lundi 30 avril 2012

Où ça, hein ? Où ?


Fracaso Torero

Quitte a en heurter beaucoup, il me plaît que ce sous-titre, ''Fracaso Torero'' s'impose enfin. On a tellement lu ou assisté à des ''Fracaso ganadero'' qui ne disaient pas toujours leur nom... Au fait, où étaient-ils les purs et les durs, les revendiqués toristas pour ne même pas remplir l'arène de Saint-Martin de Crau qui nous a présenté un magnifique lot de señor toros ? Où étaient-ils les toreros courageux et dominateurs, prêts à prouver qu'on avait eu raison de leur accorder notre confiance ? Dans quel vestiaire avaient-ils laissé leur pundonor ? Jamais l'on a vu des belluaires comme Milian, Mendes ou Nimeno II abandonner délibérément ainsi, ne rien tenter, abdiquer avant même de partir au combat. Eux au moins étaient toreros, chacun avec leurs moyens mais savaient hisser leur mental jusqu'à inspirer du respect au public. Nul doute qu'avec des toreros de cette trempe on aurait vu une très grande course, au moins sur le plan de l'intensité du combat. Un lot homogène de toros de combat, c'est devenu suffisamment rare pour se démarquer des chihuahuas dégénérés servis d'ordinaire jusqu'à l'écoeurement, qu'il faut regretter que deux toreros sur trois se soient abstenus.

Ah certes, quand sort un vrai lot de toros, de cinq ans à cinq ans et demi, de 530 à 560 Kg, fort et pas niais pour deux sous, évidemment, le tri se fait très vite. Même si l'on admet qu'à Sergio Aguilar échut le lot le plus compliqué, on se rappelle l'avoir connu beaucoup plus impavide, à Vic notamment devant des Escolar Gil. Mais à cinq ans et demi un toro apprend beaucoup plus vite et le premier de la course le dégagea rapidement cherchant à l'encorner au sol, puis coupa les trajectoires pour venir ''plein fer'' sur le torero qui ne sut pas le conduire dans la contrainte. Son second encaissa sans broncher, six rencontres, sans trébucher, sans ouvrir la bouche, dont cinq piques majeures qui semblaient le revigorer. Où étaient-ils alors les débats fumeux sur l'armement de la pique ? La taille du fer, etc ?

Où était-il Essau Fernandez face à son lot ? Pas dans le cacho en tout cas sur son premier qu'il fit passer, loin, très loin, sans jamais tenter de toréer. Et surtout pas devant son second à qui il ne voulut donner aucun capotazo pour le conduire au cheval, puis aucun muletazo, rien, avant de le tuer immédiatement et honteusement sous les sifflets de la ''foule''. Nul. Absent. Dépassé par une caste vécue comme une anomalie à laquelle il n'était pas question de se confronter. Naufrage. Fracaso. Retour urgent à l'apprentissage recommandé.

Seul Tomasito tenta de surnager, comme un bouchon ballotté sur la houle noire. Il récolta deux trophées, crânement sur son premier puis indûment avec une présidence qui tint à étaler sa méconnaissance au conclave, sur un second adversaire qu'il ne domina jamais. Vous l'aurez compris il y avait hier à Saint-martin de Crau, de grands toros de Cebada Gago qui auraient mérité une vuelta à l'ancienne, au sixième, pour honorer l'ensemble du lot et des toreros très très en dessous. Eux aussi, vu leur abandon sans vergogne auraient mérité d'assister à cette vuelta pour saluer la caste vive dont ils étaient incapables à la technique comme au mental, de tirer  le moindre parti.


Merci à la Unica de m'avoir permis l'accès au callejon pour mieux rendre compte des corridas.

9 commentaires:

Pedroplan a dit…

Ah oui, Marc, mais vous savez bien que de nos jours, les vueltas c'est pour les caniches qui donnent gentiment l'oré-reille au monsieur.

Pedroplan a dit…

Et où étainet-ils les toristas en question ? Eh bien avec ceux qui pleurent l'absence de novilladas... bien au chaud en rain d'attendre Juli et Castella et les Domecq pour crier "Casas, des toros". Il n'y a plus d'aficion dans le Sud-Est !

