mardi 11 novembre 2008

HISTOIRE COURTE EN TROIS VUES

En trois vues déjà, on peut raconter une histoire et on anoblit son travail photographique en le présentant sous forme de série. La série est plus prisée, plus considérée et crédibilise le photographe car elle présuppose une démarche cohérente, des photos ne relèvant pas seulement du "pourquoi pas" avec des clichés pris au hasard de sa route mais du "pourquoi" répondant à une réflexion destinée à couvrir un sujet ou un de ses aspects. En l'occurence, pour cette mini-série il y a une autre voie, celle qui consiste à regarder une production spontanée dont l'examen permet de trouver une suite capable de raconter une histoire. L'écriture permise par le subconscient ou en des états modifiés de conscience ça existe, non ? Je veux dire par là qu'on se lance sans but ni réflexion mais qu'au retour on se rend compte d'une création possible. Comme lorsqu'on relit sa page d'écriture s'apercevant que les "les mots savent de nous ce qu'on ignorait d'eux". Sauf que le photographe ne peut alors prétendre au titre d'artiste puisque le message n'est qu'une conséquence fortuite d'une séance de photographie ("shooting" si vous êtes branchouille). Mais moi, "assembleur a posteriori d'archives bordéliques" ça me va comme titre... Cette série comment l'appelle-t-on ? "Le Sens du Piège" ou "Suivez la Flèche" ? En tout cas ces pauvres anguilles qui poussaient éperdument pour sortir de la nasse créaient des vocations "d'anti-pêcheurs d'anguilles" sur la berge. La sensiblerie est partout, on ne supporte plus rien messieurs-dames... car le tronçon d'anguille comme le steack de taureau ne saute pas tout seul dans l'assiette, il faut d'abord le capturer, le tuer, le dépecer, eh oui. Mais le gars qui fait ça est plus heureux, moins stressé, que s'il était sur une chaîne de Boulogne-Billancourt, non ? Ca ne suffit pas comme justification ? C'est compliqué la vie...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sur l’histoire en trois temps.

Finalement cette histoire en belles photos, sans âme qui vive, je la trouve triste.
Il me semble qu’il y a une profonde mélancolie dans cette perspective infinie d’eau pâle, tachée de quelques ronds blancs qui se dissolvent là-bas à l’horizon, et cela, malgré les lueurs vert cuivre des reflets du couchant.
Et ce canal, il s’étire longuement, silencieusement comme la pâle rêverie qu’il suggère avec sa barque solitaire, abandonnée à son chargement de poubelles vides.
Ces poissons qui se débattent, prisonniers, ils évoquent notre existence d’humains rassemblés, agités d’espérances vaines, égoïstes et impuissants sous leur filet, puis condamnés à mourir.

gina