dimanche 9 décembre 2012

RASSEMBLEMENT !

Supporters invétérés, détracteurs constipés, toreristes embourgeoisés, toristas braqués, aficionados congelés, socialistes entourloupés, UMP-istes catastrophés, propriétaires réquisitionnés, écrivains plus ou moins ratés, sûrement plus que moins, Morantistes écoeurés, Tomasiens bouche bée, frustrés sidérés, jouisseurs obsédés, racistes supposés, mutiques planqués, humanistes proclamés, public médusé, enfin, vous tous, les gens, ainsi que tous les autres, sans compter les ignorés, snobés et oubliés, voici ce qui arrive :

Un éditeur s'est rapproché de moi, alors que je n'en cherchais plus, pour le fameux "Pourquoi allez-vous voir les corridas ?" qui d'après lui serait une question quasi géniale ! A l'époque, les fidèles s'en rappelleront peut-être, j'avais d'ailleurs ouvert ce blog pour calmer un peu la frustration de n'avoir pu  faire éditer ce projet tellement en avance sur son temps, que personne, jamais, nulle part, ne le trouva génial... et offrir à ceux qui m'avaient confié un texte, une parution publique et puis, au fil du temps, j'avais plus ou moins archivé le truc dans un coin de mon cerveau. Comme on dit quand on travaille dans les bureaux. Mais voilà, Atlantica renaissant de ses cendres, me contacte et chaud-bouillant me pousse au boulot, (alors que j'ai déjà pas le temps d'aller pisser quand je fais le Kiné... et en pleine période de Noël en plus...) et là, j'ai besoin de vous ! Plus bordélique que moi, je ne connais pas et donc j'ai très soigneusement... pas gardé du tout, mais alors du tout, les coordonnées de ceux dont j'avais retenu le témoignage... Or, il nous paraît maintenant important qu'à chaque signature, on ait une indication sociale - la profession - voire l'âge des auteurs (âge actuel moins quinze vu que cela fait un bail que je les ai reçu...) Mais, par chance, dans le peuple des toros, tout le monde ou presque se connait, s'aime et se déteste, ce qui crée des liens, enfin, si, tu sais bien, ce type-là, ben sa soeur, c'est elle qui était mariée avec l'autre qu'elle trompait avec le beau-frère de celui qui tenait un tablao où dansait la cousine de l'ex-novillero, là, tu sais bien... et en plus ce couillon il nous avait soutenu dans un bar de Triana que Morante n'était jamais dans le cacho...  bref la routine, quoi. 
Et donc vous allez voir qu'on va retrouver tout le monde... Il faut m'aider à  compléter la liste qui suit si vous connaissez le métier et l'âge de ces personnes contactez-moi ! Enquêtez, diffusez, blogguez, palliez à mon inorganisation chronique, il n'y a rien à gagner ! Aficionados désintéressés mes frères, donnons-nous la main pour finaliser ce projet ! Allez... zou, une sorte de Torothon qui ne coûte rien ! On est tous handicapés.
Je complèterais la liste des métiers au fur et à mesure, pour qu'on puisse visualiser le truc, ça urge !!! Hep, toi là-bas, on se grouille... parce que Delon il a toujours une foultitude de fers au feu et il ne peut pas s'en sortir tout seul, c'est pas possible ! J'ai précisé ce que je savais de auteurs mais certains ayant plusieurs casquettes, on peut compléter...

Au passage, plusieurs remarques :

1) Que ceux qui m'ont envoyé une contribution et ne se retrouvent pas dans la liste ne s'offusquent pas - trop - de cette absence... il faut bien sélectionner et éviter les redites... Nous les remercions comme les autres, ils ont fait vivre ce projet. Et a fortiori, nous remercions ceux qui n'avaient pas besoin de nous pour publier, et qui nous ont fait l'amitié spontanée de me confier leur texte alors qu'ils ne me connaissaient même pas.

2) Que ceux qui constatent leur présence, bombent un peu plus le torse et surtout se rappellent que la circulaire d'appel au témoignage précisait que cela pourrait figurer dans un ouvrage collectif et qu'ils en acceptaient la publication éventuelle sans contrepartie : je n'ai fait signer de papier à personne, je fonce naïvement, tête baissée sur l'acceptation tacite de la parole donnée, merci de signaler un refus éventuel avant la parution -printemps prochain -  pour bien punir votre ego... pas de procès svp, je n'ai pas de sous et je pense que l'avalanche de royalties que ce livre va générer ne devrait pas permettre de faire un apéro au Champagne Ruinart et toasts de caviar Sevruga... En plus la brandade Raymond n'est même pas dans le coup... Pensez en outre que lors des interviews, je parlerais de vous comme de chics types passionnés et désintéressés ce qui devrait - même si c'est faux- vous faire tutoyer la stratosphère de la félicité... et ça, ça vaut des ronds, hein, qui d'autre pour le dire ? Certainement pas votre conjoint !

