A Nimes, il est toujours nécessaire de patiner un temps dans la brandade avant de réussir à dégager la crème de la morue. On a bien compris au vu de l'offre de Meca, que le maire a été obligé sous peine de ne pouvoir justifier son choix, d'instaurer ce montant comme un préalable, une redevance-seuil pour considérer les offres dans une posture d'équité enfin supposé telle. Il s'est ainsi tiré une fameuse épine du pied au cas où il aurait déjà eu l'idée de privilégier son prestataire habituel... D'autre part, comme à l'accoutumée, la brandade, bien branlée, présente une texture crémeuse facilitant la déglutition des pilules amères vu que personne ne se demande le montant pourtant facilement calculable du manque à gagner pour toutes ces années durant lesquelles ne fut versé que le gros tiers d'une somme soudain apparue possible ; on lisait dans toutes les colonnes locales qu'on n'en était souvent de sa poche mais que l'amour passionnel de sa ville, n'est-ce pas, le valait bien. Du mécénat, quoi. C'est beau l'esprit de sacrifice, ça tirait des larmes aux yeux peinturlurés des ménagères freshly menopaused. Rendons au moins à Meca ce mérite d'avoir par sa candidature, permis à la ville d'encaisser une redevance beaucoup plus importante. Il en sera peut-être remercié (ne pas oublier le deuxième sens du mot...)
Mais attention !!! Une Nimoiserie a souvent une vie intrinsèque et repart d'un ressort inattendu. Qui a mangé qui, la question est peut-être encore en suspens, pas seulement du fait que la décision remportée (14 à 7...) doive être entérinée par le conseil municipal du 9 Janvier mais par les sous-entendus perçus en filigrane dans la déclaration du perdant. Je me trompe sûrement car je ne suis pas si malin que ça -si, si, je vous en prie...- et j'ignore tout des procédures juridiques, sauf qu'à lire attentivement les conclusions de Meca, il n'a pas fini le combat. Voici les déclarations des candidats parues aujourd'hui dans le "Mirdiiii-Liiiiiibreu" :
Simon Casas : Je suis là parce que je le mérite !
"Je suis très heureux d'avoir gagné ce concours qui a été long, mais qui s'est déroulé dans la transparence. Ce résultat ne m'étonne pas, même s'il y a eu une campagne de désinformation contre moi ! Je suis là parce que je le mérite. J'ai fais des propositions à la ville de Nimes la tête haute, j'accepte la compétition mais je reste le meilleur. Entre Meca et moi, il n'y avait pas photo. Si les Espagnols ne viennent pas se présenter à Nimes, ce n'est pas par amitié, mais simplement parce que mes résultats sont inégalables. J'ai donné aux arènes et à la ville de Nimes plus que quiconque. Je fais vivre les arènes sur le marché international de la tauromachie, je fais vivre les commerçants de Nimes"
Stephane Meca : Tout commence...
"Je dois tout d'abord féliciter le vainqueur et dire que je suis particulièrement heureux et fier d'avoir participé à ce concours pour les arènes de ma ville. J'ai relevé le défi et j'ai le sentiment d'avoir tiré la compétition vers le haut. En ce qui me concerne, je n'ai pas marchandé, en montrant ce que je pouvais faire. Grâce au dossier que j'ai présenté, je pense désormais qu'à Nimes un peu plus de transparence va être nécessaire et grâce aux propositions que j'ai faites dés le début, la ville va gagner d'avantage d'argent. J'espère aussi que les idées contenues dans mon programme seront retenues par le vainqueur et appliquées. Je suis contribuable nimois et je voudrais que la tauromachie et Nimes sortent gagnants. Je ne peux toutefois pas m'empêcher de m'interroger sur le déroulement des opérations depuis l'ouverture des plis et sur l'équité. En ce qui concerne la sous-traitance qui est interdite, je donnerai des précisions plus tard. Je crois pouvoir dire que l'appel d'offres ne fait que commencer... Hein ? Avouez... ça se corse en cuisine, non ? On sent la brandade s'effacer et les relents aillés de l'Aïoli arriver... je ne manquerai pas de pilonner tout ça au mortier de ce blog s'il y a lieu. La sauce a toujours ce côté nourrissant et écoeurant à la fois.
4 commentaires:
J'adore les nimoiseries à la sauce delon.
Ninon
Quand on est Nimois on comprend bien les texte de Casas mais pour les autres, Marc, me permettras-tu cette "traduction" :
je suis finalement très étonné d'avoir gagné ce concours qui s'est comme toujours, perdu dans les brumes de l'entourloupe. Il y a eu en effet une campagne d'information sur moi qui a mis a jour quelques bizarreries. En tous cas je serais toujours là, même sans le mériter. La candidature ennemie m'a obligé à faire des propositions à la ville de Nimes tête basse et tout penaud puisqu'elles représentaient plus du double de celles que j'avais spontanément émises... Comme j'y suis obligé j'accepte la compétition et continue à prétendre que je suis le meilleur ce qui a toujours vanté ma modestie naturelle. Si les espagnols, mes ennemis de toujours, ne viennent pas c'est qu'ils savent qu'ici on est dans mon potager. Nimes et les nimois ont fait ma fortune, j'entourloupe tous ces cons à chacune de mes déclarations vu que je suis un orateur brillant. Je me déclare leur bienfaiteur et, tenez vous bien, ils le croient !
Raoulet de la Placette
Au fait, Raoulet-de-la-placette, j'ai bien ri mais si ça se trouve je vais finir au tribunal moi, avec ces conneries... l'homme est procédurier... Remarque, quelle pub pour ce blog ! je me ferai un point d'honneur de m'auto désigner "avocat d'office" et de plaider moi-même, bien sûr.
que voulez vous le français n'aime pas les succes stories.
surtout lorsqu'elles sentent l'aioli.
moi j'aime bien les nimoiseries, ça fait couleur locale et rigoler aussi.
en ce qui me concerne, ça me fait un peu moins rire que casas écrivain, mais bon, le principe est le même, on force le trait, on fait dans le superficiel, le dégoulinant d'états d'ames, et le communicant, ç'est mode et ça évite de penser.
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