mardi 22 novembre 2011

PC sans PQ

J'ai un petit problème avec le consensus intellectuel français à considérer comme très salvateur pour le peuple cubain sa gestion sans nuance ni liberté. Cela a toujours été tendance ce côté irréductible à quelques encablures du géant impérialiste. Pour leur avoir parlé je n'ai pas l'impression que le mode de vie imposé comble l'aspiration populaire. Et, un demi siècle après cette histoire, je ne sais pas si la jeunesse est vraiment admirative des cinq héros cubains dont on leur rebat les oreilles sans discernement depuis l'école et s'ils sont si fiers de ces grands panneaux soviétoïdes qui barrent les paysages. Vous imaginez la trombine de De Gaulle dans votre rue sur des panneaux immenses ? Car, finalement, ce qu'en pensent les cultureux du huitième et du seizième arrondissement parisien, le peuple caribéen qui n'a qu'un chiotte en fonction pour quarante-cinq familles dans l'immeuble, s'en cague. C'est le mot, non ? Et c'est donc là-bas, sur ces lunettes-là, qu'il faudrait envoyer déféquer tous ces beaux messieurs amateurs de principes pour leur prochain lointain, pour mieux apercevoir la merdique réalité. Où l'on se torche avec des journaux au plomb, sauf à l'hôtel et à la ferme aux crocodiles, une structure touristique de pointe où une dame-caca est employée à distribuer avec parcimonie le PQ réglementaire afin d'éviter tout gaspillage dû au péristaltisme impérialiste diarrhéique. De Verdad ! Ce qui ne me projette absolument pas dans une joie absolue, qu'ailleurs des multi-nationales magouillent pour s'arroger le marché de l'assainissement (parce que maintenant, lecteur, à la moindre ligne, c'est l'inquisition, et tu as intérêt pour échapper aux fouille-merde de la morale et aux constipés de l'ouverture d'esprit, à chier ta prose en zig-zag et en tortillant de l'argutie pour qu'on s'en tamponne le coquillard échappant ainsi au militantisme grêle, quasi intestinal...les tripes sociétales sauce ''comme il faut'' à fleur de peau)



En somme, ce que je me demande, c'est pourquoi le communisme est tant synonyme de blocage complet, pourquoi il n'arrive pas à engendrer la moindre évolution sans trahir ses idéaux ? Ou bien c'est criminel cette oppression d'un peuple ou bien c'est la preuve de l'aveu que diriger ainsi est une impasse.




Durant les nombreux trajets que notre groupe d'amateurs de jazz fit sur la grande île cubaine, la guide nous parlait de la vie de cette société et des mérites du gouvernement qui subvenait à la santé, aux besoins scolaires des enfants, à la Culture et à l’accès au logement. Cependant, il suffisait de regarder autour de soi et de parler avec les gens, pour se rendre compte que, de la propagande à la réalité crue, il y avait un fossé énorme. Tandis qu'elle vantait l'efficience de leur médecine et le libre accès à la gratuité des soins, mon œil exercé au déficiences locomotrices remarquait dans la rue des handicaps d'un autre âge, comme ce vieux monsieur qui n'avançait plus à cause d'un impressionnant genu varum qu'il eût fallu opérer depuis bien longtemps par une simple réaxation du tibia et à qui on n'avait même pas donné deux cannes anglaises pour faciliter sa douloureuse déambulation. Le jour où elle vanta l'action gouvernementale pour la dotation du petit matériel aux écoliers, on lui signala en sortant du car, qu'on avait laissé un paquet sur la coursive bagagière avec des cahiers et des stylos. Dans un élan de joie, elle se confondit en remerciements enthousiastes qui laissèrent échapper que sa fille serait très contente ainsi que son professeur, tant il était difficile de s'en procurer... Un jour, enfin, elle nous expliqua comment se pratiquait l'accès au logement à Cuba :



Quand une famille exprimait son désir d'avoir un toit au comité du secteur, on lui répondait qu'on l'inscrivait sur le registre et que lorsqu'ils seraient en nombre suffisant pour remplir un immeuble soit, de mémoire, une quarantaine, ( dans ces cités ouvrières les immeubles sont tous identiques) ils devraient quitter leur travail pendant deux ans, salaires maintenus par le gouvernement, le temps de suivre un stage en maçonnerie puis de construire eux-mêmes leur bâtiment. Il leur serait alors donné le droit de payer un loyer à... l'Etat. Ces appartements ne devenant jamais leur propriété, ils ne sont pas vendables mais éventuellement transmissibles à leurs enfants ou à la personne de leur choix après accord officiel du... gouvernement, bien sûr.