3) Il n'est pas trop tard pour participer, si vous êtes motivés et que vous vous y mettez tout de suite ! Car il nous le faudrait pour le 1er janvier au plus tard ! Allez, vous êtes au pied du mur, ça urge, je répète, ça urge, vous avez vingt jours ! L'ouvrage se donnant pour but de traduire le public de l'arène, ne faites surtout pas de complexes : il n'est pas nécessaire de "savoir écrire" ou d'exercer une profession de prestige pour participer. Au contraire, il nous manquerait plutôt des témoignages courts, frais et spontanés, osez ! Tout ce qui risque de vous arriver c'est d'être publié, ou pas... mais ça ne fait pas mal ! On envoie ça ici : marcdelon30@orange.fr
Et on lit bien le thème de la "rédac" pour n'être point hors sujet : la question n'est pas "Comment êtes-vous entré en aficion ?" même si vous pouvez vous en servir pour l'intro, mais :
"Pourquoi allez-vous voir les corridas ?" 
Eh oui, faut se creuser un peu la cervelle. 

Je sens que je vais recevoir mille contibutions d'anti et que je vais pouvoir faire le :
"Pourquoi n'allez-vous pas voir les corridas ?" aussi !
 

Donc les nominominominés sont :

Viviane Gatineau :              Professeur de lettres
Jean-Philippe Sauvage :       ?
Gérard Moschini :                Artiste Peintre
Nicolas Guyot de Camy :      ? (ingénieur Telecom ?)
Alain Linas :                       ?
Paul-André Tuffal :              ?
Francis Marmande :              Journaliste presse écrite
André Boissinot :                 ?
Christian Derbuel :              Chirurgien
Denis Bosc :                       ?
Béatrice Mandopoulos :        ?
Pierre Teissier :                   Professeur de lettres
Emeline Laurens :                13 ans Collégienne
Alain Lavaud :                    Professeur de lettres
Miguel Darrieumerlou :        Directeur de collection
Nicole Luchtmaya :             Ingénieur agronome, becceriste, écrivain
Myriam Gilles :                   ?
Paul Hermé :                      Instituteur
Pierre Vignaud :                  Instituteur
Elizabeth Angelier :             ?
Jean-Charles Lheureux :       Rédacteur en chef presse écrite
Francis Bonnefont :             Professeur de mathématiques
Marcelle Duvignau :            ?
Robert Lacombe :               Géomètre Expert
Pierre Charrain :                 ?
Bernard Salignon :              Professeur de Philosophie
Joel Bartolotti :                  Notaire
Christian-Noël Duran :         ?
Pierre Fabaron :                  ?
François Zumbiehl :            Attaché culturel , écrivain
Pierre Veilletet :                Grand reporter
Christiane Barbut :             ?
Robert Bérard :                  instituteur, écrivain
François Toursiat-Pellegrin : ?
Marc Delon :                      Fantaisiste, ami des animaux, ratiocineur
Simone Salomon :              ?
Nicolas Crégut :                 Architecte
Jean-Marie Magnan :          Ecrivain
Pierre Caumont :               Postier
Antoine Martin :                Traducteur, écrivain voire l'inverse...
Philippe Chauché :             Animateur radio

Nous comptons sur vous, partagez l'aventure ! Ce post restera en ''tête de gondole'' de ce blog au moins jusqu'au fêtes ou tant que cette liste ne sera pas complètement actualisée, ceci pour une meilleure visibilité et parce que je ne vois rien de plus urgent pour le moment ! Merci, Joyeux Noël, allez zou !
  

  
  

jeudi 6 décembre 2012

Belles robes de machos

Un reportage de jérôme Contestin sur Barcial

Noire, la part chtonienne...

Les pages qui suivent, désordonnées, sont plus faites d'interrogations que d'affirmations. Longtemps, je les ai gardées dans mes tiroirs sans oser les publier, et peut-être ai-je tort aujourd'hui de le faire, mais, ante mortem, il ne m'a pas paru absurde de témoigner, dans ce livre chaotique, d'une inexplicable passion pour un spectacle dont je pourrais très bien démontrer qu'il est le contraire de ce que je prétends qu'il est.
                                                                                                                                                        René Pons



UNE  QUESTION  NOIRE



Qu'il est difficile et piégeux de répondre à cette question... René Pons va pourtant s'y astreindre comme pour s'expliquer à lui-même ce qui serait accessible à la conscience sur ce thème dérangeant. Avec parfois quelques incompréhensions du lecteur attentif et logique face au raisonnement poursuivi, par exemple lorsqu'il dit :

<< J'éprouve pour les animaux, essentiellement les animaux sauvages, une admiration sincère, je n'aime pas la chasse, je n'ai jamais chassé >>

