On attend la liste des textes finalistes......
On est le 29, alors on attend....
C'est aujourd'hui qu'on va les connaître....
Alors on attend.....
Jusqu'à minuit, ils ne sont pas en retard....
Alors on attend.....
On peut déjà annoncer qu'il y en aura 29 de déçus et qu'au moins 25 auront espéré pour rien...
Une chtite photo pour patienter ?
Son petit doigt me dit qu'elle va vous plaire... Je l'ai jouée super-soft... La seule photo de la série qui était montrable sur un blog ''très comme il faut'' comme le mien... Les autres, c'était un peu comme si la caméra était dans le spéculoos - ah non ça c'est un biscuit - remarquez, on dit bien ''tremper son biscuit'' - ... dans le spéculum donc. Non, pas le nasal. Si ça existe. Non, je ne donne pas l'adresse... Il ne sera pas dit que j'aurais facilité votre voyeurisme... nan... cherchez... ou alors il faudra me passer sur le corps... Bon, on attend...
Voilà, voilà.... on attend.... Sinon, qu'est-ce qui pousse une très jolie femme à exhiber sa quasi endoscopie pour voyeurs, ça... je n'ai jamais compris...Ma foi... Rien d'autre à offrir, peut-être... chai pas...
Les textes nommés sont :
-26 ELLE SERA AIMÉE
- 27 NOIR D'ANCRE
- 39 À TOI... SANS TOI
- 41 L'OMBRE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION
- 47 AUTRE TOI
- 48 TROIS, LE NOMBRE PARFAIT
- 49 VÉNUS AU PARKING
- 55 ESQUISSE D'UN ÉTÉ PARTAGÉ
- 61 LA LETTRE DANS LE LIVRE BLEU
- 67 ESPÉRANCE ET FERMETÉ
- 74 LA PART D'OMBRE
- 82 BORDERLINE
- 104 LILY CAPITAINE
- 105 LE TYPHON DE CONRAD
- 106 JAMAIS SANS TOI, NI LUI
- 112 CHAMBRE DOUZE
- 116 VÉNUS CHEVAUCHANT JUPITER
- 121 UNE GOUTTE D'ABSOLU
- 140 LE VOYEUR
- 141 LA ULTIMA
- 155 IL FALLAIT JETER L'ENCRE
- 156 LA LÉGENDE DE LA NONNE
- 160 LA NUIT ÉROTIQUE
- 172 VOYEZ OÙ LES DIEUX NOUS MÈNENT
- 173 DÉRIVE SALUTAIRE
- 174 JOHANNE
- 176 QUI CROYAIT PRENDRE
- 182 OUVRIR LES YEUX
- 183 LE LAROUSSE
- 186 VA-ET-VIENT
- 192 JAMAIS SANS LUI
- 224 VIEILLE CAME DE MINUIT
- 229 KUNDALINI
- 231 AURORE
- 249 BLANCHE
- 253 DANS LA LUEUR DES PHARES
- 260 LES AILES DES ANGES
- 261 LA PROMESSE AU MARIN
- 263 À CORPS BRISÉS
- 273 PARLER DES NUITS
- 299 TRAITEMENT
- 301 CE GOÛT SUCRÉ DE SOLEIL ÉCLATÉ
- 311 À L'ENCRE NOIRE D'UNE NUIT BLANCHE
- 313 LA DOUBLE CONTRAINTE D'ÉTUPAL
- 322 MARTINI ET MIRABELLE
lundi 29 février 2016
samedi 27 février 2016
ALLEZ-Y
THE REVENANT
d'Alejandro Gonzalez Iñarritu
j'en sors.
Au générique de fin, des gens ont applaudi.
C’est un Western qui ne
disait pas son nom. Il en a tous les codes ; l’époque, les paysages
vierges, la faune, les indiens, les silences, les regards, la lenteur, les
choix essentiels, la mémoire, la vengeance.
