Pour
qui aime le cinéma, se pique d’écrire ou entretient un léger anti-américanisme
primaire, cumulez les plaisirs à venir ou barrez les mentions inutiles, il faut
aller voir ce film qui en pleine guerre froide montre une société paranoïaque
en plein délire de suspicion se plaisant à confondre un communiste avec un
traître ou un espion. Donald Trumbo n’est pas celui-ci, il est le plus
talentueux des scénaristes d’un Hollywood qui soudain le rejette alors que ce
qui plait à Trumbo dans le communisme, c’est cette idée, peut-être fausse, en
tout cas d’un idéal séduisant, d’une certaine fraternité humaine. Au travers de
son fils qui l’interroge sur ce qu’est un communiste il l’explique ainsi :
- Toi si tu voyais quelqu’un qui a faim,
tu regarderais ailleurs, tu lui dirais de chercher un travail ou tu partagerais
ton sandwich ?
- Je lui donnerais la moitié de mon
sandwich…
- Ben voilà, tu es communiste !
Bon,
dans la vraie vie, nous savons bien que les Roumains par exemple, ne virent
jamais la belle couleur ensoleillée des oranges que les apparatchiks du régime
de Caucescu stockaient égoïstement dans leur frigo… Il y a la philosophie du truc,
plaisante dans les livres et puis ce qu’en font les hommes qui l’appliquent dans
leurs faits et méfaits…
Trumbo
croupira une petite année en prison usant de stratagèmes pour arriver à nourrir
malgré tout sa famille, en continuant à écrire des scénari signés par un autre.
Car ce qu’on ne pourra jamais lui prendre, c’est son talent. Alors il va bosser
comme un fou, bosser comme un ouvrier, dans la fumée de ses cigarettes, dans
son bain, le jour, la nuit, il va créer, écrire, phosphorer non-stop pour jouir
du jet de la création, gérer ses inspirations nombreuses, pour entendre ce
bourdonnement du cerveau, ce souffle qui pulse dans la forge de la création
quand on sent que c’est bon, quand on sent que ça vient et que ça se marie fidèlement
avec les idées qu’on voulait coucher.
D’autres, remporteront les Oscars de ses
textes, seront médiatisés à sa place, un peu penauds, un peu merdeux… car le
génie c’est lui, définitivement, mouchant ses ennemis en triomphant avec son talent pour
viatique.
3 commentaires:
A la fois un frère Dalton et un Lucky luke de l'écriture, alors...
Yes cow-boy, bien vu... si je l'avais trouvé moi, je l'aurais placé dans mon compte rendu !
En tout cas cet article donne envie de voir ce film !
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