samedi 23 janvier 2016

La Révolte, l'édito





 Avez-vous remarqué  quel modéré je suis devenu ? Plus rien ne me déchaîne… Plus je constate d’extrémismes plus je me modère, tellement je trouve ça con… ( les extrémismes, pas les déchaînements )

Je sais… vous êtes comme abandonnés… ça vous faisait marrer mes saillies déchaînées contre vos frères, les socialistes… peut-être même que rosifié vous-même vous vous marrâtes de concert… un sens de l’autodérision que vous auriez malencontreusement développé malgré vous, alors qu’une IRM bien conduite montre pourtant que le rosifié est l’individu le moins ouvert d’esprit que l’on connaisse. 

Si. 

Les radio-fréquences sont formelles à ce sujet. Pourquoi crois-tu que ça fait tant de bruit cette machine ? C’est qu’elle n’en revient pas de ces ondes humanistes de principe qui parasitent les diagnostiques, alors ça grince. La ferraille et l’électronique se gaussent en des unités pas vraiment sœurs d’où le concert polyphonique plus inaudible qu’une escouade d’autonomistes Corses bourrés, infligeant leur folklore dissonant a capella à des pinsutes musicologues aux tympans raffinés.

Ben oui, parce que penser que l’homme est bon, que la tolérance l’améliore, que la liberté le stimule, que la pensée laïque l’inspire, que l’exemple démocratique l’épanouit... Ha Ha Ha…, y’a pas plusieurs solutions : faut être imposteur ou socialiste pour penser ça ! Eh oh, ça va, hein, j’écris ce que je veux sur ma feuille, petit gratte-papier démagogue franchouillard payé même quand il ne travaille pas ! Il suffit ! Va faire la morale à un craintif, va. 

Vous venez de lire l’exemple d’un édito abandonné. Il y en a quelques-uns comme ça, qui m’ont paru trop décalés, déplacés, dérisoires, malvenus. Trop moi, trop faciles, trop gratuits. Le bruit des Kalachnikovs les a fait taire. J’ai ressenti comme un effarement à n’avoir pas été surpris de l’entendre. Se pouvait-il vraiment que j’aie été lucide à ce point ? ‘Scusez l’immodestie, hein… Mais que des types en arrivent là ne m’a vraiment pas surpris, il fallait plutôt être aveuglé et assourdi par l’idéologie pour ne pas le voir venir. Il n’empêche, cela m’a profondément choqué et attristé, sidéré. Ecoeuré. Je passe mon temps à essayer de prolonger des sub-claquants à leur domicile par vocation, alors voir exécuter de jeunes adultes, cela m’a, comme vous, révolté. Comme quoi, ‘’être Français’’ c’est autre chose que d’avoir une carte d’identité française à son nom. C’est tout autre chose. Et il faut arrêter les explications sociales à la noix, comme quoi ce serait le chômage qui provoquerait tout ça… Ils sont nés sur notre sol, ont été instruits par notre Education Nationale, aidés par nos allocations en tout genre, musclés par nos équipements sportifs, soignés par notre système solidaire et diplômés par notre enseignement supérieur, mais tout ça on le voit bien, ne suffit pas à faire un Français.

 Être français c’est d’abord aimer tout ce qui est « Haram » cherchez l’erreur, français, c’est pas « Halal », c’est ainsi. Et bien oui, nous, en France, on aime ce qui est Haram… l’amour, le porc, l’amour cochon, le bon vin et les alcools forts, la musique, la danse suggestive, le théâtre, le cinéma, Etc… Malgré ce goût, on admet – on s’en fout, même - que dans vos pays vous n’aimiez pas ces plaisirs de la vie et ne les pratiquiez pas. L’idée de tenter de vous convaincre de vous y adonner ne nous viendrait même pas. Ce n’est pas pointer les oppositions, stigmatiser, ostraciser, de le dire, c’est le constater bande de nœud-nœuds politiques qui n’ont que ces mots à la bouche. Je ne sais pas si vous avez écouté hier soir cette petite merdosette de prof d’anglais pédante tenter de moucher Finkielkraut avec une morgue incroyable mais son intervention largement tolérée par un Pujadas presque hilare de laxisme (on ne peut pas se permettre de l’interrompre, elle est musulmane…) qui voulait dénoncer le racisme des Français n’aura certainement fait que l’augmenter pour ceux qui l’éprouvaient déjà. A l’heure où la fessée va être interdite, ses petites fesses prétentieuses l’appelaient de tous leurs adipocytes.