Si vous n’aimez
pas Alejandro Gonzalez Iñarritu, allez-y quand même
Si vous n’aimez
pas Di Caprio, allez-y quand même
Si vous n’aimez
pas le Western, allez-y quand même
Si vous ne m’aimez
pas, moi, qui vous conseille d’y aller, allez-y quand même
C’est beau,
intense, sauvage comme la nature grandiose.
Si vous êtes
un réaliste qui ne peut empêcher son pragmatisme de galoper vers l’incrédulité de cette ‘’opération survie’’ à
la vitesse d’un cheval Pawnee, allez-y quand même, gros malin.
Bien sûr que
dans la vraie vie, le poids de cette peau d’ours l’aurait fait couler illico
dans l’eau glacée, bien sûr qu’au petit matin il n’aurait été qu’un bloc
congelé, bien sûr que ces horribles blessures se seraient infectées en quelques
jours. Mais, malgré tout, et même…
Si le ciel
est bleu et que le soleil brille, allez quand même vous enfermer en salle
obscure
Si vous n’aimez
pas le cinéma, surtout si vous ne l’aimez pas, allez-y
Si vous êtes
claustrophobe et que les salles obscures et surchauffées vous paniquent,
allez-y.
Parfois, il est nécessaire de produire un effort.
Ce n’est pas ce film
qui vous convaincra du contraire.
Une dernière chose : la vengeance n'appartient qu'à Dieu.
vendredi 26 février 2016
INFOS à prendre ou à laisser
- Bon,
faut-il vraiment vous entretenir de la non-affaire de la fresque de l’école
Prosper-Mérimée qui ‘’agite’’ la ville depuis six mois ? Après moult
péripéties à peu près toutes aussi ridicules les unes que les autres – le président
Hollande a même reçu sa lettre ! – une spécialiste en Art naïf droit venue
des Beaux-Arts a été recrutée pour tenter de restituer à l’identique ce qu’un
esprit puéril avait pondu en 2006 soit la scénette de toreo devenue le symbole
de la bêtise et de la censure. Tout ça parce qu’un responsable de l’Educ-Nat sans
courage – pour rester poli - qui n’avait pas compris qu’on était à Nîmes, s’était empressé de la faire effacer sur plainte zoolâtre subite.
- Une
policière Colombienne sauve un bébé retrouvé affamé et frigorifié dans un fossé
en lui donnant le sein. Je sais, c’est pas taurin mais bien plus beau et bien
moins con que l’histoire de la fresque, non ?
- José
Tomas – un type dont vous devez avoir entendu parler – torée le 7 Mai à Jerez
De La Frontera, parait-il la feria la plus hospitalière qui soit.
lundi 22 février 2016
EROTISME : La Définition
Hello, amis noircisseurs de papier et salopeurs de draps, vous qui attendez, pariant à cinq contre un, fébriles, l'érection de votre ego, d'être finalistes du PNE, voici un petit rappel officiel de ce qu'est l'érotisme que vous deviez illustrer :
"Erotisme" qu'on vous avait dit...
Alors ? Z'êtes dans les clous ? Vous avez suggéré ? Suscité ? Représenté ? Evoqué ? Fantasmé élégamment la naissance du désir ? Ou vous avez décidé arbitrairement de participer au PNP (Prix de la Nouvelle Pornographique...) mmm ?
Qu'avez-vous écrit ? Avez-vous donné dans de la "grosse bite pistonnant allégrement le con" de la dame, ou avez-vous évoqué le doux voyage soyeux mais opiniâtre de la tige de jade aidant la fleur de lotus à s'épanouir ? Hein ?
Bande de crados, va...
Normalement, noircisseur compulsif, éjaculateur d'ancre nocturne (ancre, mot obligé) selon la définition ci-dessus, si tu as utilisé un seul de ces mots :
Bite, Couille, Con, Cul, Foutre, tu es ................. é-li-mi-né !
N'espère aucune bonne nouvelle pour le 29 !
Bon ... maintenant... avec le Diable qui aime tant le trash (on se souvient de la "resucée de queue merdifiée" d'une auteure - les femmes sont les plus dégueus c'est bien connu - du PH, soit la seule fois où j'avais emmené à une lecture les chastes oreilles de ma petite Louise dont j'avais prestement obturé les conduits auditifs...) ce n'est pas sûr que mon raisonnement soit le bon...
