dimanche 28 juillet 2013

AMEN...

Nous autres aficionados devions en expier des pêchés pour que le ''Curé de Valverde de la Crau'' nous inflige telle pénitence... Comme quoi, un C A P en boulangerie ne suffit pas. Quel fracaso, quel pensum ! Rarement je me suis autant ennuyé à une corrida. Le vent était chaud et le chant des cigales assourdissant quand entra la première soutane et l'on arrêtera là de filer la métaphore religieuse bien que cela ne s'y soit peut-être jamais mieux prêté : il y a à faire avec ''miracle'' (pas de...) ''blasphème'', ''confession'', ''judas'', ''ressuscité'', ''crucifié'', ''exorcisme'' etc.... pfiouuuu... quel filon !
Du Domecq... tisé enfin, pardonnez la dyslexie, du domes...tiqué ou presque. Certaines têtes... indignes... quasi mogone le second... quand je pense à ce qui sortait avant sous ce fer... qui impliquait une grosse prière à la capilla... quand je pense aux paroles du propriétaire lors d'une conférence en février dernier qui jurait (ses grands Dieux évidemment... inépuisable je vous dis... si j'étais entré là-dedans ça vous aurait fatigué...!) qu'ils allaient tout casser, que ce ne serait pas des enfants de choeur (merde...)
Alors, dans ces conditions vous décrire les prestations humaines ? Bof... quand un bœuf erre sans but, pas concerné, au milieu de tout ça, à quoi bon ? Leal plus enthousiaste s'en sortit mieux parait-il, mais, au sixième, j'avais déjà quitté la messe, amen  (Oh nom de Dieu... ah ben non... merde...!)
Soixante -dix euros de perdus... fait suer le petit, il me double mes dépenses, maintenant...
A ce propos, plutôt que d'avoir une arène à moitié vide avec un ticket d'entrée à 30 euros, il me semble qu'une générale à 15 euros qui la rendrait accessible aux jeunes serait plus intelligent que de mettre en œuvre les conditions d'une coupure de transmission par l'interdiction aux mineurs que représente cette discrimination pécuniaire que ne renieraient pas les antis... Il me semble... Mais c'est sûrement très con comme suggestion puisque personne ne l'applique... si, Céret, je crois.

samedi 27 juillet 2013

Sud-Est ? Sud-Ouest ? Les deux ?

Mettons, vous êtes un retraité aisé de la boulange industrielle et soudain fuse la question : mais que vais-je faire de tout ce temps libre ? Et comme les croissants déjà, avaient des cornes, s'impose soudain l'audacieuse association d'idée : et si je rachetais la ganaderia du Curé de Valverde ? Histoire d'avoir des problèmes insolubles pour tromper l'ennui... Tope-là mon gars, etc... d'où la corrida du jour à Beaucaire. Les tios de Jean-Luc Couturier sont imposants mais qu'auront-ils dans le ventre ? Vous le saurez... en y allant ! Voire en me lisant après coup si la torpeur calorifique ne m'a pas découragé de vous l'écrire.



Autre affiche prometteuse en terme de combat, celle de dimanche à Orthez. Les Raso de Portillo ne sont pas vraiment connus pour leur urbaine civilité. En principe c'est du cruel, du sauvage, vous le vérifierez... en y allant ! Voire en lisant quelqu'un d'autre car je reviens du coin et n'envisage pas de refaire le trajet tout de suite... d'autant que je serais ce soir dans une autre arène, petite mais géniale, joliment bordée de platane, celle d'Aigues-Vives pour son annuel festival du court-métrage, une très sympathique et créative manifestation comme on les aime : apéro-tapas, restauration, projection, entracte musical, projection, balleti ! Esquimaux et Mosquitos compris. Les trophées étant décernés par la foule à l'applaudimètre. Pourvu que ce soir, ils aient une pensée pour la sympathique Bernadette Lafont partie trop tôt.
 

jeudi 25 juillet 2013

Etude

Si vous n'êtes pas rebuté par le langage objectif et sans âme des chercheurs... :

http://www.ethnographiques.org/Dramaturgie-des-emotions-traces

mercredi 24 juillet 2013

NAISSANCE !

