mardi 23 juillet 2013

Elle est Chaude la Madeleine...

Madeleine, si c'est un gâteau il sort du four, la vitre n'est pas froide et on a oublié de l'éteindre. Si c'est une femme, je ne vois qu'une de ces chaudasses d'abattage pour fusil à moustaches de bidasses en coup du condamné et si c'est un souvenir, assurément, il est cuisant. Eh bien oui, tout ça pour n'avoir pas à dire « il faisait chaud » comme un type normal, à cause de toi demandeur de ta ration de métaphores, comme les asticots grouillants du cratère Plumaçonique, de lampées d'eau fraîche. Un euro la bouteille soit 66,66% moins cher qu'à Nîmes, faites suivre à ''les deux paquets dix francs'' le type aux mains aimantées qui exerce le monopole de la vente du chapeau, poncho et chouchou par qui on est tout heureux de se faire plumer chez nous, quand nécessité fait loi. Sur mes chemises que je viens de mettre à la machine - oui je suis assez parfait comme homme - des traînées blanches, le sel de la transpiration comme sur les chemises des militaires de Djibouti. Mais le truc qui me donne vraiment chaud, c'est quand j'en croise des secs, au front desquels ne perle pas la moindre micro-goutte de sueur, des types indifférents au feu du ciel, homéothermes, qui déambulent, secs et dignes comme des Targuis, en toute continence, les bienheureux !



Là-bas, les gradins sont des radiateurs brûlants - et commencer les corridas à 19H, non ? Ou je sais pas moi, remettre l'heure d'hiver pour les fêtes ?-  le retour bétonné du toit de l'arène plus capteur de calories qu'un filet à Palombes de ces migrateurs, des calories qui redescendent soudain sur la nuque à l'heure où les rayons commenceraient vaguement à darder moins cruellement et tu es maintenant dans l'étuve après avoir subi le léchage des flammes de la méga lampe à souder céleste. Ta chemise colle, tes voisins collent, les mouches te collent, il irrite, ton col. Parfaitement, deux paragraphes pour le ''il faisait chaud'', hil de pute, que tu ressentes le degré Celsius, malgré la clim de ton bureau car tu lis photosmotstoros au boulot sans le dire à ton employeur alors qu'il est dans la mouise de la crise, saboteur, ou bien encore car tu étais dans ta piscine pendant que la libraire attendait tes quinze euros. Une libraire hospitalière, aux petits soins pour les auteurs, open-bar et pistaches à discrétion. Hélas, c'est dans des containers de cargo que tu signes... des boîtes métalliques qui accumulent devinez quoi ? La cha-leur ! On les a disposés bien au milieu - et non en dessous - de deux magnifiques rangées de platanes tout exprès taillés en parasols horizontaux pour qu'ils ne bénéficient en rien de leur ombre... Je ne critique pas, attention, je constate ! Dans ces conditions, les auteurs répandent plus de sueur que d'encre, d'autant que devine ce que te disent les visiteurs tout de go : il fait chaud, ici, encore plus que dehors ! Effectivement pour éviter le rhume de cerveau, des spots brûlants te bombardent le crâne de protons calorigène. Nous nous liquéfions de concert, impavides durant le mijotage, en échangeant le moins de banalités possible pour rester vivants. En face, des inconnus venus te faire comme des pieds de nez en écartelant machinalement ton livre comme on coupe un jeu de cartes à la Belote avant de le refermer aussitôt sans une question, apprécient d'un regard furtif ta trombine de surchauffé, de l'air heureux de ceux qui n'en écrivent pas... Alors parfois, comme tu t'emmerdes chouïa, par défi, tu testes tes capacités de VRP en tête de gondole chez Leclerc :



  • Eeeeh vous, madame... ? Vous... savez pourquoi vous y allez aux corridas... ?

Eh ben lecteur tu sais quoi ? Le pire c'est que ça marche : un contact établi, une vente ! J'ai honte... je ne le faisais plus après... mais je suis doué !!! Comment veux-tu qu'une vieille dame polie et distinguée te refuse l'achat de ton livre après que tu lui aies dit qu'elle était élégante et avoir établi un contact amical avec elle ??? Ce n'est pas possible !!! Et tu sais quoi ? C'est même à toi qu'elle veut le payer, pas à la libraire !!!

 Oui, donc les toros... mercredi absent, jeudi... Nunez Del Cuvillo pour Ponce, Manzanares, Luque. Pffff... des toros qui n'en étaient pas vraiment, avec un exemplaire ''Afflelou'' (dixit Sud-Ouest citant un spectateur : un toro tellement petit que si tu n'as pas de lunettes, ben tu le vois pas...), c'est vrai qu'il était Bonsaï... des piques thérapeutiques, des toreos infirmiers et un recibir final de Manzanares pour réveiller – un peu - le conclave.