Allez, gardez espoir jusqu'au 29, va. L'érotisme, c'est comme la cuisine : le même plat n'a pas la même saveur pour tout le monde. Bonne bourre.
vendredi 19 février 2016
INFOS à prendre ou à laisser
1) Le journal annonce un possible retour de César Rincon en mai à Nîmes
2) Le même journal quelques pages plus loin indique la naissance d'un nouveau club taurin Saint-Gillois qui se donne pour but << d'amener les jeunes à la tauromachie, et qui est soutenu par ''des personnalités du mundillo''>>
Son nom ? La Taquilla !!! Au moins c'est clair !!!
mercredi 17 février 2016
Soins à Domicile VII : Tea Time
De
nous deux, je crois que c’est moi qui bouge le plus. Je mime tout ce que je lui
demande puisqu’il ne parle pas français. La séance de récupération d’un AVC pas
méchant, a lieu chez lui dans le salon marocain. Au mur, des cadres dorés clinquants
abritent la parole divine. Les canapés qui ceinturent la pièce sont plutôt ''haut
de gamme’’ avec leurs larges accoudoirs capitonnés et cabochons de verre
incrustés. Ils sont recouverts d’un sur-matelas de velours bleu tandis qu’au
plafond, le lustre rococo mais pas riquiqui, passe par une triple pression de l’interrupteur,
du bleu, au vert, au rouge, avant d’arborer le blanc standard qui permet enfin d’éclairer
la pièce.
Car
monsieur A donne dans le gadget luxueux pour illustrer sa réussite sociale
supérieure à la moyenne de sa communauté. Je croise parfois ses fils qui sont
gentils et polis, s’expriment bien, avec une allure distinguée. Sa femme sent
bon, ourle ses yeux de Khôl et a trente ans de moins que lui. Ce n’est pas moi
que ça choquerait. Des ouvriers français ré-agencent à neuf la cuisine arabe.
Elle me fait visiter. Je dis que c’est beau. Elle est contente. Tu boiras le
thé ? Je boirai, bien sûr.
J’ai
baptisé ''culbuto'' le premier exercice qui fait rouler la plante du pied de la
pointe des orteils aux talons, sans jamais perdre l’équilibre. Dos au canapé et
moi devant quand même au cas où ça foirerait. Depuis quelques jours, lors de cet
exercice, monsieur A prend de l’assurance, jette brusquement ses bras de côté
ou en l’air, s’étire le dos dans un cri libérateur ou tente carrément un moulinet de bras
quasi subversif, histoire de montrer que, question activité d’allobroge spontanée,
malgré son âge, il en garde encore sous la pédale. Je m’efforce de prendre un
air légèrement admiratif en tant que mâle avisé, devant l’audace gymnique.
Au
bout d’un quart d’heure, son coach perso anti-people remboursé par la sécu lui indique qu’on
va terminer par dix relevés de pouf bas, sans l’aide des mains. Après de
nombreux faux départs calamiteux en quête de verticalité version fusée Ariane, tête vers le plafond, je réussis à lui
faire admettre le départ en tir de missile raté, plongeant et près du bord… Oualàààà, tête vers les genoux pour décoller les fesses avant de songer à se
redresser.
Je
renoue mon écharpe tandis que monsieur A zèle de diverses fentes avant ou
latérales que ne renierait pas un manieur de fleuret, inutiles et dangereuses,
censées peut-être démontrer à sa jeune femme qui s’avance avec le plateau en argent,
que je ne suis pas vraiment parvenu à l’épuiser mais juste à l’échauffer.
