mercredi 27 octobre 2010

Olé, donc...


Avez-vous remarqué ? On ne peut plus rien dire sans être accusé de stigmatiser, plus rien montrer de scandaleux sur un écran de cinéma, plus rien assumer publiquement de pas correct sous peine d’être voué aux gémonies… Cela a commencé il y a quelques années par l’édulcoration des locutions jugées par trop péjoratives. A cet époque-là, l’aveugle est devenu malvoyant, le paralytique, une personne à mobilité réduite, le sourd un non-entendant, et le fou , un déficient mental. Sûr que « Fou » c’était vague… mais pas plus que déficient mental. On ne parlera pas aujourd’hui du fauve sauvage et agressif ravalé au rang de ‘’medio-toro artiste’’. J’avais déjà relevé cette dérive, pardon, ce glissement nuancé progressif, pour être moins péjoratif. Aujourd’hui c’est pire : si je dis ‘’j’aime pas les pédés’’, ce qui explique surtout que concernant ma sexualité, je leur préfère les femmes, je suis homophobe ; si je dis que, l’entrée massive des femmes sur les tendidos, a changé la sensibilité générale des arènes, je suis misogyne ; si je dis que Fabius a une tronche pas très catholique, je dérape… même si tout le monde a jugé depuis belle lurette que ce type très intelligent ne disait pas ce qu’il pensait, pas plus qu’il ne pensait tout ce qu’il disait. Si je répète une phrase très à la mode dans les années 70 comme ‘’il est interdit d’interdire’’ je suis un associal dangereux et si je fais une garde à vue pour avoir sniffé un rail de coke sur le capot d’une Aston Martin, le milieu anticonformiste me refile le prix Renaudot pour faire de moi le plus martyr des mondains. Par contre, si j’allume un cigare au sein d’une assemblée, je suis vraiment le malotru de base qui instille directement le mega cancer super mortel dans les bronchioles enfantines. Depuis la mort surprise du ‘’Le Pen de gauche’’, alias ‘’l’Empereur de Septimanie’’ – c’est qu’il a failli nous débaptiser notre région, le mythomane…- tout le monde parle de ses dérapages, mot quasi-clef dans le dossier de presse qui le présente depuis l’affaire sur les Harkis. Or la justice l’avait acquitté ce qui était d’une limpide évidence quand on avait lu ses propos précis, certes peu amènes pour ceux à qui il les adressait, mais en rien raciste comme la meute des chiens (Mitterand à propos des journalistes) l’aboyait dans toutes les chasses. Mais lui, professeur de Droit bien moins con qu’une demi-douzaine de journalistes associés, ça le renforçait, toute cette agitation qu’il provoquait. Evidemment il n’était en rien raciste quand il trouvait très ‘’noire’’ l’équipe de France de football mais mieux vaut toujours considérer de telles déclarations comme « inacceptables » aux micros de la république plutôt que de s’essayer à expliquer qu’il est un peu normal qu’un céréalier du fin fond de la Creuse (s’il n’y a pas de céréalier en Creuse, faites avec quand même…) éprouve un peu de mal à s’identifier à une équipe de onze bleus où jouent neuf blacks super gaulés. Surtout quand ils ne chantent pas la Marseillaise et que leur RAP diffuse par les casques avec lesquels ils se coupent de toute communication potentielle avec vous, des messages haineux où l’on encourage à niquer les Blanches et à tuer les flics ce qui pour le coup ne déchaîne pas le moindre aboiement, chez les chiens de la presse nationale. (sage... couché !, pas le bon nonos, ça...)
