mercredi 31 août 2011

Edito 2 : l'énigme du passage


Je sais, vous avez passé une très mauvaise nuit. La fracture de la verge, vous ignoriez peut-être que cela était possible. Et à votre âge, avec votre passé de tabago-alcoolique qui vous inflige désormais le coup de la panne à mi-temps, apprendre que votre bien le plus cher, votre âme, votre signature, votre ultime paraphe, votre popaul chéri, votre nom, quasiment, que vous prolongez par votre progéniture à la pointe de vos spermatozoïdes, peut se briser d'une ruade sauvage d'un sexe dit faible, ça vous la coupe déjà bien. Injustice suprême, alors que vos roideurs s'amollissent progressivement, l'oie blanche que vous initiâtes il y a maintenant des lunes, la douce fleur bleue naïve et rougissante à qui vous fîtes découvrir toutes les cochonneries contre lesquelles sa maman l'avait mise en garde, s'est cougardisée à force de fréquenter sa bande de copines divorcées qui font rien qu'à dauber sur les mecs... Et maintenant c'est elle qui réclame... et c'est vous qui peinez à fournir... elle qui prend des initiatives acrobatiques d'Amazone délurée alors que VOUS venez d'apprendre que ça pouvait "broken the shavensbrück !''
Après elles s'étonnent, les castratrices, qu'on soit si bien entre potes devant un match de Rugby, à manger des pizzas et boire des canons. On y risque que d'se marrer, et en toute sécurité !

A part ça ? Vous avez écouté Rocard chez Mouloud Achour, j'espère !?! Trop bon ! Un bon contre-exemple jouissif d'une anti-langue de bois. Bon, vous saviez déjà que je haïssais aimablement le socialo moyen, cette lopette de la conviction, ce grand bourgeois dégoulinant de démagogie, ce privilégié qui t'inflige des leçons de morale, ceux-là même qui sont venus (Fabius, Lang) se permettre de salir la seule personnalité d'envergure, le seul cerveau du PS, qui leur est infiniment supérieur. Ah qu'est-ce qu'ils l'ont crainte la déclaration de papi Michel, tellement elle faisait mouche ! Comme tous les papis, il n'en a plus rien à faire papi Rocard, de ce qu'il va déclencher, alors il dit les choses, cash. Trop bon, je vous dis... Il suffit de googueliser DSK/ROCARD et vous y tomberez dessus.

Je préfère un communiste grand teint, voilà au moins un homme qui a des convictions et un idéal, ou un Mélenchon, tout sauf tiède et doucereux, qui vit ce qu'il pense quand il le dit. Tandis que Lang... dès qu'il apparait je ressens un écoeurement... être aimé est son seul souci politique... oui, c'est bien la fête de la musique, oui... et Fabius... alors là j'ai de suite envie d'aller aux cabinets... A propos de Ségolène, en gros, Rocard pense que ce serait une bonne mono de colo... ou une bonne enseignante de catéch dans une école militaire... trop bien. Bon n'insistons pas trop sur la politique ça couperait les amitiés.

Et les toros dans tout ça ? Ca fait un bail que j'ai pas vu la queue d'un... depuis Millas. Un type m'inquiète : José Tomas. Au côté obscur, mystique et taiseux, il a rajouté la maigreur. Vous l'avez vu à Valencia, dans son costume "Jambon de Parme désossé" ? Il fait peur, non ? Es maïgre comme oun clavel, on dirait du côté de la Placette... Cadavérique, déjà... Comme s'il l'appelait de ses voeux, la mort. Sauf que, vu les toros qu'il impose, on ne peut pas dire que ce dessein soit poursuivi. Le plus taquillero des toreros déplace-t-il désormais les foules sur leur envie de le voir triompher ? Pas sûr... L'inconscient collectif me fait l'effet de se déplacer pour observer une énigme. L'énigme du passage de la vie au trépas. La sienne, approchée au millimètre ou dans l'abnégation du contact qu'il ne cherche même pas à éviter, comme la nôtre, dont on sait qu'elle nous attend quelque part mais dont on ignore tout. Quand ? Comment ? Douloureuse ? Lente ? Instantanée ? Digne ? Misérable ? L'autre jour un type de quarante-cinq ans en pleine santé, traversait la place des arènes, il est tombé à hauteur de la statue. Mort. Chaque mort de toros est si improbable à obtenir avec un chiffon et une épée qu'elle nous rend un peu plus de vie, il me semble. Ce doit être pour ça, qu'on va voir les corridas.
Photo piquée sur le net à un site anti-taurin qui l'avait lui-même piquée ailleurs pour illustrer à quel point la tauromachie était barbare...

mardi 30 août 2011

Edito I : Fractures sociales

Du viol puni de soixante et quinze ans de réclusion mué en ''rapport non consenti précipité'', à l'ouragan dévastateur mué en ''Irène femme fontaine diluvienne'', en passant par la pissette aéro-Depardienne, tout est allé à veau-l'eau la semaine dernière, me semble-t-il. Ne croyez pas que je le regrette, c'est seulement que je reste intrigué. Des questions me viennent : pourquoi nomme-t-on toujours les catastrophes naturelles de grande ampleur par des prénoms féminins ? Ou bien, comment fait-on pour tuméfier un vagin ? J'en sais pourtant des choses... mais là, je ne comprends pas. A moins de tenter une entreprise désespérée comme vouloir à l'âge adulte réintégrer une matrice utérine pour enfin se sentir à nouveau flotter dans l'abri liquidien originel... mais même au forceps, la tête ne passerait plus.

Le sexe de DSK c'est trop petit, la Torre Agbar c'est trop volumineux... je n'arrive pas à saisir quelle action ''tuméfiante'' on peut entreprendre pour mener à bien le projet. Ça ne s'attrape pas, un vagin, cela s'habite ! A moins que les journalistes ou les traducteurs aient confondu avec la vulve. Vous avez remarqué que ce mot n'est jamais employé ? J'entendais même l'autre jour sur les ondes, un type soutenir que le sexe de la femme n'avait pas de nom ! Ben, merde alors, et d'où il sort lui ? Vulgo vulgum pecus, va ! Certes le mot n'est pas très heureux à prononcer mais il existe et désigne bien le sexe ''tuméfiable'' de la femme ! D'un coup de poing par exemple. Sinon qui m'a dit récemment que les espagnols c'étaient des bourrins, qu'ils ne connaissaient rien aux femmes, qu'ils ne savaient pas ce qu'était un clitoris... ? Enfin...