Elle m’invite à m’asseoir, me roule de grands yeux noirs hospitaliers, fière de me recevoir, oxygène le thé d’un verre à l’autre avant de le reverser dans la théière. Elle me tend une petite assiette remplie de chocolats, noix, cacahuètes, noix de cajou, pistaches. Plus elle m’est dévouée, plus le visage de monsieur A se renferme. Le verre à la main dont elle règle l’inclinaison reçoit enfin le filet brûlant d’une hauteur impressionnante dans un glougloutement de cascade secrète qui m’évoque des images et sensations vécues là-bas, avec Amine, dans les dunes fauves des grands ergs. Tout sourire, elle me sert avant monsieur A, qui se rembrunit un peu plus. Elle, parle le français, me parle beaucoup, me pose des questions et semble aussi honorée de ma présence, que je le suis de l’offrande de son thé. Elle me dit que son dos étant douloureux, il est possible qu’un jour elle vienne se faire masser. Monsieur A serre les mâchoires. Je lui souhaite de n’avoir jamais besoin de moi mais que si par malchance, un jour… elle pouvait compter sur moi, je la soignerais avec plaisir. Monsieur A plisse le regard. Elle me remercie puis s’efface, regagnant sa cuisine rénovée, nous laissant entre hommes.
Elle m’invite à m’asseoir, me roule de grands yeux noirs hospitaliers, fière de me recevoir, oxygène le thé d’un verre à l’autre avant de le reverser dans la théière. Elle me tend une petite assiette remplie de chocolats, noix, cacahuètes, noix de cajou, pistaches. Plus elle m’est dévouée, plus le visage de monsieur A se renferme. Le verre à la main dont elle règle l’inclinaison reçoit enfin le filet brûlant d’une hauteur impressionnante dans un glougloutement de cascade secrète qui m’évoque des images et sensations vécues là-bas, avec Amine, dans les dunes fauves des grands ergs. Tout sourire, elle me sert avant monsieur A, qui se rembrunit un peu plus. Elle, parle le français, me parle beaucoup, me pose des questions et semble aussi honorée de ma présence, que je le suis de l’offrande de son thé. Elle me dit que son dos étant douloureux, il est possible qu’un jour elle vienne se faire masser. Monsieur A serre les mâchoires. Je lui souhaite de n’avoir jamais besoin de moi mais que si par malchance, un jour… elle pouvait compter sur moi, je la soignerais avec plaisir. Monsieur A plisse le regard. Elle me remercie puis s’efface, regagnant sa cuisine rénovée, nous laissant entre hommes.
Le petit problème c'est que monsieur A et moi, nous n’avons rien à nous dire. Je ne parle pas l’arabe, il
ne parle pas le français. Nous devons pourtant, à cause du thé qui brûle,
passer de longues minutes ensemble… D’un geste précis, il vient piquer une
cacahuète, une seule, à la surface du monticule des mignardises. Je l’imite
avec trois doigts plongeants qui provoquent une avalanche de noix et autres graines
sur la nappe. Il semble en rire, intérieurement, et recommence de sa main leste
à piquer une autre cacahuète, comme pour me montrer sa maîtrise, juste et précis comme un oiseau de mer pique un anchois
au milieu d’un banc. Puis il rejette légèrement la tête en arrière, hiératique,
inspiré, réfléchi.
Je
tente une prise de verre à thé qui me brûle cruellement les doigts. Là c’est
sûr, il a souri.
Parfois
on se regarde. Ou pas. C’est un peu comme si on réfléchissait ensemble à un
problème différent… Parfois c’est d’un drôle d’air, sans que j’arrive à savoir
s’il pense :
<<
Alors, elle te plait ma femme ? >> Ou bien : << C’est vrai qu’ils me
font du bien tes exercices…>> Alors je le regarde aussi sans savoir si je
lui réponds : << Tu parles si je m’en fous de ta femme… ! >>
Ou bien encore : << Alors, content de tes progrès… ? >>
Et les minutes s’égrènent ainsi à attendre que passe le temps pour que tiédisse le thé, conscient que madame L, la prochaine patiente de ma tournée doit me maudire car je vais me retrouver en même temps que l’infirmière pour entreprendre sa mère grabataire. Mais parfois, l’imprévu a du bon, son thé est délicieux, il me réchauffe des rafales de mistral qui me glacent depuis ce matin et ces cacahuètes bienvenues annulent le creux de onze heures. La première gorgée de thé déglutie était une vraie boule de feu qui m’indiquait avec une précision décapante le trajet qu’elle empruntait. J’avais l’impression qu’un petit soldat armé d’un lance-flammes descendait en moi.
