Merci à la Unica de m'avoir permis l'accès au callejon pour mieux rendre compte des corridas.
lundi 30 avril 2012
Où ça, hein ? Où ?
Merci à la Unica de m'avoir permis l'accès au callejon pour mieux rendre compte des corridas.
dimanche 29 avril 2012
Dire Adieu
samedi 28 avril 2012
jeudi 26 avril 2012
PH : la conférence de presse
Non, finalement comme innovation marquante et approuvée je ne vois guère que la présence du sourire de Fabienne Comte, diabolique collaboratrice au visage d'ange, encore plus doux qu'une brandade Raymond.
Votez Hollande ! II
Ce serait très bien. Mais en aucun cas à la tête de la Ve République , par gros temps et avis de tempête. C'est vrai: Sarkozy en a trop fait. Hollande, c'est l'inverse. Car n'avoir rien fait est un immense avantage, mais il ne faut pas en abuser. Il n'est pas exclu, il est même possible ou plus que possible, que M. Hollande soit élu en mai prochain président de la République. C'est qu'à eux deux, M. Hollande et le PS, qui sont assez loin d'être d'accord entre eux -je ne parle même pas de M. Mélenchon ni de Mme Joly dont ils ont absolument besoin pour gagner et dont les idées sont radicalement opposées à celles de M. Hollande, ont des arguments de poids : la retraite à 60 ans (quand la durée de vie ne cesse de s'allonger), 60.000 nouveaux fonctionnaires (quand il s'agit surtout de réduire les dépenses publiques), 30% de baisse sur les traitements du président et des ministres (même M. Jean-Marie Le Pen, de glorieuse mémoire, n'a jamais osé aller aussi loin dans le populisme et la démagogie).
Avec des atouts comme ceux-là, on a de bonnes chances de gagner. Aussi n'est-ce pas dans la perspective de l'élection de 2012 que je me situe. C'est avec le souci du jugement de l'histoire. M. Sarkozy, autant le reconnaitre, a fait pas mal d'erreurs. À voir comment se présente la campagne d'un Parti socialiste qui semble n'avoir pas appris grand-chose des leçons de son temps, ce sera bien pire avec lui qu'avec M. Sarkozy. Les déclarations d'intention ne valent rien. Il faut des exemples vivants. M. Zapatero, en Espagne, est un homme plus qu'estimable. Il est socialiste. Le chômage en Espagne est plus du double du nôtre. M. Papandréou en Grèce est socialiste. Est-ce le sort de la Grèce que nous souhaitons pour la France? M. Sarkozy a été plus attaqué, plus vilipendé, plus trainé dans la boue qu'aucun dirigeant depuis de longues années. Il a pourtant maintenu le pays hors de l'eau au cours d'une des pires crises que nous ayons jamais connues. Il n'est même pas impossible que Mme Merkel et lui aient sauvé l'Europe et l'euro. Pour affronter le jugement de l'histoire, je choisis le camp, à peu près cohérent, Sarkozy-Fillon-Juppé contre le camp, incohérent jusqu'à l'absurde, Hollande (Hollande président ? On croit rêver, disait Fabius) -Aubry-Joly-Mélenchon. Bonaparte Premier consul prétendait que le seul crime en politique consistait à avoir des ambitions plus hautes que ses capacités. Je suis sûr que François Hollande lui-même a des cauchemars la nuit à l'idée d'être appelé demain à diriger le pays avec le concours des amis de toutes sortes et étrangement bariolés que lui a réservés le destin.
Je veux bien croire -je n'en suis pas si sûr que pour 2012 les dés sont déjà jetés, que les handicaps du président sortant sont bien lourds pour être surmontés, que le retard est trop rude pour être rattrapé. J'imagine très bien l'explosion d'enthousiasme sur la place de la Bastille ce soir de mai 2012 où l'élection de M. François Hollande à la magistrature suprême sera enfin annoncée. Je me demande seulement dans quel état sera la France en 2014 ou en 2015.
mercredi 25 avril 2012
mardi 24 avril 2012
Les résultats de mon analyse d'urne
lundi 23 avril 2012
La Pensée du Jour
samedi 21 avril 2012
YO : SI !