Bref cette histoire nous aura appris que violer une menteuse noire et en situation plutôt irrégulière est moins grave et que pour une épouse drapée dans le déni – ou l'acceptation blasée depuis belle lurette ? - en tout cas pétrie de l'ambition d'être un jour la deuxième dame de France – pour la première il semblerait que ce soit devenu compliqué - apprendre les preuves scientifiques du fameux ''rapport non consenti précipité'' ne soit pas une raison de quitter ce sourire satisfait constamment arboré. Si ce n'est pas se couper du peuple, ça, je ne sais pas ce que c'est... C'est vrai quoi, on ne leur demande pas de pleurer, ni même de rougir, encore moins de mourir de honte, on espérait juste qu'ils ne soient ni tristes ni contents, juste neutres. Mais non, ça les fait marrer... trop cool la mémère. A quand le reportage sur l'odieux piège dont ils ont été victimes ? Un truc aussi : un acte sexuel qui ne serait pas un viol mais un « rapport non consenti précipité » qu'est-ce que c'est ?

Par contre, fracturer une verge, je sais comment on y arrive maintenant. Ouaip. Sans déconner. Ou plutôt en ''déconnant'' brusquement justement... Depuis que j'ai mangé à côté d'une jolie infirmière en urologie qui m'a raconté avec malice les histoires salaces de son service... Ah ben oui, hé, entre pros de santé, faut bien verbaliser pour repartir limpio au boulot. Non, on trahit pas le secret, on dit pas les noms des gens, mais quand même, on se raconte... Je vous en fais profiter ? Ohlàlàaaaa comme céty qu'elle brille votre prunelle... Elle était vraiment jolie cette infirmière en plus... pas toute jeune, jeune, mais bien, bien, jolie, jolie, voyez... avec de la malice et de l'expérience dans l'oeil... c'est dommage qu'elle racontait ça trop crûment, genre chui ton complice, mec... alors qu'un homme, y'a pas un truc qu'il déteste plus, qu'une femme vulgaire. Elle n'avait pas compris ça, encore. Un homme qui l'est forcément de temps en temps, salace et vulgaire, avec ses copains festayres, ce qu'il veut observer chez la femme c'est tout le mystère de son contraire, l'élégance d'esprit, la hauteur de vue, la finesse d'analyse, rien à voir avec la complicité ordurière et libidineuse qu'elle m'a proposée et qu'elle pensait très séduisante... et non...tout faux... ou alors il faut être très rigolote. Ce qui est loin d'être donné à tout le monde.


Alors comme ça vous pensiez qu'un truc tout mou et sans os ne pouvait se fracturer ? Eh bien non ! Enfin, si ! La verge, quand elle est bien turgescente, les ballasts des corps caverneux bien inondés de sang, elle est quand même plus rigide, vous vous rappelez ? Eh ben là, son patient, lors d'un missionnaire inversé endiablé – à vos tablettes Kama-Sutriennes – lors d'une redescente scabreuse de sa partenaire chevauchante en folie, à l'assiette chavirée, en plein rodeo, eh ben KLAK, la verge !

Paraît que le type il était violet (certes, avec un T) de mi-cuisses jusqu'à son embounigue (nombril) ! ''TUMEFACTOR'' qu'on l'appelait dans le service... Affreux le ''broken-pénis''... un cauchemar, d'autant que pendant deux mois man... t'as pas intérêt à avoir la moindre chtite érection !!! Sinon là, tu jouis, mon pauvre, je te dis pas comment. Or, je te rappelle que pour ta toilette du point du jour, si je te tutoie patient potentiel c'est que je compatis à l'avance, soit le moment le plus naturel pour darder sous les draps sans aucune stimulation autre que tes rêves, kicéty qui penche son décolleté sur ton corps meurtri pour te toiletter doucement ? Kicéty qu'est toute nue sous sa blouse dans le service surchauffé ? La jolie infirmièèèèèère..... Ouh noun de diou ! Nooooon, n'ayez crainte... l'urologue a sévi : les jolies infirmières se font un malin plaisir de te refiler du bromure en perf avec de grands sourires encourageants, les salopes... Et les visites ? Tu y as pensé aux visites de la famille et des amis ? T'as pas l'air con peut-être, là... Tu dis quoi à ta belle mère qui s'interroge ouvertement sur ton hospitalisation ?

Elle m'a raconté aussi ce qu'elles appellent le ''coup classique''. Le quinqua ''freshly divorced'' qui a repris le footing pour faire tomber la bedaine et finit par rencontrer sa trentenaire afin de tirer dans l'euphorie d'un libido-revival, les dernières cartouches de sa virilité retrouvée. Enfin retrouvée... stimulée, disons, mais en laquelle il n'a plus cent pour cent confiance... alors il va consulter un urologue et lui confie son angoisse de la panne, un concept qu'il a déjà connu, et qui serait un drame pour lui alors que cette jeunesse est prête à ouvrir ses compas fuselés à son charme grisonnant. Il a peur de dé-ce-voir. Bon prince, l'urologue sensibilisé par nature à sa préoccupation, prescrit la pilule magique en prenant bien garde de spécifier lourdement, de marteler l'avertissement :

- Attention... n'en prenez qu'une par vingt-quatre heures surtout, pas plus ! En aucun cas n'en prenez deux, que ce soit bien clair : une par 24 heures !
- Oui, ouioui, j'ai compris, pas de problème, je ne suis pas idiot, bien sûr, ni un Tarzan de la performance, une seule, bien sûr, bien sûr !


Evidemment, pétri de doutes, envahi par l'angoisse de défaillir, dans l'orgueil d'apparaître plus fringuant qu'un homme de l'âge de sa jeune partenaire, dans la solitude de sa cuisine miteuse où l'efflorescence de la pourriture s'étale maintenant sur la pile de vaisselle qui stagne depuis une semaine dans son évier, ce type en avale trois, se disant qu'il est paré pour le combat. Qu'il va lui montrer, à la jeunette, comme le quinqua est vaillant ! Quatre heures après, Priape arrive sur le brancard des pompiers avec un chapiteau irréductible au mitan du corps. Et là, lecteur je te le demande, n'a-t-il pas l'air con, sur son brancard au milieu des sourires infirmiers et pompiers ? Mmmm ?


