Mesdames et messieurs, l’heure est grave : un débat, relayé par la presse écrite régionale, secoue la toile, les tendidos et les zincs, et vient nous emboucaner :
L’arène
de Nîmes est-elle Bling-Bling ?!
Ouh
fan de chichourle… la question est d’importance et conditionne la crédibilité
de l’aficion locale. Si je le connaissais personnellement, j’appellerais à la
rescousse Michel Onfray qui s’emparerait de la question en ingurgitant toute la
production bibliographique tauromachique des trois derniers siècles en 8 heures,
puis pondrait un essai de 1200 pages en 48 heures, tous paramètres décortiqués.
La réponse alors jaillirait dans son évidence.
Maiiiiis
et je le regrette croyez-le bien, je suis loin, très loin, de ses facultés
intellectuelles et de la puissance de sa pensée. Excusez donc par avance
l’indigence de la démonstration.
En
préalable, ce qui m’apparaît, c’est que la question est mal posée et mérite je
crois cette correction :
L’arène de Nîmes est-elle
Bling-Bling, Pouët-Pouët ou Con-Con ?
Cet
élargissement ouvre un autre horizon… Je sens déjà tous les babaous se mettre à
barjaquer… Sur Facebook, certains déjà sont montés au créneau, main sur le cœur
et aficion authentique brandie aussi éperdument que des bras de morts de faim vers
un pot de brandade avariée pour s’élever contre la diffamation Viardesque,
atteints qu’ils étaient jusque dans leur coupe de champagne, accusant le
destrussi d’arriver avec ces esquiches-merdes pour engatser le respectable.
Du
coup, grosse estoumagade de fadolis pour sauver l’honneur bafoué de la plaza ''brandade-tapenade-pastaga''. Et les Bling-Bling qui, par définition, sont les
plus mal placés pour s’en apercevoir, de choper les fonfonis et de lâcher à son
endroit les « counas » et « counifle » d’usage. Enfin, par
leurs mots à eux, plus chicos.
Oh
con de Manon… le mortier sentant toujours l’aïl, la polémique revenait, on se
retrouvait dans la mouscaille. Les mouligasses se roidirent ne comprenant nibe
à ce patacaisse et prêts, s’ils le croisaient dans la rue Fresque, à profiter
de son étroitesse pour lui coller des pastissons. Aqui n’y a proun vociféraient
les pébrons ! Tout un peuple de trépadous des bars de la ville, les
violes, stossis, rebabeous et autres brancassis qui sirotent leur Ricard en louchant
sur les tafanaris des nines qui passent, se sentirent offensés.
Alors
comment rendre notre expertise sur la question en désertant le territoire de la
passion pour faire de l’objectivité, le ferment des conclusions à venir ?
(là, quand même relisez, c’est technique, et ne me suis pas exprimé comme un
pacoulin)
Eh
bien justement, en répondant avec honnêteté à des questions simples dont tout
le monde a pu apprécier la véracité pendant les corridas :
1) Le public de cette arène applaudit-il
systématiquement toute fin de série de passes même banales, profilées ou ratées ?
OUI
2) Est-il majoritairement réprobateur
quand s’élève dans la foule une contestation aussi tonitruante qu’évidente sur
l’état d’une corne ou la faiblesse d’un toro ?
OUI
3) Proteste-t-il avec véhémence lorsque
l’oreille qu’il exige est refusée malgré que ce soit logique ? (désarmés fréquents, toreo
profilé, estocade ratée…)
OUI
4) Une présidence avare en trophées
est-elle le lendemain, accusée d’avoir manqué de ''sensibilité'' ?
OUI
5) A-t-on déjà assisté à une pression
manifeste de l’empresa surgissant dans le callejon pour ''encourager'' le palco
à récompenser ou éventuellement à doigter d’honneur le public, son client ?