jeudi 19 avril 2012
Antoine Martin Plombier

Le Chauffe-eau
C’est vrai, Cumulus est bien personnage d’épopée. Une bête malade, incontinente, diabolique qui développe toutes les avanies possibles pour mettre à l’épreuve le père, protagoniste du récit. Pour dompter Cumulus, franchir les difficultés croissantes dues aux pannes successives, il devra vaincre sa nature lymphatique, s’accommoder d’un manque d’aides et de la lenteur à réagir - comme on pouvait s’y attendre - du Plombier. On suit sa difficile évolution quand, à ses hésitations et dérobades au travail, à sa procrastination encombrée de prétextes, succèdent un essai infructueux et enfin une réussite qui le transforme en personnage presque heureux et confiant.
Ce décalage qu’annoncent les différents titres se retrouve forcément dans l’écriture. A. Martin met au service de ce grand voyage initiatique du père combattant le chauffe-eau, de grands moyens littéraires qui ne laissent pas de nous amuser. Le narrateur omniscient proche des lecteurs que nous sommes nous avertit de temps en temps que le combat va durer. Le récit progresse en chapitres courts dont certains, qui figurent en italique en alternance avec les autres, sont de véritables trésors littéraires, des mises en abyme d’épopée. D’un registre très soutenu à tonalité biblique, épique et fantastique, ils correspondent à des arrêts, à des réflexions, aux fantasmes du père qui, hésitant et inquiet, s’interroge sur son essence et celle des choses dans un style pompeux avec un lexique propre à susciter notre inquiétude face à l’étrangeté de certains phénomènes – en l’occurrence l’électricité et le tartre !
« le père eut un songe »… ou « le père eut une vision »… : Les mers s’évaporaient qui formaient des nuages.
Les nuages se résolvaient en précipitations.
Les précipitations se conjuraient en ruisseaux, en rivières…en fleuves, en estuaires…Le père vit des cumulo-nimbus qui s’ouvraient en averse, des deltas qui s’écartelaient dans les océans. Il vit des glaciers profonds et des cloaques…et il vit que toute l’humidité du monde se déversait chez lui, par le groupe de sécurité du chauffe-eau »…
Ou alors : « le tartre, cette poudre si claire, si suave, n’était que le vil produit de la sale alchimie du chauffe-eau, une œuvre au noir de couleur blanche qui diffusait en sournois dans les nervures de la maison. Peu à peu, les tuyauteries s’enfarinaient, les robinets devenaient chenus…les conduites étaient prises de calcaire, menaçant d’une embolie plombifère… »
Dans les autres chapitres ordinaires - nous dirions réalistes -, le lexique de la religion, de la maladie ( tous les accessoires étant par moments, personnifiés), du combat, voisine avec les termes techniques, les passages didactiques (dans la satire de « l’homme de l’Art plombier » qui sait tout du haut de son savoir-faire), ou les passages lyriques quand le héros se lamente ou supplie ou se réjouit : « Ô le retour déconfit devant la famille, ô les silences agacés, ô les commentaires vitriolés…Heureuses les familles que l’exorcisme paternel tenait protégées des goules de la panne. » ce qui n’interdit pas les termes argotiques, l’utilisation d’ adages tronqués ou transformés, d’extraits de chants, de mots d’esprit, de jeux sur l’ambiguïté des mots dont raffole l’auteur peut-être avec excès parfois. Ce constant décalage entre de savants procédés stylistiques manipulés avec tant de talent et d’aisance pour ce quotidien chauffe-eau entretient l’humour tout au long du texte.
Quand on se dégage de l’emprise de cette tonalité légère et amusante, on perçoit ce fragment d’Histoire de l’humanité, la critique de ce monde où la technique nous possède, où on l’utilise sans réfléchir et sans compter, où elle nous soumet à la toute puissance de l’homme de Savoir et à celle de l’argent. Le récit réhabilite le père, cet oublié des médias ( le plus souvent réduit au cinéma ou en littérature à un sexe vagabond). C’est un être solitaire, esseulé et inquiet, victime des clichés de fausse suprématie véhiculés à son endroit à travers les siècles, objet à tout faire, ballotté de responsabilités en exigences ou caprices ou impatiences familiaux. Même l’amitié n’existe pas, qui ne partage pas les joies, ricane et c’est tout (et sait tout).
Et si le bonheur, nous signifie A. Martin emporté par l’ivresse de la langue, était dans la création littéraire ?