Et bien sûr, l'urologue de garde est au golf... dix-huit trous à puter... alors je vous donne la solution : faites des pompes... pour appeler le sang ailleurs... en ayant d'abord rabattu et scotché la béquille qui pourrait gêner. Sauf que des pompes... à vingt ans déjà, c'est dur... alors à cinquante-cinq, devant la jolie infirmière qui les compte... une, deee....ux, c'est tout ? Tu le ravaleras ton échec viril, d'une façon ou d'une autre !






La Crise des Ânes



Photosmotstoros le premier blog comico-taurin à ouvrir ses colonnes à un anti-corrida notoire ! En effet, Elixirman bombardé collaborateur de Photosmotstoros, c'est à peu près ce qui pouvait lui arriver de pire ! C'est dans les commentaires qu'Elixirman - nom d'artiste - avait écrit ou rapporté, on ne sait, ce texte longuet mais renfermant sa petite philosophie, je n'ai donc pas vraiment besoin de son autorisation pour le publier en le mettant "à la une". D'autant que je n'ai pas grand chose à dire en ce moment 'sssscepas ? Nous autres aficionados, même affreux libéraux cupides et méchants, n'aurions jamais pu fomenter pareil montage financier, B-A BA des écoles de commerce. Je sais bien ce que nous aurions fait du premier âne : du saucisson et un apero convivial.






Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien peu étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter 500 € dans huit jours et il quitta le village. Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire, tous empruntèrent Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés. Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune. Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du surendettement. Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu les mêmes infortunes. Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes. Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés. Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants. Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ? Pour nous retrouver tous sur la place du village Samedi 15 octobre 2011 (Journée internationale des indignés)


mardi 23 août 2011

Vaut la Prune


Comme toutes les belles, elle ne se laisse pas conquérir facilement. Il faut y aller de bon matin, les sept kilos du barda photographique sur le dos, avant que la cohorte d'une étrange peuplade en uniforme – tongs, pantacourts, tee-shirt, sac à dos quechua, bob et lunettes de soleil – ne vienne la courtiser vulgairement. Il faut marcher un kilomètre puis crapahuter un peu sur les rochers, ignorer les éboulements du sentier, s'arrêter parfois pour faire une photo, interloqué par la beauté du lieu et surtout, ignorer les interdits. Car, au prétexte du sempiternel principe de précaution à la con, induit par l'action d'une rombière qui porta plainte un jour de promenade pour une entorse de cheville alors qu'elle aurait mieux fait de rester à larmoyer devant les ''Feux de l'amour'' en masturbant son caniche tout en signant son dernier chèque à la SPA, le conseil régional a érigé moult barrières, grillages et panneaux interdisant formellement l'accès à ce qui était la seule motivation touristique de se rendre dans ce village. On ne peut pas dire que l'initiative a remporté un franc succès : les obstacles ne sont plus verticaux mais horizontaux, allègrement piétinés. Imaginez, vous êtes photographe, vous venez de loin pour la voir et là on vous dit qu'il n'y a que le ruisseau d'accessible, ou alors que vous pourrez l'apercevoir depuis un panorama lointain et élevé, autant dire depuis Cuges. Alors vous vous dites que vous ne risquez que la contravention et qu'il est bien dans les us photographiques que toutes les belles se fassent rétribuer pour poser et que si ''prune'' il y a, ce sera toujours moins cher que les émoluments d'une de ses girls qui se la pètent grave, les bras toujours en l'air pour que leurs seins pourtant jeunes ne soient pas comme la cascade, en chute libre. Ben oui, je sais, vous vous marrez mais un peu gênés, ou vous êtes carrément scandalisés ou bien énervés mais c'est de votre faute aussi, personne ne vous empêchait de lire votre bulletin paroissial où on vous annonçait que parallèlement aux obsèques de la bonne madame Chastemoule – paix à son âme et surtout à ses voisins- serait organisée une collecte pour la réfection de la gouttière de l'église ou encore la fanzine du comité de quartier où l'on apprenait que le forage de monsieur Delaverge n'avait à deux cents mètres de profondeur, même pas donné l'eau d'un pastis pour faire passer l'amère pilule d'une facture superfétatoire. Le prochain numéro annonçant la liquidation du sourcier par un mystérieux criminel...

Mais non, il faut que vous n'appliquiez pas le principe de précaution et veniez me lire !

Bon, après cet auto-satisfecit égotomaniaque complètement ridicule je dois dire - mais qui pour se foutre de moi si je ne m'en charge pas moi-même ? - vous êtes tous tellement bien élevés... reprenons la marche vers la cascade. Pour tout vous dire, je ne voulais pas vous en parler... il y a déjà trop de monde là-bas... et si je ne vous disais pas où elle est... ? Mais je vous connais, ça va vous exciter encore plus et les moteurs de recherche vont ronfler... et il y aura toujours une Maja Lola – reviendra commenter dès qu'elle ne sera plus vexée – plus maline que les autres pour l'annoncer à la cantonade... si vous y allez, oubliez les tongs, même si ce n'est pas une grande randonnée, les chaussures de marche s'imposent, en tout cas si vous comptez risquer la prune... Si vous faites comme quatre-vingt dix pour cent des uniformisés tongus qui rebroussent chemin à la vue des panneaux et des barbelés qui traînent, pas la peine, mais ce serait un peu comme manger des gambas de roche sans leur sucer la tête voyez, vous passeriez à côté d'un grand moment.

Alors... j'en étais où, avant de digresser... ? Maja Lola fâchée... monsieur Delaverge liqui-killer... prune de Cuges... gnagnagna... masturber le caniche... ah voilà : ignorer les interdits, cinquième ligne !

J'ai donc progressé malgré tout sur ce ''pas'' escarpé par divers éboulements qui peuvent effectivement jouer de mauvais tours au marcheur distrait, j'ai parcouru ce sentier magique parsemé d'ombres lourdes et d'éclatantes trouées lumineuses à l'heure où le soleil se levait, je me suis engagé sous le surplomb de la falaise de tuf et ses formes tourmentées, le grondement de la cascade enflait mais comme dans un dénouement inouï, il n'était pas possible de la voir. Jusqu'au dernier moment, il est impossible de l'apercevoir, jusqu'au dernier arbre qui bouche le champ de vision, jusqu'aux plus difficiles des rochers qu'il faut d'abord franchir, attention captée, et regard baissé pour les négocier et puis enfin, au contact vibrant d'une chute de quarante-deux mètres dans un lagon émeraude, relever enfin la tête pour le choc de ce moment magique qu'aucune description, qu'aucune photo n'est capable de retranscrire quand vous vous trouvez là, en tête à tête avec un joyau de la nature à la surface duquel viennent scintiller les premiers rayons du soleil. Il m'a fallu de longues minutes avant de m'extraire du choc et sortir enfin l'appareil photo.