Aussi révoltante que suffisante. La révolte est une question que je me suis posé lors du massacre au Bataclan, comme d’autres questions ‘’techniques’’. Elles restent sous le choc, sans réponse. A force d’éluder les problèmes, de se coucher devant les incivilités pour paraître de bons laïques tolérants, j’ai peur que nous soyons devenus un peuple de couards. Des centaines de passifs massacrés par deux types, ça pose problème je trouve…
Tout le monde sait qu’une arme se recharge et, à écouter les témoignages il semble que de ce point de vue là au moins, les terroristes n’étaient pas très ‘’pros’’ : l’un ne couvrait pas l’autre pendant qu’il rechargeait, on a décrit des minutes de silence pour le rechargement simultané des armes. Et là quoi ? Pas un torero pour se lever et aller au combat messieurs-dames, telle est la réalité. Tout le monde est resté couché terrorisé. Ou a fui pour sauver sa pomme. Il était où l’humanisme, là ? Il aurait suffi de deux personnes sur chacun d’eux pour les neutraliser. Perdu pour perdu, plutôt que de se faire tirer comme des lapins, ça valait le coup d’essayer non ? Devant un écran de PC c’est facile je sais, et il y a fort à parier que j’aurais moi aussi fait partie de ceux qui auraient fui. Ça n’empêche pas la remarque. Je me suis évidemment demandé ce qui se serait passé si deux Européens terroristes avaient défouraillé dans une mosquée ? Je pense qu’il y aurait eu des hommes courageux pour se lever et s’interposer durant cette minute-là. 

Je pense que dans ce train français où un terroriste a été arrêté par des voyageurs, ce n’est pas un hasard si les ‘’héros’’ étaient anglais et américains... Collectivement nous ne sommes plus que des larves rampantes et peureuses. 

Quant aux courageux d’entre-nous, les pros de l’assaut, à cause de mon sens de l’observation j’ai vécu un malaise. Lors d’un JT un commandant a précisé qu’ils étaient sur place dès 22 heures 15… petit rappel, l’assaut fut donné à minuit quarante… S’il n’est pas décent de reprocher quoi que ce soit à ceux qui vont au casse-pipe, il est permis de douter de la stratégie de ceux qui les commandent : combien de morts entre 22H15 et 00H40 ?
Le questionnement type qui fout la merde et ne résout rien, ne ramène pas les morts et dont personne ne parle. Si, la mère d’une victime qui attaque l’état belge, l’a évoqué à mots couverts, prudente, dans un autre JT. Emettre des réserves envers des unités qui montent au contact au risque de leur vie, c’est délicat. Mais ça peut servir pour l’attaque suivante. Pas d’attente, pas de négo, au feu direct, puisque de toute façon il va falloir y aller. Je sais, c’est insupportable de lire ça de la part d’un type planqué derrière son ordi… c’est pour ça, je passe à autre chose. Non pas encore, la question qui surnage je trouve, est : 

Une société n’est-elle pas prisonnière handicapée de son état de Droit quand il s’agit de lutter contre le terrorisme ?

Vous avez quatre heures, rendez-moi les copies en commentaires. En tout cas l’état d’urgence c’est super efficace : ‘’que’’ 815 voitures brûlées cette année à nouvel an ! On se marrerait presque si ce n’était pas triste…Quant aux quatre cents armes saisies, il était temps de les sortir des caves !!!

Prison ferme requise contre les aficionados de Rodilhan. Normal, c’est l’état de droit : qui frappe trinque, sauf en défense dite légitime. Maintenant, la nature humaine étant ce qu’elle est, il est sûr que si tu forces l’entrée d’un salon d’aquariophilie en cassant les vitres pour libérer les poissons, tu ne peux pas t’attendre à des effusions congratulatoires pleines de tendresse de la part des aquariophiles : bien joué les gentils zantis. Donc mon conseil : répondre aux provocations, non, ou alors, oui, après avoir neutralisé les caméras ! Et l’aut’ là hé, qui me fait sa capture d’écran pour me faire condamner pour incitation à la violence… terroriste va, j’en ai rien à considérer, moi, de la multiplication des pains dans les ruedos… j’veux juste pas qu’on m’empêche de voir un spectacle légal dans la légalité légalisante de la légitimité légiférée, c’est tout. Relou, va…

Mais quel pays de merde tu es devenue la France ! Mais c’est ta faute aussi, tu es tellement naïve… tu as laissé tous les frustrés importer leur problèmes médiévaux chez toi et bien dé-mer-de-toi maintenant ! Et encore t’en sors-tu à peu de frais pour l’instant car imagine seulement ceci : si les milliers de jihadistes partis avaient décidé de combattre sur ton sol, où en serais-tu aujourd’hui ? Ca fout la trouille hein, les bisounours ? J’te l’fais pas dire. BONNE ANNEE ! 

13 commentaires:

el Chulo a dit…

Mis à part le couplet habituel sur les socialistes qui me fait penser que les psychiatres franquistes avaient déterminé des anomalies pathologiques cérébrales chez les "rojos", je souscris à ce que tu écris.