Anonyme a dit…

Bravo Marc !
Victorina

C.Crépin a dit…

Quand on va voir les caniches raccourcis de Dax et Mont de Marsan se faire couper les oreilles, quand une petite place torista du Sud-Ouest ne rempli qu'une demi-arène, en conclure qu'il n'y a plus d'aficion dans la région serait une sottise, non ? Qu'en pense Pedroplan ?

Le contre sens de son commentaire révèle à l'inverse sa tendance narcissique à vouloir assez sottement "privatiser" pour son clocher le label d'aficionado compétant... Sottise attardée, en effet, pour ne pas avoir encore compris (malgré toutes ses bonnes lectures), que l'aficionado voyage en terres taurines. D'où que je sois, d'où que je vienne, Nîmes, Paris, ou Bayonne, l'aficion de VIC, de CERET, de PARENTIS, c'est moi, avec aussi beaucoup d'aficionados de toutes régions et aussi d'espagnols faisant le voyage. De même qu'à ST MARTIN, le week-end dernier, j'ai pu voir de nombreux aficionados fidèles, du Sud Ouest et d'ailleurs, venus voir des corridas "toristas" du Sud-Est, dans cette petite place dont la réputation n'est plus à faire mais à préserver, pour conserver son public aficionado de toutes région.

Vue sous cet angle, le commentaire de Pedroplan paraît bien dérisoire, sinon méprisant, et en tous cas bien éloigné du propos de Marc Delon résumant la corrida de dimanche sur un thème hélas bien d'actualité : "cuando hay toros, no hay toreros"...

Bravo à Marc Delon de l'avoir rappelé dans son style percutant.

Marc Delon a dit…

Bôaa c'était une boutade ''pedroplanesque'' rien de plus...

el Chulo a dit…

Ben moi, j'ai vu une bien triste novillada à Aire, avec des novillos qui ne m'ont pas fondamentalement déplu de la famille Yonnet, disons trois, et devant des caricatures de novilleros sans le moindre recours, sauf peut être le grand portugais mais qui tue comme ma grand mère. Guillon lamentable, et penser qu'il prend l'alternative chez mont de marsan casas dans deux mois et demis fait froid dans le dos, sa seule raison d'etre dans cette corrida devant être d'allèger la masse salariale et d'augmenter la compétitivié de la casa casas, quant au petit castaneda, dios mio!
bref c'était bien, j'ai vu klein et pedrito!

Pedroplan a dit…

Ah ben on ne peut plus rien dire sans se faire engueuler, alors ! Je comprends mal la volée de bois vert que m'administre C. Crépin. Je ne méprise personne, je faisais que me désoler que les Cebada aient attiré si peu de monde avec le vivier potentiel d'aficionados dans un rayon de 60 km. Et j'ai remarqué moi aussi que certains de ceux qui étaient là, étaient venus de "loin", et je pense et que c'est ceux-là qui permettent à des clubs comme La Unica de poursuivre dans cette voie.Et à nous d'espérer revoir des lots comme celui de dimanche. Point final.

Anonyme a dit…

Les circonstances de la vie font que je me rapproche à nouveau des arènes, après un long sevrage. Et il fallait bien que je rompe le jeûne avec mes vieilles gourmandises, et St Martin en est une, et non des moindre. La vieille liste aficion, pourtant bien nommée, restant désespérément muette, je me replis sur cet espace, et constate avec plaisir que Marc n'a pas beaucoup changé, et tant mieux. St Martin non plus, d'ailleurs, si ce n'est l'emplacement des arènes, que j'avais laissé moins confortables, pourtant que moins bétonnées.
Merci à ce lando/gersois, dont je ne connaîtrai jamais le nom, mais avec qui j'ai passé une très agréable corrida, et partagé bien des remarques. Il les fit entendre de façon "sonore", grâce un organe fort développé, une pertinence bienvenue, et un manque de modestie fort remarquable, mais toujours bienvenue. Je constatais donc avec plaisir que rien n'avait vraiment changé en mon absence. Ce qui est rassurant....
Marc, a tu sitio !!!

Jeff

Marc Delon a dit…

Oh jeff, salut... si j'en crois l'isa du moun informatrice universelle de la toile, la liste "aficion" a migré sur le forum de la Bronca. Je ne pourrai t'en dire l'ambiance je ne le fréquente pas...