Félicitations à Javier Bardem y Penelope Cruz, heureux parents de leur deuxième enfant, une petite fille née hier ! Pourvu qu'elle ressemble à sa maman !!!

mardi 23 juillet 2013

Elle est Chaude la Madeleine...

Madeleine, si c'est un gâteau il sort du four, la vitre n'est pas froide et on a oublié de l'éteindre. Si c'est une femme, je ne vois qu'une de ces chaudasses d'abattage pour fusil à moustaches de bidasses en coup du condamné et si c'est un souvenir, assurément, il est cuisant. Eh bien oui, tout ça pour n'avoir pas à dire « il faisait chaud » comme un type normal, à cause de toi demandeur de ta ration de métaphores, comme les asticots grouillants du cratère Plumaçonique, de lampées d'eau fraîche. Un euro la bouteille soit 66,66% moins cher qu'à Nîmes, faites suivre à ''les deux paquets dix francs'' le type aux mains aimantées qui exerce le monopole de la vente du chapeau, poncho et chouchou par qui on est tout heureux de se faire plumer chez nous, quand nécessité fait loi. Sur mes chemises que je viens de mettre à la machine - oui je suis assez parfait comme homme - des traînées blanches, le sel de la transpiration comme sur les chemises des militaires de Djibouti. Mais le truc qui me donne vraiment chaud, c'est quand j'en croise des secs, au front desquels ne perle pas la moindre micro-goutte de sueur, des types indifférents au feu du ciel, homéothermes, qui déambulent, secs et dignes comme des Targuis, en toute continence, les bienheureux !



Là-bas, les gradins sont des radiateurs brûlants - et commencer les corridas à 19H, non ? Ou je sais pas moi, remettre l'heure d'hiver pour les fêtes ?-  le retour bétonné du toit de l'arène plus capteur de calories qu'un filet à Palombes de ces migrateurs, des calories qui redescendent soudain sur la nuque à l'heure où les rayons commenceraient vaguement à darder moins cruellement et tu es maintenant dans l'étuve après avoir subi le léchage des flammes de la méga lampe à souder céleste. Ta chemise colle, tes voisins collent, les mouches te collent, il irrite, ton col. Parfaitement, deux paragraphes pour le ''il faisait chaud'', hil de pute, que tu ressentes le degré Celsius, malgré la clim de ton bureau car tu lis photosmotstoros au boulot sans le dire à ton employeur alors qu'il est dans la mouise de la crise, saboteur, ou bien encore car tu étais dans ta piscine pendant que la libraire attendait tes quinze euros. Une libraire hospitalière, aux petits soins pour les auteurs, open-bar et pistaches à discrétion. Hélas, c'est dans des containers de cargo que tu signes... des boîtes métalliques qui accumulent devinez quoi ? La cha-leur ! On les a disposés bien au milieu - et non en dessous - de deux magnifiques rangées de platanes tout exprès taillés en parasols horizontaux pour qu'ils ne bénéficient en rien de leur ombre... Je ne critique pas, attention, je constate ! Dans ces conditions, les auteurs répandent plus de sueur que d'encre, d'autant que devine ce que te disent les visiteurs tout de go : il fait chaud, ici, encore plus que dehors ! Effectivement pour éviter le rhume de cerveau, des spots brûlants te bombardent le crâne de protons calorigène. Nous nous liquéfions de concert, impavides durant le mijotage, en échangeant le moins de banalités possible pour rester vivants. En face, des inconnus venus te faire comme des pieds de nez en écartelant machinalement ton livre comme on coupe un jeu de cartes à la Belote avant de le refermer aussitôt sans une question, apprécient d'un regard furtif ta trombine de surchauffé, de l'air heureux de ceux qui n'en écrivent pas... Alors parfois, comme tu t'emmerdes chouïa, par défi, tu testes tes capacités de VRP en tête de gondole chez Leclerc :



  • Eeeeh vous, madame... ? Vous... savez pourquoi vous y allez aux corridas... ?

