mardi 27 septembre 2011

Sandy Korzekwa Photographe


Une fois passé l'écueil de la prononciation de son beau patronyme, Sandy donc..., est une femme très abordable dont il est évident que les photographies sont une émanation directe de sa douceur apparente. Du Cambodge et du Vietnam elle a ramené une vision pleine d'empathie des gens et des paysages rencontrés là-bas, qu'elle accroche humblement avec ficelles et pinces à linge ce qui n'est pas sans rappeler l'âge du laboratoire, un temps chimique qu'elle est sûrement trop jeune pour avoir connu, où la « sortie de fixateur » s'affichait ainsi nuitamment dans les cuisines, au grand dam de nos mères qui devaient reprendre possession des fourneaux dès le petit déjeuner suivant...

Des couleurs douces ou des noirs et blancs peu contrastés, des cadrages délicats et des tirages raffinés, comme ces cultures en terrasse émergeant de la brume avec poésie ou ces Jonques et Sampans au mouillage dans une baie noyée par un petit matin blême, là comme la photographe, en attente d'un futur voyage. On l'aura compris, la qualité première des photographies de Sandy Korzekwa est ce ferment qui ne limite pas l'histoire racontée aux bords de l'image mais stimule l'imagination à poursuivre la suggestion bien au-delà.

Je lui ai acheté celle qu'on aperçoit derrière elle, cette feuille de caoutchouc gravée d'un vœu à exaucer aux abords d'un temple. Une photographie qui m'a parlé, qui a résonné en moi, comme un vœu en forme de graine, germée dans la jungle des impossibilités et dont on éprouverait le souhait jusque dans sa propre sève. Comme un chant profond confié aux aléas du bon vouloir des esprits de la Nature. Il faut aller louvoyer vers les photos de Sandy comme la caudale de ce combattant du Siam qu'elle a immortalisée avec grâce, sans préjugés et avec curiosité, loin du racolage habituel. Ici personne ne dépérit du sida, personne ne se prostitue ou décide de changer de sexe... et le voyeurisme ordinaire ne sera pas comblé. Mais on ressort de cette expo un peu plus apaisé et confiant en ce monde, surtout si on a parlé à l'auteur dont la paix intérieure est contagieuse.

Rappelez-vous que cette exposition est à voir jusqu'au 17 octobre à La Passerelle, 27 rue Fresque ; rappelez-vous quel puissant encouragement vous manifestez à un jeune artiste (qui vend à prix modique) quand vous lui achetez une œuvre ; rappelez-vous que cela se déduit de vos impôts ; rappelez-vous qu'au Paradis ni même en enfer on n'a plus besoin de rien ; rappelez-vous qu'accroché à vos murs cela donne un peu de bonheur tous les jours. Tirages limités à quinze exemplaires. On contacte la photographe ici : s.korzekwa@yahoo.fr

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Je connaissais Sandy Shaw qui chantait pieds nus mais Sandy Krokrr... zkreko... kerzwak... je renonce, pas encore.
Au lieu de photographier des toros hisutes et brutaux, je sais bien, moi, qui je photographierais à ta place.
Piputo

Maja Lola a dit…

Un vrai communiquant ce Marc.
A la lecture de ton enthousiasme, un tour à la galerie de la rue Fresque s'impose. On a tant besoin de paix intérieure ....
Et puis, si en plus, on profite du joli sourire de cette jeune fille ...

Sandy Shaw, Monsieur Piputo ? Eh bé !
ça ne date pas d'hier !

Marc Delon a dit…

ben oui piputo mais je n'oserais jamais le lui demander : tu te rends compte si elle disait oui ?

jeune fille, jeune fille... jeune femme ! En tout cas il ne faut plus dire "mademoiselle" il parait que c'est comme si on disait "niaise", que ce serait sexiste... mes patientes de 12 à 18ans faut que je les appelle "madame" alors, maintenant ? Comme elle devient zarbi la vie...
Pourtant j'en connais aussi de 40 ans qui sont toutes frétillantes quand on leur donne du "mademoiselle"... faudrait savoir... bref, on sait plus comment il faut faire pour se parler, tout communiquant qu'on est...
ça devient d'un compliqué... Ah si je sais : faut se borracher au Redbull et dire à la meuf qu'on est pété de tunes comme un footballeur et là on peut lui parler : j'ai bon ?

el Chulo a dit…

on dirait que tu n'es pas sûr d'avoir bon!sacré marcos va!

Maja Lola a dit…

Bien vu ! Il y a une "clientèle" pour ça. Mais ton charme naturel devrait te permettre de ne pas casser ta tirelire ni te faire absorber des boissons dopantes ...
Fi des Mademoiselles inappropriees ... Un Madame bien adressé devient un véritable piropo ...

Maja Lola a dit…

Voilà donc le lieu de recueillement des toreros avant le combat ... Tu as de la chance d'avoir pu y pénétrer.
C'est bien une croix de Camargue au premier plan ?

Marc Delon a dit…

Une chance, une chance... faut que j'en ressorte hyper vite avant de me liquéfier, c'est devenu quasi pavlovien... à force d'enterrer des gens qu'on aimait.
Il parait que josé Tomas le mystique christique n'y fout jamais les pieds nulle part. Comme quoi, on a peut-être tout faux dans nos interprétations...

De Camargue, oui. A Aigues-Mortes, les employés des salins en immergent pour les recouvrir de cristaux de sel.

el Chulo a dit…

qui a parlé de "mystique christique?"

Anonyme a dit…

Oui, elle est émouvante cette chapelle : on réalise que c'est là que se cache la faiblesse des toreros qui, dans l'arène, vont jouer à être forts.
Au fond, c'est le rôle de toutes les chapelles, nous voir tels que nous sommes.
Gina

Marc Delon a dit…

Moi Chulo, mais ce n'était pas original, on le lit partout...

pedroplan a dit…

Ne pas mettre les pieds à la chapelle ne retire rien à la recherche de pureté ou d'absolu, ce me semble. Mais c'est un vaste débat. Que je n'ai pas le courage d'entamer.

Marc Delon a dit…

Trop tard. Sauf que c'est assez raccord avec l'idée qu'on s'en fait.

el Chulo a dit…

raccord? idée qu'on s'en fait? c'est quoi?

Marc Delon a dit…

je réponds à "pedroplan"...