mercredi 18 septembre 2013

Cerebro a Cerebro Juli-Manzanares

Le 14, la foule avait misé sur le mano à mano très convenu dans le circuit, El Juli – Manzanares annoncé devant des Garcigrande et n'est pas repartie déçue. Une opposition consensuelle entre deux figuras qui peut atténuer cette légère frustration qui m'étreint lorsqu'il manque un troisième larron. Car il y a là assez de bagage technique et artistique pour ne pas perdre au change, pourvu que sortent des toros. De Garcigrande il n'en sortit que quatre et c'est toujours désagréable, de voir l'annonce d'un lot finalement bricolée sans aucune explication. Des toros qui pour au moins deux d'entre eux manquèrent d'un capillaire d'obtenir le batacazo, les cinq et six révélant bien les personnalités des toreros respectifs. Sans que jamais on ne puisse savoir ce qu'il serait advenu des uns s'il avaient touché les autres ce qui relativise toute analyse d'interprétation du style vous en conviendrez, ou pas, je m'en fous  ;-)

On ne voudrait pas jouer les psy du café du Commerce, mais on peut quand même se demander à observer les rictus et mimiques du Juli dans le patio de caballo, si le combat des toros ne lui prendrait pas un peu le chou. Je me souviens avoir titré il y a quelque temps : 
« Et c'est qui le fauve ? » 
tant sa rage déterminée était impressionnante. Car ce type te fait peur à force de te renvoyer ta propre médiocrité ! S'il m'était permis, je lui conseillerais de s'initier un peu à la relaxation progressive de Jacobson... pour tenter de redevenir humain... regardez, même Sarkosy se repose maintenant... certes les Français l'y ont contraint, ils avaient envie d'être plus imposés tellement leur problème de gestion des investissements était devenu prégnant. Dorénavant tout est normal, citron pressé. Eh, oh, les gauchos de la pampa humaniste, ne partez pas, j'ai pas fini.

Car enfin, voilà un type dont l'aficion a volé l'enfance douce et naïve, qui s'est envoyé dès l'aube de sa vie des cornupètes retors comme nous des fougassettes aux grotillons de hallouf au p'tit dèj, qui tatait du piquant de la corne quand nous tétions encore de veloutés tétons et pas seulement pour nous alimenter ! Exact, à tout moment ce blog peut devenir d'un érotisme torride car chez moi cela survient comme le duende chez Javier Conde, à tout bout, c'est dire. A moins, va savoir, lecteur, que sentant qu'il m'échappe – enfin du repos - j'essaye désespérément de le retenir ? Bon, bref, je ne suis pas allongé sur ton canapé et j'arrête avant que tu me piques du fric pour me lire. Mais j'en suis où lecteur, dis-moi ? Parce que moi, dès que je vois ou imagine un sein, ça y est... je divague... oh putain, si mes patientes lisent ça... meuh noooon je rigoooole.... enfin, ne vous déshabillez pas trop quand même... vous imaginez dans quel état je rentre le soir, mmm ? Et sur qui je tombe ?
Pujadas ! 
Le petit espagnol informatif. Idéale, la soupape. Surtout quand il invite Normal 1er. Ouuuh-lààà comment retombe-je sur mes pattes maintenant ?