Gina
dimanche 15 avril 2012
A mi, no me gusta hablar...

A l'issue de ce ''film'', on se demande si le type est fou, ou égotique surdimensionné ou romantique décalé, à moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une typologie standard de ''torero Andalou'' ce qui nous est déjà terriblement exotique, vous en conviendrez.
Aux réalisateurs du ''film'' il a donné deux jours, pas plus, pour graviter autour de lui. Il a demandé qu'on ne le voie pas toréer mais on le voit quand même un peu, il a voulu que ce soit tourné comme un poème, ou composé comme une musique. Et qu'y voit-on ? José Galan maquillé en toro dansant dans un théâtre de Cadix en contre-chant des images du maestro. On a donc notamment la chance de voir tienter un type en pantalon vert pomme et tee-shirt japonais, un puro cubano toujours à la bouche et coiffé d'un chapeau ad'hoc quand on est torero de là-bas. On s'aperçoit qu'il écoute du flamenco partout et tout le temps : en toréant, en voiture, dans la salle de bains, etc...
Pour le reste, l'oeuvre n'étant pas encore sous-titrée, pour comprendre les vieux aficionados andalous dans les bars, sans la traduction de l'obligeante Maja Lola qui brillait par son absence, bonjour ! Nous avons donc eu la chance d'assister en avant-première en France à la projection de cet oTni dont Valade parfois valable (adjoint au maire) fit fuser l'idée de le reprogrammer à Nîmes lors du festival flamenco de janvier prochain, soit une raison supplémentaire pour y ramener sa fraise (hein Ludo?)
Morante nous apprend qu'il vit seul (chez papa et maman?) et que c'est très bien comme ça. Puceau, abstinent ou client régulier des puticlubs, on ne sait et il est vulgaire de se poser la question, alors pourquoi venez-vous la lire ici où ne règne jamais aucune garantie d'y échapper ? Ce travail tend à expliquer par quel lien, un homme de cette terre, va un jour, rencontrer un toro qui lui est destiné. Un toro de sa terre, qui vit là, non loin, et l'attend, peut-être pour fusionner avec lui, dans le tourbillon de l'amour, du courage et de leur destinée commune, dans un temps où en quelque sorte il ne ''s'appartient'' plus, n'est plus que le produit d'un instinct, d'une âme, d'une culture et d'un psychisme teinté dans la masse, à l'Andalousie natale. Peut-être... ou peut-être pas.
Je me suis souvenu de ce vieil aficionado féru de Séville, qui m'avait dit un jour :
Morante contribue à nous enseigner un peu de ce mystère y compris par défaut quand les réalisateurs nous livrent l'anecdote de cette approche tentée encombrée de perches micros et de caméras en bandoulière, tendant fébrilement ces appendices interrogateurs métalliques et agressifs et leurs questions impudiques et avides, ne recevant de la figura après un long silence pesant et un regard les toisant de bas en haut, qu'un laconique :
- a mi, no me gusta hablar...
Soit, par cette courte déclaration, toute la difficulté à rendre compte de façon documentaire d'un être décalé qui est dans l'amour, le parfum, l'âme, le mystère d'un art éphémère, impalpable et indicible auquel personne finalement y compris et peut-être même surtout les taurins, si pénétrés de certitudes, ne comprennent... rien. Pour lui, Morante le ''Belmontien'' et aussi pour Tomas plutôt d'obédience galliste (Joselito ''El Gallo'' ) un autre parallèle développé par l'auteur dans la discussion qui suivit. Comme d'habitude les absents peuvent s'en mordre les doigts.
La peña Morante de Nîmes étant à l'initiative de la venue de ce ''film'' chez nous, peut-être pouvez vous faire de même chez vous - une idée en passant - en les invitant, peut-être en vous connectant là :
www.morarte.tv
vendredi 13 avril 2012
mercredi 11 avril 2012
Tous pour un, un pour six.

Sur le papier, le cartel alléchait : deux hommes doués et profonds de la saison passée, Mora et Fandino et le jeune Dufau pour la belle opportunité de cette corrida de clôture avec un lot de Fuente Ymbro qui se divise en deux, trois et trois. Les trois premiers, des bouse-brothers jusqu'à l'invalidité pour le premier remplacé par un sobrero de Palla.
