plus. Les razets ? Ca
l’horripilait. Des barreaux de respect ne l’empêchaient ni d’entrer avec élan là
où on ne le voulait pas, ni d’en ressortir sans élan pourvu qu’il l’ait voulu.
Car son frontal, dur comme un tronc de chêne qui aurait avalé une poutre
composite d’acier était tout mou en comparaison de son mental. Alors,
‘’Ratonero’’ on lui met la majuscule s’il vous plaît, ne transigeait pas. Il n’aurait
pas pu être premier secrétaire de parti, ériger du consensus mou sa ligne, non.
C’est au nom du Toro Bravo qu’il agissait, de l’idée qu’on s’en fait, pas au
nom de tous ces dégénérés de l’aficion, communicants d’oxymores, en des
bullshits insensés comme ‘’toro artiste’’, ou au nom de ceux qui reconnaissent du
mérite à un torero qui ‘’inventerait’’ son toro. Non, lui, s’il aurait été de très
faible toréabilité, c’est pour d’autres raisons.
Ratonero,
avait ceci d’émouvant que partout et toujours, il s’inventait lui-même, loin de
concepts fumeux donnés à gober aux bobos de la pensée taurine. Qu’il dévastait
et hachait menu tout ce qui entravait son passage : des barreaux derrière
lesquels tous les autres animaux seraient restés interdits, éléphants compris,
jusqu’aux barricades, en passant par d’autres amuse-cornes comme fûts
métalliques, tables, estrades, madriers, escaliers, poutres, etc, soit tout se qui se
dressait entre lui et sa volonté. Sans la ruse du renard ou la fourberie d’un
félin, juste franc, noble et droit. C’était un toro. Bravoure et fierté entre
les cornes. Droit devant, avec force et détermination, même si ça résiste, même
si ça fait mal. Ce tempérament, c’est en grande partie le fantasme de l’objet
de ma quête quand je me rends à l’arène. Tomber enfin sur un « rompe
plaza » et jouir de l’éclat de la sauvagerie.
Cela m’a parfois
interrogé : avais-je un esprit si malsain que la panique ressentie par
d’autres pouvait me distraire ? Je ne crois pas. Il y a juste cette fascination
de la peur inspirée, de cette force tellurique impossible à contrer, de cet
esprit hermétique au consensus, du message de mort imminente qu’il déplace avec
lui. Un message que seul un drap de serge molle peut fragmenter pourvu qu’il soit
tenu par un bras courageux.
Etonnant, non ?
5 commentaires:
Mais quand à t'on basculé si brutalement de torerista à torista !!!! ????
Sophie
Tiens, on salue la première intervention de Sophie ici... ! But what ? On se connaît depuis 15 jours et tu m'as connu torerista ?!!!? Ou supposé tel ? 'tention hein, ça frise la diffamation... faut relire mieux "Sentiments aficionados"...
en fait j'essaye d'être rien du tout, juste pas dupe. Donc moins heureux...
le texte est drôlement pensé, écrit calmement et...beau.
Quelle belle reflexion' marcos. Rien ne dit quen plus ce toro un peu anovillado' naurait pas ete un grand toro. Je men excuse aupres des c vrais aficionaf0dos toristas' mais ces fetes mont toujours paru degueulasses' come foutre le feu aux cornes es toros. Le senor toro merite autre chose et ce sont les eleveurs qui essaient de garder une purete de sang quisacrifient leurs produits das czs merdes.3ecrit opar el chulo
Raté : le texte était spontané et écrit dans la fièvre de la passion dont une bulle éclatait ici...
Partagé effectivement sur ces fêtes de rue. Populaires et nourrissant la passion, un ciment important mais bon certains comportements font mal au coeur
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