dimanche 14 septembre 2014

THE SALVATION



Pour celui qui goûte au genre, il faut aller voir ce Western, ''The Salvation''.
 
Rien de novateur ou d'avant-gardiste pourtant, mais s'inscrivant plutôt comme un classique du genre qui répond à tous les codes. Le Western on le sait, fait appel aux émotions et situations fondamentales : la peur, la menace, le risque, l'espoir, l'amour, la couardise, la cupidité, l'amitié, le courage, et, suprême moteur du genre, la vengeance, seul viatique pour un salut légèrement modérateur des peines, qui permettra, on le suppose en voyant s'éloigner le héros à cheval, qu'il se reconstruise, surtout s'il est suivi d'une ombre féminine. 
 
Ce qui est fascinant, c'est qu'à cette époque, dans ces contrées reculées, la justice rendue aux citoyens n'existe pas ou n'est souvent qu'un leurre asservi au plus fort. Chacun est donc confronté à sa propre conscience ou à son absence totale de conscience, c'est selon. Alors s'emmerder à déposer une main courante, à porter plainte, à laisser travailler un shérif vendu ? 
Non, sur la première ligne, c'est là qu'on est. En direct, au milieu du brasier, sans coupe-feu possible, responsable ET coupable. Pas de guili, du guilty.
 
La vie ne vaut rien, pour le sexe on se sert sur la bête ou plutôt comme une bête, un peu comme de nos jours, si vous voulez. Sauf que, de nos jours, celui qui se vengerait serait plus puni que le délinquant initial qui part lui, avec le bagage habituel de toutes les circonstances atténuantes sociétales. Il n'est plus une saloperie, il est une victime que l'on plaint. Eh oui, coucou, Marco le facho is back... Et c'est pour ça, lecteur avili par le progressisme bien-pensant, que le Western fait du bien aux âmes frustes comme la mienne : la purge cathartique joue à plein !
Et donc, pour qu'à la sensibilité moderne, la vengeance n'apparaisse point sauvage, il faut une motivation dramatique capable de vous atteindre au plus profond de votre indignation...

On sera ici servi, je vous en laisse découvrir le sordide.

Je suis entré dans ce film dès le beau générique flou qui réalise un sas progressif d'immersion dans l'époque et grâce à la fantastique interprétation toute en pudeur retenue et détermination froide de Mads Mikkelsen, un acteur au charisme supérieur à celui de François Hollande, c'est dire.

La seule fausse note, l'erreur de casting, le hiatus qui menacerait de tout faire capoter, c'est la participation d'Eric Cantona dans la bande des méchants, dont chaque intervention prête à sourire, ne trahit qu'un grand vide, flop de crédibilité criant... ou alors c'est moi, depuis que :
« si les mouettes suivent le chalutier, c'est parce qu'il laisse tomber des sardines »

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le Western se déroule toujours dans de grands espaces naturels aux formes rudes sculptées et torturées par l'érosion, sauvages, arides qui conviennent particulièrement aux grandes chevauchées et à un code de l'honneur sauvage et primitif qu'on n'attendrait pas ailleurs.
Gina

Anonyme a dit…

Hugh !