Frêche, je l’ai souvent trouvé lourd et partisan (pour Montpellier contre Nîmes ma ville à moi que j’aime) mais finalement je l’aimais bien, voyez, ce côté pas ‘’consensus mou’’ pour deux sous qui émergeait de la démagogie ambiante. Ce côté : c’est pas parce que je suis au PS que je ne vais pas dire à la petite Martine qu’elle a dit une grosse connerie… ! C’est pour ça que le peuple l’élisait, parce qu’il ne voulait pas se faire aimer à tout prix de tous, mais défendait ses convictions.
Alors Guerlain…, on laisse échapper des fragrances de racisme aussi… ? Comment je m’arrange moi, maintenant, devant la glace quand je me pschiiiitte avec … non, je ne donne pas le nom de mon parfum envoûtant. De toute façon votre peau de rustre ne le "développerait" pas aussi bien... On emploie le mot « Nègre » hyper péjoratif… ? Mais t’es déficient mental, vieux monsieur… Ne sais-tu pas qu’il faut dorénavant dire « Sobre comme un renard » vu que le chameau vit en Arabie et que cela la foutrait super mal de stigmatiser des gens qui font rien qu’à ne pas nous embêter ? Nègre, travailler comme un nègre, ça n’est péjoratif qu’en France, pas en Espagne, ni en Italie, c’est rien qu’ici… Et puis le travail c'est pas une valeur recommandable ? Nègritude par contre, c’est noble au contraire, et musicalement joli. Comme quoi, hein la sémantique antique connotée colonialiste colle aux basques car elle a bel et bien existé, loin de moi tout révisionnisme larvé. ‘’Sale Nègre’’ que j’lui dis au type qui m’écrit les articles pour mon blog, d’ailleurs. Mais les ‘’Négresses Vertes’’, ça c’est bon, comme nom, déjà vu que c’est une auto-attribution.
A la fraîche des gradins ombre, si on crie à propos des negros, qu’ils ne sont plus ce qu’ils étaient, ben on tombe sous le coup de l’Ayatohllisme. Faudrait crier « Olé ! » à tout ou se taire définitivement dans cette société. Mais nous autres, aficionados, tous ceux qui pensent ainsi, on les emmerde, bien vrai ? En pensant aux films et aux débats des seventies autrement plus libres. Audrey Pulvar qui est à peine bronzée a cru bon de préciser au vieux monsieur que le « Nègre il t’emmerde » saillie un peu ridicule qui lui a donné l’occasion d’une bouffissure égotique bien à l’abri derrière son écran. (vouais, ok, comme moi...) Vu que sans connaître les gens on choisit toujours l’indignation qui donne l’occasion de développer sa bien pensance. Moi quand j’emploie ‘’Nègre’’ je ne me sens pas raciste, je concentre, c’est tout, comme je dirais ‘’expresso’’ à la place de ‘’café’’ parce que j’aurais besoin d’évoquer sa ‘’caféinité’’. Et ‘’sale nègre’’ par contre ça ne me viendrait jamais à l’idée. Sale con, oui, qu’il soit noir, jaune ou olivâtre.