Or, les toreros présents ont plutôt l'habitude des toros sur lesquels il faut peser, que l'on doit réduire coûte que coûte, plutôt que d'accompagner les sub-claquants en soins palliatifs. A ce jeu et selon l'aléatoire du sorteo, c'est Fandino malgré la facilité congénitale de Mora à embarquer les cornus dans ses capes, qui tirera les plus remarquables séries de naturelles. Le cinquième à l'allure ''boxer bringé'' n'est certes pas un niais mais est encore trop faible pour émouvoir au combat face au puissant et délié David Mora.
Heureusement le sixième, avec sa longue poussée au cheval. Avec les naturelles de Fandino, c'est l'agressivité du sixième toro qui sauvera la course et le combat honnête et plein d'abnégation que lui livrera Dufau, crânement, jusqu'à se faire prendre sans mal mais d'un avertissement à décomposer beaucoup de bien classés de l'escalafon. Et on le verra revenir au combat en torero, sans sourciller, au mépris du grand danger que cet animal distillait. Celui-ci n'avait rien à voir avec ses frères de race. Rien de commun, ni leurs lacunes ni leur faiblesse ni leur galop débonnaire, ni leur mental de victime. Non, bravoure et allant du meilleur sang Domecq. Celui-là m'a impressionné par sa caste, par la race de sa colère, sa sauvagerie, ses appuis brusquement freinés pour rester à la baston, son obstination à dégager l'adversaire, ses coups de cornes pour tuer, celui-là était un toro de combat. Il était temps. Un Dufau mal récompensé par un public quittant précipitamment l'amphithéâtre devenu glacial, parce qu'il avait envie de se soulager la vessie, parce qu'il y risquait la corne de la bronchite. A chacun ses peurs, n'est pas torero qui veut.
Je ne rendrai pas compte de la corrida gériatrique, ne m'y étant pas déplacé pour garder mes souvenirs de Ruiz Miguel, Victor Mendes et El Fundi, du temps de leur splendeur...
lundi 9 avril 2012
Une Miurada comme on n'en veut pas

De nos jours quatre vingt-dix pour cent des toreros peuvent tuer des Miuras alors qu'il fut un temps où quatre vingt-dix pour cent déclinaient l'offre arguant qu'ils avaient ''piscine'' ou ''théâtre'' ce jour-là, tandis que les neuf pour cent restant, protestaient du moyen létal offert pour leur suicide alors qu'ils en connaissaient d'autres, bien moins terrifiants et douloureux, le ''pour cent'' qui s'y collait restant blotti jusqu'à l'habillage de lumière, dans les bras doux et palpitants de leur douce et tendre afin qu'ils se rappelassent du principal intérêt qu'il y avait à ne pas être vaporisé dans la stratosphère prématurément.
Donc moi j'imagine des réunions secrètes d'empresas policées qui seraient venues rendre visite à Don Eduardo Miura il y a une dizaine d'années et qui lui auraient à peu près tenu ce discours, petit doigt en l'air sur la tasse de thé :
- Voyons Don Eduardo, le ganado évolue, vous le voyez bien autour de vous... et les toreros de l'an deux mille ne peuvent plus toréer des tios de 1750... il faut anoblir à tout prix votre cheptel sinon on ne vous achètera plus rien... il faut se moderniser sous peine de disparaître... Au fait comment va votre fils ? Un charmant garçon... et moderne... très en phase avec son temps... il a à coeur je crois de pérenniser la légende de ce fantastique élevage que vous allez lui transmettre... Je tiens, nous tenons tous à nouer des relations privilégiées avec lui...
Et là, les Espagnols sont très fort pour tout avilir : y'a qu'à voir ce qu'ils ont fait de la magnifique Costa Brava et de ses petits ports de pêche que je fréquentais tout petit... Salopards, va... à coup de barres de béton ils m'ont salopé le post-franquisme....!!!
