lundi 27 mai 2013

CUBAN MISSILE CRISIS

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Le prix Hemingway s’étend de l’Europe Centrale jusqu’au continent Nord-Américain, les Caraïbes, l’Amérique du Sud. Son climat n’est jamais très tempéré, traversé qu’il est par de somptueuses lignes de faille où s’affrontent des forces dantesques reléguant la tectonique des plaques au pouvoir corrosif de la pisse de chat en rut. Ou tout comme. L’artillerie y est plutôt lourde et automatique, les ego blessés s’avérant particulièrement meurtriers, recevant les nouvelles ennemies comme autant d’obus de mortier mutilants depuis les fronts retranchés de la pensée intime et du style. Les espoirs, cette masse ENORME d’air chaud, se confrontent péniblement à de nombreux courants d’air refroidissants annonciateurs de dépressions profondes. Cela ne manque pas de générer quelques tornades où tout est balayé, chaque touriste étant convaincu que si « La gloire c’est de la merde » rien ne vaut de l’éprouver au moins une fois, histoire d'en vérifier l’enfer. Quelques randonneurs pugnaces arrivent à jouir d’éclaircies finales où la métaphore pleut néanmoins dru. C’est alors qu’un soir de printemps au comble de la fébrilité, comme poursuivi par l’encierro de Pamplona, éclate un orage sec, un coup de tonnerre majuscule qui précipite tout. Ton thorax devient mou en raison des pressions egométriques aléatoires, tes mains sont moites, tes guibolles flageolent et dans un effort surhumain tu imposes à ton faciès l’impassibilité des traits d'un ''SURMOI'' qui gouverne encore tant que n'a pas résonné le nom d’un vainqueur diabolique qui est un type comme toi mais qui n’est pas toi, qui ne sera jamais toi, parce que comment voudrais-tu qu’il se fasse, qu’un jour, cela puisse être toi, tu es con ou quoi ? Ce n’est pas possible. Oublie ton ''CA'. Il y aura toujours une raison que ce ne soit pas toi. C'est en tout cas ce que te dit ton ''MOI''. On t’emmerde Ernesto… et Freud aussi d'ailleurs... 
Je brinde donc Cuban Missile Crisis (putain quel titre génial…!) aux cent soixante-deux autres loosers, mes frères et mes sœurs. 




 
CUBAN MISSILE CRISIS


Sur le Malecon, face au colossal empierrement atténuant les colères caraïbes d'un océan apte à interrompre la circulation des Chevrolets abandonnées par la mafia américaine sur l'île de ses débauches, il y avait ce bar.  Une tanière sombre, un sombre bouge, entre bordel et rade de marin. Plutôt sale et mal famé, au zinc habité d'une faune cosmopolite. Des gars qui avaient atteint l'âge où l'on peut juger du bilan de sa vie dans ce rétroviseur qui petit à petit s'impose au mental. Ils n'étaient plus que l'ombre d'eux mêmes, mais pour la plupart, pas assez vieux ni résignés pour y être indifférents. Cette foutue oisiveté alcoolisée naufrageait tout, de la puissance virile à la clairvoyance de l'esprit, elle érodait la force et abrutissait insidieusement. Des écorchés à qui le rhum et la canne accouchaient au forceps l'intime complainte, quand une jinetera cessant enfin de chalouper du bassin les réchauffait en tendant une oreille compatissante vers les notes aigres et désabusées de leur chant profond.

Ici, ne s'accoudaient que des types affichant au compteur un destin chaotique ; des cabossés du chemin. Pas vraiment une clientèle de timorés et d'insipides, plutôt des baroudeurs, des maquisards, des balafrés, des clandestins qui voulaient fuir, reprendre la mer sur une chambre à air de camion quitte à nourrir les requins ou alors rester, renoncer à la houle, se fondre dans la foule, devenir invisibles pourvu qu'ils aient trouvé une bonne femme, bien sûr pas très jolie, ni plus très jeune, mais au moins douce, pour calmer les frustrations, panser les blessures de l'âme et accommoder en ragoût, crocodiles et ragondins des cayos. Satisfaire tous les appétits, en somme.

Et puis au bar Chicote, même si le rhum très pur valait à lui seul le déplacement, il y avait la splendide Lupita qui servait. Ce n'était pas la dernière des raisons pour s'interdire de manger et aller dépenser là, les quelques pesos qui restaient au fond des poches. On disait que nombre de mécréants l'apercevant, s'étaient soudain ouverts à l'hypothèse de la création divine. La Cubaine était magnifique. Sculpturale et gracieuse. Gentille avec ça. Et puis consciente. L'attractivité du bar, la valeur ajoutée du fond de commerce, c'était elle. Fallait voir comment le dernier rayon du soleil que le hasard dirigeait pile au dessus de l'évier, illuminait son décolleté quand elle se penchait pour y laver les verres. Sa peau brune, irisée de sueur ou éclaboussée de gouttelettes d'eau luisait dans l'or du couchant et alors les discussions s'arrêtaient. Lupita feignait de ne s'apercevoir de rien, continuait à chantonner innocemment, assumant l'ahurissante cadence du ballottement de ses seins qui laissait les clients songeurs. Elle n'était pas beaucoup plus riche que ses amies mais elle gagnait un salaire ; il lui assurait une indépendance face à la convoitise des touristes de passage toujours prompts à lui offrir des robes et assez vulgaires pour penser qu'ils la lui ôteraient ensuite et s'offriraient sa jeunesse. Mais Lupita se respectait, maîtrisait bien sa langue maternelle et quelques autres encore, pour remercier sans équivoque. Si elle acceptait les robes avec malice, ce n'était pas avec la légèreté de leurs volants de soie. Elle était plus intelligente que la plupart de ses interlocuteurs et les impressionnait par ses réparties spirituelles leur signifiant la certitude que leur argent ne pèserait rien en terme de séduction.

Les habitués, eux, avaient dû admettre qu'ils ne connaîtraient jamais la fierté de l'avoir au bras ; pourtant, une fois les approches découragées, elle savait être chaleureuse, les rendre galants, se mettre sous leur protection. Un rôle dont ils s'acquittaient avec zèle, si bien que Lupita était en sécurité sur son lieu de travail. Les jeunes blancs-becs alcoolisés du bout de la nuit qui l'importunaient, cessaient devant la détermination des balafrés qui rivalisaient d'ardeur pour la secourir. Dans leurs yeux s'animait l'espoir que les mufles qui tentaient le hold-up de son cœur ne capitulent pas, pour qu'ils jouissent du plaisir de lui en crucifier un, les planter, dans leur sale bide, d'un coup de lame rouillée au fil mal aiguisé. S'offrir pour elle à la répression de la loi, renoncer à la liberté, se sacrifier, prouver leur amour, ivres de leur dévouement. Mais les importuns encore verts, comprenaient d'instinct l'intérêt de la fuite. Lupita alors, écrasait sa poitrine contre le torse de ses anges gardiens, les gratifiant d'une bise affectueuse qui, Ô miracle, muait aussitôt leurs faciès patibulaires en minois puéril.

