dimanche 8 février 2009

LAPIN A LA CEVENOLE : MIAM




Deuxième temps : la cuisson


On va partir du principe que, nostalgique des plats de votre grand-mère, vous avez un jour enfin réalisé qu'il vous fallait absolument investir dans une cocotte en fonte, non, pas celle, légère, qu'on vend chez Ikea à 26 euros, mais une autre, bien chère et bien lourde, dont vous n'aviez pas envie de vous encombrer. Et bien c'est celle-là qu'il faut, une Staub, en fonte épaisse, de plusieurs kilos avec son couvercle à picots auto-arroseurs. Ca rigole pas en Alsace ! Elle coûte 5x26 euros mais votre arrière-petite-fille s'en servira encore. Il n'y a pas à tortiller, le secret de la fonte c'est son inertie. La recette n'est qu'une suite d'évidences : après avoir fait revenir les morceaux dans de l'huile d'olive, on les sort pour mettre les oignons, les olives et les cèpes, deux feuilles de laurier, des branches de thym, des gousses d'ail en chemise, et on repose les morceaux par-dessus. Salez, poivrez et poivrez encore. Ne laissez pas votre compagne, si vous en avez une, régler l'assaisonnement, les femmes étant modérées en tout et obsédées par votre santé, elle salerait peu pour votre tension et ne poivrerait pas assez pour ménager les papilles infantiles... Couvrez, laissez mijoter deux heures durant - vos invités seront KO debout dès la porte d'entrée franchie, en respirant ces effluves - donnez un tour de cuillère en bois tous les quarts d'heure. Vous pouvez garder le quart des olives et le quart des cèpes que vous ne rajouterez qu'à un quart d'heure de la fin pour qu'ils aient meilleure figure. Hachez le coeur, les rognons et le foie et incorporez une demi-heure avant la fin de la cuisson, cela épaissira la sauce. Coupez des tranches épaisses d'un bon pain au levain, bien croûteux, débouchez un château La Louvière "frais de cave" et festoyez. En entrée, j'aime bien les assiettes colorées. Aujourd'hui c'était brandade de morue, tomates confites et olives aux piments. Nadège finalement n'est pas venue, dommage, je lui aurais dit combien j'avais apprécié son pastiche "Hemingwayen" d'hier sur son blog "Autour des taureaux".

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Les ails en chemise, il fallait y penser !
J’essaie de m’instruire, je lis, relis, j’observe le plat, je respire des parfums et je suis hachée, écrasée de complexes.
Gina

Anonyme a dit…

La Louvière, excellent, j'y ai fait les vendanges étant jeune...
La niña de la Luna

Marc Delon a dit…

You pleasant, I suppose ? en résumé : on balance tout dans la fonte, on ferme avec le couvercle auto-arroseur, on attend deux heures, on mange. Ah bien sûr si on oublie d'allumer le gaz...

Ludovic Pautier a dit…

aaahh ! un la louvière...je suis rassuré, j'ai cru pendant 24 h que tu allais vraiment accompagner cette succulente recette ar cet insignifiant "1" de lichine qu'on voit sur la photo de mise en route. au début je pensaait que tu allais le balancer dans une sauce pour laquelle il est fait, mais non , rien dans la recette don tu nous gratifiat au fur et à mesure. j'allais te déclarer irresponsable quand la louvière s'approcha . et emporta mon adhésion.

ludo

ps : sur l'entrée tu sirotes quoi ? un albariño ? un côtes de thongue ?

ludo

Marc Delon a dit…

le "1" de Lichine 3,78 euros à l'hyper tant décrié était ce que j'avais sous la main au moment de photographier... il a quand même fait l'entrée parce que mes invités ne suppotent que le rouge et c'est vrai qu'il est insignifiant... voire désagréable. il m'a permis de m'apercevoir que mes amis s'y connaissaient encore moins que moi en vin. Ils l'ont trouvé "bien" ou alors ils sont très polis ! La Louvière 2001 un poil trop boisé à mon goût mais bien plus élégant, c'est sûr.

Anonyme a dit…

Marco,

Avec les us et coutumes ,un garçon une fille !,un garçon une fille!.
ciao
bruno

Xavier KLEIN a dit…

Léger "la Louvière" pour ce genre de gourmandise méridionale. Va être estourbi par les olives et les aromates!
Je verrai à la rigueur un Saint Estèphe ou un Haut-Médoc puissants, mais en sus, étant traditionaliste, pourquoi ne pas faire simple avec un des merveilleux vins du cru?

Marc Delon a dit…

Ah ben non, il a du corps quand même ! et il ne s'est pas laissé impressionner ce 2001...
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C'est qu'on en boit sans arrêt nous ici du côte du Rhône... et un châteauneuf du pape à 14 ou 15° ça bastonne trop à mon goût, on ne peut plus se lever de table après...

Anonyme a dit…

voilà bien les hommes : Marc, fatiguez-vous à nous concocter des plats et de belles photos : seul le vin leur monte à la tête !
Gina

Xavier KLEIN a dit…

Là où je tendrai à modérer ma pensée, c'est qu'en règle générale, je porte une inclination particulière à consommer les Pessac (surtout Léognan) très jeunes.
Ceci dit, un fier Châteauneuf à 15°, ça a de la gueule. Et en Gascogne, ça n'effraie pas. On joue au rugby nous et parfois à la soule!
Quand on a goûté au très confidentiel madiran d'avant-guerre (du Golfe) du Père Vigneau, on peut tout endurer (je t'en réserve une bouteille quand tu te déplaceras).
Ya pire: l'Irouléguy (signifie vinaigre en basque).