Plus tard, c'est un :

- Aaaaaach.... sehr schön.... !

D'un touriste allemand hilare en découvrant la cascade qui rompit le charme et me fit déguerpir. J'avais tellement entendu mon grand-père revenu des camps de travail obligatoire des prisonniers de guerre me dire que tout ce que les Allemands leur répondaient à chaque fois qu'ils voulaient boire ou pisser c'était : Nein, das ist verboten ! Verstanden ? Que j'ai pas résisté : à son ''sehr schön'' amical et ébahi je lui ai répondu avec le meilleur accent possible cet inattendu et peut-être incorrect :

- Ya, aber man kann nicht kommen hier ! Das ist verboten !

Et je suis parti renfrogné comme si j'allais le dénoncer, histoire de lui gâcher son plaisir. Parce que chez lui, ça ne fait aucun doute, il aurait respecté l'interdiction. Verstanden ?


vendredi 19 août 2011

Carotte et Carotène


Impasse sur Béziers - ce serait sacrilège, la dernière Miurada vue là-bas était celle de 1983 qui a motivé une plaque commémorative dans l'arène tellement elle était extraordinaire...- impasse sur Collioure, là j'ai eu tort... novillos et anchois fameux, impasse sur Dax... c'est fou ce que les témoignages de Campos y Ruedos et de La Brega me font économiser ! Tous, enfin, la plupart de ces spectacles ayant supprimé la carotte de l'aficionado et ne tendant que le bâton à la taquilla, je préfère encore photographier du sel. Alors, pourquoi c'est orange ? Il y a déjà les Artémias, ces petites crevettes rouges que mangent les flamants roses et puis il y a cette algue qui se développe dans les milieux salés et qui meurt quand la concentration en sel devient trop importante, libérant son carotène. Aaaaah flotter confortablement hypertendu dans du carotène archi-salé... non...? C'est pas grave...

Donc je mets les vacances à profit pour ne plus lire, ne plus écrire, mais photographier, retoucher, composer des livres-photos, commander des tirages, des passe-partout, à fond dans la photo quoi. Des passions tournantes, ça s'appelle, y'a des périodes et ça revient toujours, depuis mes dix-sept ans. Plus de fric pour voyager - même en Islande - ni aller aux corridas - même à Nîmes - et photographier qui devient un luxe en argentique : 7,50 euros le film, 11,50 euros son développement et sa planche contact, 6 euros son scan... Gâaaasp ! Quand t'arrivent tes planches contacts t'en viendrai même à souhaiter n'en avoir point de bonnes pour économiser les scans ! C'est pas une vie, merde ! Et la création artistique alors ? Elles est interdite aux pauvres ? Pourquoi j'immergerai pas des bustes en polystyrène gratuits dans le carotène gratuit de marais salants gratuits pour les vendre vingt mille euros à des parisiens friqués moi aussi ??? T'en vends deux par an et t'es déjà bien peinard. Ouh c'est pas bien d'envier le saunier chauve... J'avais qu'à avoir l'idée le premier ? Eh oui, c'est ça... Bon, allez... je repars à la retouche.

mardi 16 août 2011

Gina On Tour...


Carnet de voyage : l'Islande

Cette terre des contrastes, façonnée par des volcans et des glaciers, qui semblait si lointaine, là-haut, accrochée au cercle polaire, n’est qu’à environ trois heures de Paris. On la savait dérangeante avec ses volcans et leurs poussières mais quand on côtoie de près sa géographie et sa géologie, qu’on sait sa position singulière sur la terre, entre deux plaques, l’eurasienne et la nord-américaine, qui s’écartent de deux centimètres par an, libérant entre d’épaisses murailles basaltiques, une immense faille très observable en divers endroits, on comprend mieux. Au magma échappé par la faille, s’ajoute une seconde source de magma due à un point chaud (ainsi s’expriment les spécialistes) si bien que l’Islande est un amas de montagnes constituées quand les volcans entraient en éruption sous les glaciers.

La lave basaltique s’est parfois épanchée par des fissures longues de plusieurs centaines de mètres où se sont constitués des alignements de cônes hauts et bien pointus. Mais les sommets peuvent être arrondis, voire aplatis quand un glacier les recouvrait avant l’éruption, ou les recouvre encore, ou alors, escarpés selon que le volcan a été égueulé et érodé. Alors, là-haut sous le couvercle des nuages, c’est blanc de névés et de glaciers. dont quatre principaux persistent sur l’île (dont un plus étendu que la Corse) avec le paysage glaciaire qui accompagne : vallées en auge, roches striées par les frottements du glacier, chutes d’eau puissantes et bruyantes de torrents dévalant les marches formées par les coulées de basalte des falaises volcaniques. Les glaciers s’écoulaient jusqu’à la mer en belles langues blanches avant que le réchauffement climatique ne les raccourcisse. Les séracs de l’un d’eux flottent en icebergs, hauts, grands, blancs, bleus ou noirs de poussière sur un lac. On les visite en bateau, les cinéastes les utilisent.

La lave peut présenter une surface rugueuse de scories, ou au contraire être lisse et disposée en cordages, en tuyaux d’orgue ou en gerbes. Parfois, à mille degrés, elle sort de dessous la mer ou dessous un glacier en explosant et formant de petits grains qui s’agglomèrent et durcissent ensuite.