Mais, il y a du nouveau : si je témoigne de ça aujourd'hui, il n'y a qu'une raison : je viens de lire dans un journal, un entrefilet discret expliquant qu'après un demi-siècle d'interdiction l'Etat va autoriser ses citoyens à certaines transactions immobilières pour tenter de revitaliser l'économie exsangue de l'île... bravo pour cette audacieuse mesure qui aura dû mûrir un demi-siècle... reste qu'à voir les queues dans la rue pour acheter trois misérables beignets pour se nourrir, on se demande bien ''qui va acheter quoi '' pour initier le truc, vu que rien n'appartient à personne et que même dans le cas de figure généreux où l'Etat leur offrirait d'abord leurs appartements, déjà qu'ils n'ont pas les pesos pour acheter des beignets tous les jours... Un détail m'échappe donc, ce qui ne m'empêchera pas d'applaudir à tout vilain desserrage libéral de l'étreinte du carcan au sein de la pureté de l'idéal autoritaire. Enfin, il est vrai que le cortège présidentiel croisé là-bas, dans les grosses berlines Mercedes donnait déjà l'exemple de la créativité et de l'imagination en délaissant les Ladas héritées de la manne soviétique tarie depuis, bêtement adoptées en masse par le vil peuple.


Enfin, la frange infime d'icelui qui a de quoi acheter du pétrole.


Un jour de chance où on lui aurait offert ses beignets.


Une friture taxée par le gouvernement.


Lequel n'en mange pas.


Bien sûr.

13 commentaires:

el Chulo a dit…

de cuba, ce que je préfère c'est le "cuba libre"!

Marc Delon a dit…

As resoun ! Bravo, tu es récupérable !

Anonyme a dit…

Moi je trouve que les bas cubains sont plus seyants et sexy que les collants européens...

piputo

Marc Delon a dit…

Ah oui, moi aussi... mais alors portés avec moins de morgue, parce que celle de droite, là... un peu tête à gifles, hein...
Ok, je prends celle de gauche Piputo... prem's

Xavier KLEIN a dit…

C'est pas des cubaines: elles ne sont ni barbues, ni en treillis...

Marc Delon a dit…

http://www.sharon33.com/fr/bas/812-bas-cubains-bicolores.html

Anonyme a dit…

Qui va acheter? Des américains obèses? Des européens imbus de supériorité qui voudront rénover selon leurs critères?

Marc Delon a dit…

et s'ils sont ni Américains ni obèses, ça ira ?

Marc Delon a dit…

Hemingway était obèse et Américain : les Cubains ont-ils eu à se plaindre qu'il ait acheté chez eux ?

Maja Lola a dit…

Merci pour l'étude socio-politico-économique du professeur Don Marcos.

Certes .... certes .... certes ... mais il n'en demeure pas moins que j'aime passionnément Cuba et les cubains ... même si ça leur fait une belle jambe. Plutôt sans bas pour leur petit Noël à eux.

Marc Delon a dit…

sauf que ce texte exprimait le désamour du communisme pas du Cubanisme !

Et si on allait tous s'acheter des beignets à Cuba pour le repas ?!

Hier soir rencontré un archi américain installé à Nîmes qui m'a dit que des Cubains plein de sous qui avaient réussi aux States, n'attendaient que le feu vert pour investir dans leur île natale : on a donc la réponse, ce sont des cubains qui investiront à Cuba si l'île s'ouvre...

Si j'épouse Maja Lola, sûr qu'on convole à Cuba... mais bon, ça doit être dur de vivre avec elle... s'il faut se plier à l'atelier de Sévillane tous les jours...

Maja Lola a dit…

J'avais bien compris ce qu'il exprimait, mais tous les moyens sont bons pour m'exalter sur Cuba et ses habitants.

Curieux : les commentaires précédents ne ciblaient pas le désamour du communisme non plus ... no comment.

Pour les épousailles, impossible : je suis tenue serrée par une duègne qui veille à ma vertu.
Je sais, ton désespoir est immense mais je peux te présenter l'alguazilette des arènes...

P.S. Et puis je ne passe pas ma vie en "ateliers", pipelette !

Marc Delon a dit…

J'avais bien compris ce qu'il exprimait, mais tous les moyens sont bons pour m'exalter sur Cuba et ses habitants.

TROP FORTE !

Curieux : les commentaires précédents ne ciblaient pas le désamour du communisme non plus ... no comment.

TU VEUX VRAIMENT REDECLENCHER LA TROISIEME GUERRE MONDIALE BLOGGESQUE ????

Pour les épousailles, impossible : je suis tenue serrée par une duègne qui veille à ma vertu.
Je sais, ton désespoir est immense mais je peux te présenter l'alguazilette des arènes...

NON MERCI PAS POUR MOI, LES PLUMES CA CHATOUILLE...

PS : AH BON, C T VRAI ? TU TORTILLES SEVILLAN ?