Eh ben lecteur tu sais quoi ? Le pire c'est que ça marche : un contact établi, une vente ! J'ai honte... je ne le faisais plus après... mais je suis doué !!! Comment veux-tu qu'une vieille dame polie et distinguée te refuse l'achat de ton livre après que tu lui aies dit qu'elle était élégante et avoir établi un contact amical avec elle ??? Ce n'est pas possible !!! Et tu sais quoi ? C'est même à toi qu'elle veut le payer, pas à la libraire !!!

 Oui, donc les toros... mercredi absent, jeudi... Nunez Del Cuvillo pour Ponce, Manzanares, Luque. Pffff... des toros qui n'en étaient pas vraiment, avec un exemplaire ''Afflelou'' (dixit Sud-Ouest citant un spectateur : un toro tellement petit que si tu n'as pas de lunettes, ben tu le vois pas...), c'est vrai qu'il était Bonsaï... des piques thérapeutiques, des toreos infirmiers et un recibir final de Manzanares pour réveiller – un peu - le conclave.

Vendredi, grosse farce : toros de Joselito beaux d'enveloppe mais vides de tout message, pour Padilla, Fandino, Dufau, loin du cacho... des oreilles quand même... Padilla flibuste sur la marée humaine compatissante depuis la blessure faciale qui se voit, elle... les autres, sous l'habit, émeuvent moins. Je pense qu'il arrive maintenant dans les ruedos avec une oreille d'office, l'oreille de l'aficion reconnaissante, de la solidarité, de la compassion et... de la soupe, pour donner un peu de goût quand la fadeur des toros prédomine, comme ce jour-là. Heureusement, Fandino qui n'a pas été remarqué à son premier, se fâche et ''plante'' quelques séries de grande transmission qui électrocutent soudain les tendidos.

La farce : sortie des trois toreros à hombros, ce qui déjà vu l'opposition cornue et la facture de certaines faenas est un tantinet ridicule mais quand en plus, logique de potentialisation oblige (si on a beaucoup coupé c'est que les toros étaient très bons...) on sort aussi le mayoral perché, alors lààààà... mieux vaut retourner illico dans les containers accumulateurs faire bouillir les neurones pour arrêter de penser. Je me suis dit, heureusement que mon fils n'est pas là, lui qui démarre en aficion, on lui aurait sans doute fait gober la supercherie ? Parce que si ça c'est un triomphe généralisé alors moi je suis Rudolf Noureev quand je me déplace après une choucroute garnie servie à l'auberge du Ballon d'Alsace...

Samedi, toros très bien armés, abiertos, veletos y astifinos de Victorino Martin pour Bauptista, Aguilar, Mora. Des toros fidèles à leurs frères depuis des années : des chipoteurs sur la réserve, des ratiocineurs sophistiqués, des compliqués, de emmerdeurs ne se livrant pas, dédaignant presque le combat au cheval, en l'espèce pourrait-on presque dire, ''à juste titre'', tant les piques furent mal données : en arrière, dans l'épaule, carioquées, pompées, vrillées, un festival... Peut-être une séance pédagogique à une pena d'apprentis piqueros en stage dans le public pour montrer tout ce qu'il ne faut pas faire ???  Bauptista, parait-il affecté de son éviction de la corrida nîmoise de la union de Toreros, tout du moins par le fait qu'il n'ait pas été retenu, fait son caprice, joue au couillon face au tendidos qui le chahutent et reste marginal, limite foutage de gueule du cochon de payant.

Mora quittera le Plumaçon presque inédit, mal servi par le sorteo : un faible et l'autre qui l'aimait, ''empégué de longue'' à son costume de lumière...