Il serait compatible d'aimer les taureaux en allant voir les corridas et impossible d'admirer la bécasse parce qu'on partirait en quête du bel oiseau avec un fusil ? Je ne connais pas de chasseur de bécasse qui ne soit quasi amoureux de la Scolopax Rusticola. J'ai moi-même divorcé d'elle avant qu'elle ne devienne une maîtresse trop envahissante me détournant de la vie de famille... j'ai tellement cherché à lui faire l'amour à mort, de l'aube au crépuscule dans le ''sale'' des bois varois que j'en revenais ébouriffé, griffé sur tout le corps de ces ébats mystérieux où on ne l'étreignait que très rarement, restant alors, là, subjugué par son corps chaud et doux dans la main, admirant la finesse de ses traits, la droiture de son bec, le mimétisme de son plumage avec le sous-bois jonché de feuilles de chêne vert fanées, aussi rousses qu'elle ; muet, devant son œil encore humide et surpris de la rencontre brutale et irrévocable avec les plombs ; Tant de beauté qui sentait la poudre, à la fois si fragile et si adaptée à son milieu... Fascinante bécasse au vol imprévisible cachant dans son aile la plume si convoitée par les peintres... Même devant sa fiente, qu'on appellait ''miroir'' on restait en arrêt, aussi tétanisés que des Setters anglais.

Dans un livre dont la conclusion principale, la réponse finale, repose sur le fait que l'homme se doit d'assumer ce qui légitimerait ses inclinations diverses et divergentes, qu'il est un être de contradictions, on peut dire que la preuve qu'on aime les animaux sauvages, c'est qu'on n'a jamais chassé... on peut dire ça ? Certes, puisqu'il s'agit d'une contradiction majeure, on pardonnera donc la carence de rigueur de la démonstration, comme dans cette autre occurrence où il est dit que la corrida n'est pas démocratique par sa bipartition sociologique sol y sombra qui fait souffrir de la chaleur et de l'excès de lumière, les moins fortunés... ce qui peut immédiatement amener à se demander s'il serait plus démocratique, puisque découpe météorologique céleste il y a de fait, que ceux qui ont payé plus cher soient les moins confortablement installés ? Aaaah s'il était ''démocratique'' d'avoir à choisir sa voiture exclusivement chez Ferrari ou Aston Martin, que la vie serait douce !

Mais tout ceci n'est pas si grave qui relève plutôt de la sensibilité de chacun et il faut plutôt saluer l'honnête cheminement de l'auteur qui explorant sa question noire ne livre pas une réponse toute blanche, partisane ou naïve mais explore pas à pas en nous entraînant dans un sillage qui ne peut être qu'intime et subjectif, la foultitude des nuances de gris qui sont autant de composantes subtiles que les moins fanatiques des opposés au rite, feignent d'ignorer, tandis que les plus idiots d'entre-eux revendiqueront toujours superbement ne pas connaître, paix à leur âme.

Parfois même, je me suis senti dans la ligne exacte de l'auteur, notamment quand il dit :

<< La corrida, joyeuse et lumineuse pour la plupart de ses adeptes, se situe, pour moi, plutôt du côté de l'ombre. Derrière tant d'éclats c'est une nuit qui commence >>

et aussi devant le touchant aveu d'une question, celle-là même : Pourquoi allez-vous voir les corridas ? Dont je vous reparlerai très prochainement, autour de laquelle on peut tourner longtemps sans jamais entrer tout à fait dans le péremptoire de ''La'' réponse clé, tellement, n'en déplaise aux détracteurs, elle contient de ferments de notre condition même.

Loin, très loin de la prose de branlette lyrique -oh pardon - le plus souvent proposée autour de la corrida, René Pons éprouve et décrit la part chtonienne de l'affrontement, portion congrue de la représentation artistique du thème plus volontiers du côté de l'hyperbole que de la << gravité économe >>. Un texte intéressant que je regrette de ne pas avoir collecté pour la question sus-citée, tant décriée il y a dix ans, et qui génère ici ou là comme on le voit, de plus en plus d'essais...

Au fait, ''Gravité économe'' quoi de mieux que ces deux mots accolés, pour décrire José Tomas, qu'il évoque par ailleurs pour clore son texte comme << ce maître de la litote qui permet aux critiques taurins de le couvrir d'hyperboles >>

Alors, Pourquoi René Pons va-t-il voir les corridas ? Vous ne le saurez pas vraiment en lisant une question noire, mais pour peu – c'est déjà un effort intellectuel – que vous soyez assez évolué pour faire abstraction des dualités simplistes de zantis, comme le blanc et le noir, le bien et le mal, le soleil et l'ombre ou que sais-je encore, l'apparence de belle-maman vs celle de sa fille quand vous la connûtes à vingt ans, bref à la condition que vous soyez capables d'envisager le chemin du questionnement plus nourrissant pour votre propre voyage vers la question, qu'une réponse lapidaire, il faut acquérir ''Une question noire'' de René Pons édité à l'Atelier Baie en prenant soin de garder trois francs six sous pour acheter un jour un ouvrage sur le public de l'arène by himself dont je vous reparle bientôt !