Eh ouais messieurs-dames, il
l’a fait…
Dieu himself a ramené le
demi-dieu dans l’arène, pour le soumettre à notre sagace aficion et à deux
reprises encore. Fou, non ? José Tomas, de ses augustes talons, foulera le
sable gallo-hispano-romain de nos chères – sentiments et finances - arènes pour
les deux férias.
Aaah putain, faut
reconnaître, il est fort le Simon (mérite sa majuscule) … il sait les faire les
omelettes au roquefort… ( ? mais c’est quoi cette expression ?
n’importe quoi… brumeux subconscient…) avec cette formule magique, pas un seul
abono ne devrait rester collé dans les tiroirs de la taquila.
Génial empresa !
Comment il a fait ? Ecoute
bien JBJ : c’est simple, tu convoques du rejon ce qui vide aussi sec l’arène
de l’aficion échaudée depuis lurette à observer, œil torve et babine avachie,
le bouffon qui caracole à dada devant l’amputé bilatéral et dont tous les gestes
te crient :
Regarde moi
! Regarde, comme je suis beau, Regarde, comme je suis fort, comme je chevauche
bien en me jouant de la grosse bouse écornée qui s’essouffle après moi. Et
hop-lààà dans le vent mon couillon…
Et là évidemment, avec le
beau dada bien coiffé, un gominé qui se la pète avec autant de conviction, ça
fait des places pour la foule des ''faux'' qui jamais ne fait défaut, pas folle.
Les amateurs de faux semblants, clients de parcs d’attractions, de zoos, de
serres tropicales, de ciné panrama dolby surround, de spectacles médiévaux, de
Puy du Fou, de faux Dupuis, de légionnaires boulangers ou assureurs, de vestales
de la poste, de chevaliers éboueurs ou charcutiers chez Leclerc, de casse-têtes
en plastoc, d’épée en toc, de chars à tiques et d’attiques caissières de
supermarché. Et même qu’au milieu de tout ça tu peux plus fumer. Même en plein
air. Polanski de la bronchiole. Canon dispensateur de cancers infantiles que tu
serais.
Et Tomas au milieu. Lui, qui
était le chantre de la sincérité, l’homme qui ne dérogeait pas, hiératique,
impavide, vissé, ensablé, roide, stoïque, va-t-il se prendre des aurochs
sauvages armés et retors ou des toritos brochos cornicortos ''régularisés'' à la lime
du rejon, vu que du coup, (d’œil) par comparaison ça choquera moins, mmm ?
A votre avis ? Parce
que quand même, tu le sais dans ton petit cœur tout dur d’afioc corrompu qu’un grand
torero est grand quand il s’exprime devant un grand toro, hein, tu le sais… amateur
de daubes mijotées… ça sent le festival et l’indulto, là, no ? Allez
avoue-le, on le sait que tu t’en fous, que tu es vacciné, que tu gobes tout,
résigné, confortable, déjà comblé.
Déjà, qu’est-ce qu’un grand
toro ? Tu le sais ? Comment le reconnaître ? De nos jours c’est
devenu assez simple tant on a de graciés. Tu te rappelles des vingt derniers
graciés que tu as vu ? Eh bien, un grand toro, ressemble vraiment à l’exact
contraire des ces toros là. Si. Non, j’explique pas. Trop long. A toi de faire
l’effort. Lis les grands auteurs. Voyage. Compare. Comprends. Réalise. Allez je
t’aide un peu : un grand toro ne sors pas seul et vite de la pique… ce n’est
pas une preuve de bravoure et de sauvagerie. Un grand toro ne passe pas
inlassablement sans jamais rien tenter, sans transmettre de risque et de danger,
ça c’est juste un couillon soumis. Un grand to… non vas-y, fais l’effort,
éclaire-toi.
Alors bien sûr on peut m’accuser
d’anticiper un procès avant même d’avoir aperçu le début de la queue de la
moindre saucisse de Garcigrande. On peut. Mais oh, les gens, on est à Nîmes, ok ?
Et pas nés d’hier. De tout mon cœur, toutefois, je souhaite n’être qu’un oiseau
de mauvais augure, un jaloux, un pronostiqueur aigri, une inutile langue de
pute, sincèrement, de toute mon âme, pourvu que je me trompe.
Parce que vraiment, attendre le meilleur
maestro, le plus original dans son concept, avec les capacités qu’il a, et le
voir se produire devant la soseria té vé, ça me fendrait le cœur, m’irriterait
le foie et me stimulerait la bile. Avant bien sûr, les vomissements indultérins.
Dépités, seraient les
millions d’aficionados qui, enfin… les centaines de milliers d’aficionados nîmois
qui, enfin… les milliers qui connaissent le pasti… euh le to, enfin… le millier
qui, non allez, soyons sérieux, les centaines d’af, bon d’accord, la trentaine
qui aime leur ville mais connaissant les toros sont obligés de s’expatrier pour
s’extraire d’un Magic Circus ne produisant que des flatteries, loin des combats
indécis et âpres qui font tout le sel de…
Ouuuh fatchi denti, ça y
est, je l’ai : l’omelette au roquefort… ça serait pas comme qui dirait
rajouter du sel dans un truc fade ?
1 commentaire:
Salut Marco
Bien vu ton jugement sur le rejon, je partage totalement notamment "l amputé bilatéral" bien dit!!!Il y a longtemps que je n y vais plus à cet ersatz de tauromachie!
Ah oui, j allais oublier: je trouve qu il y a du San Antonio (le grand Frédéric Dard) dans ton style notamment dans le paragraphe 6. Non non, te vexe pas c est un compliment! J G
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