Le meilleur pour la faim de l'aficion qu'on éprouve et la fin de la resena : Alberto Aguilar, 1,67 mètre et 57 kilos de combat va livrer une lutte particulièrement émouvante d'engagement sur son second toro qui ne récoltera que l'estime du public car ne tuant qu'à la sixième épée ! Vuelta au toro qui se discute, comme d'ailleurs énormément d'occurences en tauromachie tant la sensibilité, la connaissance et la définition donnée aux choses peut être interprétative ! D'où, débat !

Dimanche, toros d'Ecolar Gil pour le mano à mano RR... Rafaelillo et Robleno. Pour ce dernier, silence, silence et silence ! Un jour sans, une déception amoureuse, la cagagne, un redressement fiscal, que sais-je... des limites évidentes en tous cas de ce torero vaillant mais corto, souvent en panne d'inspiration. Les Escolar sont les frères des Victorino Martin dont ils sont issus mais gardent une alegria spontanée, une envie et une colère que leurs cousins n'ont plus, le fils Victorino ayant parait-il expliqué au cours du week-end qu'il veut tout faire pour délaisser cette noblesse suspicieuse et retrouver la sauvagerie des alimanas maison. On le souhaite avec lui. 
Le meilleur de la course fut pour l'entame avec le beau combat livré par Rafaellillo pour une fois confiant, pas dans cette attitude habituelle de corps cassé en deux et bras en altitude et mâtinée au reculoir permanent, non, là, reposé et confiant, excepté sur une série où c'est lui qui courra... dispensant des séries profondes sur les deux côtés. Un bon premier toro qui aurait du sortir en six pour nous laisser amoureux de Madeleine à qui on apporta des livres parce que Madeleine, elle aime bien ça et que les toros c'est périssable.




mercredi 17 juillet 2013

Mont de Marsan

A partir de... pas plus tard que demain, avec mes échasses, mon béret et mon gilet en peau de mouton, je serais dans les Landes pour signer, dans une tente encore, face aux arènes, le livre qu'il vous faut absolument lire et offrir à votre anti-corrida préféré.
See you soon, le Sud-Ouest.

mardi 16 juillet 2013

Céret 2013 : Les joies du camping

Fainéant. Flemmard. Feignasse. Marre de cliquer pour nada… C’est comme une clientèle, ça voudrait t’imposer de la compétitivité dans la créativité, un lectorat… Et ils n’hésitent pas à te le dire… c’est gratuit le blog mais ça ne fait rien, faudrait que je sois tenu à des contraintes de productivité, un textounet cada dia ça leur irait bien, eh vas-y que je t’en fais la demande exorbitante, que je rouspète, que je… non mais ho ! C’est pas un peu fini la dédicace des lamentations ??? Pour la photographie oui, j’ai fait le néant, l’iphone et pis c’est tout, pas envie de porter les kilos du vrai appareil par cette chaleur.



Si ça se trouve, lecteur, personne n’a rien demandé et j’invente pour me faire mousser… Enfin, c’était bien sympa de rencontrer du monde, de nouvelles têtes, des gens qui sourient parce que tu les fais vraisemblablement sourire eux-mêmes de temps en temps. Et le ''Pourquoi ils vont voir les corridas !'' qui part comme des petits pains alors qu’on n'a pas le pouvoir de les multiplier… Ah bon, alors, finalement, elle intéresse quelqu’un ma question à la con ? C’est ça l’avant-gardisme pré-Wolfien : il y a quatorze ans ça n’intéressait personne et la question paraissait vaine…



C’était bien sympa, ça me changeait, parce que, se spécialiser dans la douleur, la maladie, la vieillesse, la dégénérescence et la mort, le tout dans un quartier pauvre et violent en pleine crise économique… je ne sais pas si tu te rends comptes lecteur… ça finit par peser ! Citation :
« Nous avons toute la vie pour nous amuser, nous avons toute la mort pour nous reposer… » (Moustaki)



Soit, à l’échelle de l’univers, une seconde à vivre et une éternité pour s’en remettre. Faut-il alors s’étonner d’inventer quelques passages brefs et intenses pour se sentir vivre ? Oui, comme l'amour et la tauromachie. Et dire que malgré l’évidence, une foultitude de gens s’emploient à créer des conflits, des dogmes, des clans et des chapelles… c’est fascinant.