Elle
n’aura qu’à m’offrir un café, tiens, madame L ! Je laisse toujours la
priorité aux infirmières croisées.
vendredi 12 février 2016
mardi 9 février 2016
Les Délices de Tokyo de Naomi Kawase

Dans
la vie, il faut savoir ce qu’on veut : respecter le haricot rouge, se
respecter soi-même, régaler les gens avec des Dorayakis d’anthologie et gagner
sa vie honnêtement, ou produire facilement du bas de gamme. En fait cela dépend
de votre complexion d’esprit. Cédez-vous
à la facilité en toute joie ou aimez-vous le travail bien fait même s’il
vous en coûte en temps et efforts ? Mac Do ou trois étoiles
Michelin ? Domecq essoufflé d’imposture triomphante ou tio meurtrier de
respect, à réduire ? Gagner du temps ou de l’argent ? Etre fier de
son travail ou s’accommoder de sa médiocrité ?
Alors
bien sûr, la qualité, c’est beaucoup plus contraignant. C’est la veille qu’il
faut mettre à tremper les haricots dans l’eau pure et, à l’aube, qu’avec égards,
on doit les présenter au sucre puis respectueusement, en les convainquant, leur
proposer de confire à basse température dans toute la progressivité d’un temps
long. Dans le cuivre d’un chaudron. Les touillant parfois, sans jamais les écraser,
avec une spatule en bois, puis les couvrir comme on protègerait son enfant du
froid, respectant le secret qui les lustre de ce rougeoiement nacré et fondant.
Il n’y a pas d’autre solution. C’est le respect du produit, c’est l’amour du
travail bien fait, c’est l’amour respectueux de la nature, c’est peut-être,
tout bonnement, l’Amour, tout court. Au final, par le seul fait du temps qui s’écoule
et la somme de ces détails, se bonifient les choses, maturité et sentiments
humains compris.
Rien
à voir avec le Chili con Carne que vous assène votre belle-sœur le dimanche au
prétexte qu’elle appartint aux jeunesses communistes à vingt ans où elle lut
trois poèmes de Pablo Neruda…
C’est
tout cela qu’amène Tokue (Kirin Kiki au civil ! ) avec sa recette de
garniture de Dorayakis, à Sentaro, taiseux gérant d’un kiosque de rue. Et bien
plus encore, par sa présence douce et mutine, son insistance gentille et
obstinée, comme celle d’une maman envers son petit. Curieuse, cette volonté de
travailler quand on a largement passé l’âge légal de la retraite. Et de son dévouement
laborieux à déprimer un syndicaliste CGT, que dire ? Cela cache-t-il un
secret ?
Et
puis il y a cette jeune fille timide et désorientée qui trouve peut-être dans l’odeur
de la pâte ‘’An’’ de Sentaro la sécurité qu’elle n’a pas ailleurs. Trois
générations, trois personnages qui se trouvent pour échapper au confinement de
leur isolement et qui vont s’aimer parce que quelque chose les unit. Mais quoi ?
Vous écrierez-vous en chœur, toujours sagaces, même si ça m’agace. Vous le
découvrirez en déportant vos postérieurs sous la voûte des cerisiers en fleurs
pour jouir de la nostalgie profonde de ce conte poétique qui, s’il est aussi
mal éclairé qu’un restaurant vietnamien, n’en illumine pas moins la délicatesse
de subtils sentiments humains.
Libellés :
Cinéma,
les délices de Tokyo,
Naomi kawase,
recette du Dorayaki
lundi 8 février 2016
Bonne Saint-Valentin !
