Comme
l'annonce le site torobravo.fr, Ivan Fandino se produira à Las Ventas ''seul
contre lui'' face à des élevages réputés peu urbains.
Oui,
''seul contre lui'' c'est ainsi que je nomme désormais les ''seul
contre six'' tant il m'apparaît évident que le premier des
adversaires d'un tel défi, c'est soi-même. Ses propres limites,
tous domaines confondus, artistiques, techniques, mentales...
Pour
filer une métaphore laborantine, sous la lumière rouge de la
passion, dans la cuvette houleuse d'un public où tout a déjà
baigné, six toros comme autant de révélateurs de vos grains
d'argent ou d'une mauvaise composition, d'un angle sans perspective,
avec des noirs opaques, bouchés, que vous avez beau revendiquer, le
spectateur n'est pas dupe. C'est très périlleux et pas uniquement
pour la santé, aussi pour la profondeur de champ du souvenir que
vous comptiez imprimer.
En
début de saison, l'enjeu est grand : plan shooting dans toutes
les autres arènes du circuit ou virage sépia de votre toreo vers
les oubliettes. Triompher à Las Ventas c'est un peu s'imposer
nécessaire à tous, on vous tire, vous encadre et vous affiche au
mur. Mais Yvan-le-sombre a-t-il les moyens d'étinceler au long
cours, de se transcender à répétition ou son art est-il plutôt
d'extraire quelques pépites fugaces et hermétiques à beaucoup ?
Perso, un mano à mano avec Alberto Aguilar m'aurait beaucoup plus
intéressé. Koi, Keskya ? Il pense ce qu'il veut le gato
negro...
Enfin...
si vous vous demandiez comment échapper au repas dominical des
Rameaux chez belle-maman, vous avez un alibi maintenant. Assumez,
vous l'avez toujours su confusément que vous n'étiez pas le gendre
idéal, capable de rester assis des heures durant à complimenter les
plats et écouter les névroses avariées, les obsessions politiques
assénées et les projets de vacances de chacun. Non, vous, il vous
faut du sang de choix, de la sueur et des anchois, du poulpe et du
jambon, des cigares et de l'émotion, une vie ouverte, où tout n'est
pas écrit dans le marbre comme du Sanscrit.
Que
vive l'impondérable, l'aléatoire, le sel de la vie (mince, j'ai
oublié de vous parler du « Sel de la Terre » de Wim
Wenders sur l'oeuvre de Salgado. Courez-y vite s'il passe encore) et
que meurent les toros en livrant leurs secrets magnifiques.
De
quoi on parlait déjà ? Yes, Fandiño seul contre lui, ben
voilà, pas plus.
Photo piquée à Signes du toro
Photo piquée à Signes du toro
3 commentaires:
Le problème de Fandino cette saison, est, ce qui est humain, qu'il a voulu tirer les marrons du feu en imposant sa présence dans des cartels de "luxe", devant le bétail qui va avec. Il refusait de toreer en mano a mano par exemple avec Alberto Aguilar qu'il jugeait de catégorie inférieure.
Il veut redorer son image de torero de bétail "dur", mais il vrai qu'il a montré ses limites "artistiques".
Personnellement, je l'ai toujours trouvé brusque, inélégant, mais peut être était ce lié au bétail!!!!!!!!
enfin las ventas n'ont plus du tout le rôles que tu leur attribues et qu'elles avaient dans les années 80. Les figuras s'en foutant royalement.
C'est tout de même un geste de toreria, de verguenza torera mais surtout un gros coup de pub!
Parler déjà de tauromachie et de Rameaux c'est se transporter au printemps, peut-être pour oublier Noël et d'autres fastidieux repas dont on se dit plus tard qu'ils avaient au moins le mérite de rassembler des gens qui n'y sont plus.
Gina
C'est vrai qu'on enterre à tour de bras en janvier.
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