Du matériel chaud remonte constamment des profondeurs avant de fondre près de la surface et. on rencontre des coulées de lave sortie depuis peu des entrailles de la terre. Il y a à faible profondeur des massifs de roche très chaude que les eaux de pluie ou de fonte des glaces atteignent facilement en descendant par des fissures dans le sous-sol. Les fumées en grand panache qu’on aperçoit de très loin comme autant de locomotives silencieuses et lointaines ou les fumeroles au-dessus des ruisseaux, des torrents ou des flaques surgies là, comme ça, sur un chemin en sont la brûlante preuve. Cette eau se charge en minéraux comme le soufre et la silice puis remonte à la surface par des geysers ou des sources chaudes (auxquelles on accède souvent par forage). Elle est souvent chargée en sulfures qui se déposent au niveau du sol ou alors, le soufre forme également de l’acide sulfurique au contact de l’eau et au fil du temps, la roche devient friable, jaune, bleue ou rouge comme rouillée. On ne quitte pas l’île sans avoir senti l’odeur sulfureuse des fumerolles, sans s’être baigné dans une source ou un lac chaud, dans le fameux « lagon bleu » de silice décomposée, sans avoir admiré les champs de lave, les régions dénudées où la terre est jaune et rouge, la boue des mares bouillonnantes bleue .

L’eau chaude est captée et utilisée en ville comme dans les coins les plus reculés, dans des campings et des piscines.

En bas, au niveau de la mer, le sol est rugueux de toute les aspérités des scories volcaniques, même quand les lichens blanchâtres ou jaunâtres – c’est selon – les ont adoucies, ou ils sont recouverts d’herbes et de lupins bleus (apportés par l’homme pour améliorer et fixer le sol). C’est à des points stratégiques que les Islandais vénèrent leurs génies (trolls surtout) et les héros de leurs sagas en érigeant des cairns très spéciaux, sacrés, aux formes fantasques en harmonie avec ces mêmes scories dressées et tourmentées. Les respecter, ne pas toucher. Ou alors , le sol est lisse des cendres volcaniques. La plaine côtière, verte, verte comme un trèfle irlandais peint sur un cendrier pour touristes, ou bleue, ou rouillée, ou blanc jaune, s’est plus ou moins allongée dans les fjords créés quand les glaciers descendant jusqu’à l’océan aidaient au transport des sables et des cendres, des sommets jusqu’à la mer en créant de superbes et uniques plages noires. Les prairies très vertes en été, sont le domaine des chevaux, ce cheval viking à cinq allures au lieu de trois et que possède chaque Islandais. Quelques élevages intensifs de vaches occupent les prairies riches, parsemées de blancs ballots de foin conservé dans de l’emballage en plastique. De loin, on arrive à les confondre avec des troupes d’oiseaux, la fameuse arctic tern, hirondelle de mer blanche qui plane en criaillant au-dessus des têtes qui l’importunent, ou avec les moutons qui sont partout dans la toundra, au pied des escaliers et des falaises basaltiques, domaine des macareux. Ils paissent ou dorment à l’abri du vent et de la pluie ou du froid, pas en troupeaux comme des dindons, non, par trois. Chaque mère avec ses deux (rarement trois) bébés. En s’approchant on distingue la laine à longs brins et les têtes cornues.

Inoubliables sont le calme et la douceur de ces paysages occupés par les chevaux et les moutons où les chemins de randonnée très nombreux vous assurent la solitude face à vous-même et au vent sous le fréquent gris du ciel. Par bonheur l’Islandais a pointillé sa terre rude et brute de couleurs vives, le jaune orangé des piquets au bord des routes, le rouge, le vert, le bleu des façades ou des toits des petites fermes ou des bateaux dans les ports de pêche animant chaque fjord.

L’église aussi, pas très catholique mais luthérienne, on la remarque isolée qu’elle est, parfois loin des habitations, quand ce n’est pas au milieu d’un terrain de golf ou qu’elle est posée à côté des croix blanches de son petit cimetière, modeste ou colorée, ou bariolée ou audacieuse dans son architecture moderne. Car dans cette terre de vacances où se côtoient tous les extrêmes, se combinent le luxe moderne, les techniques les plus avancées dans un développement intensifié de la géothermie et du tourisme, l’architecture la plus recherchée partout dans le moindre hameau, avec une nature primitive, sauvage dans ses forces actives et ses exceptionnelles merveilles.

Gina
crédit photos : www.diapo.ch et Patrick Pichard

lundi 15 août 2011

Hypertension 3


Quand j'étais petit, je n'étais pas grand, j'allais à l'école de Mr legrand, non, je m'égare, j'allais à l'école de peinture de jean-pierre Formica dans une ruelle perpendiculaire au boulevard Victor-Hugo entre les arènes et la maison carrée. Mes parents m'y envoyaient pour "développer mon sens artistique" ...

Je me souviens de l'atelier de Formica comme d'un lieu assez inamical et moqueur, dénué de la moindre pédagogie où des barbouilleurs en herbe salissaient de grandes feuilles de papier gris. Ah ça, il n'était pas directif, le professeur... je n'ai jamais entendu qui que ce soit bénéficier du moindre conseil. Peut-être était-ce d'ailleurs l'attitude à avoir, vu notre jeune âge. Laisser s'exprimer le démon intérieur de la création débridée... Moi, c'était de l'abstrait que je commettais, de fait... vu que personne ne pouvait reconnaître ce que j'avais tenté de représenter fidèlement... C'est l'avantage de la peinture moderne : on peut toujours s'en sortir en invoquant un discours vaguement conceptuel... Je ramenais à la maison d'infâmes gribouillis que seule ma mère saluait de dithyrambes enthousiastes, avant de les collecter soigneusement dans une sorte de fond muséographique familial au cas où la célébrité viendrait un jour frapper l'un de ses rejetons. On aurait alors eu là, le cheminement du génie...

Bien des années après, non loin de cet endroit, je l'ai croisé dans la rue, l'abordant pour lui demander s'il ne pourrait pas accoucher de sa copie à l'irritante et fameuse question : "Pourquoi allez-vous voir les corridas ?"

Une mauvaise idée. Dès le premier tiers de la logorrhée qui s'ensuivit, toute dévolue à la satisfaction d'être reconnu dans la rue comme un personnage important dont la contribution était attendue, je ressentis mon erreur. J'allais devoir patienter poliment, l'entendre discourir jusqu'à extinction de considérations satisfaites n'ayant que peu de rapport avec la question initiale. Je vous fais grâce des deuxième et troisième tiers avant qu'il ne donne la media-vuelta sans dire au revoir. Je crois bien qu'il est avec Gérard Jugnot qui, de la terreur dans les yeux, fit un bond spectaculaire sur le côté quand je fondis sur lui dans un couloir sombre de l'arène - je n'étais pourtant armé que d'une feuille de papier à la main - celui avec qui le plus d'incompréhension s'installa.