Je reviens donc de Céret avec le petit, freshly baccalauréatisé like 87% des fumistes de l’Educ Nat trop contente de balancer la patate chaude aux profs d’Université qui vont maintenant s’arracher les cheveux pendant au moins un trimestre à gérer ''l’élite'' de la société : OUARF ! qué rire… un jour, si je suis méchant, je publierais une des lettres que je reçois des bachelières qui postulent chez moi, qu’on se marre un peu…



Oui, pour ceux qui suivraient et auraient appris par les premières pages de Fantasmatadors le bien-nommé, que mes trois enfants s’avéraient indifférents aux toros, voilà-t-y pas que le second, un rejeton obtenu lors d’une vie antérieure avec… bon…bref… un jeune godelureau à peine majeur me fait mentir et se passionne a los toros. Je n’en conçois aucune fierté ou reconnaissance personnelle particulière. C’est comme ça, cela aurait pu être autrement, je n’ai jamais poussé au truc. Je pense même qu’il doit plus ce goût à la violence des antis-corridas devenus tellement psychotiques qu’ils ont excité sa curiosité, qu’à mon intérêt pour la chose. Un peu comme si il s’était dit :
« Tiens donc, voyons voir ce que ce truc-là a dans le ventre, si polémique et anti-consensus mondialisé qu’il est, intéressant quoi, qu’il ferait passer mon père pour un pervers sanguinaire aviné et cruel… » 
Merci les antis, bien joué.



Ça l’a emballé, Céret ! Il n’avait eu jusqu’alors que l’ambiance racaille ou mondaine selon les ''festivités'' de sa ville natale, sorte de village Gaulois tantôt communiste tantôt UMP, et voyager rend toujours moins niais, c’est confirmé. Du mondain il est passé au taurin, observant plus étrangement sa génération qui boit et ne se douche pas pendant trois jours en déféquant au milieu de leur tentes, que les Escolar et leur combativité.



Bref, le toro et son combat le branche vraiment, même s’il reviendra plutôt avec ses copains la proxima vez qu’avec son papounet. Le contraire m’eût inquiété…



Alors Céret 2013… Si vous trouverez sur d’autres sites d’exhaustives resenas voici ici en vrac mes impressions. 
Firsteval comme disait Björn Borg à sa conférence d’après match, si cette édition ne représentera pas un cru mémorable il faut saluer l’irréprochable présentation des toros, à commencer par les magnifiques novillos de Yonnet, qui foulèrent le sable Catalan. Soler fut méritant et pas reconnu à sa hauteur intrinsèque. Un peu volé, quoi…



Devant les Palha, à mon sens, on a volé aussi Ivan Garcia, présenté sur le bulletin cérétan avec un seul et unique combat en 2012. Eh bien, si un seul combat par an donne autant de maîtrise c’est que le garçon est très doué ! Certes il pourrait se centrer un peu plus pour donner plus de profondeur à son toreo. Il pincha une fois ce qui élimina toute chance d’appendice, jusque là, ok, mais que quelques bourrins lui refusent la vuelta fut une injustice crasse. D’autres s’y seraient lancé quand même à juste titre car trois bourrins éméchés ont toujours fait plus de bruit qu’une majorité d’arène consciente, mais le garçon trop modeste et bien élevé renonça. Son second toro certes brave à la pique, fut au-dessus de lui et reçut une vuelta posthume surprise ! Avis à toutes les empresas : si vous recherchez un troisième homme, un mort de faim, avec du métier et capable de prendre n’importe quoi, téléphonez-lui, il n’est pas cher, en plus ! (Au fait, Yvan Garcia, c’est dommage, je n’ai aucune influence dans le circuit… mais bon, j’aurais quand même essayé…)

 Alberto Aguilar coupa l’oreille de son premier qu’il aguanta certes avec décision mais parfois sans se croiser. Escribano bon aux banderilles notamment pour une fameuse combinaison quiebro al violin près des planches mais pas plus, ce serait plutôt ''passé au travers'' en beauté…



A noter que bien des petits rigolos partis de Nîmes le matin même pour voir la novillada (un 13 juillet… n’importe quoi ! ) n’arrivèrent que pour la corrida du soir en raison de l’inévitable accident-bouchon autoroutier, donc bien moins futés qu’un Domecq invalide acochiné au pienso ! On ne les plaint pas.



