dimanche 6 novembre 2011

Balada Flamenca : Livre Référence


Ayyyyyyyy...


Marc m’a sollicitée pour une reseña sur ce livre et je ne me suis pas faite prier tant j’adore son thème et apprécie la plume de Ludovic Pautier ainsi que son émission radiophonique Falseta que j’écoute régulièrement. Je connaissais moins Jean-Louis Duzert dont les photos ont été ici une vraie révélation.

Inutile de dire qu’une telle reseña s’est avérée pour moi une mission délicate. Car comment résumer (le mot déjà est réducteur) l’expression aux mille facettes de cet art porté et transmis ici de manière magistrale par deux poètes qui ne font qu’UN tant l’osmose est totale entre l’œil du photographe et l’érudition flamenca de l’écrivain ?

Et là, je dois l’avouer, livre en mains, tranquillité dominicale, confort de mi mecedora, j’ai pris un plaisir extrême à découvrir ce livre.

Ce n’est pas une nième histoire des origines du flamenco : pas de description didactique des palos ni de jugement porté entre flamenco puro, jondo en opposition au flamenco moderne plus ou moins novateur … C’est un livre généreux imprégné de l’amour du flamenco qui anime ses auteurs, et de l’envie de transmettre, de « passer ».

Auteurs qui semblent vivre et respirer le flamenco par toutes les fibres de leur corps … ils sont eux-mêmes « flamencos » ! Sans racines gitanes, sans culture andalouse, ils ont été touchés par la grâce du duende à un point magistral.

De la photo de ces belles et mythiques mains de Camarón à ces visages de cantaores déformés par une douleur éructée mais qui transforme l’expression de leur visage en absolue beauté, en passant par cette Rocío Molina faisant corps avec son mantón de manila dans un mouvement fascinant bras levés vers le ciel, le regard reste séduit.

D’autres photos impriment ma rétine : le christique et beau Joaquín Cortés (danseur si décrié par les puristes), María Pagés, de dos, dans une harmonie corporelle des lignes extraordinaire, las batas de cola …. et tant d’autres instants saisis dans des lieux éloignés mais pourtant si vrais et intemporels : la magie du flamenco qui devient un code universel ?

Ludovic Pautier écrit : « le particularisme du flamenco tient à ce qu’il mêle progressivement les impétrants et les habitués ». C’est tout à fait vrai. Et lorsqu’on réalise que sans être hispanisant on arrive à recevoir le choc émotionnel de cet art, on comprend la force profonde, puissante, tellurique qu’il véhicule. Encore faut-il avoir cette sensibilité qui est propre à tout être à la recherche del arte et son envie d’y entrer et de « communier ».

Balayant d’une phrase le flamenco pour touristes fabriqué et vinylisé dans les années « costa brava », Ludovic Pautier nous ramène à l’essence pure. Pas seulement celle qui émane d’un llanto, d’un jaleo, mais aussi aux lieux qui les produisent et qui les magnifient. Car le flamenco requiert des lieux d’écoute, des atmosphères : « Il aime les patios de voisinage …. le cercle qui nous met entre soi, la fumée, les verres … quand toute la machinerie et ses artifices s’estompent, la profondeur reprend ses droits … » (sic)

Comme c’est juste. Et comme je regrette, lors du Festival de Nîmes, que ces « messes » se déroulent dans ce grand théâtre ou des lieux si conventionnels. Le prix à payer pour diffuser au plus grand nombre bien sûr et ne boudons pas notre plaisir …. mais les jaleos, les arsa, asi es et autres gritos que l’on aimerait lancer dans le feu du spectacle se figent dans la gorge tant le lieu ne « donne » pas …

Livre à garder à portée de main pour le plaisir de le compulser au hasard des pages et à offrir à ceux que l’on souhaite initier …. Pour ceux qui aiment déjà le flamenco, un livre référence.

Bellisima balada flamenca señores……

Camarón me acompañó ……… « Pa qué me llamas prima …. » y le respondió Mayte Martín con su « Vidalita ».

Maja Lola

14 commentaires:

Marc Delon a dit…

J'ai eu l'occasion de le feuilleter un peu chez un patient à qui on venait de l'offrir. C'est un beau livre objet qu'on a envie d'avoir sur ses étagères. De bonnes photos dans une belle qualité d'impression. Il est sur ma liste des cadeaux de Noël... à recevoir et à offrir.

Sinon Maja Lola, j'ai une idée pour laisser s'échapper tes cris enthousiastes : organiser un spectacle dans le patio de ma maison ! Tu connais les danseuses, je fournis le cadre et la buvette-buffet... (payante pour JLB) chiche

Maja Lola a dit…

Chiche ! Défi relevé !

el Chulo a dit…

je pense que ludo va être content, Maja. encore un beau texte, tout en élégance!

Anonyme a dit…

Félicitations aux auteurs de l'ouvrage et à celle qui en parle sans craindre d'appréhender les subtilités de l'écriture.
On attend le buffet-dansant.
Gina

Marc Delon a dit…

Aaaaaaaaah l'élégance de maja lola... s'il n'y avait que ça... mais sa sensibilité, sa subtilité, son intelligence, sa... suffit pour aujourd'hui !

el Chulo a dit…

à mon avis, l'élégance c'est tout celà!

Marc Delon a dit…

mais comme tu es élégant tu n'avais pas détaillé avec mes gros sabots...

Anonyme a dit…

Je préfère aller danser le sirtaki dans le sud-ouest. Je pars donc voir les onze du onze-onze-onze, ensuite en Espagne. Drive me to the Moun ou pas loin. A bientôt.
JLB

Pedroplan a dit…

Superbe resena (pardon, je ne sais pas faire la tilde) ! Je cours m'acheter le bouquin !

Maja Lola a dit…

Pour la tilde, Pedroplan : Ctrl+Alt et touche 2 (é) ... la tilde y est indiquée d'ailleurs ...

Pedroplan a dit…

Merci donc pour la reseña!

Maja Lola a dit…

De rien .... et Olé ! (pour la tilde)

el Chulo a dit…

putain, faut que j'y arrive pour que maja me dise ole, et les accents sur les u, les o, et j'en passe!

Maja Lola a dit…

Chulo, je peux te donner des cours particuliers d'accents par mail ....
Pero a ti te digo OLE y OLE ! .... asi de natural, amigo.