Eh bien figurez-vous que Formica hante les marais salants où il immerge des formes diverses, mannequins-présentoirs de magasins, crânes, etc avant de laisser le temps faire son oeuvre puis de vendre, bien sûr très cher, ces sculptures à quelques collectionneurs toujours en quête de nouveautés. Une bonne idée, ma foi. Voici le lien de son site où vous pourrez prendre connaissance de son travail :

http://formica.typepad.fr/jeanpierre_formica/sculptures_de_sel/

samedi 13 août 2011

Morantissime Anecdote


Cela se passe quelque part en Espagne sur la côte méditerranéenne. Trois toreros, leurs cuadrillas et leurs apoderados se retrouvent au même restaurant de bord de mer et font plus ou moins table commune. Ils toréent le lendemain dans les arènes de la localité. L'ambiance est enlevée, le niveau sonore élevé. Ce n'est en tout cas pas Morante qui y contribue, il ne parle qu'à un type assis à côté de lui, à voix basse. A la fin du repas, il rejoint une belle femme de la tablée, se penche vers elle et lui demande :

- ça vous dirait d'aller vous promener avec moi sur la plage ?

- euh...oui ! répond-elle, surprise

Une heure et demie après, les promeneurs revenus, les proches de la femme la criblent de questions :

- Alors , Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- Ben justement... rien...

- Comment ça rien...? Tu rigoles ou quoi ?

-Non, non, rien... à un moment il y avait un kiosque à glaces, je lui ai demandé s'il en voulait une, il a décliné l'offre, je m'en suis payé une et on a repris notre marche...

- Et il n'a jamais rien dit ? Pendant une heure et demie ?

- Absolument rien.

- .... ?

- En rentrant, quand on s'est dit au revoir, il m'a juste dit cette phrase :

"Merci, je me suis régalé de marcher avec toi."
photo Sud-Ouest




vendredi 12 août 2011

Polychromie


Bleu, vert, beige, marron, noir, blanc, orange, rose, mauve, gris, dix couleurs présentes de façon naturelle dans un paysage... ce n'est pas si fréquent. Courez vérifier, à vos albums !
Ça coûterait un max à un peintre ;-)

jeudi 11 août 2011

Le Coup du Vieux Ponton



C'est toujours rentable le coup du vieux ponton de bois vermoulu qui tend désespérément ses planches disjointes vers le plouf du rien... Ça plait, c'est comme ça, comme une belle inutilité agréable à regarder. Parce qu'au bout du ponton, vu qu'il n'y a rien, c'est l'imagination qui s'envole. Alors tu reçois des mails privés - trois ou quatre, que chacun s'étant reconnu ne se sente pas visé à lui/elle tout seul...- qui te disent que c'est bô. Pourquoi en privé ? Parce qu'il y a tellement de "convenu" dans une telle image, que l'on se sent peut-être si conventionnel à aimer ça... Et fuse même le pire des compliments qu'un photographe puisse entendre, le fameux : << on dirait un tableau >> y'a pire avec la carte postale, remarquez... Espèce de peintre raté, et de photographe convenu, va...

mardi 9 août 2011

Millas le 7 Août 2011

Novillada de Moreno de Silva à Millas avec un lot qui ne me laissa pas une aussi forte impression que celui de Céret. Certes des accompagnements à la barrière rageurs et serrés mais au total moins de présence en piste notamment au cheval, moins de volume et d'armement aussi. Si Jimenez malgré une mort obtenue au troisième coup d'épée, coupa une oreille et fut celui qui toréa le mieux, le plus puissant et plus brave sixième, c'est d' Arevalo dont je me souviens. Avec lui, le Cordobes nouveau est arrivé. Si torero on pourrait l'affubler du qualificatif péjoratif de pueblerino dans son rapport au public, on accordera au novillero qu'il est, une grande envie et un réel pouvoir de transmission. L'alegria, le courage et la morgue d'un jeune type face au danger font toujours plaisir à voir. Certes la fougue est encore brouillonne, les réglages imprécis et la maîtrise aléatoire mais ce n'est pas vraiment elle qu'on vient chercher en novillada, plutôt des qualités naturelles d'envie et de don de soi. Avec aussi l'affirmation de plus de personnalité dans le style qui le démarqua instantanément du monton des insipides.
Un tempérament
explosif sur un morphotype de bréviligne, d'une inélégante fougue, une communication instinctive avec le public, et jusqu'à la suerte del mechon pour le rappel de l'illustre fou furieux des sixties... A revoir, comme Jimenez qui effectua le paseo à une allure bien trop vive, deux mètres devant ses compadres peut-être déjà pressé d'en finir, d'en découdre ou de triompher. Carrero le troisième homme sembla avoir moins de recours que ses compagnons, tous méritants d'être là.

Hypertension 2



Début de la visite. Une table salante où affleure le sel qui sera comme "chaluté" par des machines très sensibles au niveau et à la dureté du sol : dès qu'elles touchent du sable elles remontent pour ne rafler que le sel. Ça plane sous l'eau en quelque sorte. Pensez-y à la prochaine pomme de terre que vous salerez, bande d'ingrats hypertendus...
Attention, rien que pour vous, la phrase à la con, c'est maintenant :
Au bord des parcelles qu'aucune brise marine ne ride ce jour-là, des concrétions de chlorure de sodium se forment qui reproduisent le dessins des vagues du large venues mourir ici pour s'abandonner, aidé par les hommes, au rythme séculaire asséchant du soleil et du vent... dirait Nicolas Hulot, non ? En tout cas c'est pas très eva Joly de se moquer de lui.

lundi 8 août 2011

Hypertension 1


Finalement, je suis peut-être un grand naïf. Un nostalgique, ça c'est sûr. Ce qui m'a poussé vers cette sortie photo, c'est l'idée que j'avais des marais salants et des photographies que j'y recherchais. Une idée très graphique, en noir et blanc, avec des petites parcelles de la taille d'un terrain de basket, délimitées par des tombolos (tiens, un mot rigolo utilisé dans le tout premier post de ce blog ) sur lesquels quelques jardiniers poétiques au doux nom de sauniers, ratissaient d'un geste élégant sous des chapeaux à larges bords, avec de longues perches, la fleur produite par l'eau de mer, le soleil et le vent. Je retardais juste d'un siècle... où alors, à l'île de Ré peut-être, c'est encore comme ça, vu la place qu'ils ont... mais chez nous, c'est grand ! Les terrains de basket sont plutôt des terrains... de foot ? Non... vous n'y êtes pas : la plus petite table salante d'Aigues-Mortes fait... deux cent cinquante hectares. C'est dire si on n'y trouve pas un joyeux jardinier éfféminé en train de ratisser les cristaux brillants en sifflotant. La totalité est aussi étendue que Paris intra-muros, entre seize et vingt mille hectares. On y produit, combien... ? Deux tonnes de sel ? Vingt tonnes ? Deux mille tonnes ? Combien ? Vingt mille ? Vous êtes gentils... Six cent mille tonnes pour la meilleure année... Pour vos assiettes, les routes et la chimie. Bon, enfin voyez la légère distorsion entre mon idée et la réalité ? Du coup je suis revenu avec de la couleur, du grand-angle et de l'abstrait aussi, vous verrez.