Alors voyons, vu que vous commencez à être largués, je prend mon Iphone opportunément doté d'un bloc notes bien moins chic que mon carnet Moleskine mais plus compact et tout aussi efficace ''rapport'' à la vélocité de mon pouce qui n'en finit pas de progresser – un vrai ado – pour vous la jouer plus revistero et moins déroutant. Et que vois-je pour le premier toro ? Que je suis encore en désaccord avec ''Terres Taurines'' pour qui on a volé une oreille à Robleno tandis que mézigue a écrit ceci :
Trois piques. Charge peu profonde puis, tardo, malgré son allure juvénile. Quatre ans à peine. Trasteo de Robleno ''sans peine ni gloire'' selon la formule sacrée con. Première épée entière mais caïda, hémorragique. A côté de moi, d'incompréhensibles indignés d'une oreille imaginaire pas octroyée. Une oreille, faudrait savoir, c'est pour une faena ''regular'' ou ''bonissima'' ?
Bon enfin ,voyez je joue au revistero avec mon bigophone...
A l'exception de ce premier et du dernier, tous se sont vautrés dans le sable, se couchant même parfois avant que l'épée ne monte... ou quand noblesse rime avec faiblesse, paresse, plutôt qu'avec ''gare à tes fesses''.
Castano cuit son premier qui résulte avec une demi-charge docile et ralentie, à l'étouffée, ce qui permet d'évoquer qu'en daube, sera plus convaincant. Second parterre dés l'entame de faena puis l'avertira sérieusement sans frais avant que le torero n'entre à matar.
Je lis encore mes notes pour le sixième -Savalli- :
Toro né en janvier 2007. 630KG. Deux piques. 3 grandes paires de banderilles. Brouillon à la muleta, puis pueblerino (plus il perd les papiers, plus il bouffonne : desplante de très mauvais goût, au pire moment) puis carrément vulgaire et enfin en danger. Très en dessous du toro. Ne sait plus comment le prendre, n'a aucune idée de la lidia à donner. Le public assiste au naufrage du torero en applaudissant... Bajonazo. Quatre descabellos.
Rendez-nous nos Miuras de toujours, putain !
dimanche 8 avril 2012
La Tympan Attitude

C'est par un « Padilla bon pied bon oeil » de mauvais goût que Midi-Libre rend compte de la première corrida de Pâques en Arles. Et même lui, le journal partenaire des événements à succès s'avoue saturé d'oreilles :
« C'est le début de la saison et les niveaux n'ont visiblement pas été faits à Arles, où les oreilles ont débordé comme le Rhône en crue... Padilla est de retour et sa côte de popularité est gigantesque : pour preuve les quatre oreilles que le public auquel la présidence a tout cédé, lui a octroyées. Pourquoi pas : il en fut sincèrement ému mais il faudra prochainement qu'on le juge comme un matador en pleine possession de ses moyens »
Padilla est donc devenu le type à qui on doit plus d'oreilles parce qu'il a perdu un œil. Comme si lui montrer qu'on l'aime -quand on l'aime- ou applaudir sa vaillance ne suffisait pas. Comme si les trophées d'une corrida étaient devenus les marqueurs de la sympathie porté au torero de turno. Comme s'il fallait absolument ressortir rasséréné d'une corrida, tous les pleins faits. Qu'on se soit auto-persuadés les uns les autres que ce qu'on a vu était ce qu'il fallait voir, en un clin d'oeil. Comme si la mise en abîme de soi-même vérifiée dans l'observation de la mimique de l'autre permettait de se rassurer sur l'interprétation à donner sur ce que l'on ne sait plus juger. L'ignorance de l'autre justifiant la sienne. Avec des banderilles plantées al violin – du côté aveugle siouplait-
Je suppose qu'avant la course il a été appelé et ovationné à la barrière, ce qui est bien, pour lui dire : « Olé Padilla, bravo pour ton retour courageux, reçoit ici notre admiration et nos encouragements » Mais lui refiler des ''oreilles de solidarité'' ? Ca n'a pas de sens... ! Pire, je trouve que cela relève du même état d'esprit noeud-noeud producteur de cet anthropomorphisme dégénéré qui place le Yorkshire au-dessus du petit neveu dans la hiérarchie de l'amour et développe chez les zantis les raisonnements indignés que l'on connaît. Depuis trente ans que je soigne divers handicapés, j'ai toujours su d'instinct que la moindre des considération que je pouvais avoir pour leur dignité, c'était de ne pas leur faire sentir plus encore leur handicap par une trop grande compassion ou une évidente pitié. Me serais-je trompé ?
mercredi 4 avril 2012
Cédric Crouzy photographe


La rue Godin s'attrape perpendiculairement par la rue Emile Jamais après le carrefour city et avant le Pablo-Romero : immanquable si vous respectez les horaires d'ouverture !
