dimanche 10 octobre 2010

Perché andiamo a vedere la corrida ?


Si le titre a des relents de pesto, c'est de la faute à Luigi Ronda qui anime le blog "Alle cinque della sera"... Il m'a envoyé un message me demandant si je lui permettais de poser la question pour l'Italie. Oui, j'ai fait des émules chez Berlusconi. J'ai dit non, bien sûr, et puis quoi, faudrait leur donner le Roquefort aussi, aux Transalpins ? Pourquoi pas la brandade ? Domenech si ils veulent, oui, pour la squadra azzura, ma basta !
Non... je l'ai remercié pour sa délicatesse et lui ai confirmé que je n'étais pas propriétaire de la question.
Vous pouvez donc aller faire un tour sur ce blog ne serait-ce que pour la musicalité de cette belle langue si elle ne vous est pas hermétique. Chez nous, aujourd'hui, c'est Nicolas Crégut qui s'y colle, avec un texte court et percutant.

TOROS


Le premier souvenir n’existe pas. Seules des photographies en noir et blanc subsistent dans leur dépérissement chromatique. Ce sont celles des parents que l’on regarde comme des inconnus puisqu’ils étaient jeunes et en gris. J’étais là, dans un couffin constitué d’un panier avec un coussin comme c’était l’usage à l’époque. Après arrivent les premières images réelles. Ces visions sélectives se traduisent ensuite par des dessins d’enfants, de mises à mort, où des hommes volants franchissent des montagnes noires pour aller vers des décisions finales. La suite est un cheminement logique qui, à l’adolescence, m’amène à un refus total du jeu. Suivent de longues années d’absence où le manque ne peut exister car il n’a plus de raison d’être. Et puis le hasard fait que je reviens voir ce que crois avoir déjà vu et toujours su, puisque je suis né dedans. Et soudain la conscience des choses m’apparaît et je me rends compte que je n’ai jamais quitté l’espace. Je mets cela sur le compte d’une adolescence tardive et narcissique et décide d’aller jusqu’au bout de ce sentiment enfantin. Pourtant les choses n’ont pas changé depuis mon couffin, la douleur est toujours là, plus présente que jamais. Cette douleur est la peur qui m’habite à chaque cérémonie. A chaque événement je sais que je vais devoir surmonter ce pourquoi je ne suis pas fait, accepter la beauté dans ce qu’elle a de plus essentiel, donner la mort ou mourir.



Nicolas CREGUT

7 commentaires:

RONDA a dit…

Je precise tout d'abord qu'on est pas chez Berlusconi ici, que j'ai pas voté Berlusconi et que3 je voterai jamais pour Berlusconi.

Sinon, merci bien pour ce petit hommage que j'apprecie beaucoup.
Oui c'est vrai, ce blog m'a donné l'inspiration pour poser la meme questions à quelques aficionados italiens, j'irai les publier à petit à petit, mais ça a debuté fort bien.

Merci donc à Marc, je vous tiendrai au courant de notre introspection italienne...

Amitiés aficionadas,
Luigi Ronda

(gardez sans probleme la brandade, le roquefort etc...nous avons les spaghettis, et nous savons les cuisiner en plus: ça suffit!)

Maja Lola a dit…

Texte clair, net et concis qui nous rappelle que les images semblant souvent inertes et lointaines se révèlent plus vivantes que jamais, évoquant de manière parfois criante les fondamentaux de nos racines. Personne n'y échappe. Ces émotions sont notre substrat et il est rassurant de s'en délecter .... Même si les peurs et angoisses en font partie.

el chulo a dit…

tu as une panne de stylo, Marcos?

Marc Delon a dit…

D'ordinateur, plutôt... et, ça tombe bien, d'inspiration aussi... de foi, peut-être... c'est pas un peu vain, tout ça ? et puis ça fait du bien de faire autre chose... la photo...
je suis un volcan : quand ça pulse, ça pulse... mais quand ça dort, ça dort... ou pulse à autre chose.
Mais oh ! ça fait pas trois mois, quand même...

Maja Lola a dit…

Pas trois mois peut-être, mais heureuse d'avoir des nouvelles du volcan ... Quels que soient ses états.

Anonyme a dit…

Non, ce n’est pas vain ou alors tous les écrivains, les artistes peuvent se poser la question. C’est une histoire de plaisirs partagés, d’émotions transférées.

GINA

Marc Delon a dit…

je contiens mes éruptions mais je me lave toujours...