samedi 11 janvier 2014

Inclassable Galvan

Le sujet à traiter était certes peu enclin à la brillance et à l’éclat, le génocide du peuple gitan évoquant davantage les horribles exterminations de triste mémoire.
Cependant, Galvan, dans sa virtuosité gestuelle et inventive aurait pu donner une dimension plus artistiquement humaine du drame vécu par ce peuple.
Hélas, la mise en scène faisant appel à des matériaux hétéroclites, au symbolisme certes évocateur (enfermement dans le train, barreaux, geôles, câbles à électrocution, poutres métalliques, ''emmurement'' final de la scène par des panneaux de contreplaqué marine ….), n’a été que déploiement d’outillages aux sonorités stridentes (beaucoup de dents dont dû ''grincer'' dans la salle).
Les sous-titrages en allemand n’ont pas forcément apporté un quelconque fil conducteur au spectacle - tout le monde ne maîtrise pas la langue de Goethe - et, hormis deux petites ''respirations'' de Bobote, la ''flamenquitude'' était absente.
Mais était-ce vraiment le but de l’artiste ? S’inscrit-t-il vraiment dans le festival Flamenco ? Je crois plutôt qu’il aurait toute sa place dans un festival de danse contemporaine où les codes de création de l’artiste et de lecture des spectateurs sont d’une autre sensibilité.
Un final pas si ovationné que cela pour un artiste de la taille de Galvan, même si phénomène d’effet de masse et de suivisme des foules, quelques autres personnes ont fini par se lever alors que la salle commençait à se vider.
Il était temps ….. j’avais envie de respirer un énorme bol d’air sur la place de la Calade.

Maja Lola

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Pas la peine d'y avoir été. On est renseigné sur les compétences de Lola.

Gina

Marc Delon a dit…

je crois que ce type, à force de se profiler, est devenu fou, en fait ;-)
C'est un alien, mixte de javier Conde, Carolyn Carlson et Thoutmôsis III...

D'accord pour l'avant-gardisme contemporain... je le vois pas au bistrot entre potes après une journée au campo se lever soudain pour nous faire du "ici et maintenant"...

Maja Lola a dit…

Gina, ce n'est que mon point de vue .... Parmi les spectateurs certains criaient au génie et, inconditionnels de l'artiste, s'apprêtaient même à aller le revoir prochainement à Barcelone.

Comme l'imagine (ou plutôt ne l'imagine pas) Marc, il est loin de nous faire un "espontaneo castizo".
A parfois trop intellectualiser on perd la saveur d'un art aussi naturel dans son enracinement culturel ....

Anonyme a dit…

Lola, je me fie à ton point de vue d'aficionada et à ton sérieux.

Gina