mercredi 9 novembre 2011

Chanson Clown Bi-Fluorée


Il n'est pas question de dédouaner une pratique de sa barbarie supposée en rappelant l'usage d'autres pratiques, même si l'on peut s'émouvoir qu'elles n'émeuvent personne, jusqu'à payer pour emmener ses enfants admirer la ménagerie d'un cirque, dégoulinante du désespoir poignant de fauves magnifiques arpentant nerveusement leurs cachots exigus... Il est à craindre que les gens se contrefoutent de l'extrême violence de cette captivité au prétexte que jamais ils ne seront abattus. J'y vois un des nombreux exemples d'humaine sensiblerie dont l'hypocrisie et la cruauté s'affranchissent de la conscience par une mièvre finalité.

Ouais... relisez, parce que même moi qui l'ai pondu, je trouve cette phrase assez compliquée...

Il me semble qu'avec un petit effort d'honnêteté intellectuelle, il est quand même bien plus sain, plus éthique, plus juste, de permettre à un animal au faîte de ses capacités, de combattre, de lui dire "Va, maintenant qu'on t'a sélectionné sur tes caractéristiques d'agressivité, maintenant qu'après des années de liberté sauvage, tu es musclé, armé, dangereux, va, montre-nous comme tu es fort, comme tu combats, dans la pleine éventualité d'ôter la vie à ton adversaire" plutôt que d'inviter un fauve inaliénable à partager trois mètres carrés avec deux de ses congénères alors que dans la nature chacun d'eux a besoin de centaines d'hectares pour survivre. Ce n'est quand même pas une provocation partisane de constater ça ? Et ce ne sont pas les panneaux accrochés aux grilles des cages assurant que du poulet bio et du boeuf non hormoné leur sont servis deux fois par jour qui rassureront la race humaine de son innocence, si ? Vous pensez comme ça ? Pauvre de vous ! Dégénérés du raisonnement, déficients de la logique, altérés de la sensibilité !

Dans un cas, toute la condition, la nature profonde d'un animal est niée, incapable qu'il est de bondir ou de courir après ses proies, ayant tout juste la place de s'étirer, dans l'autre le théâtre révélant ses qualités est organisé pour le vénérer, en le magnifiant tel qu'il est. La différence est totale, fondamentale !

Alors clowns zantis de tous les pays, qu'attendez-vous pour :
"ouvrir ouvrir la cage aux fauvios/ les regarder vous griffer c'est bô.../ les zantis si vous voyez/ des gros chatons prisonniers/ ouvrez-leur la porte vers la libertéééééé... tous en choeur... bis repetita... ouvrir, ouvr....

Cet après-midi là où je m'étais déplacé jusqu'à ce cirque parce que je trouve que c'est un très bon thème photographique que je voulais commencer à exploiter, j'ai raté la photo la plus spectaculaire. Je venais de tourner le dos aux fauves et je photographiais une danseuse - eh oui un peu de douceur dans un monde de fauves ne nuit jamais - quand d'énormes rugissements retentirent : deux tigres, debout sur leurs postérieures s'avoinaient méchamment à coups de pattes propres à assommer ces gentils animaux qu'adulent et dont se nourrissent les zantis - les boeufs - à qui ils ont quand même permis qu'on coupe les roustons... (les roustons, madame ? il s'agit d'une charmante locution argotico-pittoresque désignant deux adorables petites sphères viriles à ne toucher qu'avec d'infinies précautions svp et seulement sur autorisation expresse bien sûr...)

Il m'est apparu à la faveur de cette bagarre, que si la première torture est la captivité et la deuxième, la privation d'espace pour s'ébattre, (comme qui dirait le pendant de la contrainte d'espace réduit pour se battre...) la troisième certainement la promiscuité, l'impossibilité pour des fauves de laisser s'accomplir le jeu naturel de la hiérarchie avec son lot de comportements codifiés comme la fuite, l'inhibition ou, obligés à la confrontation, la lutte.
Au campo bravo, dans les cercados à condition qu'ils soient justement assez vastes, s'observe une naturelle sauvegarde des uns et des autres même si des combats sont inévitables, où le plus souvent, les lieutenants s'écartent quand le capitaine vient vers eux, en prenant bien garde de ne jamais laisser une distance qu'eux seuls estiment et connaissent, s'amenuiser entre eux. Là, ces pauvres tigres condamnés à ne jamais défouler leurs masses musculaires, à l'instinct de solitaires dominants, sont condamnés à se subir les uns les autres et donc à la baston. Pour comprendre mieux, prenez Zocato, Viard et Klein et enfermez-les dans un chiquero : ils auront beau manger du poulet bio tous les jours...


PS : Mesdames, 'tention... attendez les permissions...

PPS : Ce qui est bon dans le fait de déconner au milieu d'un article sérieux, c'est qu'un type triste comme Richier ne viendra jamais se commettre a déposer sa prose ici... c'est si bon de le laisser à Xavier...

PPS : Richier, si tu viens ici ce coup-ci, je te censure, on le saura même pas que t'es venu... Bouaaaaah....blblblblb vade retro... tristanas...




11 commentaires:

el Chulo a dit…

sphériques?

Marc Delon a dit…

si elles sont triangulaires c'est qu'on a visité Tchernobyl... allez, ovoïdes, oblongues... en fait je n'en examine ni n'en soupèse jamais... faudrait demander à une jeune urologue.

Marc Delon a dit…

Tu veux vraiment que je publie chulo ? N'oublie pas qu'il y a ici des élégantes qui seraient déçues.
De rien, pour t'avoir protégé..;-)
Cu-biques.

Pedroplan a dit…

Surtout que le tigre, en pleine nature, que le poulet (à supposer qu'il en croise un au coin de la rue) soit bio ou pas, ça lui en touche un (rouston) sans faire bouger l'autre, à mon avis.

Marc Delon a dit…

Alors.... en pleine nature il n'y a pas de rue et tous les poulets sont bio : autre chose ?

Pedroplan a dit…

Certes. Sauf après une catastrophe nucléaire : la ville, abandonnée, peut être reconquise par la nature. Et les tigres aux roustons carrés, bouffer sans état d'âme des poulets irradiés.

Marc Delon a dit…

I think Pedroplan that you are ready to write SF short stories... good luck !

Anonyme a dit…

'tainggg le regard qu'elle te jette la tigresse en mauve ! Elle a l'air plus dangereuse que ceux qui sont enfermés ! Moi, je me serais cassé en courant...

Piputo

Maja Lola a dit…

Ce "fauve" en robe meringue-à-la-violette à faire rêver les petites filles est certainement moins dangereux que les félins en cage.
Sinon, pour être pragmatique, tu voulais immortaliser la loge high tech de l'artiste, le hayon élévateur automatisé, la cadre paradisiaque du Marché Gare ... ?
En tout cas si ce n'est pas pour la pose, c'est ce qu'on appelle une danseuse "tombée du camion" ...
Attention, le recel ça va chercher loin ... !

Marc Delon a dit…

Mais c'est ce que j'ai fait, je me suis cassé en courant !

Pedroplan a dit…

C’est que, comme pour l’homme aux fagots de l’autre jour, tout est dans le regard, señora Lola (hommage à celle qui m’a initié) (aux subtilités de la tilde, s’entend)), ce regard las, vaguement désabusé et parfois un peu cynique qu’on retrouve parfois chez les vieux peones : à quoi rêvait-elle, jeune fille ? Peut-être à la grande scène du Bolchoï, sûrement pas au marché-gare de Nîmes.