Alors, qu’avons-nous après notre nuit au camping… ? Ben oui, quand je ne prévois rien, j’ai une solution de secours maintenant : je dors sur le toit de ma ouature… une année, je me ferais le Rocio, tiens, comme ça… moi qui ai horreur de la chaleur et de la poussière je devrais me régaler… Ils sont fous ces espagnols… Ah, oui… d’abord le réveil où j’eus une apparition grandiose : je venais d’ouvrir un œil – et le bon – quand j’entraperçus encore ensommeillé, comme dans un rêve, juste en face de ma fenêtre, une majestueuse croupe immaculée qui se dessinait dans une petite jupette courte de coton blanc… et j’avais beau me frotter les yeux, elle ne disparaissait pas… elle était agitée de micro-mouvements d’anté-rétroversion du bassin des plus suggestifs pour qui écrit de la fiction et se réfère aisément à son autobiographie ! Une voisine de camping qui s’était installée durant la nuit, rangeait ses affaires à quatre pattes dans sa Quechua deux secondes d’où n’émergeait à reculons dès potron-minet que la partie la plus épanouie et Ô combien émouvante de son anatomie généreuse où la courbe régnait en maîtresse… Deux cuisses bronzées et fuselées prolongeaient gracieusement l’harmonie sculpturale jusqu'à deux jolis petits pieds tout plissés. Deux secondes, il n’en fallut pas plus pour que ma tente de toit gagne un chapiteau de plus. Mais qu’est-ce que je raconte ?
Ca va que vous saviez être sur un blog comico-taurin, sinon… Quand elle se retourna, Ô improbable magie des apparitions fortuites, la face sud de cet Everest de beauté était aussi insoutenable de perfection ingénue : des pointes fines, pardon, je confonds avec les pitons des Yonnet… une chevelure de jais, des yeux… une bouche… un teint de pêche au point de rosée… et encore ai-je la bienséance de ne pas vous entretenir des merveilleux pigeons endormis sur sa poitrine, fiers et allurés, qui ne devaient rien au PIP-Système du cuistre siliconeur.



Ayyyyy... madre miaaaaaaaa qué peinaaaa.... !

Heureusement que surgit brusquement du chemin une obèse en tong, hirsute et seulement vêtue d’un affreux tee-shirt trop court – beaucoup trop court – et caca d’oie qui plus est... qui passait par là pour aller rejoindre le local des ablutions publiques, me ramenant brutalement à la réalité d’autant qu’elle balançait au bout de son bras difforme avec un coude d’où l’olécrâne disparaissait sous un amas graisseux avachi autrefois vaguement ressemblant à un triceps brachial, un mauvais transistor qui grésillait le fameux : 

<< Fidèle, fidèle, je suis resté fidèle ! ''gayment'' chanté par un Charles Trénet matinal feu et badin >>



Mais il fallut bien partir au premier spectacle de la journée de diumenge – oh lalaaaa quatre en deux jours sous une chaleur étouffante, soit vingt-quatre toros tués en quarante-huit heures, un toro occi toutes les deux heures en moyenne statistique… c’est trop ! Elle est bien votre féria mais vous ne pouvez pas la commencer le vendredi ? – ça aurait quoi comme désavantage ? Le libraire vendrait plus de livres, les hôtels et gîtes plus de nuits, les penas plus de roustes, etc, etc, non ? mmm ? Quoi ???