Il y avait deux Français : Francis, ex mûrisseur de bananes à Rungis, arrivé sur le trois mâts rédempteur du curé, le Belem, et jamais reparti, happé qu'il avait été par une danseuse de salsa qui l'avait finalement abandonné ; Francis alias ''Daïquiri'' en hommage à son écrivain préféré, dont il lisait en boucle les soixante-treize nouvelles, toujours dans l'ordre chronologique, était intarissable sur la mise en coma artificiel de la banane par le froid, qui bloquait un mûrissement réveillé à la demande, à coups de vapeurs végétales d'éthylène savamment distillées. Francis, un anesthésiste-réanimateur dudit oblong fruit climactérique que « les emmerdeurs pouvaient toujours se carrer là où il pensait »
Rhum en abondance, jus de citron vert avec parcimonie, sirop de canne à bon escient, le tout préparé par Lupita ce qui rendait le mélange exquis, servi avec son sourire, très frais mais sans glace, ''shaké'' entre ses seins, comme il se doit. Une fois ravalée la déception de ne pouvoir convaincre Lupita d'être sa moitié exclusive, il connut les geôles de la Havane pour avoir besogné à l'Opinel, manche hêtre, lame acier au carbone bien pourrie, le mollet d'un bourru qui lui avait manqué de respect... Le jarret, c'est rentable disait-il, parce que la Justice est plus clémente que pour un coup dans le bide et un type planté du jarret ... il n'a plus envie d'avancer vers toi... un bon investissement, le jarret. Il n'empêche, en secret il pense que le Porto-ricain qui traîne maintenant sa jambe atrophiée du côté de Cienfuegos a vécu l'émotion d'avoir empaumé le majestueux fessier de Lupita... Plus d'un, dont ''Daiquiri'' au premier chef, aurait payé le prix de l'Opinel pour vivre l'expérience... Mais bon, l'amitié de Lupita lui restait précieuse et avoir vu la gueule des autres prisonniers racler le pavé quand elle lui rendait visite avec une pinte de guararon ou une papaye fraîche, valait son pesant de bananes jaunies-endormies-réveillées.

L'autre Français, Marcel, son truc, c'étaient les fleurs. Dans son jardinet il en cultivait pour les offrir à devinez qui ? Lupita. Ex mimosiste de son état, il avait longtemps joué du sécateur sur la côte d'Azur, récoltant des brassées de ces petites boules jaunes que les fleuristes et leurs clients se disputaient dès février, là-bas, vers Menton, tout contre l'Italie. Lui, avait bien cru la séduire à force de fleurs et de chansons d'amour italiennes qu'il entonnait de son chaud vibrato de Méditerranéen transi. Mais Lupita, de ses grands yeux noirs mouillés, de ses prunelles de moire qui trahissaient toutes ses émotions, c'étaient les fleurs et les chansons qu'elle aimait, pas le Marcel, trop vieux pour elle. Il y avait eu maldonne : quand vous êtes trop vieux et trop seul et surtout amoureux, autant dire privé de lucidité, allez distinguer un attendrissement filial d'un authentique béguin... Aussi quand le grand con de Hollandais imbibé de Palma Cristal s'était agrippé à sa chevelure pour attirer sa bouche contre la sienne, ce fut le poinçon à brebis du Laguiole, manche pointe de corne de vache Aubrac, lame acier corroyé, qui d'un coup sec dans la panse, avait ramené le bestial égaré dans le troupeau de la bienséance due à toute femme. Il eut ce typique regard d'incrédulité qu'ont tous les poignardés à l'instant où leur corps fuit. Marcel dit ''Mojito'', lui expliqua en guise de pansement compressif, qu'il y avait un pays assez plat pour accueillir les grands cons orangés dans son genre et lui en indiqua le cap d'un grand coup de pied au cul, fin de l'incident. C'est ainsi qu'il entra dans l'équipe des rares hommes considérés par la belle. Rhum, sirop de canne, quartier de citron vert, hierba buena, eau gazeuse, glace pilée, le tout ''shaké'' par Lupita contre son cœur. Marcel, ''Mojito'', en éclusait tant qu'il pouvait s'en payer, plus ceux que Lupita lui servait gratis. Autant dire, en douce. Les meilleurs.

Il y avait Paturuzu le Jamaïcain, un des rares sur son île à avoir un métier, deux métiers même : filetoupier qu'il était. Il en avait vu passer des balles de chanvre, qu'il avait battu, vingt ans durant, avec le même entrain qu'un novice, ce qui est suspect on en convient. Puis, il avait navigué mais bien vite rejoint la terre ferme, victime de calenture et enfin était passé Maître Calfat. L'artiste pourvoyeur de fente, le roi du bourrage de l'interstice, l'empereur du calfatage étanche, c'était Paturuzu. Par analogie assez triviale il est vrai, il avait usurpé une réputation d'amant suprême avec laquelle il était arrivé au Chicote plein de morgue, soit dans les pires dispositions, pour séduire une fille intelligente. Il était ressorti de cet échec penaud et plus modeste grâce à l'adroite psychothérapie prodiguée par ''Lupi'' la généreuse, toujours franche mais jamais cassante. Du coup, Paturuzu alias ''Cuba Libre'' était resté là, dans ce micro-monde qui lui paraissait entretenir plus de vérité que celui d'où il venait, où l'on ne dérogeait pas à la logique bourgeoise, de crainte que tout s'écroule. Rhum, cola, jus d'un demi-citron vert, rondelle, glace. Il avait l'alcool si mauvais que lorsqu'il en avait abusé, il ruminait rageusement son éviction du bonheur de serrer la taille fine de Lupita. C'est le moment que choisirent deux Allemands qui perturbaient depuis un moment de leurs rires gras l'ambiance du rade, pour s'accaparer la belle sur leurs genoux et fouiller les trésors sous sa robe de leurs sales mains de gros dégueulasses chargés à la Bucanero fuerte. La fine lame damassée du Yatagan de Paturuzu lança deux éclairs sur les murs crasseux du rade et le calme revint. Seuls deux types en disharmonie avec le lieu, titubaient vers la sortie saignant comme des cochons de Teutons qu'ils étaient. On ignore ce qu'ils devinrent, mais Paturuzu ne fut jamais invité à séjourner dans la fortaleza San Carlos de la Cabaña.

Jairo le Cubain lui, était un gars de la campagne, né non loin de la péninsule inhabitée de Guanahacabibes : planteur de tabac et d'ananas de la vuelta abajo et boxeur redoutable autrefois promis à un bel avenir sauf que lorsqu'on a connu la faim dans l'enfance, on peut dire adieu au fluor et au calcium que les os nécessitent. Il put combler ses carences à l'âge adulte mais quant à devenir champion, c'était trop tard. Il promène tous les jours sa face de güiro, aussi ridée que la calebasse musicienne, dans Habana Vieja avant de rejoindre le chicote.
Détail qui tue, ou pourrait, Jairo a une sainte horreur des armes blanches et démolit volontiers de ses massues d'acromégale qui lui servent de poings, tout fanfaron qui lui en sortirait une sous le nez pour l'impressionner. Supporte pas.. ça le met en rogne, Jairo, les lames, qu'elles soient inoxydables ou pas... Pour lui, un homme doit se battre tel qu'il est, comme la nature l'a pondu, avec ses dents, ses poings et ses pieds. Si on évoque ses dents c'est qu'un jour il coupa l'oreille d'un bridé contrariant dans le barrio Chino parce qu'il avait exercé son art du piropo. Pas un petit morceau à la Tyson, non, l'oreille entière, à sa base. Et comment aurait-il su qu'elle était mariée, celle à qui il susurra : 
 