mardi 3 avril 2012
Une Promesse de Comptoir tenue par Antoine Martin

C’était samedi soir quand, un peu comme l’autre con qui mévendit son droit d’aînesse pour un plat de lentilles, j’ai bazardé mon sens du ridicule à Marc contre un verre de vin blanc. C’était au foyer du théâtre de l’Odéon, juste après le récital d’Alba et Manuel Molina, et le Ciel m’est témoin que j’ai insisté pour remettre la mienne (lo formal no quita lo valiente), histoire de me délier de la dette. Pas moyen. Me voici donc dans la situation grotesque de devoir faire la critique d’un spectacle de flamenco (plus ou moins), comme je m’y suis mollement engagé (pour un verre de vin blanc, faut quand même être con) moi qui suis à peu près incapable de faire la différence entre une saeta du Vendredi des Douleurs, mettons par exemple, et une rumba catalane.
Et puis, je dois à la vérité de révéler que j’ai prolongé cette veillée avec les artistes, à boire d’autres verres de blanc et manger quelques bricoles (pas des lentilles, il n’y en avait pas), jusqu’à assez tard dans la nuit, ce qui altère pas mal l’objectivité de ce que j’aurais à en dire. Si j’avais eu quelque chose de moyennement pertinent à dire. À part regretter que Nicole et Andres Roé, qui se bougent un certain cul pour faire exister le genre à Nîmes en dehors du mois de janvier, fussent, ce jour-là, si mal récompensés au guichet.
Sinon, on était venu là pour prendre des nouvelles de la famille Molina, particulièrement de Manuel, de l’ancien duo Lole y Manuel, promoteurs ensemble, vers les années 80, d’une manière qu’on qualifierait de flamenco post hippy tardif (les papillons qui gentiment butinent et le monde tout en couleur). Bon, pour Lole, on n’ignorait pas, car on l’avait croisée par ici il y a deux ans, qu’elle professait désormais la foi pentecôtiste à tout crin et pratiquait le style andalusí comme une glossolalie. Pour Manuel, on n’avait pas trop de détails sur ce qu’il était devenu. Et Alba, on se demande même si on savait qu’elle existait, vu qu’on n’est pas spécialement spectateur des télé-crochets espagnols auxquels elle participe, paraît-il, comme jurée.
Alba, donc. Voilà une fille qui prend le flamenco avec toutes sortes de pincettes. Qu’elle matérialise généralement par deux mouvements en crochet de l’index et du majeur de chaque main, dès qu’elle prononce des mots du genre « palo » (entre comillas) ou « buleria » (entre comillas), enfin, dès qu’elle convoque le vocabulaire spécialisé. D’ailleurs, elle préfère prévenir tout de suite le respectable public : elle ne se considère pas comme flamenca. Comme gitane, oui, pas comme flamenca. Et en administre aussitôt la preuve en annonçant qu’elle va interpréter un thème forcément familier à tous ceux qui sont familiers de Séville. On écoute et on se dit, en effet, que ça dit vaguement quelque chose. Pour moi, ça m’a trotté une bonne partie de la soirée et il a fallu encore plusieurs verres de blanc pour avoir la révélation, un peu comme la leçon que sa mère Lole reçut des Apôtres du Cinquantième Jour : cette mélodie si typiquement sévillane, c’était Copacabana (At the Copa), de Barry Manilow, que Line Renaud francisa avec tant de brio. Moi, c’est vrai que je n’y entends pas grand-chose, mais il me semble que je serais plus ou moins capable de faire la différence entre la Giralda et le Corcovado.
À part ça, Alba Molina a une voix, pas extraordinaire mais parfois joliment voilée, qui ne touche jamais aussi juste que quand elle entre dans le répertoire de sa daronne. Dans d’autres registres, on ne sait, elle semble se trouver au milieu d’un gué bizarre, quelque part entre sa grand-mère La Negra, Isabel Pantoja, les ascenseurs Otis et Massiel, la première et avant-dernière gagnante espagnole du concours de l’Eurovision. Et voilà pour la musicologie.
