Le titre du concert
acoustique « Dos Glorias Dos » n’était pas
usurpé.
Des cantaores aussi
authentiques, sincères, spontanés et touchants sont et resteront la
raison d’être de cet art du « cante flamenco »
indéracinable, intemporel et vrai.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlrbkEP_cI9NIJ0bEUVGAdu7IhulYyYPJw_Johiv7GgYydXZY41McWPEwLxvo-CIsWIrlfOsoDQSzwc7wa-dWAaZS1V2tWGvYTnjB5mdoN-a4RtddcPalMWVpvg7VqAobEyMbCoxNUfWE/s1600/carpintero.jpg)
Cependant, le « cante »
ne nécessite pas toujours une puissance thoracique mais une émotion
et un « arte » qui, voix posée à la mesure de la
possibilité de performance vocale, restitue leur saveur flamenca.
C’est une leçon des fondamentaux qu’ils nous ont donné.
Car, il faut le souligner
(et c’est ce qui a aussi enchanté les spectateurs) ces papis nous
ont fait un show inénarrable. Présentant l’origine de leurs
chants, donnant des détails sur les changements de « tonadillas »
(quitte à faire un petit clin d’œil ou un lever d’index vers la
foule au moment où se produisait le changement préalablement
annoncé –au cas où certains de suivraient pas-), ils nous donné,
en toute simplicité naturelle, un cours magistral de l’authentique,
le populaire, l’intemporel « arte du cante flamenco »…..
Ma voisine m’a même soufflé à l’oreille :
« attention,
à la sortie, ils demandent une interro écrite ! »
En s’adressant sans
cesse à l’auditoire, comme des grands pères au cours du fête de
famille racontant leur quartier, leur rue, leurs copains et ceux qui
leur ont transmis leur chant … on aurait voulu les garder avec nous
bien au-delà de la soirée.
Facétieux dans leurs
échanges spontanés, ils discutaient, comme si nous n’étions pas
là, du positionnement sur scène, du « toque » à
préciser au talentueux guitariste Dani de Morón (qui a dû adorer
les accompagner, cela se sentait) … On se demandait d’ailleurs
parfois s’ils ne créaient pas spontanément sur scène le filage
de leur spectacle … Je suis sûre que ces deux là se sont dit
« Allez ! On va chanter à Nîmes « por seguiríyas,
por soleá … yá veremos ! »
El Zapatero, désarmant
de simplicité ne nous même pas épargné l’information capitale
de la soirée : il est « sietemesino » (prématuré).
C’est dire si on était en famille … Sa tchatche complice avec
ses « compañeros », son sourire malicieux, la surprise
finale lorsque quittant la scène il a récupéré au sol un vieil
enregistreur (qui doit dater des années soixante-dix) en nous
adressant un petit clin d’œil complice … comme un gamin ayant
joué un tour !
Dommage que le timing du
festival ait obligé les artistes à cesser le concert sous la
pression de leur agent …. Car, eux, étaient partis pour y rester,
quitte à descendre leur chaise de scène et venir s’assoir parmi
nous … Quel bonheur ç’eut été !
Hélas, il a même fallu
l’intervention en douceur des responsables du festival pour arrêter
les papys chauffés à fond .. « La dirección manda … »
nous a adressé avec un petit geste d’impuissance désolée El
Zapatero.
Que lástima ! On
aurait voulu les retenir et leur poser plein de questions sur « palos
y barrios » … ils avaient tant à partager …
Maja Lola
2 commentaires:
A la longueur du texte, on mesure l'enthousiasme de Lola et le succès du spectacle.
Il y a des personnes d'un certain âge qui ont le bonheur d'être "papi" sans doute, mais que la passion, le talent, le goût du spectacle maintiennent jeunes toute leur vie.
On en a un brillant exemple.
Gina
Oui Gina. Et quel bonheur de vivre cet enthousiasme transmis par ces sages talentueux, sans chichis, et qui se prennent pas pour des stars !
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