Dès
l’entame du générique, par ce plan fixe d’un magnifique drapé rouge
délicatement mu par la poitrine d’une femme où bat un cœur qui souffre, on sait
qu’on est chez Almodovar et qu’il va s’agir d’explorer les liens du sang.
Mais
cette fois-ci, rien dans l’écriture de spectaculaire, baroque, typique ou ‘’espagnol’’.
Plutôt l’universalité de la douleur du manque. Plus pernicieux et
incompréhensible encore que le deuil, la disparition voulue de son enfant, sans
traces ni explications, laissant le tourment habiter tout entier une mère
rongée par l’ignorance et son questionnement, entre fatalité et culpabilité. Sans
pathos, avec légèreté et surprises, ce film n’est pourtant pas lourd à
consommer, ne vous laissez pas décourager par la gravité de ce drame dont la
sortie est optimiste : on est espagnol ou on ne l’est pas !
Un
grand film qui torée lentement, dans la pureté et la douceur, la charge
lancinante, vibrante, profonde, d’une essentielle question suggérée par trois
nouvelles d’Alice Munro :
Peut-on
vivre sans ceux que l’on aime ?
4 commentaires:
y'en a une autre : peut-on vivre avec ceux que l'on aime plus ?!
Et encore : peut-on vivre avec ceux que l'on n'aime plus mais qui ont besoin de toi ?
ou : peut-on vivre avec ceux qu'on n'aime plus et qui n'ont pas besoin de toi mais te soutirent une exorbitante mensualité de prestation compensatoire à la noix (de cajou) ?
http://www.lexpress.fr/culture/simon-casas-un-francais-a-la-tete-des-arenes-de-madrid_1071015.html
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