Pour le reste, un dernier détail. J’ai remarqué, au cours de la petite fiesta qui a suivi le spectacle, qu’elle avait tatouée, sur la tranche de la main droite et jusqu’à l’avant bras, une sorte de guirlande de fleurs. Je lui ai évidemment demandé de quelle espèce de fleur il s’agissait, assuré qu’elle allait me répondre un truc bien pipeau, du genre « le jasmin des balcons de Séville ». Non, elle m’a dit : une fleur du Pacifique (sic), c’est une fleur du Pacifique. Et là, j’ai parfaitement compris ce qu’elle avait annoncé, quelques heures auparavant. C’est vrai, Alba Molina n’est pas flamenca. Des fois, elle est juste un peu caraque (entre comillas et avec tous les respects).
Son père Manuel, ce n’est pas avec des pincettes qu’il prend le flamenco, mais à quatre épingles. Il est arrivé sur scène habillé (tâchons d’être précis) comme un gros mandataire en bétail à viande un jour de comices : costard sombre, gilet rouge, souliers vernis, chaîne dorée pendant du gousset. Et puisqu’on était venu prendre de ses nouvelles, il en a donné tout au long de son tour de chant. On a ainsi appris successivement qu’il souffrait d’un cancer de la gorge (je l’écrit tout net, puisque lui-même en fait tout le contraire d’un mystère), que la compagne qui partage sa vie s’appelle Lola (j’écris bien « Lola », je ne sais pas ce que vous en pensez, moi je trouve que c’est ce qui s’appelle avoir une certaine suite dans les idées onomastiques du conjugo, non ?), qu’elle était une excellente personne (je ne sais pas comment je prendrais un tel compliment, si j’étais la compagne qui partage sa vie) et que, bref, il était tellement content d’être là avec nous, un public si extraordinaire, pas nombreux, nombreux, c’est vrai, mais extraordinaire, putain, que pardon. Avant ça, il y avait eu des solos de l’une et l’autre, des duos des deux, pardi, quelques bon « toques » (entre comillas) de la guitare de José, des impros de Manuel parfois hasardeuses (on pense en particulier à une sorte de compte à rebours par seguiriyas, tel quel, à propos duquel on est encore perplexe) et d’autres fois au poil. Aux rappels, il y eut de l’enthousiasme dans la salle, mais pas indescriptible. Une bonne soirée, quoi.
Dimanche matin, je me suis réveillé avec une légère gueule de bois, une curieuse envie de manger des lentilles et une idée qui faisait comme un caillou au fond de la semelle de mon pauvre cerveau (si on voit) : j’avais (mollement) promis à Marc de faire un compte-rendu du spectacle pour son blog. Non, pas un compte-rendu. Lui, il dit une reseña. Entre guillemets.
Antoine Martin
Feria de Nîmes

Mercredi 23 Mai
Toros de Victorino Martin pour Diego Urdiales, Alberto Aguilar et Joselito
Jeudi 24 Mai
Toros de Torrehandilla pour Paquirri, El Fandi et Juan Pablo Sanchez
Vendredi 25 Mai
11h30 Novillada de Virgen Maria pour Alvaro Sanlucar, Juan Leal, Cayetano
18H : Toros de Garcigrande pour El Juli, Sebastien Castella et Jimenez Fortes
Samedi 26 Mai
11H30 : Toros de Nino de la capea pour Juan José Padilla, Juan Bautista et El Cid
18 h : Toros de Miuras pour Castano
Dimanche 27 Mai
11h30 : Toros de Zalduendo pour Javier Conde, David Mora et Thomas Dufau
18h : Toros de Fuente Ymbro pour César Jimenez, Matias Tejela, Ivan Fandino
Lundi 28 Mai
11h30 : Toros de Los Espartales pour Pablo Hermoso de Mendoza, Gines Cartagena, Joao Moura fils
18h : Toros de Juan Pedro Domecq pour Enrique Ponce, Alejandro Talavante, Daniel Luque
Pour la feria de Septembre on parle de la venue de José Tomas et d'un mano à mano de luxe Manzanares-Morante
lundi 2 avril 2012
Ma première de l'année : Vergèze.

