lundi 2 avril 2012

Ma première de l'année : Vergèze.




Il fallait partir, mais, sur la terrasse, le soleil chauffait, engourdissait nos membres et l'expresso ristretto développait des arômes qui arrivaient à ''juridicion'' avec les effluves du Montechristo dont le tirage était parfait. C'est dur le dimanche, au printemps, en début d'après-midi, loin de l'agitation de la ville, alors que la contemplation du vert tendre des feuilles naissantes des micocouliers incline à l'atonie, de se lever et de partir, même pour aller voir des toros de Yonnet. C'est curieux comme ma première corrida de la saison ne m'excitait pas. Et comme je ressentais déjà cette culpabilité de l'aficionado si bien décrite dans le livre de Podalydès, quand il quitte sa femme dévouée et ses enfants chéris pour ver los toros como oun salopardo de sanguinario... Enfin, c'est comme ça, je ne serai jamais un bon ''mari'', l'admettre est déjà pas mal. Même pas marié d'ailleurs... un fois ça suffit... j'engraisse plus les bavards du barreau... mais y'en a c'est pire... le type qui fait la passée au canard par exemple, là-bas, au Paty de la Trinité, terre bénie des moustiques assoiffés : parti de nuit pour être à l'aube dans le marais et retour de nuit après la repasse du crépuscule. Bonjour la famillle... si encore il est vraiment allé tirer un coup au canard...



Vergèze... à dix-sept kilomètres de Nîmes, charmante et riche commune de plus de quatre mille habitants tous quasi liquéfiés soit qu'ils travaillent dans les vignes – Cave coopérative des vignerons de la voie d'Héraclès- excusez la pompe, soit qu'ils pataugent dans la source Perrier, eau pétillante mondialement connue pour combattre la paresse gastrique. Se saouler à la Syrah ou roter du gaz, telle est l'alternative. Et de temps en temps, faire courir des toros. Pas de gendarmes dans les tribunes accompagnant des gentils zantis à la recherche des vilains délinquants-attoucheurs de Rodilhan comme parait-il, la veille. C'était ça leur action très originale mystérieusement évoquée par le journal. Soit.



Les toros de cinq ans, sans être des foudres de guerre pouvaient animer, ils étaient plus mobiles que nombre de leurs frères d'ordinaire plus réservés. Ils furent tous piqués trop en arrière ''comme il se doit'' et trop longtemps la première fois, à la vile mode actuelle. Même de la part de l'éleveur Riboulet, piquero à ses heures. Pourquoi ''même'' ? Ben parce que... Non ? Enfin je me comprends ! A moins que ce soit pour se venger qu'on ne lui ait pas acheté ses toros ? Bôaa ça va je rigoooole oh lalala.... dès qu'on touche au pognon ma parole comme ils n'ont plus le sens de l'humour, les gens ! Sauf les avocats. Et Conchita attend de tirelire ferme. (comprenne qui pourra)



Le reste se perdit dans un profilage léthargique manquant d'inspiration... tantôt parce que l'on peinait à trouver le sitio qui aurait permis de s'accorder et qu'on pinchait moult fois (Alban), tantôt que la toreria affichée par détails trop épars manquait d'engagement (Gonzalez) tantôt qu'il y avait trop de piquant pour les ressources du torero (Veyrunes). Voilà, voilà, voilà... trente euros d'économisés pour vous sans regrets... Après les fantômatiques zantis désormais devenus composante récurrente des resenas, c'était un peu l'armée des ombres, quoi (t'as compris maintenant pour la photo, lecteur ?) les spectateurs applaudissaient mollement des trucs nuls, la palco a cru devoir se fendre d'une esgourde histoire de sauver la réputation festive de la source pétillante et de ne pas faire passer les musicos qui s'étaient tant époumonés, enthousiastes qu'ils étaient devant ces ''faenas d'anthologie'', pour des glands... le déphasage habituel, voyez.



Si encore la musique n'avait pas tant jouée, et mal, pour nous persuader qu'on devait se régaler... mais non. A côté de moi j'ai salué un revistero de ''Toros'' qui a finit la corrida dans les bras de Morphée. J'ai plus photographié les filles des tendidos que les toros du ruedo, ce qui donne finalement une bonne indication sur l'intérêt en piste. Vous en verrez donc quelques-unes - photos- de cette tarde égyptienne et de pasitos atras, dans les prochains jours.



Enfin... on a bronzé par contre, car mon ami se fout de l'angoisse du photographe d'être à contre-jour et d'avoir ce voile blanc sur toutes les photos : démerde-toi avec Photoshop. Comme d'habitude tout ça n'est que mon avis et je vous conseille de n'en tenir aucun compte.

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