Que ne nous a-t-elle pas fait Suzana Zaragoza, l'artiste invitée par Toreria ? Une Espagnole pur jus, pur sucre et pur fruit. Pur suc. Elle est venue me brancher au débotté alors que je ne m’étais pas encore aperçu de sa présence pourtant … je cherche un qualificatif… y’en aurait tellement qui conviendraient… comment les synthétiser… sa présence pourtant « évidente » je dirais, car Suzana n’est pas le genre de femme passe-muraille qu’on ne remarque pas. La planta gitana ! De donde eres ? Triana ? No ! Valencia… ! Ah bon… ? Pourtant… tienne mucho la caja dé una andaloucia… Enfin voyez, comme d’hab que je baragouinais, tandis qu’elle m’inondait à toute allure de vocables inconnus auquels j’acquiesçais pour avoir l’air le moins con possible. Et vas-y qu’elle m’accrochait le bras, qu’elle m’envoyait ses mèches de jais à la face, qu’elle pressait ses seins sur ma poitrine : que ne m’a-t-elle pas fait, Suzana ! Avant moi, elle avait entrepris un picador de passage qui étais tout rouge… et semblait en avoir plus peur qu’un tio de cinq ans au trapio de cuirassé : la présence de sa femme non loin, peut-être… Suzana m’a emmené devant ses tableaux, me les a expliqué, j’ai rien capté, évidemment, et puis elle m’a montré le capote dédicacé à son intention par Morante et Suzana d’un coup, m’a demandé où étais su nino… ! Ca j’ai compris. N’ayant pu, en guise de réponse, ne lui produire qu’une mimique relativement hébétée, elle a dû se résoudre à balayer la salle d’un regard panoramique pour repérer la poussette semi-abandonnée au milieu de la chapelle où se contorsionnait le malito, trop incommodé d’être ainsi ficelé depuis lurette. C’est alors que Suzana a décidé de changer de chaussures. Elle a quitté de magnifiques bottes de peausserie fine où dansaient des pompons, pour, on le suppose, se mettre enfin plus à l’aise. Elle a donc sorti des escarpins noirs avec des talons de douze centimètres, muy « gitanosexy », à faire jouer des castagnettes dans leurs tombes, les côtelettes de tous les flamencos d’Ibérie ! Ca a créé comme un centre d’intérêt – ben tiens ! – et un demi cercle d’hommes qui passaient par là s’est instantanément créé – ben tiens bis – pour jouir du spectacle, un de ces petits cadeaux de la vie, que nous font parfois des femmes généreuses et belles. En toute pseudo innocence. Au premier rang, votre serviteur, dans un but évidemment purement documentaire, pour vous rendre compte honnêtement de la spontanéité de l’artiste. Du coup, survoltée par l’objectif, elle en a profité pour nous gratifier d’un remontage de bas noirs auto-fixants qui intensifia la lueur des prunelles mâles, ce qui la réjouissait mucho. Histoire de vérifier si sa récente maternité n’avait pas ternit l’attractivité de ses charmes sur l’autre sexe. Elle a été bien rassurée… J’ai déclenché… schlak-schlak-schlak… pour vous… et lorsque j’ai contrôlé sur mon écran, il s’est passé un phénomène bizarre : j’avais une escouade de type sur le dos qui louchaient par-dessus mon épaule, soudain passionnés par cet art, la photographie. Volte face et avertissement : Oh ! faut payer pour voir, 50 euros le 30x45cm ! Réflexe d’exposant. L’escouade s’est alors dissoute, penaude, sous les arches de la chapelle : pas de miracle. Les pleutres ! Les radins ! Les couards… venus se rincer l’œil gratos comme des miséreux de la sexualité, tous libidos-dépendants… Maaaaais si Suzana incendie la lande, Suzana n’éteint pas les flammèches laissées dans son sillage… D’autant que le mari était revenu, et avait sorti le vermisseau contorsionniste malito de la poussette pour compenser un peu les défaillances maternelles de l’artiste. C’est le moment qu’elle choisit pour danser la Sévillana avec Thierry l’organisateur, à qui j’ai laissé les yeux rouges pour illustrer l’effet bouillant que ça devait lui faire, de frôler la créature…
Enfin, elle m’a présenté ''le malito'' – seul son regard morne a réussi à me faire comprendre ce que ''malito'' voulait dire – avant de lui donner la têtée, eh non, au biberon… ce qui rasséréna le maladou quelque peu. J'ai donc passé une partie de l'après-midi à photographier Suzana - mal - elle contrôlait mes clichés et quand elle se trouvait moche elle éclatait d'un grand rire (elle...) en rejetant sa tête en arrière et en criant : photoshop, photoshop ! Pour m'indiquer que je devais la retoucher... Enfin, elle me nomma son photographe officiel et n’avait qu’à me regarder et bouger un peu son index pour que j’obtempère quand il fallait la shooter, comme ici, tout contre le torero local. Fou, non ? Bon, allez… je vous quitte, faut que j’aille décrocher l’expo. Si je la revois, je lui fais la bise pour vous, ok.
Quant à son art, il est visible ici :
7 commentaires:
Tu aurais du amener ta fille, pour s'occuper du bavouillous tandis que tu t'occuperais de la mère...
Bien dans sa peau, spontanée, naturelle, belle et généreuse.
Un peu de beauté et de fraîcheur dans ce monde d'esprits étriqués et procéduriers ... cela te change d'atmosphère, non ??
J'ai regretté l'absence de XK. J'espérais la dédicace de sa nouvelle ... tant pis. A otra vez sera.
C’est fou comme la lorgnette des uns n’est pas celle des autres. Une brune volubile et sympathique, drôle, vivant à cent à l’heure entre poussette, public, joli bébé bien ballotté, mari vigilant, c’est ce que voit Marc dans cette réunion d’Arlésiens assoiffés d’images, de photos et d’apéros.
Par chance, on aperçoit sur la photo du bas une autre production de la dame, une de ses toiles aussi colorée et mouvementée qu’elle.
Par chance encore, Lola est là pour évoquer les dédicaces de textes taurins par des auteurs patients et disciplinés dont un ancien finaliste des nouvelles du prix Hemingway puis le très accueillant Jol, (accompagné, mine de rien, de Peggy - tous deux déjà connus dans le blog -) et l’absence de X. Klein dont Lola et moi aurions voulu savoir si le visage correspondait – quelle idée ! - aux commentaires.
Gina
Maloustruc que tu es, c'est susanazaragoza.es l'adresse!!!
isa du moun
Pour voir si tu suivais, isa...
Bon ça y est ? Tous les garçons ont cliqué sur la photo de la jambe pour l'agrandir, plutôt que d'aller voir sa peinture sur son site ?
"malito?" me cago!
peut être "machito"?
mieux que "petit mal" !
bref je m'y perds.
quand au reste, le dim up, une façon sympa de faire une promotion.
bon!
la culture espagnole est profonde et douloureuse. ludo me dit qu'elle existe dans le "cante" que malheureusement je ne connais pas.
ça se "vend" aussi.
en tous cas, ça ne m'a pas donné envie de visiter son site.
désolé marc.
Ah, Chulo. L'extraversion a aussi son charme. Pour avoir vu, observé et "tchatché" un peu avez Mme TERREMOTO, je peux te dire que sa spontanéité ne me semblait ni feinte, ni promotionnelle. A mon avis, c'est son état naturel ... ce qui ne doit pas être de tout repos pour sa moitié (assez dicret par ailleurs ...).
Enregistrer un commentaire