dimanche 15 septembre 2013

Oreille de poids, Banderilles de sang

Bon, on commence par la fin ? Mais sans être sûr de remonter jusqu'au début hein, deux spectacles par jour, je ne tiens plus le rythme. Y'a la vie à côté lecteur, sais-tu, et je te rappelles que tu lis gratuit. Cette après-midi, Miurada pour Castaño et Robleno. Cela se passe à Nîmes.

Castano et Robleno sont dans un ruedo, une galère, entre enfin sort, un toro, que reste-il ? Du toreo ? Pas sûr....

Le premier, est un invalide qui s'écroule à chaque foulée : dépitée la foule, eh...

Le deuxième est faiblissime, mou du genou, pas comme un gnou : en colère le public.

Le troisième est faiblard, il a du lard, le salopard : écoeuré le payant.

Le quatrième relève chouïa l'intérêt. La pareja banderillera de Castaño alias ''Lame tranchante'' et ''Forcados arthrosique'' congédie le troisième larron, peon lambda sans apodo qui venait bêtement les aider à tourner les bestiaux à la cape. Pffff... n'importe quoi, car leurs collègues de ruedo aujourd'hui se la joueraient plutôt recortadores... et donc à toi à moi, à cuerpo limpio, vas-y que je te fais le quite, merci, je t'en prie, après toi, à moi, vas-y, etc... jusqu'au renoncement déboussolé du bestiau qui n'avait pas pris son comprimé de Nautamine. Sauf qu'un Miura n'est pas vraiment connu s'il est cornu, pour avoir une charge très claire, un galop rectiligne et une embestida propre, voyez ? Quand il en a une. M'enfin, ce coup-ci, ça passe, en tremendisme de bon aloi, réveillant le conclave qui commençait à se geler après s'être brûlé au soleil. Castano pas mal sans plus, le public, vous, qui demande une oreille, quelle bande d'incultes, Burgoa tient bon, todo perfecto.

Avec le cinquième, sort un Miura de chez Miura. Certes pas de cornes cauchemardesques ça non... mais un Miura comme les moins de trente ans n'ont pu en connaître. Un vrai. Un Miura. Un mental de Miura, indifférent à tout, ne poursuivant que son but sans être pour le moins du monde altéré par ce que l'on tente de lui infliger et surtout pas par les quatre ou six piques selon les témoignages divers tous avariés par l'apéro géant. Le public, toi, toujours aussi inculte, qui croit toujours avoir à faire aux invalides sortis au début, s'insurge dès la troisième pique alors qu'il n'en a été que revigoré ; t'es gentil, public, mais tu es nul : bien sûr qu'il les lui faut toutes, ces piques, n'as-tu rien remarqué de différent avec cet exemplaire...? En bas, la tension monte. C'est un toro chauffeur de salle. Le genre de toro que personne ne veut mais dont tout le monde se régale. Sur les tendidos s'entend. La chance, c'est qu'il tombe sur Robleno qui n'en est pas à sa première surprise partie. Il s'engage courageusement à sa tête et la lui tient. Ca bout. Tout peut basculer, le petit homme partir sur orbite, étendre ses intestins au fil des cornes, être laminé par les sabots de ''Dejalo'' qui soutiennent 615 Kg, dissocié de la charpente, atomisé des viscères, renégocié du morphotype, déstructuré du mésencéphale – ben oui mais je me régale, ce qui est quand même le but principal de cette resena... - défragmenté du bocal, pilonné du rectum, débobiné de l'entendement, détoxifié de la fémorale alors que toi lecteur, tu n'as pas osé moufter à ta belle-mère au cours du repas dominical que tu n'as même pas eu les huevos de fuir pour cause de feria, qu'elle recommençait à te dissoudre la myéline des nerfs avec ses remarques désobligeantes sur l'aide et l'écoute que tu n'apportes pas à ta moitié, son tout, sa fille bien aimée. D'ailleurs tu as rêvé tantôt belle-maman en vuelta triomphale exhibant tes oreilles à la foule, secouant ses bras aux triceps flageolants et l'exhortant ainsi : 
- Voyez, qu'il ne l'écoutait pas ! 
Encore peux-tu te vanter d'avoir évité le pire car elle avait pinché deux fois dans le hors sujet flagrant...