« Si el amor toca a tu puerta, permitele entrar, estoy seguro que él te hara una maravillosa y bella compañia » 
 
Evidemment, lui aussi succomba à l'envie de posséder Lupita. En tout bien tout honneur, ceci dit, l'épouser et tout et tout... C'était le plus désarmant de gentillesse et de romantisme Jairo, le plus naïf, un dur au cœur fondant de tendresse, un maladroit, un prévisible, incapable de faire danser la Lupita, un marbre de comptoir, un monolithe de la forêt. Dans sa gestuelle comme dans sa pensée. Entier et primaire mais bon et fidèle. Quand Lupita lui eut expliqué avec tact toute une nuit durant qu'elle le rendrait très malheureux, on ne le revit plus pendant une semaine. Puis il réapparut, les traits tirés et les yeux tristes d'un agouti, aussi vulnérable qu'un zunzuncito, il avait compris que le pire serait de la perdre complètement. Lupita, respectueuse de son chagrin, l'entoura presque maternelle, par petites touches, une parole bienveillante, un geste affectueux, et puis cette tortilla aux piments, rien que pour lui, qui le réconcilia avec la vie.
Un jour, un baraqué des USA, un joueur de football américain échoué sur l'île crocodile, se permit une allusion sexuelle de mufle friqué à l'endroit de la serveuse cubaine. On ne sait plus très bien... qu'il détenait la clef juteuse pour desserrer l'étau de ses cuisses, enfin, voyez, ce genre de délicatesse. Jairo à l'autre bout du bar, se fendit d'une phrase entière le priant posément de sortir. Cela représentait un gros effort pour ce rudement taiseux de la campina. L'autre géant sortit son cran d'arrêt tout clinquant d'inox, manche plastoc, qui n'avait saigné que du hamburger trop cuit, et un truc comme ça, bien énervant pour Jairo, avait précipité la perte de son intégrité physique. Les massues entrèrent en action dans l'évidente démarche de compacter la grande carcasse du type auquel son morphotype ne se prêtait guère. Une entreprise suivie avec autant d'intérêt par les piliers du bar, qu'une expérience scientifique dont on aimait la confirmation. Il fallut que Lupita assistée des porte-lames de sa garde rapprochée sautent sur Jairo pour l'empêcher de finir l'américain. Le footballeur ratatiné fut installé sur des tables et soigné par Lupita et son patron tout le week-end tandis que Jairo fut assigné là en infirmier garde-chiourme pour prendre la mesure de sa colère dévastatrice et parer à l'éventualité d'un réveil agité. Lupita le punissait en lui passant les compresses avec lesquelles il devait tamponner, tout doucement cette fois-ci, le bocal du tuméfié : alcool modifié, cataplasme de hierba buena mâchée – par Jaïro - et glace en cataplasme.

Mais le temps passait et le mystère demeurait : Lupita, déesse caraïbe, merveilleuse promesse incarnée de l'amour, icône du reggaeton, cette danse si sensuelle qu'elle laissait les spectateurs extatiques dans l'entrelacs des images suggestives et la scansion frénétique des congas, restait seule et farouche, taraudant le désir et l'imagination des hommes, après avoir repoussé tout ce que la grande île comptait de donneurs d'orgasmes.
 
Un matin, le mystère se creusa : Lupita ne vint pas travailler, ni le lendemain, ni les jours suivants. Angoisse, silence et solitude. Perdus, le sourire et la bonne humeur, cette aura de féminité qui illuminaient la tanière. Personne, jamais, ne la revit. Elle n'avait pas dit « au revoir »... n'avait pas réclamé sa paye. Elle avait disparu. 
 
Au comptoir, on se ruinait d'autant plus, pour oublier le manque. Mais le rhum était insipide et si les avis divergeaient sur les causes de sa disparition on était d'accord là-dessus : la vie n'avait plus goût à rien.

Le seul fait inhabituel que se rappela le patron sans établir pourtant un lien de cause à effet, c'était que, la veille du départ de Lupita, un inconnu, assez stylé, élégant, empreint de ce que les Espagnols décrivaient par la ''planta'', lui avait commandé un '' Cuban Missile Crisis'', un cocktail de puta madre chargé pour excipient d'un vieux rhum à 75,5°. Un chaud vestige de la guerre froide qui opposa l'ex URSS aux USA notamment quand Khrouchtchev braqua vers Kennedy d'explosifs SS-20... Il ne s'en vendait presque plus car outre son prix, il était rare après ça, de retrouver sa maison. 
 
Mais le jeune type brun, non, il était resté clair et urbain, maître de lui, posant de nombreuses questions à Lupita qui avait patiemment répondu en roulant ses grands yeux noirs d'une façon qu'on ne lui connaissait pas.

Paturuzu, Francis, Jairo, Marcel, les autres, tous à l'écoute, gardaient le visage fermé, inquiet, songeur et c'est d'un Marcel soudain excédé, que fusa la question :
  • Et qu'est-ce qu'il fait ce gars, dans la vie ???
Torchon sur l'épaule, en appui sur son zinc, le visage fermé par la déconvenue, le patron eut un geste du bras, évasif et mou.

- Je sais pas, rien, un truc dans les toros. Matador... torero...

jeudi 23 mai 2013

Corrida de clôture, toreo de troncature

Mais où faut-il donc aller pour voir des toros ? A Alès, les Adelaïda Rodriguez se sont certes montrés braves mais sans jamais transcender l'aficionado.
Par contre, la manif des zantis dont le profil allait du punk à chien galeux et combi Volkswagen à l'alter-mondialiste habillé trop ample en passant par le Skin-head piercé et enchaîné, s'est montrée très violente. Finie la contestation certes véhémente d'idées contradictoires, maintenant c'est la recherche ouverte de la violence débridée. Des mines révulsées de haine, des canettes pleines et chaises balancées sur un gardian qui venait chercher son camion de bious, soit un type qui ne cautionne à priori rien de ce qui tue les toros de combat... J'ai voulu passer par là arguant aux policiers qu'on pouvait quand même avoir des idées différentes sans s'entre-tuer d'autant que ma voiture était à leur contact mais ils m'ont dit que je n'aurais pas le temps de développer ces arguments et que pour me faire lyncher il n'y aurait pas mieux, que ces excités venus de toute l'Europe - mais plus près des cinquante que des cinq mille annoncés - qui n'attendaient que ça. Bon... il est finalement toujours savoureux qu'un flic t'ordonne de prendre un sens interdit pour quitter la zone du crime potentiel. Et d'observer des gens doux et pacifiques menacés de mort par ceux qui prétendent abolir la violence...
Quant aux Prieto de la Cal alésiens, s'ils portaient beau à la sortie, ils goûtèrent tous lamentablement au sable des arènes du Tempéras.
A Nîmes pour la clôture, quand un Victoriano del Rio s'avérait faible comme le second du Juli trop gros et mou pour se battre, on se prenait à regretter de n'être point à Vic. Hélas, les Adelaïda de Vic étaient beaucoup moins forts que les Victoriano de Nîmes d'après ce que l'on comprend des resenas. Comme quoi tout ça se dilue dans la seule vérité péremptoire de principe qui est que … il n'y a pas de vérité péremptoire.
Pour preuve, le lot en or massif que toucha le Mexicain Diego Silvetti. Des charges claires et profondes, répétées, vibrantes, certes plus nobles que bagarreuses mais cette abnégation classieuse peut aussi être belle. Quels toros aurait-on vus s'ils avaient échu au Juli ! Il coupe une oreille à son second, Silvetti, en laissant dans la bouche de l'aficionado l'amertume d'une rencontre tronquée par un torero bien en dessous du filon à exploiter.
Talavante n'est sûrement pas sorti psychologiquement indemne de son solo difficile de Madrid où des deux toros et demi que j'ai observés, des toros que d'autres ont vus mauvais, a résulté chez moi une forte impression de difficulté, ils répétaient si vite et si fort dans la muleta dépassée d'un torero du coup en vigilance extrême, qu'il n'avait pas le loisir de maîtriser son art, débordé qu'il était. 
Si son premier toro nimoîs fut ''d'entraînement'' et put contribuer à le rassurer, il subit à nouveau la pression d'un second toro trop entreprenant pour lui. A voir cette actuacion, on ne lui aurait pas conseillé de tenter six Albaserrada madrilènes aux encornures déployées comme les ailes d'un albatros dans les courants ascendants.
Juli le Kiricou des ruedos, est petit mais vaillant, puissant, et pouvu qu'un toro lui fournisse une opposition, son mental de vainqueur le recrute tout entier et il n'a alors de cesse que d'arriver à le dominer. Je n'aimerais pas être un toro quand ce type est sur le sable ! 
Quand son second se dilue, le Juli ne pense pas : « Tant mieux j'aurais fini plus vite et avec moindre danger », comme nous le ferions vous et moi, non, le Juli est désolé et c'est sincère. Se battre et triompher telle est son ambition indéfectible. On pourrait alors toujours lui reprocher de ne pas prendre des toros plus durs, trop facile de se plaindre après avoir imposé ses toros... tiens des redoutables Prieto de la Cal ou Adelaïda Rodrigues par exemple... hélas on sait que le sort mystérieux des bêtes noires aurait pu dans ce cas lui réserver bien pire. Quand on vous dit que rien n'est simple... Et si c'était justement certes permanente incertitude qui inlassablement nous ramenait à l'arène ?