Vendredi, grosse farce : toros de Joselito beaux d'enveloppe mais vides de tout message, pour Padilla, Fandino, Dufau, loin du cacho... des oreilles quand même... Padilla flibuste sur la marée humaine compatissante depuis la blessure faciale qui se voit, elle... les autres, sous l'habit, émeuvent moins. Je pense qu'il arrive maintenant dans les ruedos avec une oreille d'office, l'oreille de l'aficion reconnaissante, de la solidarité, de la compassion et... de la soupe, pour donner un peu de goût quand la fadeur des toros prédomine, comme ce jour-là. Heureusement, Fandino qui n'a pas été remarqué à son premier, se fâche et ''plante'' quelques séries de grande transmission qui électrocutent soudain les tendidos.

La farce : sortie des trois toreros à hombros, ce qui déjà vu l'opposition cornue et la facture de certaines faenas est un tantinet ridicule mais quand en plus, logique de potentialisation oblige (si on a beaucoup coupé c'est que les toros étaient très bons...) on sort aussi le mayoral perché, alors lààààà... mieux vaut retourner illico dans les containers accumulateurs faire bouillir les neurones pour arrêter de penser. Je me suis dit, heureusement que mon fils n'est pas là, lui qui démarre en aficion, on lui aurait sans doute fait gober la supercherie ? Parce que si ça c'est un triomphe généralisé alors moi je suis Rudolf Noureev quand je me déplace après une choucroute garnie servie à l'auberge du Ballon d'Alsace...

Samedi, toros très bien armés, abiertos, veletos y astifinos de Victorino Martin pour Bauptista, Aguilar, Mora. Des toros fidèles à leurs frères depuis des années : des chipoteurs sur la réserve, des ratiocineurs sophistiqués, des compliqués, de emmerdeurs ne se livrant pas, dédaignant presque le combat au cheval, en l'espèce pourrait-on presque dire, ''à juste titre'', tant les piques furent mal données : en arrière, dans l'épaule, carioquées, pompées, vrillées, un festival... Peut-être une séance pédagogique à une pena d'apprentis piqueros en stage dans le public pour montrer tout ce qu'il ne faut pas faire ???  Bauptista, parait-il affecté de son éviction de la corrida nîmoise de la union de Toreros, tout du moins par le fait qu'il n'ait pas été retenu, fait son caprice, joue au couillon face au tendidos qui le chahutent et reste marginal, limite foutage de gueule du cochon de payant.

Mora quittera le Plumaçon presque inédit, mal servi par le sorteo : un faible et l'autre qui l'aimait, ''empégué de longue'' à son costume de lumière...

Le meilleur pour la faim de l'aficion qu'on éprouve et la fin de la resena : Alberto Aguilar, 1,67 mètre et 57 kilos de combat va livrer une lutte particulièrement émouvante d'engagement sur son second toro qui ne récoltera que l'estime du public car ne tuant qu'à la sixième épée ! Vuelta au toro qui se discute, comme d'ailleurs énormément d'occurences en tauromachie tant la sensibilité, la connaissance et la définition donnée aux choses peut être interprétative ! D'où, débat !

Dimanche, toros d'Ecolar Gil pour le mano à mano RR... Rafaelillo et Robleno. Pour ce dernier, silence, silence et silence ! Un jour sans, une déception amoureuse, la cagagne, un redressement fiscal, que sais-je... des limites évidentes en tous cas de ce torero vaillant mais corto, souvent en panne d'inspiration. Les Escolar sont les frères des Victorino Martin dont ils sont issus mais gardent une alegria spontanée, une envie et une colère que leurs cousins n'ont plus, le fils Victorino ayant parait-il expliqué au cours du week-end qu'il veut tout faire pour délaisser cette noblesse suspicieuse et retrouver la sauvagerie des alimanas maison. On le souhaite avec lui. 
Le meilleur de la course fut pour l'entame avec le beau combat livré par Rafaellillo pour une fois confiant, pas dans cette attitude habituelle de corps cassé en deux et bras en altitude et mâtinée au reculoir permanent, non, là, reposé et confiant, excepté sur une série où c'est lui qui courra... dispensant des séries profondes sur les deux côtés. Un bon premier toro qui aurait du sortir en six pour nous laisser amoureux de Madeleine à qui on apporta des livres parce que Madeleine, elle aime bien ça et que les toros c'est périssable.




12 commentaires:

Anonyme a dit…

monsieur Delon, soit vous êtes trop modeste, ce dont je doute, soit vous ne souhaitez pas révéler votre véritable image, qui pourrait froisser les esprits chagrins qui fréquentes les ferias gardoises, à moins que ce ne soit pour ne pas gâcher vos chances d'enfin remporter le prix hémingway. ce qui est fort dommage, . pourtant j'avais cru comprendre que pour vous, de toutes les fêtes du Sud-Ouest, mont de marsan est incontestablement la plus sympathique, que l'on y mange bien (d'ailleurs il parait que vous y avez grossis de 3kg), que les gens y sont conviviaux, surtout zaza du moun chez qui vous avez garé votre 4x4 avec tente incorporée. Il paraît aussi, que pour vous, les fêtes en bleu et blanc paraissent moins agressives que celles de Bayonne ou Dax avec leurs foulards rouge sanquette.
Je me suis aussi laissé dire que vous avez apprécié la musique, et plus particulièrement les paroles des « sardines ». C'est dommage que vous ne parliez pas de tout cela, c'est à mon avis bien plus intéressant que la vie d'un auteur, qui n'a d'ailleurs toujours pas remporté le prix hémingway, sous les algécos montois à essayer de dédicacer un ouvrage. Il se dit même, dans les milieux autorisés, que pour vous, la région du sud-ouest est de loin une région très authentique, que les femmes n'y sont pas refaites comme à nîmes ou arles, et que les dames en espadrilles sont d'un charme fou. mais peut être que mes informations, reçues de façon très involontaire, sont fausses, ce pour quoi finalement, vous ne mentionnez aucun de ces faits dans votre reseña montoise.