Le hasard du surf m'a fait tomber sur cette touchante "Lettre ouverte à mon ex-femme" que tout le monde n'a pas la possibilité d'exprimer pour différentes raisons - inintelligentes pour la plupart - comme la rancune, la tristesse, la déception, le manque de lucidité, d'humour, ou... d'autres, que vous trouverez vous-même, n'est-ce pas...
Elle est touchante car si elle prend acte de la réalité de la séparation elle sonne néanmoins comme une ultime déclaration d'amour...
Michael en une page répond aussi accessoirement à cette question : Qu'est-ce qu'un bon texte ? Certainement un texte qu'on n'a pas voulu "bon" mais qui est profondément ressenti où les larmes le disputent aux sourires.
Quelle corrida, la vie.
Lu sur le Huffingtonpost par Michael Cheshire
Voilà. Vingt ans de mariage viennent de s'achever
dans la salle d'audience 2-D.
A vrai dire, c'était surréaliste. Quand nous
avons décidé de nous séparer, il y a quelques mois, j'avais l'impression que
c'était la fin du monde. J'avais peur de ce que la vie allait être sans toi.
Mais aujourd'hui, dans le tribunal, ça me semble beaucoup moins terrible. Il y
a un proverbe allemand qui dit à peu près : « La peur rend le loup
plus grand qu'il n'est. » Et vivre sans toi me terrifiait vraiment, parce
que tu fais partie de mon existence depuis si longtemps. Plus longtemps que
n'importe qui d'autre, d'ailleurs. C'est ta voix que j'entends quand je me pose
une question. Tu m'as tellement apporté au cours de ces vingt années que j'ai
décidé de te dire les choses en ce premier jour de notre nouvelle relation. Je
sais que c'est bizarre de te les écrire aujourd'hui, mais la vie continue et ce
serait dommage de ne pas t'avouer ce que j'ai sur le cœur. Permets-moi donc de
partager quelques-unes de mes pensées et de mes impressions actuelles avec
toi...
• On devrait te décerner un prix pour les
vingt ans que tu as endurés avec un type comme moi. On sait tous les
deux que je ne suis pas facile à aimer. Je suis hyper ambitieux, je dors peu,
je ne prends rien au sérieux et tu pouvais toujours être sûre que j'allais
faire des conneries. J'ai pris plus de risques que nécessaire quand nous étions
ensemble. C'est le problème d'être mariée à quelqu'un qui cherche à réaliser ses
rêves. On se retrouve entraîné dans des péripéties dont on se serait bien
passé. Je me suis rendu compte bien trop tard que certains de mes rêves
relevaient plus du cauchemar pour toi. J'ai toujours été poussé par mes
passions. Et je cherche constamment à découvrir de nouveaux horizons et à me
lancer dans des projets audacieux. Ma vie est comme une pièce remplie de
dynamite, dans laquelle je passe beaucoup trop de temps à jouer avec les
allumettes. Mais revenons à toi... Ta tranquillité légendaire et ton élégance
m'ont aidé plus d'une fois à mettre de l'eau dans mon vin, et tu as toujours
été à mes côtés. C'est seulement maintenant que je me rends compte de ce que
mes proches ont dû supporter, malgré nos réels succès. J'en suis sincèrement
désolé.
• D'un point de vue statistique, nous
avons pris la bonne décision. Nous savons toi et moi que 50% des
mariages se terminent par un divorce... mais que les autres sont interrompus
par la MORT ! On l'a vraiment échappée belle :-)
• Tu es une mère EXTRAORDINAIRE.
La tendresse et l'amour que tu as donné à nos enfants est, peut-être, ce que tu
as fait de mieux. Tu ne saurais jamais à quel point j'ai suivi ton exemple
quand nous les élevions. Ton amour les nourrit.
• Je te souhaite d'être heureuse.
Tu le mérites. Etre mariée et aussi « au service d'autrui » est
souvent un cauchemar. On a parfois du mal à concilier la vision de son propre
mariage avec celle d'un mariage idéal. En toute honnêteté, je suis content que
tu n'aies plus à t'en soucier. Je sais que c'est ce que j'ai à faire. Mais tu
mérites une existence beaucoup plus paisible et ça me fait plaisir que tu
puisses y prétendre.