Donc Juli est psy, maniaque, obsédé, bipolaire et tout et tout. Et hop. Diagnostic non validé par la médecine. Mais je crois sincèrement qu'il a un problème : je pense qu'il s'est convaincu que les toros doivent lui obéir... comme un caniche de cirque à son dresseur lequel présente l'avantage de le nourrir. Quand ce n'est pas le cas, la moulinette à rumsteack s'enclenche au-to-mati-que-ment et broyer une bestiasse de 600 Kg avec une grille en tergal dans ton hachoir, c'est pas pratique. D'où la rage. Et comme c'est devenu une urgence quasi-psychiatrique faut que ça passe sinon il n'est pas bien du tout. Or, aucune faculté, si ce n'est celle de dire des conneries, ne recommande le toreo sous Lexomil. Laisse ça aux écrivains qui ne risquent qu'un puntazo de stylo bille sur le gros orteil. Au cinquième toro – oui, on commence là, sinon en bon aficionado de la parenthèse j'aurais encore quatre pages à tartiner, or pense à tes impôts, à ta taxe foncière socialiste qui voyage déjà vers ta BAL de salaud de propriétaire, et tu verras qu'il te faut aller travailler. Comment ça y'en a pas du travail ? Tu rigoles ou quoi ? Ah bien sûr si tu le cherches au bistrot ou à pôle emploi, tu risques pas d'en trouver ! Non, un seul principe : bouge-toi le cul ! Auto-entreprends, achète – aaaah eh oui, faut investir un peu parfois... grand pionnier de l'économie, va ! - tondeuse, tronçonneuse, débroussailleuse, truelle et propose tes services ! Rien que dans ma patientèle, j'en ai des mémés qui cherchent un factotum... et tu sais quoi ? Parfois c'est moi qui leur fais ! Et gratis, alors ça m'arrangerait que tu te le bouges et pas seulement le samedi soir pour aller danser la salsa ! Qui pour déboucher un évier, qui pour abattre un arbre, qui pour faire des courses, qui pour monter un muret ou ranger des stères de bois etc... elles cherchent désespérément ! N'écoute pas ce qu'on te dit, y'en a partout du travail, faut aller le chercher, c'est tout. Par exemple, qu'est-ce que tu fous là, à lire mes bêtises en t'esquintant les yeux, hein ? Au lieu de transpirer dans les ronciers ? J'ai du travail, moi ! Va, chercher ! Rapporte ! Maletilla !

Et donc le Juli, bosseur patenté, lui, tomba sur un retors qu'il lui fallut mettre à sa main moyennant moult ressorts combatifs de guérilla zootechnique heurtée, âpre mais finalement convaincante. En rien moissonneuse d'oreilles pourtant. D'art nulle trace, ce combat n'en appelait d'ailleurs pas, encore fallait-il l'engager et le remporter et là, on peut compter sur le Señor Julian Lopez..

C'est donc avec d'autant plus de stupeur qu'il dût prendre la claque monumentale de toreria administrée par un Manzanares inspiré, calme, doux, magnifique de temple et d'empaque, dominant un bon toro, toréant comme dans un rêve, au travers de nuages poussés par une brise céleste dans les plis sirupeux et magiques de sa muleta qui érodait passe après passe sa puissance, sans effusion parasite, humblement, en héritier universel de l'art de toréer, propageant dans les gorges et les tripes des chanceux présents, l'ivresse syncrétique des émotions humaines. Pas plus. Jusqu'à ce qu'enfin l'âme de ce toro soit si pure et nue qu'elle demande à s'envoler, chargeant une dernière fois à la rencontre libératrice de l'épée qui l'attendait, intransigeante et roide. Deux oreilles et la queue, le moins que l'on puisse offrir pour le remercier.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Le badinage et les détours n'excluent en rien la vérité. On revit la corrida.

Maja Lola a dit…

Ton dernier paragraphe dit tout ce qu'il faut retenir sur cette belle faena ...
Olé !


Marc Delon a dit…

Vient de me relire... pfiouuu quel article de réac... je m'écoeure moi-même...!

Anonyme a dit…

sur le volet politique ? A propos du travail ? Non, non... juste une vérité que ce pays d'hippocrites ne veut pas entendre. Je n'ai aucun diplôme et vit depuis 20 ans à paris sans jamais avoir manqué de travail.
Autour de moi, beaucoup se plaignent dene pas en avoir sans jamais en chercher, biensur...

Anonyme a dit…

D'accord avec l'anonyme.

Marc Delon a dit…

Sauf que c peut-être le cas où l'on fait le moins son difficile quand on n'a pas de qualif, on prend tout se qui se présente.
Plus compliqué à accepter quand on a bac + 6 pour un salaire de smicard...

A non qualif égale toutefois, sûr...

et quand est-ce qu'on parle toros, ici ?

Anonyme a dit…

D'après M. Gallardo, après les cochons, voila ti pas que les toros sont eux aussi dans le maïs...
Crises de foie.
Crise de foi.
JLB

Marc Delon a dit…

Sauf que les chercheurs de l'INRA je crois, ont publié un communiqué stipulant qu'en aucun cas cette céréale pouvait provoquer une quelconque hépatite : et pan sur les foies, les doigts !

Anonyme a dit…

À mon avis,avec les fundas ,ils se sont fait du mauvais sang.
Tolosa

Maja Lola a dit…

Où est le minois de chérubin ? ....
Tu l'as pas loupé !