vendredi 11 novembre 2011

Drive


Le Film :
C'est une phrase lue dans une très courte critique de ce film du Danois Nicolas Winding Refn adapté du livre de James Sallis, qui m'a emmené le voir. Elle décrivait un premier rôle animal, sexy, instinctif. Je me suis dit "aussi sec", le Clint Eastwood nouveau est arrivé, allons le découvrir. Et je suis effectivement tombé sur un héros solitaire et mutique, Ryan Gosling, animal et instinctif comme un fauve que n'auraient pas réussi à dénaturer des anthropomorphes consciencieux, et sexy, ouais sûrement. Et de plus en plus pour les petites filles qui aiment les bad boys, au fil des geysers de sang qui maculent son beau blouson scorpionné que les assassinés n'ont pas le bon goût d'éviter en centrifugeant leurs hématocrites au loin, les cuistres. Je m'étais dit que j'allais entendre crisser des pneus et voir des poursuites de bagnoles pendant une heure et demie... Et bien pas du tout : on voit bien plus d'hémorragies d'hémoglobine poisseuse que d'accélérations de carrosseries écarlates mais je ne sais pas si cela vous rassure. Le taconear facial il leur en a donné, lui, jusqu'à ce que son visage d'ange vire au masque de psychopathe et dégoûte définitivement l'horrifiée blondinette dont il s'était entiché, en bon défenseur de la veuve et de l'orphelin, statut qui s'impose à lui dans la tentative de démêler l'embrouillamini dont il voudrait la délivrer, elle qui n'y trempe que par alliance fortuite. L'as du volant dégomme toujours avec style et à mains nues s'il vous plaît, tous ceux qui se dressent sur sa route dans le projet de le "cadavérer". C'est dire s'il laisse un puissant sillage cathartique sur son passage, au moins aussi important que celui de l'inspecteur Harry -le cinglant Clint- quand il dégommait la population à coups de Python Magnum 357. Alors où tout cela nous mène-t-il ? A un bon film pour lequel il ne faut pas se déplacer si vous n'êtes pas amateur du genre et que l'ultra violence vous fait gerber le même volume liquidien que la sauce tomate expurgée des corps meurtris. Z'êtes prévenus. Et vas-y que je te nique un oeil à coups de fourchette, que je t'égorge avec la tringle à rideaux, j'en passe et des plus rassasiants. Ah ben oui mais il faut ce qu'il faut, spectateur. Al final, plus ensanglanté que jamais, il nous jouera les lonesome cow-boys au volant d'une voiture trouant la nuit, devoir accompli mais fuyant à jamais l'idylle perdue un tantinet trop bisounoursienne pour désormais recoller ses lèvres à ce visage qu'elle a vu déformé par la haine et l'horreur de la folie meurtrière, même si elle fut exercée en légitime défense et tout au profit de la sauvegarde de son enfant et d'elle même. Aaaaah les femmes, putain d'énigme, jamais contentes !
Un thriller efficace, une bonne musique, plus douce quand frappe la mort, une bonne photo nocturne, un bon moment bien sanguinolent !

Les Connards :
Ben, les gens, la clientèle de ce genre de multiplexe, qui arrivent en retard en parlant aussi fort que dans leur cuisine, qui téléphonent, rient aux scènes tragiques, envoient des SMS bien lumineux dans la salle obscure, bouffent comme s'il y avait urgence à 22 heures, des friandises en faisant crisser des papiers "de longue"... bavardent sans arrêt... bref, qui chient sur l'oeuvre du réalisateur, conchient sur l'atmosphère qui devrait prévaloir avec ces films, défèquent sur le respect qu'ils devraient à la communauté, emmerdent, quoi. Même que parfois, t'avais envie d'enfiler le blouson scorpionné et de taconear les faciès (je rassure les lecteurs : pour une fois bien blancs et bien français de souche et de racines, les emmerdeurs) Ils viennent voir Drive mais n'ont aucune idée de la conduite intérieure, sont cabriolets du cerveau.
J'ai vieilli ? Sûrement. Ca revient au même. J'ai pas tenu longtemps, je me suis retourné et j'ai demandé : ça va durer pendant tout le film ? Coup de bol, je ne me suis pas fait lyncher ; d'ailleurs la preuve, sinon votre resena de ciné, couïc...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu ne nous as pas dit si tu avais amené Madame cette fois... D'ailleurs ce genre de film, ça se voit entre potes, non? Ou avec son grand ado?
:-)

isa du moun

Marc Delon a dit…

j'ignorais que ce serait la partie la plus intéressante du compte rendu faut dire...
Promis, proxima vez, je joins la photo des spectateurs de la salle...

Pedroplan a dit…

Il faudrait aller au cinéma avec des boules Quiès. Sauf que ça peut être ennuyeux puisque la majorité des films sont (hélas)parlants de nos jours. Ou alors ne voir que des v.o. Et ça me fait penser à un bonhomme que j'ai failli étrangler un jour dans le TGV, en entendant pendant 3h59 ses petits crocs pointus grignoter des machins qui crissaient. Heureusement que je suis un homme doux.

Maja Lola a dit…

Merci pour la reseña. Pas amatrice du genre je ne me serais pas déplacée.
Je comprends ton exaspération (tu aurais pu aussi mentionner le seau à pop corn trifouillé en permanence) mais cette clientèle de multiplexe est incontournable.
Je préfère mon petit Sema ou l'autre cinéma de ville qu'il nous reste.

Anonyme a dit…

"Un bon moment bien sanguinolent". On comprend l'oxymore à travers cette explosive analyse qui a failli éclabousser les impolis d'à côté...Comment vous lyncher sans cailloux dans la salle? Ils sont le plus souvent inconscients de leur sans-gêne tant qu'une autorité de mar que n'intervient pas. La preuve !
Gina

Marc Delon a dit…

il ne nous resterait que "The Artist" sans boules, quoique, comme Dujardin m'exaspère...

lyncher c'est avec des pierres ? et lapider alors ?

mais si Maja Lola... rien que pour la gueule d'ange du héros et le maxi pot de pop-corn...

Anonyme a dit…

Excellente resena, surtout ici :

"Aaaaah les femmes, putain d'énigme, jamais contentes !"

vérité universellement constatée...

Piputo

Maja Lola a dit…

Justement, je n'aime pas les gueules d'ange chez les hommes.

Eh oui, Piputo, il faut se faire une raison, mais si elles étaient facilement "contentables" ce serait vite laïant .... non ?