CIELO ANDALUZ

mardi 21 mai 2013

Abattoir public de chevaux

Hasta el rabo todo es toro: Cuando los caballos no llevaban peto: Cuando los Caballos no llevaban "peto" from Peña Taurina Dinastía Arruza on Vimeo .

Une petite video de 1929 avant de passer à table ? Des lasagnes, peut-être ?

lundi 20 mai 2013

Des Miuras pour le Show Effroi




Samedi, tout était tombé à l'eau, corridas annulées. J'ai quand même vu deux toros et demi sur un coin de téléviseur au travers d'une foule dense dans un petit bar bien connu. Talavante y recevait le tout Madrid pour une épreuve trop dure pour lui m'a-t-il semblé. On l'apercevait dans les starting-blocks, prêt à sprinter vers la barrière. Les toros aux encornures très larges n'inclinaient pas à l'insouciance et semblaient n'avoir pas souffert de la pique tant ils rentraient forts dans la muleta, du coup plus contenus défensivement que conduits et dominés par un Talavante blême.

J'ai donc dû abandonner la retransmission pour aller faire semblant d'ouïr les nombreuses allocutions de la remise du prix Hemingway : ils n'avaient pas prévu de micro ! En plein brouhaha festif des jardins de l'impé... Dans les rangs, les gens s'entre-regardaient consternés. On a bien vu bouger les bouches. Ils ont donc parlé entre-eux un bon moment, ils avaient l'air contents de ce qu'ils se disaient, avant qu'à la sortie de la casita, au moment où on aurait enfin pu se parler un peu pour savoir ce qui s'était dit, une Tzigane qui avait dû réussir à en voler un quelque part y tonitrue d'importance pour nous empêcher de communiquer. Donc, blanc total pour la cérémonie... incroyable mais vrai. Non, soyons juste, le seul qui comprit et haussa le ton fut le représentant de Bourquin. Qui c'est Bourquin ? Je sais pas, un type de la région...

Le lendemain, reprise des affaires taurines avec Castella et Juan Leal. Soit l'original et la photocopie. Je n'ai pas vraiment envie de vous raconter ça d'autant que j'ai apparemment raté the triomphe du sixième toro d'un melting-pot ganadero plutôt faible, because je devais me rendre chemin de la guinguette pour ma paella annuelle et qu'à 14 heures le bicho dormait encore en chiquero.

La paella : il s'agit d'une confrérie de cheminots tous mélenchonnistes si ce n'est besanceniens qui m’accueillent de raccroc suite à une ancienne alliance, ce qui leur permet d'avoir un mec de droite à table sur qui taper... moi, j'adore... Marc m'accueille en me disant que rien qu'à mes vêtements on voit que je suis de droite ! Et pourtant je n'ai pas de chemise Ralph Lauren dans mes armoires... Un autre me dit que si je suis de droite je suis socialiste, alors ! Ambiance. Faut dire que Marc arbore une ma-gni-fi-que chemise dont le dos est brodé d'un ''Desperados'' du plus bel effet... c'est une bière, non ? Moi, je ne bois pas l'amertume... je lui suggère de la remplacer par un ''Despedida'' afin qu'on ne le revoie plus... (pas Marc, le ''Desperados''...) Ici le champagne ne coule pas à flot, et il n'y a pas de toasts au foie gras, c'est le pastaga, les cahouettes et les picholines, plutôt. Et ça sent bon la garrigue. Ça change de la ville bruyante, pisseuse et poisseuse. A table, ça parle volontiers carbu et injection et on mange dans le plastique. Ça, c'est dommage, elle serait meilleure dans de la faïence Ikea où même des mecs de gauche achètent des assiettes pas chères... y'a pas de lave-vaisselle ou quoi ? Je n'ose même pas suggérer de la faire cuire au feu de bois, le lieu s'y prêterait tellement bien et elle serait tellement meilleure mais bon, c'est sûr faudrait mouiller la ''Desperados'' un peu plus, mais allez savoir maintenant qu'il est devenu un héros du blog, il va peut-être s'y mettre... enfin aider sa femme... sinon je donne son nom et son adresse complète, et même le photographie de face, l'année prochaine... ! Sûr que si toutes les économies passent dans les broderies (putain sur terres taurines dans une resena ils parlent de ''brodures'', ça fout la trouille...) de ses chemises...


Deux assiettes bombées de paella et autres mignardises roboratives plus tard, retour à l'arène en fin d'après-midi pour les Miuras devant Castano et Ferrera. Aucun doute possible la corrida est bien un spectacle. Elle réunit toutes les conditions qui fondent le mot jusqu'à ses différentes nuances : de tous les sens, c'est bien d'abord au regard qu'elle se donne, en étant capable d'éveiller un sentiment, par sa représentation à la mise en scène luxueuse et elle s'affiche en public. Elle est donc spectacle mais pas seulement. Elle est beaucoup plus pour quelques-uns d'entre nous et l'on peut alors se demander pour quelles autres raisons nous allons la voir et qu'est-ce que nous y trouvons (ben, tiens le livre va bientôt sortir chez Atlantica... la promo commence, ébruitez autour de vous)



Disons-le tout net, alors que la foule parut quitter l'amphithéâtre heureuse et comblée comme une vieille fille boutonneuse ayant signé par contrat une promesse de nuit de noces initiatrice et débridée , Marcus 1er, votre serviteur, réboussié congénital originaire de la placette par son père et de la forêt noire par sa mère, n'a pas vraiment marché dans la combine !