vendredi 5 août 2011

Hypertension 0


C'est au volant de son gros Land-Rover que la guide m'a embarqué pour une matinée photographique. Elle était toute petite et je devais lui faire la courte échelle pour qu'elle remonte en voiture... non, j'exagère... m'enfin quand même, toute petitoune... haute comme trois cristaux de chlorure de sodium. Nous sommes à Aigues-Mortes dans les salins du Midi. S'il y avait tantôt sur votre table le cylindre Cérébos ben niet, c'est pas eux, vous êtes à l'ennemi, au concurrent. Eux, c'est la Baleine bleue et aussi pour les tables plus huppées "Sauniers de Camargue" pour la fleur de sel. Et concurrencer Guérande où même le sel n'est pas salé. La guide qui a à son actif divers BTS sur l'environnement, la qualité de l'eau et la vie des jolis zozios est intarissable à propos de ces derniers :

- Vous connaissez la particularité du Chevalier gambette qu'on aperçoit là-bas ?

- Ben euuh pas vraiment mais vous, dans votre mini short moulant, je dois dire que vos gambettes donneraient envie d'être chevaleresque...

Les questions sont véridiques et les réponses fantasmées vous l'aviez
compris, je suis tellement bien élevé... c'est un vernis indécrottable la buena educacion, ça ne s'en va jamais, continuez l'effort avec vos gamins, c'est tonton Marc qui vous le dit... ça leur évitera de courir pieds nus dans le gros sel à la poursuite d'une aigrette hupée en érotishort pour la bachoucher dans les roubines de camargue au milieu des touffes de salicorne...

- Et vous savez ce qui différencie le goéland des autres oiseaux ?

- Ben... non... mais en même temps je m'en fous, je suis venu faire des photos mais pas de zozios... et toi tu sais pourquoi le chant de Rafael de Paula était plus profond que celui des autres zigottos...? Et si tu t'en fous je ne me sentirais pas obligé de te l'asséner, tu comprends petite pupuce guidante ?

Bon enfin, vous voyez le truc... n'empêche, c'est la seule fois de ma vie où je voyageais avec chauffeur... trop cool... stop, arrêtez-vous là, attendez moi, y'a un vieux bout de bois à photographier et hop elle obtempérait... Vous savez que ça change carrément la vie, une femme qui obéit au doigt et à l'oeil ? Je sais, c'est difficile d'en faire l'expérience... mais alors c'est d'un confort... ça change tout ! Bon enfin tout ça pour vous dire que ce petit texte est une intro à la visite photographique que j'envisage de vous infliger de retour de cette excursion si pleine de saveurs et de couleurs rares que je l'ai intitulée : Hypertension. Parlez-en à votre toubib il vous expliquera.

jeudi 4 août 2011

Il vendait des bananes au bord de la route...



On atteignit une sorte de cirque rocheux, au bout d'une petite route qui se terminait par une aire circulaire pour que les cars de touristes puissent s'en retourner. Il se tenait au bord de la routelette, devant sa caverne, mais trop loin du terminus de stationnement d'où les gens débarquaient. Personne n'est allé le voir. C'était l'heure du repas. J'ai regardé dans sa direction m'interrogeant sur l'opportunité d'aller le photographier. Il a levé un bras et agité de petites bananes vertes. Pardi, il n'avait pas de chlore, lui, ou d'éthylène ou je ne sais plus quelle saloperie pour donner une belle couleur appétissante à ses bananes en empoisonnant les gens. Déjà, les amis m'appelaient, ma compagne aussi avec certainement le sentiment d'être un peu responsable vis à vis du groupe de ma billebaude incontrôlable générant des retards incessants. C'est marrant comme dès qu'une passion vous consume, les gens se préoccupent que vous mangiez chaud. Aussi chaud qu'eux... Il avait un carreton que son vélo pouvait tracter, rempli de ces petites bananes. Il m'en a tendu une, je l'ai mangée. Délicieuse, la petite banane verte. Puis je l'ai photographié devant ses bananiers. Il m'a invité à le suivre sous la falaise par un petit chemin de terre qu'on aurait pu éclaircir à coups de machette plutôt que d'esquiver ainsi les grandes feuilles lacérées qui nous saluaient sous l'action du vent au fil de notre progression. Puis il s'est retourné, a écarté un peu les bras comme pour me dire, voilà, c'est là..., c'est chez moi... tu peux en disposer, qu'est-ce qui te plairait...?

Il n'était pas seulement marchand de bananes, il avait diversifié son entreprise avec poésie, réalisant un petit parc d'attraction à sa mesure. Comme si un européen familier des simulateurs de vol spatial en 3D avec plancher vibrant et son dolby surround pouvait s'épanouir à poser sa tête sur le buste mal peint d'un indien de contreplaqué, fut-il avec des abdos comac. Comme si sous son regard triste de cubain bricoleur de parc de loisirs chichois et abandonné, l'européen voudrait s'adonner à une partie de fléchettes sans ailettes aussi volantes que des plombs vers une mauvaise cible.

j'ai tout visité d'un regard circulaire panoramique puis je l'ai à nouveau photographié. C'est celle-là. Là-bas sous la paillote où l'on m'attendait ils avaient entamé le plat national cubain : poulet-riz précédé de quelques fines tranches de concombre et de tomates. le poulet était brûlé et le riz trop sec. J'avais faim mais il n'y eût pas de rab. En le quittant j'avais voulu lui acheter des bananes. Malheureusement je n'avais plus une pièce sur moi. Pas de cul, plus de cuc pour le seul touriste qui était venu te voir, bananero... Alors je lui ai serré la main ce qui ne l'enrichissait que modérément. Sous la paillote, une pena trop bien déguisée en cubains jouait de vieux airs traditionnels. Sur la contrebasse gisait un auto-collant : CGT 93.

