Ce matin, Maravillosa a fermé la porte de la cuisine où elle reçoit quelqu'un. Elle en sort pour m'accueillir, en m'apprenant que Paco aujourd'hui n'a pas pu se lever et que s'il est prostré sur son fauteuil, c'est parce qu'elles l'ont levé de force, l'auxiliaire de vie, l'infirmière et elle. En poids et d'autorité, en bataillant un moment.
- jé né sé pas ce qu'il a, il né pé plou rien...
Je le rejoins tandis qu'elle s'enferme à nouveau dans la cuisine avec sa visiteuse dont le sac à main couleur aluminium et le manteau anthracite jonchent la table du séjour. Elle doit être jeune. Je perçois sa jolie voix dans cette langue espagnole qui me fait tant d'effet. Je n'ai jamais compris pourquoi. Qu'une Espagnole me parle et je la trouve immédiatement sympathique. Que j'entende parler une Espagnole qui me plait et je ne connais rien de plus érotique. Il y a dans ces intonations tout ce qui me plaît : de l'humour, de la joie, de la détermination, de la familiarité, de la sensualité et toujours ce petit côté « à moi tu ne la feras pas, je connais les hommes, je te vois venir de loin, caballero... » qui me fascine. Il y a souvent cette pointe de tenue, difficile à décrire, entre le dynamisme et l'entregent, je dirais, de la race. Oui c'est ça, j'assume mon racisme pro-Espagnole car si je lis la première définition que donne le Larousse pour ce mot :
« Idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les ''races'' »
J'en suis et je t'emmerde humaniste mièvre et souffreteux de la sensiblerie. Para mi, la espagnola est hiérarchiquement supérieure aux autres en érotisme naturellement dégagé. Raciste pro Espagnole et pro raciste je suis. Et même racio-racialiste si ça t'indispose un peu plus. Cet érotisme, c'est sa ''race'' qui le lui donne, et bien sûr que chaque race véhicule des caractéristiques qui lui sont propres. Et de n'avoir pas ton aval parce que le principe te heurte ou te convaincre ou me justifier me soucie aussi peu que de te vanter les mérites de la tortilla de patatas bravas par rapport au gazpacho manchego. Celle que je n'ai pas encore vue, qui parle dans la cuisine avec yaya Maravillosa est de celles-là, j'en suis sûr. Son parfum flotte encore dans le couloir, et les intonations de sa voix m'électrisent tout comme le bruit de ses talons sur le carrelage.
- Bonjour senor, on va laisser les femmes à la cuisine hein, et en profiter pour faire du bon travail tous les deux...
Le vieux Paco ne répond pas, me décoche un regard terne, il n'est pas dans un bon jour.
On n'a pas besoin d'elles pour se mettre debout : je vous rappelle comment on fait... Avancez d'abord les fesses au bord du fauteuil, appuyez vos mains sur l'assise et surtout ne visez pas le plafond, plongez en avant comme pour basculer la tête entre les genoux et si les fesses ont décollé, ça y est, vous serez debout.
Une main derrière sa nuque et une attrapant la ceinture du pantalon j'accompagne le culbuto, il est debout du premier coup.
- Muy bien ! Allez ! On marche d'abord...
Des tours d'appartement, trois..., contrôle des embardées au demi-tour, sortie dans les communs, attaque de l'escalier, un demi-étage pas plus, juste de quoi lui faire remporter une victoire et requinquer le moral. Assis sur la chaise et je lui entreprends son épaule. La porte de la cuisine s'ouvre et une jeune femme déboule, me plante un clin d'oeil alors qu'elle m'aperçoit pour la première fois – vous connaissez des Françaises qui auraient fait ça ? - et tonitrue à mon patient :
- Me voy, Pacoooo ! Besitoooooos !!!
Vingt-cinq ou trente ans, élancée, à l'aise, elle lui parle à tout allure, lui dispensant de larges sourires inaltérables et communicatifs, Paco bée devant tant de vie et se laisse emporter par sa bonne humeur dévastatrice. Puis elle me tend une main fraîche et tonique et s'en va laissant retomber en rictus le sourire de Paco et la chape de silence du malaise conjugal dans le séjour mal éclairé. Et il est vrai qu'on se sent d'un coup un peu seuls.
- Cé ouna chentille tornade... elle vient de se marier...
M'explique Paco avec son regard désemparé.
- C'est vrai, elle est sympathique ! Et elle a l'air en pleine forme...