Des explications ? J'arrive. La faute, je pense, à … mon grand âge : trente ans déjà que je pris la claque de cette Miurada de Béziers où Milian, Mendes et Nimeno II, jouèrent authentiquement leur vie face à leurs ancêtres auxquels je ne peux m'empêcher de me référer pour savoir de quoi l'on parle. Il y avait, jeunes gens, de cette époque que vous ne pûtes connaître, voire vieilles gens au cerveau oublieux, autant de différence entre eux et ceux de la tarde, qu'entre Chantal Goya gambadant parmi ses lapins roses et Sterling Von Scarborough des Morbid Angel, un groupe de Satanic Métal. 

Ces Miuras modernes ont des allures juvéniles pour la plupart et présentaient tous, deux caractéristiques anti-Miuras au possible : ils étaient très toréables et faibles. En veux-tu des génuflexions, en voilà. Le clou du spectacle qui déchaîna la foule enfin comblée par ce sixième toro de 645 Kg fut qu'il alla quatre fois à la pique. Seulement, entre y aller et les prendre, il y a un fossé. Celui de l'apparence et de la modernité. Il y alla comme un gros tio qu'il était, qu'on appelait et qui n'avait rien de plus à faire que de venir, pourquoi pas, même de loin... mais ni dans un style remarquable ni vraiment très concerné : des trois premières il sortit seul sans jamais s'être employé à pousser et prit la quatrième au regaton... voilà ce qui fit se pâmer l'arène. Un beau spectacle pour incultes de la caste. 
Il faut dire ici que sous des dehors ternes et modestes, Castano et sa cuadrilla ont un concept bien à eux, ils forment une troupe et vendent un spectacle de faena ''banderilles en main''. Castano a quelque chose d'exceptionnel : sa cuadrilla ! Elle comporte deux banderilleros de génie qui saluent à chaque pose : David Adalid alias ''lame de couteau effilée'' et un ''spécial rouflaquettes'' du XVIIIè - le siècle, pas l'arrondissement - dont j'ignore le nom, qui s'est fait pour spécialité de partir à la tête du toro en marchant comme un forcados arthrosique que sa femme aurait envoyé vite fait au marché chercher une livre de bacalao car les invités n'allaient pas tarder. Sauf que nous, on était déjà assis, mais qu'on n'a rien bouffé, claro ! Le tout complété par Tito Sandoval alias ''Mets dans le mille'', le roi de la pique à bascule. Ils officient sous l'oeil morne de Castano torero corto, en réservant leurs effets et furent tout à leur joie quand Ferrera bousculant tous les codes de la hiérarchie s'y associa en compétencia amicale pour mater ''rouflaquettes'' sur le terrain même de la déambulation dite – sur ce blog seulement – de la ''Coxarthrose du Forcados''. Olé ! Clama la foule ce qui est somme toute, assez logique bien qu'imprévisible.


1000 iéme Post de ce blog, mesdames-messieurs applaudissements...

Tout concordait, le hasard faisait bien les choses, le jour où j'annoncerais le résultat du prix Hemingway ce serait le millième message de ce blog et le gagnant ce serait... MOI ! Avouez, ça tombait pile-poil et je n'avais rien calculé en ce sens. C'est pour ça, j'étais sûr de gagner : quand le destin se convoque tout seul, c'est imparable, un signe du ciel, les nuages s'écarteraient, un éclair zébrant zébrerait puisque c'est son job et une boule de feu fondrait à mes pieds déposant la sentence immarcescible : c'est moi. 

Mon cul. 

C'est un autre... Mon contraire craché : espagnol, cultivé, distingué, poétique, multi agrégé, multi vainqueur de prix littéraires, un tronche, une pointure, comment voulez-vous lutter, je vous le demande ? Il a pondu un truc, larmoyant à souhait, pathéto-romantique, un truc pour les filles à leur papa. Nooooon, lecteur, je déconne, je n'ai pas encore lu sa nouvelle et si jamais je pensais un truc comme ça, ne comptez pas sur moi pour vous en parler ainsi. Pas si mal élevé par ma maman. Ce qui me plaît déjà, c'est que le type, il vient de Caravaca de la Cruz ! Ça c'est un nom, putain, Caravaca de la Cruz, redis-le lecteur, un matin de trachéite avant de boire ton café : tu vas voir comme ça sonne bien... Sûr que tu expectores tes mucosités surinfectées après l'avoir prononcé, si on est en Novembre et que ta BPCO* se rappelle à toi. Ah ben oui, il y a beaucoup de ''si'' c'est comme pour gagner le prix Hemingway... Caravaca de la Cruz... On dirait une injure émise par une corneille à un corbeau : Caravaca de la cruz, style ''casse-toi gros tas, c'est ma croix'' tu vois ? Pour se percher, je veux dire. Je me demande même si dans une nouvelle ou un post de ce blog, je n'ai pas utilisé le nom de son village pour sa musique intrinsèque... Parce que ça me vient, Caravaca de la Cruz, en même temps que Villasequilla de Yepes. Je te jure lecteur, j'ai un jour utilisé ces deux noms-là, dans le même texte.

En attendant ça fait chier, hein... oups... enfin je veux dire, c'est bien normal s'il a été meilleur, le conquistador... Lecteur je te vois, tu souris devant ton écran, ça t'arrange toi, que je perde, c'est plus marrant pour toi et comme ça je te reste sympathique, oui, oui, je te connais... ça te rassure, je n'atteins pas les hautes sphères des champions qui te resteront à jamais inaccessibles - mais comment fais-tu pour vivre ? - je reste dans la fange, à tes côtés, popu. Mais moi, avec mon petit numéro comique pour faire semblant que je m'en fous, je larmoie peut-être, présentement, comme disent les Sénégalais, je saigne, dépéris, m'étiole et me flétris ; Même que, si ça se trouve, c'est pour ça qu'ils ne me le donneront jamais : parce que ça leur fait un buzz de folie, mon chant profond sur leur prix pervers de tortionnaire obèse sadique et impuissant qui tuait les petits poissons de Cuba et les grands fauves africains en se repaissant de sang de toros espagnols...!?! 

Peut-être l'as-tu même échappé belle lecteur : parce-que ptêt' bien qu'en coup d'éclat suprême, j'aurais posté ce millième message annonçant ma victoire et me serais coupé la coleta. Recta. Fini. Circulez, y'a plus rien à lire. J'aurais arrêté là le blog. Belle chute, non ? Ça pour une nouvelle, ça aurait été une nouvelle !

Ouh pardon, j'allais partir sans vous donner le vainqueur :
Se llama Miguel Sanchez Robles, il a écrit :
"L'ultime tragédie païenne de l'Occident

*Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive


samedi 18 mai 2013

Nîmes en live, Madrid en direct.