Mais Robleno n'est pas toi. Tu le sais tellement bien que tu payes pour le voir. Il parvient à lier des séries très valeureuses, exposées devant cet alimaña qui aurait défait 90% de l'escalafon font font les petites marionnettes. Une oreille de grand poids qu'il a tenu à se garder.

Aguileño, le sixième toro, malgré ses 632 Kg, n'est pas aussi redoutable que son frère mais... quand même ! Du côté de la pareja del arte banderillera, on ne le juge pas avec le sérieux qui conviendrait. La corrida est allée à mas, le public est chaud, réactif, galvanisé par le combat qu'à livré Robleno, bref, les banderilleros de Castaño sentent souffler le vent de la gloire et de la légende sur leurs traje de luces... et recommencent leur numéro de recortadores amateurs. Adalid fin banderillero se présente. Le toro charge comme le faisait ma Ford Escort XR3i quand j'accélérais fort, en cherchant sa route, et il en résulte un enfermement contre les planches avec cornada dans le mollet ou le creux poplité. Mais si le sang coule noyant son bas, Adalid ne veut pas rater sa sortie malgré l'intervention de son maestro qui tente de l'arrêter et seul à ce moment-là, à rester lucide : courir avec une cornada dans le mollet n'est pas un bonne idée... mais c'est aussi toute la grandeur du défi tauromachique. Ce que ''Lame tranchante'' perd en impulsion du pas lors de sa course, il le récoltera en kératine into the bide. Fin banderillero il est, mais aussi fin comme JOB. Le papier à cigarettes, je précise pour les moins de trente ans qui ignorent tout des petits paquets bleu ciel, des Miuras, et du toreo devant leur mufle. Cela se voit à sa course empruntée et au voile devant ses yeux, que l'idée est très risquée, une course dont le style est loin de rappeler la foulée puissante et déterminée de Bolt qui fuse comme une balle de Colt, plus vite que la flèche tirée qu'il mime à chaque victoire. 
Lui, Adalid, c'est plutôt une saeta qu'il lance vers le ciel quand il se targue de ne jamais s'entraîner et deviendra les ''targets'' des cornes d'Aguileño et à l'heure où j'écris il est opéré à la clinique Kennedy pour inventaire méticuleux et cicatrisant d'orifices artificiels. Suerte Adalid, bonne convalescence et ne pas oublier de muscler un peu quadriceps, ischios-jambiers, fessiers et … lucidité. Enfin, si tu veux garder ton piquant job.

8 commentaires:

kate a dit…

vraiment du grand n importe quoi. du grand foutage de gueule. du degueulis du marc merdique.
que de l esbrouffe. tes mots sont ceux d un grand mitho.
tu es le plus grand vantard que le monde a vu naitre.
gros bouffon.

Anonyme a dit…

Ni l’ombre autoritaire de la belle-mère, ni la dangereuse impétuosité du miura ne ternissent la joyeuse impression que dégage ce texte au rythme fidèlement accordé à celui de la corrida.

Gina

Marc Delon a dit…

Kate, Kate... il me semble en avoir connu une jadis... Kate Mac Kay, je crois... oui c'est ça, Mac Kay Kate !
C'est toi ???

Pedroplan a dit…

Les trois premiers Miuras devaient être des contrefaçons : filière chinoise ou roumaine, je suppose.

Marc Delon a dit…

Pedroplan is back ! ça faisait longtemps.

Je commence d'ailleurs à me demander si je suis parano ou si on ne dose pas savamment les envois : constatant fréquemment voir les meilleurs exemplaires sur la fin des courses je me demande si seul le hasard organise cela ou si les conseils avisés des mayorals permettent que les courses aillent à mas pour que le public parte sur une meilleure impression...
Non ? je suis parano ? ok...

Pedroplan a dit…

C'est que les premiers sortent avant la fin de la sieste. Ce sont des espagnols tout de même.

Marc Delon a dit…

Excellent... ton humour manquait à ma joie...

Pedroplan a dit…

N'empêche que cet éclair divin qui illumine les toreros (sur la photo) nous transporte dans une autre dimension