Pour
celui qui goûte au genre, il faut aller voir ce Western, ''The
Salvation''.
Rien
de novateur ou d'avant-gardiste pourtant, mais s'inscrivant plutôt
comme un classique du genre qui répond à tous les codes. Le Western
on le sait, fait appel aux émotions et situations fondamentales :
la peur, la menace, le risque, l'espoir, l'amour, la couardise, la
cupidité, l'amitié, le courage, et, suprême moteur du genre, la
vengeance, seul viatique pour un salut légèrement
modérateur des peines, qui permettra, on le suppose en voyant
s'éloigner le héros à cheval, qu'il se reconstruise, surtout s'il est suivi d'une ombre féminine.
Ce
qui est fascinant, c'est qu'à cette époque, dans ces contrées
reculées, la justice rendue aux citoyens n'existe pas ou n'est
souvent qu'un leurre asservi au plus fort. Chacun
est donc confronté à sa propre conscience ou à son absence
totale de conscience, c'est selon. Alors s'emmerder à déposer une main
courante, à porter plainte, à laisser travailler un shérif vendu ?
Non, sur la première ligne, c'est là qu'on est. En direct, au
milieu du brasier, sans coupe-feu possible, responsable ET coupable. Pas de guili, du guilty.
La
vie ne vaut rien, pour le sexe on se sert sur la bête ou plutôt
comme une bête, un peu comme de nos jours, si vous voulez. Sauf que,
de nos jours, celui qui se vengerait serait plus puni que le
délinquant initial qui part lui, avec le bagage habituel de toutes
les circonstances atténuantes sociétales. Il n'est plus une
saloperie, il est une victime que l'on plaint. Eh oui, coucou, Marco
le facho is back... Et c'est pour ça, lecteur avili par le
progressisme bien-pensant, que le Western fait du bien aux âmes
frustes comme la mienne : la purge cathartique joue à plein !
Et
donc, pour qu'à la sensibilité moderne, la vengeance n'apparaisse
point sauvage, il faut une motivation dramatique capable de vous
atteindre au plus profond de votre indignation...
On sera ici servi,
je vous en laisse découvrir le sordide.
Je
suis entré dans ce film dès le beau générique flou qui réalise
un sas progressif d'immersion dans l'époque et grâce à la
fantastique interprétation toute en pudeur retenue et détermination
froide de Mads Mikkelsen, un acteur au charisme supérieur à celui
de François Hollande, c'est dire.
La
seule fausse note, l'erreur de casting, le hiatus qui menacerait de
tout faire capoter, c'est la participation d'Eric Cantona dans la
bande des méchants, dont chaque intervention prête à sourire, ne
trahit qu'un grand vide, flop de crédibilité criant... ou alors
c'est moi, depuis que :
« si les mouettes suivent le chalutier,
c'est parce qu'il laisse tomber des sardines »
2 commentaires:
Le Western se déroule toujours dans de grands espaces naturels aux formes rudes sculptées et torturées par l'érosion, sauvages, arides qui conviennent particulièrement aux grandes chevauchées et à un code de l'honneur sauvage et primitif qu'on n'attendrait pas ailleurs.
Gina
Hugh !
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