Le toro, on peut tout lui faire. Le tordre brusquement, le châtier durement, le harceler, par le côté en piquant ses flancs, par le bas en de terribles doblones, l’obliger à piler par recortes, le pousser à l’essoufflement, lui planter des banderilles sur le dos, lui enfoncer des rations d’acier en pompant, durement ; le transpercer enfin d’un acier ultime, long, effilé, à double tranchant. Les armes du combat admises par tous. Et on peut même, saloperie d’homme, le droguer, l’avilir, le mutiler. Ne pas hésiter à lui demander de nous donner sa vie en tentant de l’altérer sans vergogne. Pour tricher. La corne est courte, saigne, s’éclate en pinceau. Personne ne bronche ; le toro est noir, dangereux, maléfique. Il véhicule la mort. On ne lui monte pas sur le dos, on ne le conduit pas ou alors en acceptant l’éventualité d’en mourir. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. On veut bien supporter sa présence s’il collabore pour permettre cet art de bazar indéfiniment reproductible. Ce qui est donné à tout le monde, c’est de s’indigner quand un cheval est fauché. Là, les visages grimacent, se tordent de douleur, de peur et de dégoût, s’enfouissent derrières les épaules compatissantes. Les bouches crient leur révolte, insultent la présidence, en appellent à l’indignation collective, dénoncent le scandale. Agrandissez la photo et regardez-les, détaillez-les, regardez-vous, reconnaissez-vous peut-être…
Dessous, le cheval déguste, naseaux au sol et queue en l’air. Pour une fois, il n’a pu en découdre longtemps. Un bel, fort et fier animal l’a terrassé. Mais comme dans 99,999% des cas, le cheval se relèvera sans une égratignure bien protégé qu’il est. Rassurez votre sensiblerie de merde. Et vous tous, prudes scandalisés, au lieu d’être offusqués de ce magnifique trouble à l’ordre établi, devenu quasi miraculeux, devant ce surgissement de l’aléatoire et du danger, cette résistance au défi, ce combat face au destin, sous la menace de cette révolte au bel ordonnancement de tout ce qui est aussi immuable que l’étroitesse de votre pensée, vous devriez être debout, aficionados de mes couilles, les bras tendus vers le ciel, à pleurer votre émotion et hurler votre bonheur.
Dessous, le cheval déguste, naseaux au sol et queue en l’air. Pour une fois, il n’a pu en découdre longtemps. Un bel, fort et fier animal l’a terrassé. Mais comme dans 99,999% des cas, le cheval se relèvera sans une égratignure bien protégé qu’il est. Rassurez votre sensiblerie de merde. Et vous tous, prudes scandalisés, au lieu d’être offusqués de ce magnifique trouble à l’ordre établi, devenu quasi miraculeux, devant ce surgissement de l’aléatoire et du danger, cette résistance au défi, ce combat face au destin, sous la menace de cette révolte au bel ordonnancement de tout ce qui est aussi immuable que l’étroitesse de votre pensée, vous devriez être debout, aficionados de mes couilles, les bras tendus vers le ciel, à pleurer votre émotion et hurler votre bonheur.
8 commentaires:
C'est très joli comme texte, et la photo est éloquente !
Couille, c'est joli couille ? Oh non ! C'est vilain ! J'ai dû avoir le vin mauvais... Mais je ne retire rien : quand on veut électrocuter, on envoie pas du 3 volt !
Merci Florent.
Olééééééééééééééééééééé,
dis-donc ça envoit ! Qu'est-ce qui a déclenché ce torrent de caste, euh... d'ire ?
Donc Marc, vous ne contrôlez pas votre indignation (on y gagne en passionnante lecture) et vous voudriez que dans les arènes, ce public reste de marbre à la vue d'un animal encorné! On se cache souvent le visage, on se détourne, on n'a pas le temps de se sortir des arguments raisonnables.
Les enfants aiment jouer à avoir peur. Les gens vont à la corrida un peu pour la même raison.
Gina, oui... on vous reconnait même quand vous ne signez pas... je vous recommande de faire un stage chez le chulo (il fait chambre d'hôtes) pour y suivre un stage intensif de mise à niveau psycho-taurin... ;-)
je ne sais pas benjamin... rien... me réchauffer peut-être... je suis aussi surpris que toi...
j'ai rien dit moah!
pues me gusta mucho !
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