Journée de contraste. Le matin, ambiance vinyle ajusté sur les gradins pour partouze aquatique sado-maso en el ruedo. Tout est gris, les petits-gris dans les fossés, le ciel, la piste, les toros, nos mines. Des toros d'Escolar Gil applaudis à leur sortie, toréables - le lot de Rafaellillo – très retors et compliqué pour les autres, Robleno et Bolivar n'arrivant pas vraiment à convaincre devant ces bestiaux avec parfois des attitudes de félins inquiétants plus que de bovins furax. Un toro bon comme le pain et franc comme l'or pour le premier, honoré d'une vuelta justifiée après trois piques dont deux longuement poussées sans désemparer. A noter un autre exemplaire presque aussi haut qu'un cheval indomptable. Des toros gris Albaserrada durs de pattes, de kératine et de mental, à sauvagerie intégrée. Rafaellillo une et une oreille dans un style un peu moins ''pasito-atresque'' qu'à l'accoutumée, passe une bonne matinée malgré la pluie. Les spectateurs en strip-tease de leur moulage vinyle arrivent à sécher en fin de course, comme Bolivar et Robleno devant les toros avec frayeur pour le premier et sans gloire pour le second. Ai assisté au salut du ganadero aux toreros, dans le patio de caballo, le gars a l'air aussi incommode que ses toros !

L'après-midi, youpi, le ciel est bleu, le soleil de mai chauffe nos carcasses humides et les toros de jandilla sont noirs, ce dont on se fout, je vous l'accorde. Par contre qu'ils soient faibles, ça non, on s'en fout pas, ça gâche. Les faiblards ne supportent rien, ni les courses, ni la pique, ni les vuelta de campana – spécialité maison – à répétition. Il y en a même un qui se couche avant que l'épée ne le couche, le cuistre. Déception, Fandino torero Basque se commet là-dedans et curieusement pas sans danger notamment avec le dernier toro de la course, il est vrai moins faiblard. Padilla fait du Padilla avec toute la sympathie du public qui croît au fil de ses blessures de torero populiste engagé. Heureusement mon voisin de cameraman a bidouillé une ''appli'' de derrière les fagots qui nous sert la corrida de Madrid en direct sur son iphone ! Problème, il est tellement content qu'il promène dans tout le callejon pour montrer son gadget et je n'en vois que des bribes. Mais on a toujours l'impression que c'est mieux quand c'est loin... Demain solo de Talavante à Las Ventas... enfin Morante, etc sur Nîmes. On y sera, quoique, la pluie revient ! Aujourd'hui, au fil des rues, deux personnes et pas des moindres, Alain Montcouquiol et Marion Mazauric, m'ont dit que j'écrivais bien... non seulement c'est pas souvent vrai, mais en plus j'ai immédiatement conclu de ce genre de consolation spontanée que j'avais encore raté le prix Hemingway... (les délibérations c'était hoy au déjeuner) Heureusement, j'ai de l'humour. Bises aux filles, à demain pour le prochain épisode comico-littéraro-taurin si toujours en état.

mercredi 15 mai 2013

Nîmes demain jeudi à 18 heures... peut-être

Demain, si l'arène n'est pas une piscine, combat d'Albasserada :  Escolar Gil pour Robleno, Rafaellillo, Bolivar. Si montée des eaux, la corrida sera reportée au vendredi matin.

mardi 14 mai 2013

Ecrivez à votre grand écrivain

Par Nayla (Lecteur)

Il y a maintenant vingt-deux ans, au stabilo jaune fluo, un homme qui allait bientôt mourir avait surligné une phrase au début de votre roman, «l'Insoutenable légèreté de l'être». Je n'ai jamais eu le temps de lui demander s'il avait fini votre roman, ou s'il l'avait emporté à l'hôpital afin de relire la phrase surlignée.
Pourtant nous avons beaucoup parlé cette nuit-là. La nuit, la solitude vous invite à tisser des liens inédits. Il me parla de vous comme d'un des rares romanciers dont il avait acheté le livre. Bien qu'il ait été un grand lecteur, il ne lisait essentiellement que des romans policiers ou des ouvrages relevant de son domaine professionnel. Le lendemain, sa mort, à ma grande surprise, ne me fit aucun effet. Néanmoins, le mois suivant, à la bibliothèque de mon quartier je me dirigeais directement à la lettre K, afin de voir si votre ouvrage était disponible. Il ne l'était pas. Je regrettai alors de ne pas l'avoir subtilisé au chevet de l'homme; ce vol en pensée me fit honte et je sortis de la bibliothèque furieuse.
Afin de me pardonner, à la première librairie je rentrais acheter votre roman. Ne sachant absolument rien de vous, je le lus, et dois vous avouer qu'aujourd'hui, il ne m'en reste rien, sinon votre titre poétique et le visage de l'homme qui m'avait parlé de vous. Il allait incarner, pour moi, «l'Insoutenable légèreté de l'être».
Les années suivantes, obéissant à un lien qui me devenait impérieux, j'achetai chacun de vos romans, à la recherche d'un message que je ne trouvai pas. Entre-temps, ma vie se métamorphosa grâce à d'autres rencontres littéraires. Je ne les énumérerai pas, mais de Gilgamesh à Ulysse le monde se désintégra pour reprendre une autre forme ; Milton et Broch me semblaient limpides et l'amour une dérisoire nécessité. Oui, ma vie se divulgua à elle-même lors d'une nuit d'hôpital confuse où le silence me fit perdre l'équilibre. La phrase surlignée soudain pris un sens, et je pus ainsi lire votre dernier ouvrage, «Une rencontre», en le comprenant comme j'aurais dû le faire pour toutes vos autres œuvres.
Ce que j'avais lu de vous il y a vingt-deux ans, je ne pouvais le comprendre. Il s'agit d'une question d'âge et de temps. Vous en parlez si délicieusement dans votre chapitre «Les secrets des âges de la vie», lorsque vous dites que «l'homme n'existe que dans son âge concret, et que tout change avec l'âge». Puis que «cette main levée, c'est le geste de ce livre qui se penche sur un âge lointain». Me revient encore cette nuit d'hôpital, où cet homme bien plus âgé que moi me parle de votre roman comme d'une main levée, où je vole des yeux une phrase surlignée à laquelle je n'ai rien compris, peut-être à cause de mon âge. Cet échange entre cet homme et moi était, dans cette nuit-là, la rencontre de deux solitudes.
Lui, avec son âge, et par-delà la compréhension qu'il pouvait avoir de votre roman, se savait habité par une solitude enveloppante, celle qui précède la mort. Quant à moi je ne savais encore rien de mon propre isolement. Vous avez été le tiers médiateur de deux solitudes.
Qu'en est-il de la vôtre ? Elle semble s'embraser avec l'Histoire que vous évoquez souvent. Là, c'est moi qui vous rejoins, cependant sans votre sagesse, sans vos yeux de la vie puisque nous n'avons pas le même âge. En revanche, nous avons eu les mêmes yeux face à la guerre. Dans votre chapitre portant sur «La débâcle des souvenirs», vous posez la question des souvenirs, vous êtes choqués par la répétition des scandales qui serait selon vous «la reine de tous les scandales». J'aime votre nuance de «scandale de la répétition» et non pas répétition du scandale; la différence de l'ordre des mots est magistrale, ce que vous soulignez est la répétition et non l'évènement lui-même. Vous scandez par conséquent l'absence d'enregistrement mnésique.
Alors je me le demande, à quoi servent les livres ? Tout est écrit, l'indicible des siècles défile dans les pages des livres, et pourtant l'oubli, ce blanc de la page, l'emporte sur la trace. L'écrit serait-il aussi dilué dans l'air que les cris des enfants? L'émotion ressentie à la lecture de ces ouvrages serait-elle aussi fulgurante et évanescente que le chagrin d'amour? Mais ne pourrait-on alors imaginer que votre chapitre, «Le roman et la procréation», est en quelque sorte une protection magique contre la perte? Vous dites qu'«au moins cinquante pour cent des grands personnages romanesques quittent le roman sans s'être reproduits». La majorité des auteurs que vous citez sont des hommes. En restant sans lignée, leur personnage restera unique; retrouvons-nous ici la toute-puissance du créateur-romancier, qui protège ainsi son personnage de la perte? C'est une hypothèse.
Oui, se protéger de la perte. Il est là le fil conducteur de cette lettre, fil qui vient de cet homme dans la nuit d'un hôpital, jusqu'à vous, jusqu'à moi. Et pourtant j'aime atrocement le principe même «du non sérieux» dont vous parlez en citant Rushdie. Vous en parlez comme du principe même du roman, qui serait pour moi le principe même de la vie. C'est la musique de Xenakis qui vous a «réconcilié avec l'inéluctable finitude» ; pour ma part c'est la mort de cet homme, dans ce lieu anonyme et impersonnel, qui semble m'avoir réconciliée avec l'inéluctabilité de la vie. Cela, je l'ai découvert en vous lisant. Car, comme vous le dites plus loin dans votre chapitre sur «le Refus intégral de l'héritage», «tout ce qui est, peut aussi ne pas être». Et donc la vie, comme son corollaire la mort, peut ne pas être.
Cet homme qui est parti dans cette nuit de solitude avant l'oubli, est encore vingt-deux ans plus tard dans cette lettre que je vous écris. Il est, comme certains personnages de romans, le produit romanesque de ce que nous déciderons.
Linhartoua, que vous me faites découvrir, dit que «l'écrivain n'est pas prisonnier d'une seule langue». Une phrase que vous paraissez chérir tout en l'utilisant comme tremplin afin d'aborder l'exil. Je pense que c'est là que je voulais arriver par cette lettre. «Le futur grammatical de la nostalgie» est aussi dans la solitude inconsolable de l'étranger qui, avec le temps, risque de devenir étranger à lui-même. Car si «l'intention esthétique du livre se voit de la façon la plus frappante dans l'originalité de sa forme», alors vous avez fait, en apparence du moins, un chemin qui dessine une forme géographique par l'écrit et peut ainsi créer un nouveau territoire formel qui vous est propre, avec ses frontières et sa géologie, sa fluidité, son aridité. Je compare ainsi l'écrit de l'écrivain à la création imaginaire de son propre pays. Ce qui vous laisse le choix de la langue dans laquelle vous désirez vous exprimer, puisque vous êtes seul souverain de votre pays géographique - littéraire. Ayant de surcroît banni les indices psychologiques, comme Kafka proclame le faire dans son Journal, vous pouvez redémarrer la vie des morts et des vivants au moment où vous le décidez. Néanmoins persiste ce sentiment d'exil alors que vous êtes souverain; et cette ambivalence est troublante.
Je n'arrive pas encore à choisir ma forme littéraire, car je ne me suis pas confrontée à la véritable raison de mon exil. Mon oscillation formelle est-elle due à la guerre, aux deuils, à la haine et la violence interne suscitées par les présences de l'ennemie sur ma terre natale, ou tout simplement au poids d'une société qui écrase l'identité féminine? Alors, exil dû à l'autre ou à sa propre identité? Exil de sa propre langue maternelle comme Wolfson, ou exil forcé comme Canetti?
L'homme que j'ai accompagné dans sa dernière nuit d'hôpital n'était pas non plus dans son pays, lui aussi avait fui une guerre pour sauver sa famille, pour aider son pays. Seule, la solitude de la nuit l'habitait. Il choisi de ne pas se réveiller. Se remet-on jamais d'un exil intérieur? L'écrit, je pense, jusqu'à un certain point, peut aider.
Alors, ce que je viens vous demander, vingt-deux ans après vous avoir découvert, c'est de me dire ce que cet homme n'a pas eu le temps de me dire. De me dire si je peux écrire. Non pas si l'écriture va m'aider, puisque j'écris déjà, mais si je peux avoir cet encouragement de vous, qui êtes mon fil conducteur depuis vingt-deux ans. C'est étrange n'est-ce pas, qu'une inconnue vous sollicite ainsi. Mais peut-être notre rencontre d'il y a vingt-deux ans finira-t-elle par se concrétiser? Ma lettre s'achève, et avec elle le deuil de cet homme qui était mon père.
Bien à vous.

