![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgyAhuAOBQNPcz5SR2zsRexEPMK9ub8fJbQUW5qdoOoEjzwX-83Sip48nUnvVxj5_UbsWSdqEOe3RtS5LrbdWW3WqxE0lD0GIgOcPbu0IJXvcKmQz7ktLz3OFc3oO75HGB04Sd52wAuhrY/s640/EVA-YERBABUENA-CYE-3-JeanLouisDUZERT.jpg)
Que
façonne-t-elle au tour de potier ? Une urne funéraire pour les
cendres des morts, un vase pour les fleurs des champs putrides
jonchés de cadavres ou une jatte pour garder le riz nourricier pour
éviter une deuxième mort aux rescapés ? Je reconnais qu'il est
assez difficile de le savoir et aurais-je seulement pensé qu'elle
évoquait la guerre d'Espagne si je n'avais pas lu un article de
présentation ? Se dévêt-elle de cette hispanité de danseuse
qui lui colle au corps, quand elle quitte ses robes pour n'être plus
que dans le simple appareil d'une femme révoltée, triste, d'où
sourt l'incompréhension face à tant de violence ?
On
l'imagine sous la douche pour la récupération d'un aspect moins
badigeonné d'argile quand apparaît le gominé de service au
physique d'étalon fougueux, aussi pimenté qu'un chorizo fuerte,
apte à faire frémir la ménagère de plus de cinquante ans d'un
seul coup de talon rageur, venu crânement centrifuger son Pento sur
son copain chanteur... Nature oblige, et fervent du mariage pour
personne, j'ai plus goûté la fantaisie de sa partenaire, menue
ingénue, ses exquises mimiques espiègles et ses postures
''craquantes''.
J'ai
goûté aussi le combat de coqs de ces danseurs revenus torses nus et
bermudas zoulous emplu-déplumés, grelots aux chevilles ou poignets,
qui s'affrontèrent stylistiquement, si cambrés que tous les kinés
de la salle avaient mal en L4-L5 et rétroversaient machinalement le
bassin sur leur fauteuil, tandis que les ménagères en surchauffe
déglutissaient de plus belle. (l'aile ou la cuisse?)
La
prestation de la Yerbabuena ne m'a par contre pas paru spécialement
ébouriffante même si elle esquissa avec son châle, une
''Serpentina'' digne des plus belles heures de Paco Ojeda... Mais
j'avoue là mes limites, le spectaculaire n'étant pas toujours gage
de supériorité... Un spectacle très applaudi au final qui ne
restera toutefois pas dans mes personnelles annales, avec une
danseuse moyennement tellurique et pas assez saignante pour
l'évocation d'une telle guerre. Je rappelle pour la troisième année
consécutive qu'il ne s'agit là que de l'avis d'un spectateur et pas
d'un connaisseur. Mais quand je l'aurai dit dix fois je le serai peut-être devenu ? La Maja Lola qui complète habituellement la pareja de choc, improbable, viendra-t-elle à la rescousse ?
Vous le saurez dans les prochaines heures... PHOTO DUZERT
Pas
de « trip» avec la Yerbabuena
Le
sujet, ambitieux, d’évoquer la guerre n’a pas été une
réussite. Une scène plongée dans l’ombre où la lumière se
brise sur les dos de trois hommes à genoux, deux femmes en pleurs et
souffrance traversant la scène puis le claquement des fusils et la
chute des corps ….
Voilà
pour une entrée en matière tout à fait cohérente.
Malheureusement, la suite du spectacle tombe dans un curieux mélange
de styles.
Seule
la Feria donne une jolie touche colorée avec notamment un
Eduardo Guerrero et un Moisés Navarro époustouflants de force, de
virtuosité et d’émotion, bien servis par une Mercedes de Cordoba
en charmante « aguicheuse » courtement volantée fuschia
almodovaresque qui ne démérite pas dans le zapateo et la grâce
flamenca.
Le
combat à mort entre les deux danseurs est sans nul doute le point
culminant de ce spectacle. Toute mon émotion s’est cristallisée
là.
Mais
la grande désillusion de la soirée est …. La Yerbabuena. Si son
zapateo est sans faute, sa danse est loin de donner le « pellizco »
et encore moins l’émotion. Une gestuelle pauvre où un entêtant
moulinet du poignet droit répétitif devient vite désagréable, un
lever de bras asynchrone, sec et métronomique , et un vestuario
morne et triste (elle avait même emprunté le fond de robe de sa
grand’mère) ne sont pas à la hauteur des espérances de
virtuosité.
Reste
que certains tableaux rappelaient d’autres tableaux …. ceux de
Goya et la guerre napoléonienne : le « Tres de Mayo »,
le Carnaval avec ses danseurs fous, un san-benito et des
« peleles » au bout de piques guerrières qui ont
dû certainement inspirer la mise en scène.
Quant
à la musique, l’éclectisme était aussi de mise : j’ai
reconnu un fond de comptine enfantine chantée souvent par les tunas,
il y avait de la copla période franquiste costa del sol, de
la rumba catalane ….
Restera
de la soirée l’originalité du bain de boue de la Yerba qui m’a
donné beaucoup d’inquiétudes quant aux moyens mis en œuvre par
le technicien de surface pour le nettoyage des projections terreuses
….
Maja Lola
3 commentaires:
On a l'impression de rentrer d'un long voyage et de se retrouver chez soi.
Pas de poussière et ça brille !
Gina
Maja parfaite!
Je veux insister sur le fait que j'ai aimé le texte de Marc "new look", précis, sobreet riche.
Marc, pour un peu, on aurait été inquiets
Enregistrer un commentaire