Anonyme a dit…

magnifique,extraordinaire,exceptionnel bref, bien dans le style Delon quelle(s) forme(s)(littéraire et intellectuelle) ...mais sur le fond, tant de réflexion et de dépense de matiére grise pour ...tant de conneries: QUEL GASPILLAGE! Amusant tout au plus.

Anonyme a dit…

Pardon, je souscris, bien evidemment en tant qu aficionado, à l avant dernier paragraphe. Mais le reste, je persiste, est pour moi du gaspillage intellectuel. Le pire c est que c est un type intelligent qui l écrit.... vraiment dommage!!!
Pour les socialistes, ceux du PS, ils meritent néanmoins cette prose mais pour le militants de la vrai gauche que je suis(si si, elle existe encore cette gauche non extréme meme si elle est tres minoritaire)il est affligeant que le dépit Delonien, car c est de ça qu'il s'agit,ronronne bassement depuis deja pas mal de temps, dans un pessimisme totalement improductif et dénué de proposition(s?)permettant d avancer.Allons Delon, reprenez vous bon sang, vous en etes capable si vous le voulez.
Au fait,bonne chance pour le prix Hemingway, malgre mes critiques, j aurais plaisir qu il vous soit decerné car si je pense que vous etes pietre analyste politique (mais meilleur que P.Beuglot quand meme)je vous trouve excellentissime dans le récit et vous subodore un excellent romancier. Allez Delon au boulot. JG

Anonyme a dit…

je pense le contraire du 2e commentateur : pas terrible littérairement mais truffé d'observations intelligentes et nouvelles !

Marc Delon a dit…

Bref, ne vous plaignez pas : le jour où je dirais des trucs super intelligents sous une forme littéraire irréprochable, ce sera chiant et vous devrez payer pour le lire !

Bôah Chulo... pour les rosifiés c'est par tendresse que je les brocarde, ils me manqueraient s'ils n'existaient pas.

Marc Delon a dit…

Merci Jules (d'innombrables rosifiés me lisent, c fou...seriez pas un peu masos ?) pour les encouragements pour le PH.

Je rempile effectivement cette année. Je n'y crois plus mais je rempile (par plaisir). Mais c'est ma faute aussi, je suis tellement décalé : j'ai envoyé pour le prix de la nouvelle érotique, un texte qui est certainement le moins érotique que j'aie jamais écrit (je fais exprès ou quoi ?)

Quant au PH.... la bombe qu'il vont recevoir, mama mia...!!!

Enfin, c'est déjà ça, elle ne s'inspire pas du terrorisme

Pedroplan a dit…

Ce texte delonesque soulève en fait une question essentielle : avec tout ça, est ce qu'on a seulement pensé à bouffer de la tête de veau le 21 janvier ?

Pedroplan a dit…

Je rappelle par ailleurs que selon le calendrier 'pataphysique, nous célébrons demain le dépucelage de la mère Ubu.

C.Crépin a dit…

Ça, c'est du Marc Delon tout craché ! Merci pour ce retour, bravo pour cette rempile ! Le style toujours déjanté commençait à manquer, car derrière l'humour des mots, la pensée structurée et consistante n'est jamais loin.

A lire aussi sur le même sujet: http://www.causeur.fr/finkielkraut-face-a-cohn-bendit-match-nul-36364.html

Marc Delon n'a pas rêvé !

Pedroplan a dit…

Et comme l'écrit justement un, certain Raph : "Être français, ça a ses inconvénients, mais au moins, vous êtes jamais obligés de vous fader des finales de tennis."

Anonyme a dit…

Pour le prochain "Rodilhan" c'est simple :
une annonce au micro : vos amies les bêtes seront lâchées dans le ruedo dans cinq minutes. Héroïques, les zoolâtres restent stoïques tels des toreros. Les toros sont lâchés et font, les ingrats, un carnage. Les blessés, à l'hosto, débattent de la nature profonde de ces animaux en pansant leurs plaies. l'enquête piétine, personne n'a vu qui a ouvert la porte du toril, on a beau torturer les afiocs, personne n'a rien vu, on ne peut quand même pas donner des noms comme ça pour le plaisir de repartir libre... on a rien vu on n'a rien vu...
la poignée de la porte du toril a été nettoyée, aucune trace ADN exploitable : c'est ballot...
Du coup le maire du village est condamné, la population se soulève pour s'indigner et le soufflé retombe aussi bas qu'une crêpe.

Pedroplan a dit…

Et le trompettiste qui sonne l'entrée ? Il est sûr de finir en prison, lui !

Gina a dit…

Je partage entièrement les propos de l'anonyme N° 3 ; je suis surtout frappée par les "observations nouvelles", inédites, contenues dans le texte de Marc.