Il fallait partir, mais, sur la terrasse, le soleil chauffait, engourdissait nos membres et l'expresso ristretto développait des arômes qui arrivaient à ''juridicion'' avec les effluves du Montechristo dont le tirage était parfait. C'est dur le dimanche, au printemps, en début d'après-midi, loin de l'agitation de la ville, alors que la contemplation du vert tendre des feuilles naissantes des micocouliers incline à l'atonie, de se lever et de partir, même pour aller voir des toros de Yonnet. C'est curieux comme ma première corrida de la saison ne m'excitait pas. Et comme je ressentais déjà cette culpabilité de l'aficionado si bien décrite dans le livre de Podalydès, quand il quitte sa femme dévouée et ses enfants chéris pour ver los toros como oun salopardo de sanguinario... Enfin, c'est comme ça, je ne serai jamais un bon ''mari'', l'admettre est déjà pas mal. Même pas marié d'ailleurs... un fois ça suffit... j'engraisse plus les bavards du barreau... mais y'en a c'est pire... le type qui fait la passée au canard par exemple, là-bas, au Paty de la Trinité, terre bénie des moustiques assoiffés : parti de nuit pour être à l'aube dans le marais et retour de nuit après la repasse du crépuscule. Bonjour la famillle... si encore il est vraiment allé tirer un coup au canard...
Vergèze... à dix-sept kilomètres de Nîmes, charmante et riche commune de plus de quatre mille habitants tous quasi liquéfiés soit qu'ils travaillent dans les vignes – Cave coopérative des vignerons de la voie d'Héraclès- excusez la pompe, soit qu'ils pataugent dans la source Perrier, eau pétillante mondialement connue pour combattre la paresse gastrique. Se saouler à la Syrah ou roter du gaz, telle est l'alternative. Et de temps en temps, faire courir des toros. Pas de gendarmes dans les tribunes accompagnant des gentils zantis à la recherche des vilains délinquants-attoucheurs de Rodilhan comme parait-il, la veille. C'était ça leur action très originale mystérieusement évoquée par le journal. Soit.
Les toros de cinq ans, sans être des foudres de guerre pouvaient animer, ils étaient plus mobiles que nombre de leurs frères d'ordinaire plus réservés. Ils furent tous piqués trop en arrière ''comme il se doit'' et trop longtemps la première fois, à la vile mode actuelle. Même de la part de l'éleveur Riboulet, piquero à ses heures. Pourquoi ''même'' ? Ben parce que... Non ? Enfin je me comprends ! A moins que ce soit pour se venger qu'on ne lui ait pas acheté ses toros ? Bôaa ça va je rigoooole oh lalala.... dès qu'on touche au pognon ma parole comme ils n'ont plus le sens de l'humour, les gens ! Sauf les avocats. Et Conchita attend de tirelire ferme. (comprenne qui pourra)
Le reste se perdit dans un profilage léthargique manquant d'inspiration... tantôt parce que l'on peinait à trouver le sitio qui aurait permis de s'accorder et qu'on pinchait moult fois (Alban), tantôt que la toreria affichée par détails trop épars manquait d'engagement (Gonzalez) tantôt qu'il y avait trop de piquant pour les ressources du torero (Veyrunes). Voilà, voilà, voilà... trente euros d'économisés pour vous sans regrets... Après les fantômatiques zantis désormais devenus composante récurrente des resenas, c'était un peu l'armée des ombres, quoi (t'as compris maintenant pour la photo, lecteur ?) les spectateurs applaudissaient mollement des trucs nuls, la palco a cru devoir se fendre d'une esgourde histoire de sauver la réputation festive de la source pétillante et de ne pas faire passer les musicos qui s'étaient tant époumonés, enthousiastes qu'ils étaient devant ces ''faenas d'anthologie'', pour des glands... le déphasage habituel, voyez.
Si encore la musique n'avait pas tant jouée, et mal, pour nous persuader qu'on devait se régaler... mais non. A côté de moi j'ai salué un revistero de ''Toros'' qui a finit la corrida dans les bras de Morphée. J'ai plus photographié les filles des tendidos que les toros du ruedo, ce qui donne finalement une bonne indication sur l'intérêt en piste. Vous en verrez donc quelques-unes - photos- de cette tarde égyptienne et de pasitos atras, dans les prochains jours.
Enfin... on a bronzé par contre, car mon ami se fout de l'angoisse du photographe d'être à contre-jour et d'avoir ce voile blanc sur toutes les photos : démerde-toi avec Photoshop. Comme d'habitude tout ça n'est que mon avis et je vous conseille de n'en tenir aucun compte.