Les Cuadri déçurent par un manque de colère, de combativité, de motivation au combat, en un mot, de caste, mais peut-être bien qu’animer de colère un squelette de 630 kilos est difficile ! Prenez trente kilos d’un coup et on en reparle… Tous furent tardos et d’un comportement similaire ce qui donna un jeu monotone. Ce n’est pas Uceda Leal morne aux aciers qui releva l’intérêt. Robleno hélas malchanceux aussi à la mort, pu quand même démontrer la sûreté de sa technique, son poder, sa domination et, fait nouveau, jambes bien réunies, évoqua même parfois une certaine élégance que les petits formats ont plus de difficultés à transmettre.



Joselillo belluaire laborieux restera en dessous de ses toros devant qui il y avait bien mieux à démontrer.



Retour place des neufs jets avec une fontaine en réfection pour l’éternité semble-t-il, où la sueur des serveurs overbookés coule dans la sauce de vos ''Boles de Picoulat'' à l’ombre des platanes où le boum-boum des sonos est – légèrement - moins tonitruant. Et qu’on ne me dise pas que je n’aime pas la musique : je l’aime au contraire !!!



L’après-midi pour le dernier rendez-vous, toute la garantie qu’offrent les Escolar Gil en terme d’agressivité et de combativité s’est exprimée. Depuis des années qu’on les voit, ils n’ont jamais déçu. C’est certainement pour moi le top du ganado actuel avec les Dolores Aguirre en plus aléatoire. Toujours agressifs et concernés, combatifs ! Au palco ça ne rigole plus, Matias le président de Bilbao préside ici aussi, flanqué de Giner en costard ! Ca fout la trouille, j’vous le dis, moi ! Au paseo quand la musique jouait y'en a un qui a gueulé : Giner, gaaaarde à vous ! Bon, pour autant, j’ai été comme de nombreux autres, assez surpris par certaines de leurs décisions… A moins qu’ils se soient dépêchés de ne pas apparaître surpris par la vocifération d’une arène qui feignait à certain moments de n’être composée que de membres distingués et savants de l’Académie Vétérinaire de France ? Car il y eut un quart d’heure de changite aîgu incompréhensible à mon (faible, certes…) entendement. Le premier présentait un puntazo qui aurait bien requis une ITT de trente jours de combat syndical déguisé en travail au premier CGTiste zélé (Vouaaaiiis ça vaaaa, oh…) défaut cosmétique qui ne gênait en rien sa locomotion… Change-t-on un toro qui a toutes ses facultés parce qu’il présente un défaut cosmétique qu’un public réprouve ?



Ensuite on fit prendre l’air aux deuxième et troisième sobreros pour remplacer le sixième pour d’infimes, on, va dire ''boîteries'' bien que ce soit en l’occurrence un grand mot, impropre, je dirais plutôt des ankyloses partielles qui cédaient au fil des foulées et du réchauffement des muscles dont le volume est tel qu’il est bien compréhensible que cela prenne quelques minutes… quand on est au repos depuis des heures et des jours. Un sprinter qui court le cent mètres à midi est sur le stade à neuf heures pour s'échauffer, ce que l'on accordera jamais à aucun toro ! Mais bon, l’expert de Bilbao toujours inflexible en décida autrement. Le deuxième assesseur était-il vétérinaire ? Je l’ignore mais en tous cas, des trois toros changés aucun n’avait montré de déficit locomoteur invalidant. C’était plutôt comme si le conclave ne supportait pas la moindre suspicion de défaut et qu’on ne veuille pas d’émeute. Laurent Giner viendra peut-être ici au commentaire nous dire son sentiment ? C’est un cite de loin…
Dans la foule, des maillots catalans arborant le nom de Robleno montraient que le chouchou Espla avait été détrôné et dans le ciel vrombissait un hélico qui lui aussi était jaune et rouge. Pas étonnant dans ces conditions qu'un graphisme noir de jais et blanc de cotton impressionne tant un photographe N&B. 



Alors ? Moustaki ou Trénet ? Toute la problématique du couple réside là : Voyez que ça sert, la tauromachie !?!