• Que les choses soient claires : si
c'était à recommencer, je te prendrai à nouveau pour épouse... même si
ça devait à nouveau finir ainsi. Bien sûr, nous avons eu trois merveilleux
enfants. Mais même sans Chloë, Titus ou Silas, c'est toi que j'aurais choisie.
Si j'ai fait des progrès dans la vie, c'est grâce à toi. Je n'arrive pas à
concevoir la vie sans pouvoir la partager ne serait-ce qu'un peu avec toi.
• Il faut que tu arrêtes d'aller sur
Doctissimo. Les maux de tête sont rarement le signe d'une tumeur au
cerveau. J'insiste vraiment là-dessus. C'est SUPER rare ! Tu peux être têtue et
ronchon. Les gens comme toi vivent plus longtemps que tous les autres. Laisse
la mort te surprendre quand elle surviendra. Tâche de profiter de toutes les
années que tu as encore devant toi.
• Tu ne peux pas m'empêcher de t'aimer.
Je te jure que j'ai essayé de te haïr pendant un moment mais ça n'a pas marché.
Tu es quelqu'un de trop bien. Ce qui m'a le plus surpris dans notre désespoir,
c'est la facilité avec laquelle nous sommes redevenus amis. C'est comme ça que
tout avait commencé. Et je suis vraiment content que ça se termine de la même
manière. En bons amis. J'aime parler avec toi de nos enfants, de nos vies, de
nos projets, des films et des disques qui nous ont plu, et du décès de telle ou
telle célébrité. Ca me semble tout à fait normal.
• Je serai toujours là pour t'aider dès
que tu en auras besoin. Je suis ravi que tu reprennes tes études et
que tu explores de nouvelles possibilités pour ton parcours personnel. Je serai
toujours là pour t'aider... parce que je suis fan de toi. Et je le serai
toujours.
• Si j'ai appris une seule chose de ce
divorce, c'est que j'aurais vraiment fait plus d'abdos si j'avais su que notre
mariage se terminerait au bout de vingt ans. Ca va être intéressant de
rencontrer d'autres personnes, mais mon copain m'a inscrit sur un site qui
s'appelle Grindr, et je pense que j'aurai bientôt plein de rendez-vous.
• Je ne suis pas débile. Je sais
qu'une femme comme toi ne va pas rester seule très longtemps. C'est vraiment
trop facile de t'aimer. Sache que je serai fan de celui dont tu tomberas
amoureuse. Bien entendu, je ne manquerai pas de lui raconter des choses
gênantes sur ton compte dès que j'en aurai l'occasion. Mais tu pouvais t'y
attendre : je suis parfois un peu crétin !
C'est à peu près tout ce que je tenais à te dire.
J'ai beaucoup pensé à cette journée ces derniers temps. Et je ne voulais pas
que l'on se quitte fâchés. C'est sans doute un peu bête de vouloir
« bien » divorcer.
Mais je repense sans cesse à ce vieux film, Le
Lion en hiver. Quand Richard et Geoffrey, dans le donjon, pensent entendre leur
père, Henry II, qui vient les assassiner.
Richard dit : « Il est ici. Il n'aura
pas satisfaction de moi. Il ne me verra pas mendier ! »
Geoffrey répond : « Chevaleresque
idiot. Comme si la façon de tomber importait ! »
Richard conclut : « Quand il ne reste
plus que la chute, c'est tout ce qui importe. »
J'ai eu l'honneur de t'avoir pour épouse pendant
vingt ans. J'espère avoir celui d'être désormais un ami proche.
Permets-moi de terminer par une citation d'une
grande philosophe nommée Cyndi Lauper.
« Si tu es perdue, regarde autour de toi
et tu me trouveras
Jour après jour
Si tu tombes, je te rattraperai et je t'attendrai
Jour après jour. »
Jour après jour
Si tu tombes, je te rattraperai et je t'attendrai
Jour après jour. »
Je t'aime de tout mon cœur,
Michael
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