- Si ! Ma femme aussi elle é en pleine forme... cette nouit elle m'a dit qué jé pouvé crevé...
24 commentaires:
franchement, je ne vois pas ce qu'il y a de raciste là dedans: on peut être sensible aux brunes, aux blondes aux rousses, aux maigres aux grosses, aux jeunes aux mures etc. il est vrai que l'espanole de la movida et après a bien des charmes et est plutôt bien dans sa peau.
pour le reste "raza" en espagnol est souvent mal interprété et à un sens quelque peu différent, plutôt du style elle ou lui a de la "race".
Putain de ta race chulo ;-)! Il me semble que ta race, c'est aussi ton histoire, ta géographie, tes racines et ta culture.
Et vive Môa qui invente le racisme "pro" et pas anti...
certes, ça peut toutefois prêter à confusion! pro ou anti, on peut aussi ne pas apprécier sans être raciste!
Ah bon ? La prochaine fois que tu m'invites à boire un Mojito, je ne te parle qu'en español ....
PFFFFFF.... trop tard Maja Lola ! Et dire qu'il suffisait que tu me parles en espagnol... t'es pas si maline que ça, finalement...
Pas si maline que ça, en effet ...
Mon désespoir étant à présent incommensurable, je vais vivre dorénavant avec le regret qui va, j'en suis certaine, me priver de joie de vivre pendant longtemps ...
chiche maja lola!
putain marc, qu'est ce que c'est que cette mise à la page à la con de ce post. trop de mojitos?
j'espère que tu t'en relèveras maja, si j'ose dire!
ça c'est ce qui s'appelle un retour de manivelle dû à la "race"...
Mais dis-moi, au fait : à quelle catégorie t'apparentais-tu spontanément ? Les "sympathiques" ou les "érotiques" ???
;-) Bon goûter...
Moi ? Je ne "m'apparente" pas de manière aussi définie en catégories car je suis différente selon le regard qui me scrute ...
Chocolat à 70 % (2 carreaux) en guise de goûter ... C'est bon pour tout !
Chiche comment, Chulo ....
Que le désespoir me pousse au bord d'une falaise, qu'en "mater dolorosa" je me retire de ce triste monde, ou que je me noie dans les Mojitos en me gavant de chocolat ?
Ouais bien sûr... polymorphiquement psychosensorielle comme les héroïnes des films de Woody Allen...
C'est ton interprétation ... pas ce que je veux dire à propos du regard de l'autre.
mouaisd, c'est quand même mieux comme ça la mise en page!
chiche de lui parler uniquement en espagnol!
Marc a encore rencontré une perle ! Comment les autres, pas espagnoles de surcroît, pas brunes, pas pétillantes oseraient-elles s'approcher du blog au risque de ternir cette brillantissima pagina ?
mais c'est quoi ta "mise en page", chulo ? Jo né entiendes plou nada !
ça s'affichait avec une mise en page dégueulasse. là ça va:
je pensais que c'était le fruit de ta créativité!
Avec tout ça personne ne s'apitoie sur le sort de ce brave Paco dépendant et malmené par sa bourgeoise ...
On t'a dit qu'il pouvait crever le Paco...
ah, ces maratres espagnoles maja lola!
Clair, net et sans bavure. Tu pourrais t'économiser un déplacement ...
Finalement, elle est bien triste cette nouvelle.
...gina
Sur un chantier, 3 maçons pissent contre un mur de l'immeuble en construction quand soudain une plaque de tôle glisse de la toiture, leur tombe direct sur le sexe et tranche l'engin net ! Malgré la douleur, les 3 hommes ramassent leur attirail par terre et vont à l'hôpital où ils subissent une greffe de 14 heures qui, finalement et heureusement, prend bien.
*1 mois plus tard, leur chef de chantier se rend à l'hôpital pour une petite visite de courtoisie.
*Il rentre dans la première chambre et voit Miguel en train de se masturber.
- Mais Miguel, qu'est ce que tu fais?
- Ma yé fait de la Réédoucacion
*Il va voir Manuel dans la seconde et le trouve en train de se masturber
- Mais Manuel, qu'est ce que tu fais?
- Ma yé fait de la Réédoucacion
*Il entre dans la troisième chambre et voit Carlos en train de se faire faire une fellation par une superbe infirmière.
- Mais Carlos, qu'est ce que tu fais?
- Ma yé fait de la Réédoucacion mais moi y'avais une moutouelle ....
Bravo pour le sourire qui l'emporte
Gina
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