Marc Delon a dit…

Salut Zaza, tu délires ou quoi ?
Et puis ma resena n'est pas terminée...

Anonyme a dit…

Heu c'est pas moi, les blagues les + courtes étant les meilleures!
Isa du moun, la seule, la vraie (comme ça tu pourras comparer les ip)

Marc Delon a dit…

alors c un commentateur un peu zarbi... avec des raisonnements d'un autre monde...
Si au moins il avait un nom...

Anonyme a dit…

N'empêche , ça aurait été marrant de voir les coms de tes zadmiratrices à ce texte te ressemblant si peu ( ou alors écrit sous abus de Vino verano)
Isa du moun

Marc Delon a dit…

Pour suivre : la malicieuse Isabelle L. alias ''Zaza du Moun'' (nom de danseuse)avait profité de l'emprunt de son ipad par mézigue, pour écrire un msg tout pareil comme si que c'était moi l'auteur... il s'intitulait :

Madeleine je t'aime

ce qui est vrai puisque ma belle-mère se prénomme ainsi et que cela fait belle lurette que j'ai compris que comment qu'elles soient tes belle-mères successives (ben oui, faut être réaliste...) c'est sacré et t'as pas intérêt à en dire du mal !

il y a eu en privé un commentaire de Gina quand même : genre : bien vivant comme d'habitude en plus sobre toutefois...
Bon, c'est sûr, Zaza du Moun c'est une femme, elle a le sens des responsabilités elle... elle ne peut pas se lâcher comme moi...

Anonyme a dit…

Tin, je t'ai raté. Je n'ai su qu'aprés que tu dédicaçait ton bouquin (garde m'en un).
Vu les corridas du vendredi et samedi, et globalement (totalement...) d'accord avec toi (comme d'hab).

Si t'es passé aux Pyrénées (un coin pour les vieux...), on s'est forcément croisé.

Jeff

Marc Delon a dit…

jeff...? Le rouge ? c t où les Pyrénées ?
j'en ai pas des livres, moi, c'est le libraire en bas de chez toi qui en a...

Anonyme a dit…

Petite tête, les Pyrénées c'est l'hôtel plein centre où tu voulais aller. Mais c'est tellement plus calme mon jardin. Mais très ensoleillé.
Pas de Pyrénées pour Marc, mais la peña Juli, A Los Toros et chez Pedrin Sevilla, où on mange les meilleurs tapas!
Bon, j'arrête de venir, de toute façon mes vacances touchent à leur fin...
Isa du moun

Anonyme a dit…

Si, le rouge, parfois surnommé Rackam. C'était où, c'était où, t'en as de bonnes toi. Je te rapelle que c'était un peu la fête, que j'étais en territoire inconnu, piloté de bars en bodegas : vague souvenirs de la rhumerie, de la bodegas a los toros, et des pyrénées, un truc à 2 niveaux.
Tiens, toi fait un peu de photos, en voilà une dont je suis très fier.

http://i39.servimg.com/u/f39/16/40/10/62/sam_0462.jpg

Jeff

Marc Delon a dit…

Zazaaa reste avec nous ! Zazaaa reste avec nous !

ah oui les Pyrénées... j'y suis passé quinze fois, devant... je cherchais des bodegas sans hôtels...

fier de cette photo car apparemment le dernier à quitter la fête, hein...?

Anonyme a dit…

vous n'avez pas changé, toujours le même que lorsque nous avions échangé quelques mots à Céret en 2009... et déjà vous courriez après le prix hemingway... d'ailleurs vous ne vous étiez pas trop attardé lorsque nous avions échangé quelques mots, je me suis demandé si vous n'étiez pas un peu jaloux que pour cette fois, ce soit moi qui était à dédicacer et non pas vous (avec un certain succès par ailleurs, les plus de 30 ouvrages disponibles étaient partis dans la seule journée)... mais bon, je vous rassure, je ne vous fait plus concurrence depuis, 2 modestes opus produits, je ne suis plus intéressé par la publication, mes écrits restent à présent personnels, seulement destinés à moi, voire quelques connaissances, et encore, c'est très rare... allé, bonne continuation, vous avez gagné mugron et Zaza aussi, alors que peut-être qu'après l'avoir très bientôt gagné, elle vous le laissera le prix hemingway... bonne lecture de vidéo ci-après, et bonne journée... http://www.dailymotion.com/video/x125uhm_madeleine-marc-delon_news?start=5