Bon, c’est pas tout ça mais il me faut préparer ma valise : à cause de vous je me lance dans un truc dont j’ai horreur : j’ai horreur des troupeaux, j’ai horreur des groupes, j’ai horreur des bus et de leurs chauffeurs, j’ai donc horreur des voyages de groupe en bus pour voir des troupeaux de bovins mais c’est pourtant ce que je fais ces jours-ci autour de Salamanca : découverte du campo charro, six ou sept ganaderias au programme, avec, vraisemblablement, tout le troisième âge des clubs taurins nimois caquetant à réprimer la pause pipi dans le bus : oh fan des chichourles, tout ce que j’abhorre. Si j’ai pas la flemme, cela devrait vous valoir quelques articles et photos dans quelques jours. Autant dire que tous les voyageurs avec qui je vais bien être obligé de sympathiser durant ce séjour, vont devenir des ennemis revanchards dès qu’ils se seront reconnus dans mes descriptions satiriques… Si j’ai pas la flemme.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Obligé de sympathiser ? - Mais non, la politesse, ça suffit, c’est déjà pas mal.
Néanmoins, le texte est intéressant, du Delon, bien franc.

Gina

Anonyme a dit…

Non, non, moi j'ai rien demandé...Tu peux rester à Nîmes.Remarque que si tu pars avec un bus eurolines et de nuit ce sera moins pénible que de jour avec le 3eme age .
isa

Maja Lola a dit…

Beau coup de gueule sur le politiquement correct en termes de langage et comportements.
Surtout lorsque l'on constate qu'à force de circonvolutions, d'euphémismes savants et de dérobades timorées on finit par devenir des clones aseptisés allant jusqu'à l'esquive devant l'insulte et l'agression.
Mais il ne faut pas négliger l'influence des médias. Se faisant les censeurs autoproclamés, à l'affût et rapides à se saisir du moindre "écart" (quitte à sortir les mots de leur contexte) ils font leur choux gras, faute de vrais sujets. Quant aux politiques .... vaste sujet lorsqu'on sait qu'ils jouent (et se jouent) des mots sachant les interpréter dans la démagogie la plus tortueuse et élastique. La chasse aux voix justifie tout.
En tout cas je vois que tu ne te laisses pas abattre et que tu vas prendre du bon temps avec ton club du troisième âge en goguette au campo. Pas très charitable de te plaindre des copains. Je suis sûre que tu vas te régaler comme on dit à la Placette. J'en connais des bien plus frais, pimpants et intéressants que bien des quadras (euh ...je n'irai pas jusqu'aux quinquas).
Allez. Buen viaje. Et pas de folies que tu pourrais regretter mais un récit non politiquement correct, por favor.
Au fait, un seul regret sur ton texte : ne pas connaître le nom de ton Guerlain. Bien qu'une couleur pourrait peut-être nous mettre sur la piste .... ou l'arène ????)

Anonyme a dit…

Il me semblait qu'on avait inventé le mot "nègre" dans les années 30 pour éviter d'avoir à dire "noir" qui était péjoratif... comme quoi, autres temps, autres meurs.
Je suis bien contente que tu voyages en bus (mon coté écolo) tu risques en plus de rencontrer de belles aficionanas!

isa du moun

Marc Delon a dit…

Contre toute attente, j'ai effectivement rencontré de somptueuses aficionanas trentenaires, gentilles, belles et intelligentes, rien que ça, dont les cheveux, par la brise du campo, me chatouillaient parfois le visage et transportaient leurs effluves agréables jusqu'à mes naseaux frémissants car fauve parmi les fauves j'étais redevenu, réprimant à grand peine mes instincts bestiaux alors que les cahots de la remorque précipitaient leurs courbes de rêve contre ma poitrine palpitante de cet inédit plaisir campero...

Et vu qu'elles vont évidemment venir faire un tour par ici dorénavant, elles vont juste se rendre compte à quel point elles ont fréquenté un fou furieux...
Je vous Bise en tout cas, Mélanie l'intelligente rebelle (mucha casta...)et Aurélie avec les loups, les chevaux, comme avec les toros, si belle et lumineuse... à tomber de la remorque, ou risquer la porta gayola espontanea juste pour être sûr qu'elle vous regardera un peu.

Bon, d'ailleurs, si j'ai leur autorisation, je vous les présenterai photographiquement, ici même...

Pour la rebelle, c'est pas gagné... mais pour la lumineuse j'ai bon espoir...

sauf que, n'ayant jmais rien compris aux femmes, cela pourrait bien être le contraire... a ver...

Anonyme a dit…

eh oui, j'avai raison une fois de plus... contente pour toi !
isa du moun

Anonyme a dit…

Haaaa! s'attendre au pire et revenir la tête chavirée,le corps en émoi...La preuve est encore faite que c'est quand on attend rien qu'on est bien servi...
isa

Maja Lola a dit…

Alors, là ! Quelles envolées lyriques, quels fantasmes non réprimés, quelle libido en étendard ....
Ca valait la peine de risquer une immersion parmi le 3ème âge en goguette. Comme quoi, les préjugés qui ont la vie dure peuvent réserver de belles surprises !
Je rejoins Isa du moun : contente pour toi.
Et maintenant, a ver ....

Maja Lola a dit…

Isa du moun, le mot "nègre" n'a pas été inventé dans les années 30. Il vient de l'espagnol "negro" dérivé lui-même du latin "niger" et ne servait au début qu'à qualifier la couleur de la peau, sans valeur appréciative. Ce sont les esclavagistes et/ou colonialistes qui insensiblement ont dévié l'usage du simple adjectif en qualification péjorative. Fort heureusement, comme le souligne Marc, des mouvements littéraires et musicaux ont su afficher leur "négritude" et donner des lettres de noblesse à l'interprétation hélas souvent honteuse de ce mot. D'ailleurs, dans les années 30, l'Art Nègre s'affichait avec fierté et a inspiré nos cubistes et autres Picassos.

