Aaaah l’écriture…. Le point
de départ est la frustration intolérable d’une ambition déçue, de la souffrance
d’un manque de reconnaissance. Imaginez : vous vous piquez d’écrire et
unfortunately, les maisons d’édition restent hermétiques à votre ‘’génie’’… Ha,
Ha Ha… ça rappelle des choses à quelqu’un ? Je veux les noms… vous serez
publiés ! En tant que ratés s’entend. Allez zou, un petit coup de canif
dans les entrailles, histoire de se rééduquer l’ego, non ? Vraiment pas ?
Ils sont où les ratés du prix Hemingway par exemple, hein ? Les pas
vainqueurs, les même pas finalistes, les bouffis-indignés qui écrivent à la
direction pour s’indigner de pas avoir été choisis, hein ? Même pas honte ???
Non mais dis donc, espèce de gros raté pétri de ‘’GRANDECRIVISME’’ sors de ta
bouffissure ! Tu veux que je te montre l’exemple ? Raté 1er :
Delon ! Allez envoie ton nom GRANCOUILLONDEPROSATEUR… (et allez… encore un
wagon d’ennemis sournois)
Oh pardon... reprenons : Et donc comme tous les
ratés, ou, soyons plus délicats, comme tous les pas encore révélés, Niney, alias
Mathieu Vasseur, survit d’expédients, de petits boulots comme débarrasseur de caves
et de greniers et un jour lui tombe dans les mains du haut d’une armoire, un
manuscrit : le journal d’un appelé en Algérie. C’est percutant dès la
première phrase :
<< Ce matin, j’ai tué un homme >>
et Mathieu,
piètre écrivain mais bon lecteur, identifie que ce journal peut faire mouche. C’est
pour lui une révélation, ça peut être comme ça la littérature, pas besoin de
mots savants dont quatre-vingts pour cent de la population ignorent le sens. Ca
peut être simple, direct, à l’os, impressionnant de vérité, la preuve, il est
le premier fasciné. Alors, cette maison à vider ayant été déclarée appartenir à
un homme seul dont la dépouille n’a pas été réclamée, il s’approprie l’œuvre,
la recopie, la signe, l’envoie et … bingo, prix Renaudot ! Fortune, Amour,
Gloire, Ray-ban, BMW, etc.
Mais quand on initie une
procédure à l’envers, on ne se rend pas toujours compte des conséquences à
venir. Rétropédalage assuré. Il faut par exemple réaliser en urgence, au moment
même où l’éditeur vous annonce qu’il veut vous publier, qu’il va falloir tout
savoir de cette guerre d’Algérie pour justifier ne serait-ce que le travail de documentation
supposé. Il faut apprendre les postures et tirades de l’Ecrivain, soutenir les
interviews, bref, apparaître crédible par rapport à la qualité de son œuvre. Ne
pas décevoir, mais, si donner le change est possible dans le temps béni de la
séduction, dans la durée, les inévitables complications rappliquent plus vite
qu’une charge de fellaghas déchaînés. Alors, quand l’étau se resserre, pour ne
rien perdre, dans cette urgence absolue, si tuer permet de fuir dignement la réalité,
tuons. Comme Léon Vauban le fit en Algérie entre deux paragraphes de son
journal.
Le type d'engrenage traité aussi, on s'en souvient, par Woody Allen dans Match Point
Mais ici, la fin éminemment
plus cruelle et spectaculaire, n’a pu sortir que du cerveau malade d’un de ces
écrivains au cerveau persillé de ce truc appelé talent, car... non, je ne vous explique pas. Il vous faudra donc
vous déplacer pour la connaître. D'autant que, pour tout vous dire lecteurs, je n'ai pas que ça à f... on soupire dans la salle d'attente... Allez-y, je vous y encourage car << ça vaut le
voyage >> comme ils disent chez Michelin.
2 commentaires:
Moi ça me rappelle la très célèbre première phrase de l'Etranger de Camus "Aujourd'hui, maman est morte".
y'a que des génies... que des gens qui ne savent pas rire d'eux-mêmes... je n'ai reçu aucun nom ;-)
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