dimanche 5 juin 2016

JULIETA



Dès l’entame du générique, par ce plan fixe d’un magnifique drapé rouge délicatement mu par la poitrine d’une femme où bat un cœur qui souffre, on sait qu’on est chez Almodovar et qu’il va s’agir d’explorer les liens du sang. 

Mais cette fois-ci, rien dans l’écriture de spectaculaire, baroque, typique ou ‘’espagnol’’. Plutôt l’universalité de la douleur du manque. Plus pernicieux et incompréhensible encore que le deuil, la disparition voulue de son enfant, sans traces ni explications, laissant le tourment habiter tout entier une mère rongée par l’ignorance et son questionnement, entre fatalité et culpabilité. Sans pathos, avec légèreté et surprises, ce film n’est pourtant pas lourd à consommer, ne vous laissez pas décourager par la gravité de ce drame dont la sortie est optimiste : on est espagnol ou on ne l’est pas !

Un grand film qui torée lentement, dans la pureté et la douceur, la charge lancinante, vibrante, profonde, d’une essentielle question suggérée par trois nouvelles d’Alice Munro :

Peut-on vivre sans ceux que l’on aime ?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

y'en a une autre : peut-on vivre avec ceux que l'on aime plus ?!

Anonyme a dit…

Et encore : peut-on vivre avec ceux que l'on n'aime plus mais qui ont besoin de toi ?

Anonyme a dit…

ou : peut-on vivre avec ceux qu'on n'aime plus et qui n'ont pas besoin de toi mais te soutirent une exorbitante mensualité de prestation compensatoire à la noix (de cajou) ?

Anonyme a dit…

http://www.lexpress.fr/culture/simon-casas-un-francais-a-la-tete-des-arenes-de-madrid_1071015.html