ludo a dit…

cher marc,
à propos de guerlain, ce qui ne va pas c'est qu'il a cru bon d'ajouter ceci :
"je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin...".
toute expression serait-elle connotée comme dépréciative, dévalorisante ?car "travailler comme un nègre " n'a rien de péjoratif. c'est plutôt synonyme de très dur labeur, à des fins d'exploitations et quand on connait l'ampleur de ce "détail" de l'histoire...l'hydeux empesteur aurait juste utilisé l'expression comme un quant à soi, cela ne m'aurait aucunement fait bondir. mais là !
je ne comprends d'ailleurs toujours pas^pourquoi la polémique s'est axé sur cette première partie de sa phrase. et là, je te rejoins sur cette police des moeurs et des mots, si prompte qu'elle se tire des balles dans le pied. comme si les gens ne pouvaient "entendre" la seconde partie du message, celui qui vire à l'infâmie.
et enfin, qu'on m'explique comment des journalistes ne connaissaient pas suffisemment le personnage pour l'inviter en sachant son parcours, ses casseroles, son idéologie ? le politiquement correct c'est de croire à la disparition, pffuiiit, allez hop la baguette magique, de la lutte des classes, oh, le gros mot !
guerlain est certainement charmeur, charmant , raffiné, dandy et compagnie, n'empêche que c'est un fieffé exploiteur. point.
à lire, donc :
http://www.lepost.fr/article/2010/10/16/2267183_quand-des-negres-clandestins-travaillaient-pour-monsieur-guerlain.html

et la répose de Pulvar , au moins ne s'embarasse pas ce ces mots colleux et insipides de la novlangue que tu conchies à juste titre :
"le nègre,il t'emmerde".
ole ! digo yo.

sur ce , abrazo et tu t'es trompé de bus ou quoi, tu devais soi-disant te laisse emporter par un car de gérontes ...et les voilà trentenaires ! magie des lifts, des antioxydants ou supercherie pour que ta doulce te laisse partir ?

ludo

el chulo a dit…

SCUSEZ!

fatigue!

les voyages organisés chez les branleurs d'éleveurs qui vivent de ça!

c'est bo! je sais un toro dans le campooooooooooooo!

et tellement o tante Ique surtout en tentaderoooooooooo!

et puis la force brutale des hommes du campo, ca vous estrancine ces dames. ça a toujours existé.

j'attends ta resena ruisenor!

Marc Delon a dit…

Oh làlàaaa... maja du moun et isa lola... est-ce ma faute si je ne suis qu'un être sensible et réceptif ? Si je romance mes historiettes pour votre plaisir ?C'est bien ce que je disais : on ne peut plus rien dire !

Salut ludo : c'que je voulais dire c'est que ne connaissant de Guerlain que l'eau de toilette vaporisée avec, certes, le système intégré, mais surtout avec parcimonie, vu le prix, c'est que, en lisant cette phrase, on peut aussi penser qu'il ne soit pas sûr que cet axiome proverbial soit le lieu commun le plus justifié.
Je pense qu'on a tous constaté des évidences contradictoires : peu de blancs seraient capable de bosser avec l'intensité et l'endurance de la majorité des travailleurs noirs mais l'économie de l'Afrique repose par des pans entiers sur la bohême, la débrouille, la magouille, la procédure, la corruption, le détournement... tout comme ici !
Mais là-bas, les femmes ne gardent pas les bébés à la maison pendant que les hommes travaillent, non, elle le gardent sur le dos pendant qu'elles sarclent une terre toujours aussi basse, laissant aux hommes l'opportunité de refaire le monde à l'ombre de la case à palabres.
je l'ai vécu moi-même dans une palmerais marocaine où nous sirotions du thé pendant que s'échinaient des femmes non loin...
Il y a tellement d'associations d'idées qui peuvent amener à dire quelque chose comme ça, pourquoi et comment faire un procés d'intention sans avoir la possibilité de savoir objectivement ce qui motivait vraiment dans son cerveau à cet instant, cette déclaration ?

On ne peut plus rien dire, je te dis...

Vais quand même aller voir ton lien pour me rendre compte s'il est connu pour son appartenance dans la liste nègre des racistes notoires...

Marc Delon a dit…

Ouais, une palmeraie bien sûr...