lundi 13 mai 2013

Céret l'Audace

Céret l'expérimentale, Céret le laboratoire d'essai des toros, Céret qui déboule sur le râble de l'aficion, Céret ou l'audace des choix, déjà, dans son affiche, créée par Miquel Barcelo. Olé !

Pour un Printemps des Cinq Herbes

Il fut un temps, à la suite de nombreux abus et autres ''libertés'' de la société de spectacle envers ses clients, où l’on modifia le règlement : désormais les toros tués en corrida formelle devraient avoir quatre ans minimum. En deçà ils seraient novillos.



J’ai pensé au lot imposant de Dolores Aguirre lidié à Saint Martin de Crau. Si aucun grand toro n’a émergé individuellement au point de s’imprimer indélébile sur la rétine du souvenir de premier plan, il y avait bien là un lot de señors toros d’une rare homogénéité dans la force et la caste. Six toros sérieux. Bien sûr, je suis persuadé que comme pour Céret, la taille de l’arène influe beaucoup sur l’apparente explosivité du bétail. Il reste en effet constamment soumis à la sollicitation sans nulle plage où allonger un galop qui l’épuiserait plus vite.



Mais ce qui était frappant à l’observation de ces toros, était leur évidente maturité, soit le plus dangereux des critères, plus difficile à négocier que le poids ou la longueur des cornes. Autrement dit, ce qui oblige à penser à la lidia adéquate. Dotés de leur cinq ans et cinq mois, ils distillaient un comportement adulte en pleine conscience du combat à mener, avec réflexion et fixité sur l’objectif, très loin des courses souvent naïves des toros aux quatre ans à peine révolus que l’on trompe encore facilement. Ils étaient à peu près tous âgés de cinq ans et cinq mois et cela s’est vu. Une présence en piste d’une grande consistance, des regards insistants et avisés… qu’il doit être impressionnant d’aguanter la charge d’un toro fait !



Evidemment, ce n’est pas à la portée de tous les toreros mais on serait tenté de dire, tant mieux. Serait-ce un mal de recentrer un peu cette débauche de spectacles, de toritos et de toreritos ? Si l’on tient compte de plusieurs facteurs modernes comme la désaffection du public dans nombre de spectacles, du nombre trop important de ces mêmes spectacles, si l’on avoue que l’aficionado s’emmerde profond dans à peu près 90% des courses, où il ravale avec un stoïcisme quasi héroique les pseudos triomphes qu’on cherche à lui vendre, ne serait-ce pas le moment judicieux pour hausser encore d'un cran la réglementation ? Hausser la noblesse et la profondeur du combat ?



Dire à nouveau que ''la vérité c’est maintenant'' et que désormais les toros lidiés en corridas formelles auront cinq ans révolus ? Avec une carcasse apte à porter un poids qui ne serait pas le résultat d’une gonflette artificielle rapide mais d’une force naturelle ?