Quand le car a redémarré, le type était toujours là, au bord de la petite route, près de sa minuscule charrette que son vélo pouvait tracter. On est passé sans s'arrêter, alors que si chacun de nous avait acheté quelques bananes, ça l'aurait sorti d'affaire pour un moment. A travers la vitre, nos regards se sont croisés, on savait bien qu'on n'était pas du même monde. Il vendait des bananes au bord de la route.

Sobre el Malecon


Sur le malecon, il y a des paquets de mer qui passent le parapet, il y a des musiciens qui jouent, des amoureux qui scrutent l'horizon se demandant si la vie ne serait pas plus belle de l'autre côté, il y a des pêcheurs, des filles qui vous incitent du regard à commettre des péchés - ces "transgressions conscientes et volontaires de la loi divine" dont la misère se fout - et des automobiles d'un temps où on pouvait les qualifier de "belles bagnoles" qui fument plus noir que des hauts-fourneaux. Parfois, il n'y a rien, le Malecon est désert.

Ombres Cubaines


Si vous voulez avoir une "Vue du ciel" de la Havane, vous avez deux solutions : polluer le coin en montant dans l'hélico du moustachu faux tographe soi-disant compensé carbone ou monter au trente-deuxième étage de cette tour au sommet de laquelle vous pourrez siroter un Mojito vertigineux en regardant passer de grands oiseaux noirs qui rasent le bâtiment. Je l'ai faite aussi, en fait, de ce faîte, mais sans l'ombre d'un doute je préfère ces personnages de la pénombre. Le barman avait une nuque de toro et un coffre de gorille et l'on commandait à boire à chacune de ses sollicitations de peur de le contrarier. C'est vrai qu'ils étaient bons les Mojitos. Avec, ou sans modération.

mercredi 3 août 2011

Se geler à Cuba


Je viens de lui donner le polo qu'il a sur le dos. Il m'a pris dans ses grands bras vigoureux et m'a serré tendrement de longues secondes, en me berçant, comme il aurait pu le faire d'un frère enfin revenu au pays. Jamais aucun homme ne m'avait fait pareil gros gâté... J'ai rougi, le groupe a souri, ma compagne s'est peut-être attendrie pensant que si un autre humain sur terre m'aimait aussi, c'est que peut-être, finalement, je n'étais pas si méchant que ça. Mais peut-être seulement, parce qu'elle est très secrète... J'en sais foutre rien, donc, je me contente d'espérer en silence dans ce no man's land de non-dit assez vaste, dans lequel errent souvent les couples au seul cap de l'habitude.
Cela faisait deux jours que l'île de Cuba battait son record de froid : 2° le matin, et qu'il se gelait. Soit une probabilité météorologique quasi nulle. Il y a quand même des forces occultes, non ? Parce que le matin même en quittant l'hôtel, j'avais mis ce polo dans la poche "PC" de mon sac photo pour le donner à quelqu'un. Je l'avais même emporté de Nîmes sous les quolibets vu la Caraïbe destination... Et ce jeune type, alors que nous étions un groupe, est venu droit sur moi, me demandant si par hasard je n'avais pas un truc à manches longues... Je le jure, c'est pas pour faire un joli post sur mon blog. Je me souviens encore de son geste, le bord cubital de la main droite sciant son poignet gauche pour indiquer la longueur idéale d'une manche longue qui le réchaufferait.
Alors comme si c'était évident j'ai dit que oui, bien sûr que j'avais un polo à manches longues pour lui... Dans la bonne taille ! Plus tard, j'ai réalisé qu'un vêtement à manches longues, c'était quasiment introuvable sur l'île.
C'est vous dire si lorsque je lui ai demandé si je pouvais le photographier, il s'est mis en quatre pour me trouver cette pose originale, croix en valeur et arme de poing dégainée. Le tacot ? Je sais pas... il était là, dans cet atelier de poterie à attendre une restauration.

mardi 2 août 2011

Enfumage Touristique


Je le reconnais, en arrivant à Cuba, tout enthousiaste, une journée durant, je me suis fait avoir, photographiquement parlant... J'ai cru rencontrer d'authentiques figures typiques que je me suis empressé de photographier, persuadé que je venais d'enfermer dans la boîte magique de belles images que nous ne serions pas nombreux à avoir. Allez-y moquez-vous, vous pouvez... Et puis, comme par hasard je me suis aperçu que c'était toujours aux abords des sites les plus touristiques que je les apercevais et puis, déclencheur agité, ils réclamaient leur CUC. Un cuc égale un euro à peu près. C'est la monnaie "spécial étranger" inventée pour remplacer le détesté dollar américain et engranger les devises à une toute autre échelle que celle du pauvre peso cubano avec lequel se dépatouille le peuple. Eh oui... pas communiste pour tout les communistes... ils savent aussi capitaliser en inventant même ce double système dont j'ignore s'il existe un autre exemple au monde. D'un pays qui ne veut pas qu'on se serve de sa monnaie. Principe libéral qui les aide. Pas taper... tant mieux pour eux, on est d'accord pour payer, ils en ont besoin. Et franchement quand je vois le nombre de donzelles européennes qui se font payer grassement l'heure de pose à condition que la séance les mette en valeur, je préfère cent fois contribuer au confort des gentils cubains, humbles et modestes. Ce qui gêne le photographe c'est juste que l'authenticité du regard s'est perdue dans la pose. C'est que rien n'est plus authentique - le premier qui me laisse un commentaire sur l'authentique de Daniel Auteuil et Yves Montand a une fessée - c'est que ce cigare jamais ne se fume, etc... Mais bon... j'ai réalisé un truc : alors que le salaire moyen à Cuba est de quinze euros, par exemple pour un maçon qui s'éreinte jour après jour, ces personnages, s'ils engrangent ne serait-ce que cette mini-contribution de deux ou trois faux tographes par jour, faites le calcul, encaissent l'air de rien quelques mois de salaire chaque mois, dont leur famille bénéficie, on l'espère. Alors le souci petit bourgeois de l'authenticité de la photo de l'apprenti reporter... J'ai bon, là, Chulo, non.... ? Pas taper...