mardi 7 juillet 2015

Comme un Avion de Bruno Podalydes



Michel est un infographiste quinquagénaire plutôt velléitaire. Son rapport à ses fantasmes est vraiment très intime et la plupart du temps, y penser suffit bien à l’évasion salvatrice. C’est ainsi que s’il admire l’épopée des aviateurs de l’aéropostale, conduisant son scooter accoutré comme Mermoz,  il ne goûte guère qu’on viole son aventure intérieure stratosphérique par la vulgarité d’un cadeau pour lequel se sont associés famille et amis : un baptême de l’air de 3 heures : un truc à vous dégoûter définitivement de l’aviation…
Il s’ennuie un peu dans sa crise du milieu de vie, à la maison comme au boulot, quand surfant sur le net, il tombe soudain en arrêt, aussi frémissant que mon Setter Anglais sur gecko des façades, devant le carénage d’un Kayak Grand Raid 416, profilé comme un fuselage d’avion. Sauf que là, l’objet, sa construction, son prix, la technique pour le maîtriser, tout est accessible.
Pour une fois, Michel va enfin passer à l’acte. Entendez : ramer sur son toit, en cachette de sa femme. Comme tous les garçons passionnés, il se dote de tout le matériel High-Tech y compris superfétatoire qui lui permet de rêver. Mini-barbecue de combat, lampe à dynamo, tente deux secondes, ultra-sons anti-moustiques, couteau flottant, pagaies en bois exotique, jupe de Kayak, lunettes, fûts étanches, gilet de flottaison dans lequel sa femme le surprendra.
Obligé de tout lui avouer, il lui montrera tout son barda et là, surprise, elle l’encouragera à aller au bout de son rêve et le mettra quasiment à l’eau, offrant à son couple une respiration inédite.
Tout est possible. Tout est permis. Chante Moustaki quand la proue de l’embarcation ride la rivière. L’aventure est là, toute proche, en bas de chez soi, même si il a encore besoin que sa femme lui tienne la main pour le relancer dans un premier faux départ où il sifflera sur l’herbe en sa compagnie, comme un enfant rassuré, toutes les compotes de survie de son goûter…
L’objectif du raid ? Rallier la mer. Las, à quatre kilomètres de chez lui, cette auberge sur la rive est si accueillante, déjà si dépaysante, la patronne si hospitalière, pourquoi ne pas faire ici la halte dont sa vie a besoin ?
Mais de son passé on ne largue jamais vraiment toutes les amarres et les ‘’joies’’ de la géolocalisation des portables joueront des tours à ce couple modèle. Conseils aux aventuriers amateurs : n’emportez pas votre smartphone…
L’aficionado Bruno Podalydès nous livre là, un joli film, tendre et poétique, qui nous encourage à vivre notre vie,  à se mettre en vacances de la routine, à oser. Certains s’y ennuieront certainement, pensant que ‘’Comme un Avion’’ ne décolle jamais. Pour ma part, ce film m’a embarqué et j’aurais bien aimé que le Grand Raid 416 l’emmène jusqu’à la mer, rester une heure de plus avec lui pour assister à d’autres aventures et rencontres nourrissantes. Ramer pour ne pas se crasher.

Les Pensées du Jour

Le travail n'est pas toujours révélateur d'un potentiel : par exemple, certains élèves de ma classe n'ont rien fait pendant l'année et ils auront quand même leur bac.

 Moralité et politique ne font pas toujours bon ménage ( ex : DSK ).

 Le langage n'est pas seulement parlé. Il y a aussi les gestes ( plus ou moins prononcés en fonction des pays ).

Parfois, il est vrai que l'on se sert du langage comme un outil pour arriver à ses fins : ici, j'essaie désespérément d'utiliser le langage pour vous prouver que je mérite une bonne note.

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www.perlesdubac.fr

(EXCLUSIF) - Le père de Manuel Valls témoigne !