OUI
6) La sanction suprême infligée par un
alguazil se résume-t-elle à un léger tapotis de planche avec la main ?
OUI
7) L’arène s’est-elle vidée des
aficionados désormais croisés à Vic pour Pentecôte ou à Saint André de
Majencoules aux Vendanges pour griller des saucisses, ramasser des oignons et
cueillir des cèpes ?
OUI
8) A-t-on déjà vu un alguazil – dont le
rôle est de faire appliquer en piste les décisions du palco, et de garantir l’éthique
de la chose - couper une oreille en deux
avec l’aide de l’empresa sur le bord de la barricade ?
OUI (note personnelle : Hahaha… incroyable !)
9) A-t-on déjà vu d’ignobles daubes
invalides n’ayant pris qu’un picotazo, finir grâciées dans la liesse générale (« INDULTO ! ») ?
OUI
10) A-t-on déjà vu au Palco des types qui
n’avaient aucune compétence, voire, assistaient à une corrida pour la première
fois ?
OUI (note
personnelle : Hahaha… j’ai les noms…)
11) A-t-on vu souvent de vrais faux ''triomphes'' alors
que le torero n’a pas toréé mais seulement donné des passes sur le voyage ?
OUI
12) Combien, parmi ceux qui pénètrent l’arène,
connaissent la différence entre ''péguer des passes'' et toréer ?
DÉGUN
ou presque
13) Les aficionados conscients qui voient des
courses depuis des décennies et disent simplement ce qui est, ont-ils déjà été
traités d’Ayatollahs, de rabat-joie, de peine à jouir par ceux qui n’y
connaissent nibe ?
OUI
14) Le public Nîmois n’aime-t-il rien tant que les
beaux parleurs qui toréent leurs réserves par la flamboyance du verbe, vantant
à l’avance les vrais faux triomphes qui vont systématiquement avoir
lieu alors que la tauromachie ne repose que sur une seule constante :
l’aléatoire ?
SI
15) La programmation de cette arène ne
repose-t-elle pas principalement sur de l’événementiel pour lequel on tente de
lisser toute aspérité afin que le suave l’emporte sur le danger, le ballet sur
le combat, niant ainsi l’essence même de la corrida ?
SI
16) N’êtes-vous pas majoritairement en train de
penser qu’énonçant tout ceci je nuis à la tauromachie plutôt que d’être
enthousiaste à promouvoir cette enquête pour changer tout ça ?
SI
17) De part les goûts du public de cette arène, si
l’on ouvre une bodega, ne vaut-il pas mieux pour drainer le plus de clients et
de CA prévoir des canapés et du champagne plutôt que du chorizo et de la
sangria ?
SI
18) Ne vous êtes-vous pas surpris à plaindre un
toro qui aurait du vous inspirer la peur jusque dans la sécurité de votre
gradin ?
SI
19) Dans la mesure où… Argh… panne de cartouche
d’encre bientôt… ;-) et de papier… et puis ça deviendrait fastidieux,
hein.
Donc,
à la lumière des ces réponses objectives, maintes fois constatées, quelle est
la conclusion de cette enquête exclusive menée par Photosmotstoros avec toute
la rigueur tauromachique nécessaire à l’éclosion de la vérité ?
Eh
bien, nous pouvons désormais avec certitude prétendre que Viard se trompe.
L’arène de Nîmes n’est pas Bling-Bling !
La plaza nimoîse est
Bling-Bling ET Pouët-Pouët !
En
ce qui concerne le volet con-con, par contre, il n’y a pas suffisamment
d’éléments concordants dans le faisceau de preuves énoncées pour l’affirmer de
façon péremptoire et indubitable, d’autant que ''Photosmotstoros'' souffre d’une
empathie congénitale évolutive pour ses concitoyens qui l’empêche d’être intransigeant
et sévère. Néanmoins, Photosmotstoros s’avère suffisamment suspicieux pour estimer
qu’il y a un doute…
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