mardi 24 mai 2011

3.150.000...




Figurez-vous qu'en tant que bloggeur à succès, j'ai été invité à la conférence de presse organisée par les éditions du Diable pour vous documenter sur la 7è édition du prix Hemingway...



Journaliste ! C'est ça que j'aurais dû faire ! Journaliste local, ça doit être bien comme métier, non ? Pas grand reporter kidnappable ou mitraillable au fin fond du Boukistan, mais journaleux dans le canard du coin, c'est ça que j'aurais dû faire, moi. Pas cassant, comme job, pas tout le temps le nez dans la maladie et la mort, chauffé l'hiver, climatisé l'été voire même désaltéré, et le reste de l'année chez toi, devant ton PC, à te faire rémunérer pour faire semblant d'apprendre aux gens ce qu'ils ont déjà lu sur le net... Cool, non ?




Entrer gratuitement aux spectacles, ''callejonisé'' les jours de corridas, de tous les vernissages, cocktails et autres apéritifs... bavarder, discourir, parcourir les galeries d'Art, la coupe de Champ à la main, traquer l'évènementiel socio-culturel en billebaude, quoi, avec cette petite satisfaction d'en être, cette jubilation intime et confuse de savoir que tu en fais partie, de ces priviligiés. Trop d'la balle...




Si je leur refilais les aisselles suintantes de madame G, qui sentent l'échalotte, les attraperaient-ils à pleines paumes pour drainer sa lymphe qui pisse au travers des vésicules qui éclatent comme des bulles à la surface d'une peau craquant sous pression de cet oedème majeur bombardé par son cancer agressif ? Mmm ? Personne pour échanger nos jobs un mois durant ?




Tandis que là..., et vas-y que je déambule avec ma belle robe dans les jardins ombragés de l'Impérator, un verre à la main et une tartine de Brandade dans l'autre, en pestant contre cette température estivale... et vas-y que je te donne rendez-vous au prochain cocktail en t'expliquant où j'ai acheté ces escarpins rouges qui t'ont fait blêmir de jalousie ma vieille...




Et voilà... je n'ai pas pu m'en empêcher, après les toreristas, les socialos, les cathos, les bien-pensants, Les Strauss-Khaniens turgescents, j'ai maintenant les journalistes à dos... ça commence à devenir angoissant : quand j'aurais brocardé tout le monde qui restera-t-il pour m'aimer ?



Même les sponsors s'étaient déplacés dis donc... du coup y'avait un buffet Ricard-Brandade de morue des plus roboratifs. Dans la brandade, ce que j'ai préféré c'était Julie, la communicante. De longues jambes dorées comme les toasts de pain grillé sur lesquels reposaient les quenelles de morue atomisées... Julie, elle, jeune femme distinguée que je me garderais bien d'associer au butin des Terres-Neuvas devenu vil sobriquet, n'était pas atomisée du tout : intacte, fraîche, printanière. Enfin, vous comprenez que de par mon identité génétique j'y ai été plus sensible qu'aux moustaches du communicant de chez Ricard, irréprochables au demeurant.





3.150.000 signes, le seul chiffre qui n'apparait pas dans le dossier de presse est celui que j'ai le mieux retenu : le voici donc. C'est quoi un signe ? Tout espace ou lettre.



175 nouvelles venues de 15 pays



93 d'auteurs vivant en France



82 textes provenant du monde entier



69 de pays hispanophones : 49 d'Espagne, 7 d'Argentine, 6 du Mexique, 4 de Colombie, 2 de Cuba, 1 du Pérou



99 textes en français, 72 en espagnol, 4 en Anglais



34 femmes et 142 hommes et 136 auteurs pour la première fois



11 ont participé deux fois



9 ont concouru à 3 reprises



14 ont tenté 4 fois leur chance



1 a apporté 5 fois sa contribution



3 ont persévéré 6 fois



1 a concouru 7 fois ! (le premier qui se marre... a dix j'ai une carte de fidélité qui me donne droit à une pizza du Diable à l'huile épicée)



Ils sont 37 du Languedoc-Roussillon, 21 de Provence-Alpes-Côte d'Azur, 12 de Paris, 8 d'Aquitaine, 4 de Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées, 3 d'Ile de France, 2 des Pays de la Loire, 1 de France-Comté, 1 de Lorraine.



Répartition des auteurs du Languedoc-Roussillon par département :



1 des Pyrénées-Orientales, 1 de l'Aude, 14 de l'Hérault, 21 du Gard dont 6 de Nîmes !



Evolution du prix de 2005 à 2011 : sa participation a été multipliée par 5 en 7 ans, passant de 37 à 175 candidats en 2011 disséminés dans 21 pays au total ; 550 nouvelles reçues ; 6 recueils édités regroupant les 80 meilleurs textes.



Dans ces conditions, tout lecteur de ce blog qui me souhaiterait benoitement "Bonne Chance" serait considéré comme pris en flagrant délit de foutage de gueule avéré et non charitable, auprès duquel des représailles ciblées ne manqueraient pas de voir le jour. Quant aux 175 candidats et leurs 3.150.000 signes, tous attendent désormais un seul signe, celui par lequel le jury désigne le vainqueur. Décharge d'Adrénaline pour lui. Cent soixante et quatorze autres verront leur ego abattu d'une décharge de chevrotines. A chacun ses émotions.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Journaliste dans un quotidien local: aller photographier les gagnants du concours de balcons fleuris à la maison de retraite, le nouvel élu du conseil municipal, l'essai qui va nous donner la finale (ça se joue le dimanche bien sûr), faire le compte-rendu de la réunion de l'agglomération (le soir)... alors oui, tu serais dehors tous les soirs et les après-midis... mais pas sûr que ça se passe comme dans tes rêves, enfin, dans tes textes...

isa du moun

même le captcha est d'accord,il a dit "monon"

el chulo a dit…

J'ai une fille journaliste, qui a donné dans le localier, fait de bonnes études, et s'est "reconvertie" dans la com.

je suppose que le monde des kine est très dur, mais je peux te dire que le monde de la pqr est tout simplement "difficile" pour ne pas entrer dans de mauvaises métaphores, surtout pour une jeune fille de 20 ans, dont le seul péché fut d'etre admise a 18 dans une bonne école de journalisme.

je peux te dire que ce boulot est "inhumain" surtout pour les filles, enfin tu me comprends.

machisme, vulgarité, connerie, abus de pouvoir, écritures de gorets, prétention, nullité.