Bon, ben, écoutez, je passais par là, j’en ai profité pour poser une question certainement pas nouvelle mais qu’il faut proposer de temps en temps. Il me semble que ça collerait bien à l’époque et redonnerait de la majesté et du crédit au noble combat. Se démarquer de Fadjen, quoi.

mardi 7 mai 2013

Pas des moutons.

Au fait, on a vu les Dolores Aguirre l’autre jour, à Saint-Martin de Crau.
Ni pluie, ni Mistral, ni allergène équin, platanesque ou poussiéreux intempestif… todo perfecto. Soleil y nada mas. Où l’on constate une nouvelle fois que dans l’impossibilité ambiante d’être profond, les minutes de silence ne durent toujours que trente secondes. Comme si l’hommage à la Doña ne pouvait s’éviter mais que bon, on n’avait pas que ça à foutre, de rester plantés là, à attendre le glas, alignés comme des cons, sur les tendidos de béton, à s’emmerder coton, pendant une minute de soixante secondes super longues, au prétexte qu’une ganadera de respect s’était afeitée pour de bon. Incroyable, non ? La minute de trente secondes est un hommage conceptuel qui me fascine de plus en plus… Faut croire que tout est trop long pour être de bon ton : le sexe de Rocco Sifredi, les cornes des toros – intouchées ce coup-ci - les explications perverses de Cahuzac et le nombre de zéros qu’un Malaisien stupide aurait couché sur un chèque pour deux croûtes de vide-greniers… de 8e et 16e arrondissements quand même.

Il y avait un lot de toros aussi, faits, cinquenos, mûrs au mental. La Doña n'aurait pas rougi. A la louche, vingt piques au moins. Très, très mal données aux trois premiers mais dans les gradins, même Laurent Giner ne rouspète plus, altéré par l’incessante répétition.

Devant eux Marco Leal qui coupe une oreille de voisinage poli, manque de pas mal de choses mais pas d’enthousiasme. Ou comment sous-entendre qu’il ne m’a pas plu, tout en ne froissant personne…. Sanchez Vara est un professionnel, il fait le métier, maîtrise la distillation de séries liées habiles ou sincères, au choix.

Le cinquième toro, par les difficultés affichées est celui qui me parut le plus sérieux et intéressant. Il trouva Escribano sur sa route qui n’abdiqua pas en nous prenant à témoin bras ballants et mine pseudo-désolée, mais s’arrima au contraire et petit à petit arriva à le réduire, mêm’ que c’est ça qué beau !

Retour, traversée de l’esplanade bouliste désertée, pas une bourre de platane ou un poil de ''Camargue'' en vol, rien qui pique, mouche ou nifle, les allergiques me comprendront, grimper dans le coche, traverser les plaines à moutons de la Crau, futurs égorgés sans que personne ne moufte, brin d’autoroute, biiiiip au péage, ralentir au radar avant Arles, ré-accélérer, rejoindre Nîmes, prendre congé, rentrer chez soi, l’apercevoir au loin cueillant des roses avec notre fille, ancrage puissant et dévoué me permettant le tangage de courir les toros… l’herbe est tondue, ça sent bon… la montagne… au niveau de la mer… Atchoum !

samedi 4 mai 2013

Jacques Durand, 25 avril 2013, extrait...

 Séville. Me cago en la mar !



... Donc, à Sanlucar de Barrameda un novillo a envoyé le jeune Pepe vers le métier de son père Agustin : la photographie. Métier qu'il inoculera à son propre fils Agustin, lui-même père et oncle de photographes qui collent également leur oeil dans le viseur d'un Nikon pour dans la corrida, saisir le si peu saisissable ou ce que Cartier-Bresson nommait le << moment décisif>>. A savoir le point-clef d'un lance de muletazo, sa perfection, son incandescence, sa vérité. Pas si simple. Dans une interview, le fils de Pepe précisait qu'il fallait bien connaître le torero, l'avoir <<étudié>> pour favoriser cette << intuition >> qui fait que l'on appuie au moment rapide, fugitif où le toreo va apparaître avant de filer comme une anguille.
A propos de Pepe Arjona, grand ami de Pepe Luis et Manolo Vasquez, Antonio Ordonnez prétendait que << rien ne capte plus le sentiment du toreo que la photographie >>
Capter le sentiment ? ...

... Cependant sa photo la plus célèbre et la plus lucrative ne parle pas de tauromachie : c'est la photo de la chute de cheval d'Ava Gardner chez Angel Peralta. Elle sera publiée dans Paris-Match et, selon Agustin a rapporté à Pepe l'équivalent de ce que gagne en un mois, Cristiano Ronaldo...

jeudi 2 mai 2013

PH : tatataaaaaaannnn....

Communiqué officiel livré tel que :



Chers auteurs ayant participé au prix Hemingway 2013,


Voici le mail tant attendu – et sans doute redouté… – qui met fin à votre légitime impatience.

Nous avons découvert vos textes aux univers littéraires variés avec beaucoup de plaisir et de curiosité.

Certains ont été très fortement plébiscités, d’autres ont été défendus pour leur originalité, la richesse et la variété de leur écriture, la sensibilité qui s’en dégageait ou l’univers qu’ils se proposaient de mettre en lumière.

Avec le bel engouement suscité – le nombre de participants étant de 164 cette année – et la réception de textes venus du monde entier (10 pays) répartis en 87 nouvelles en espagnol, 76 en français et 1 en anglais, nous avons mis en place un comité de présélection constitué d’une vingtaine de grands lecteurs, tous passionnés de littérature, aficionados pour certains et personnes bilingues connaissant les cultures rattachées à chaque contrée, vocabulaires et tournures spécifiques.

Comme chaque année depuis 9 ans, cette sélection a été longue et difficile. Une lecture attentive et posée de chaque nouvelle reçue nous a permis de faire des choix parfois compliqués, toujours délicats, mais nécessaires.

Voici la liste des 19 nouvelles finalistes du neuvième prix Hemingway :


- El niño y la arena
- La última Tragedia Pagana de Occidente
- Indulgence
- Callejón
- Aquella trágica soledad
- Una semana de julio
- Sin Rastro de Anselmo
- La terre est bleue
- Cuban missile crisis
- Fiesta, como la de Hemingway. O casi…
- La cruz
- Mille femmes
- El traje de Luces
- La causa de José Tomás
- Les ciels gris du ciel de Russie
- L’éro-toro-mane
- El silencio
- Le minolta
- Sol y Moscas


Si la popularité du prix Hemingway grandit auprès du public et des auteurs, c’est à vous tous qui participez que nous le devons. À ce stade de la compétition, Les Avocats du Diable, organisateurs du prix Hemingway depuis sa création, tiennent donc à remercier et à féliciter chaleureusement chaque auteur pour sa contribution littéraire.

Le jury délibérera à huis clos le vendredi 17 mai à l’heure du déjeuner.

Nous espérons vous retrouver lors de la Feria de Pentecôte à Nîmes, notamment le samedi 18 mai juste après la corrida de l’après-midi pour la remise du prix Hemingway sur le sable des arènes.

Les nouvelles finalistes seront lues dans les chiqueros des arènes le samedi 11 mai à partir de 20h00, dans les amphis des arènes le samedi 18 mai et le dimanche 19 mai entre 10 h 15 et 11h.
Quant à la nouvelle lauréate, elle sera lue le lundi 20 mai à 14h00 dans les jardins de l’Hôtel Imperator à Nîmes. Vous trouverez en document attaché le programme complet de l’édition 2013.