Inherent vice de Paul Thomas Anderson
Alors là... j'avoue, je n'ai pas tout
compris... c'est peut-être pour ça que j'ai aimé.
Enfin, aimé, c'est peut-être un peu
fort. Disons que je n'ai pas détesté me faire enfumer deux heures
et demie durant, par ce ''power flower thriller'' jointé et déjanté,
par sympathique réminiscence nostalgique des Seventies. Eh ouais, je suis assez vieux pour les avoir traversées.
Tout en ayant ressenti la déception
d'une musique de film pas à la hauteur alors que l'époque avait
pourtant produit du choix psychédélique à la bonne fragrance de marijuana.
Joaquim Phoenix alias Doc Sportello plante un détective halluciné sous permanente inhalation herbeuse
exotique. C'est comme un Puzzle géant, un labyrinthe
incompréhensible, une jungle inextricable. Et au bout de... pas
longtemps, on est aussi perdus que le Doc, à croire que la fumée de
ses pétards traverse l'écran. On balance en danger de quitter
prématurément la salle entre l'envie du décrochage et l'intérêt
de l'image mais au fil des tafs tirées par une loco Sportello à faire pâlir celle de la ligne Anduze-Saint-Jean du Gard, et une
fois admise l'idée qu'on restera enfumé par l'énigme brumeuse, on
perd la force de s'en aller et on laisse, dépité, planer le
planant scénario que chaque information supplémentaire devrait
contribuer à dénouer – c'est notre vœu de spectateur – mais
complique encore un peu plus. Or, si le Doc vaporetto fume pour
oublier, nous, à qui cela pourrait faire passer le temps, on se
rappelle que désormais tout est interdit. Des fois qu'il y aurait un détecteur de fumée brumisateur de mousse apyre au-dessus de nos têtes...

1 commentaire:
C'est savoureux ...à lire, excellent!
Si " faut pas y aller avec un esprit sain et rationnel, un raisonnement logique ou une quête impatiente de vérité", alors, on est trop intelligent, on n'ira pas.
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